Une jeune femme prisonnière d'un tueur en série, le corps démembré et javellisé d'un homme sur les rails du RER, un paquet de drogue à proximité... Ça commence fort...
Le trio Ludivine, Segnon et Guilhem reprend du service pour résoudre une affaire qui dépasse presque leurs compétences.
Marc Tallec, un agent de la DGSI (Direction générale de la Sécurité intérieure) débarque au sein de la Section de Recherches pour leur prêter main forte car la victime était convertie à l'islam radical.
Ce personnage assez froid m'a mise parfois un peu mal à l'aise.
Maxime Chattam nous livre ici un politico-thriller différent de "
La conjuration primitive " et de "
La patience du diable " mais non moins passionnant à lire dans l'ensemble.
Toujours une touche d'horreur et de noirceur, je ne vais pas spoiler mais certaines scènes sont assez angoissantes et éprouvantes pour la personne qui les vit dans l'histoire. Et à un moment je me suis dit " m**** c'est pas possible !". Enfin ceux qui l'ont lu vont comprendre de quoi je parle.
Le roman est plus ou moins découpé en deux parties. La première est concentrée presque essentiellement sur le tueur en série. La deuxième est axée entièrement sur les menaces qui pèsent lourdement sur Paris, la surveillance des fichés S, ainsi que les nouvelles techniques de lutte anti-terroriste employées par la DGSI.
L'auteur nous explique assez clairement le parcours d'un gamin de Beyrouth, Djinn, son embrigadement à l'adolescence par le Hezbollah, groupe islamiste chiite qui va en faire un guerrier.
De fil en aiguille Djinn devient un intermédiaire et un espion invisible et insaisissable.
Sa rencontre en Egypte dans une école coranique avec un théologien sera déterminante dans son chemin de la conversion. Ce père spirituel qui prône un retour à un islam pur des traditions lui injecte le venin de la haine qui va le pousser au djihad contre le Kâfir (le mécréant, l'impie).
Les critiques sur "
L'appel du néant " semblent assez mitigées. Quant à moi il m'a fait passer de belles heures de lecture.
Juste histoire de chipoter je pense avoir été un peu déçue par un
Maxime Chattam qui ne s'est pas assez "lâché" comme il sait si bien le faire habituellement.
Quelque part je comprends sa retenue après les attentats dans différentes pays. le sujet est sensible et les victimes réelles.
Quant à Ludivine elle se remet somme toute un peu rapidement suite à un traumatisme, un vrai cauchemar qui hanterait n'importe quelle femme pendant de longs mois. Un léger manque de crédibilité à ce sujet.
La fin est assez bluffante même si
Chattam s'est encore amusé à nous balader. Les apparences ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être. Je n'ai rien vu venir. J'ai d'ailleurs été un chouïa bousculée dans mes certitudes par rapport au scénario que j'avais imaginé dans ma tête et qui était un peu plus pervers que celui de l'auteur.
Mais peu importe si quelques ingrédients manquaient - hémoglobine, noirceur et angoisse - je me suis laissé séduire par "
L'appel du néant ".