En plein coeur du 12ème siècle, dans la tourmente de l'hiver, un guerrier reconverti temporairement en moine sauve une petite fille d'un massacre perpétré par une troupe d'esclavagistes. Par voie de conséquence, le frère Ursus hanté par ses démons intérieur et un passé forgé de barbarie et d'inhumanité va, de mauvais gré, se retrouver en charge de la fillette. Animée d'une force intérieure, d'un courage et d'une résistance étonnante celle-ci va peu à peu briser la carapace de cet homme à l'aspect de démon avec l'aide de Trao, un archer prolixe et vantard, recruté en chemin. Cette curieuse troupe hétéroclite va se lancer dans une quête insensée pour retrouver la mère de la fillette et anéantir par-là même une place forte contrôlé par les esclavagistes. Entre le guerrier formé pour tuer, l'archer hâbleur et séducteur, chassé par les siens et persuadé que les lendemains seront toujours meilleurs, et la petite Tyssa affligé par une triste fatalité, va se développer une singulière alchimie transcendant leur piteuse condition. le duo de tueurs va paradoxalement devoir expliquer à la petite sauvageonne pourquoi ôter une vie est mal et prendre amèrement conscience que parfois on peut se livrer à de mauvaises actions en pensant oeuvrer pour le bien.
Dans un mélange de cruauté, de lyrisme, d'élans meurtriers ponctués d'une touche d'humour et de sensibilité,
Guillaume Chauchat-Rozier nous plonge dans une aventure historique pleine de fureur et d'émotion. Un périple jalonné d'épreuves, de questionnements philosophiques et de terribles combats qui va transformer à jamais les acteurs de cette épopée moyenâgeuse. L'atmosphère de l'époque est parfaitement rendue, d'intéressants points de vue sont exposés avec des détails historiques instructifs, ponctués de parenthèses exprimant les pensées personnelles, le ressenti et les souhaits du Myrmidon et de l'Archer.
Parallèlement à la trame guerrière,
le bois des cendres est aussi un plaidoyer pour le pardon, la rédemption, l'abolition des différences, l'estime de soi et la poursuite d'un idéal de liberté. Si les combats sont efficacement mis en scène, l'action traine souvent en longueur et à tendance à être plutôt répétitive. Même si il n'y a pas véritablement d'intrigue ou de mystère, le style est précis et recherché, agrémenté de termes médiévaux enrichissants. Tout en amenant à de profondes réflexions, la conclusion du récit tend quelque peu vers le romanesque et les bons sentiments. Au final,
Guillaume Chauchat-Rozier relate tout simplement une belle histoire d'amitié entre un guerrier sanguinaire meurtri par l'existence, un proscrit idéaliste et une petite fille perdue qui va s'ouvrir à la vie en illuminant celle de ses compagnons d'infortune