Une oeuvre de grand historien écrite comme un récit ce qui contribue au côté agréable de la lecture et met ce livre à la portée de tous - étudier
L Histoire en se distrayant ! Documenté, précis, et bien construit,
Nicolas Chaudun raconte en détail les incendies des palais du Louvre et des Tuileries pendant la Commune (1871). Mais ce livre rend aussi hommage à deux oubliés de l'Histoire officielle : Henry Barbet de Jouy et Martian de Bernardy de Sigoyer. On sent en filigrane, la reconnaissance de l'auteur à Louis-Napoléon
Bonaparte pour les apports positifs du second Empire, personnage et période pourtant tellement médits par la troisième République, et oubliés par les suivantes.
Son récit diffère parfois notablement de la mythologie douteuse qui avait cours et qui a encore cours aujourd'hui. Oui les Communards sont glorifiés (au moins quatre rues de la capitale leur rendent hommage - plus la plaque du mur des Fédérés au cimetière du Père Lachaise) et le massacre du Père Lachaise sans cesse ressassé, mais pas un mot sur les tueries perpétrées par les Fédérés, pas un mot sur le totalitarisme du Comité de Salut Public (qui a, finalement, bien fait de reprendre ce nom !), rien sur la signature par les membres de ce Comité de l'ordre d'incendier plusieurs monuments de Paris (Hôtel de Ville, Archives, Tuileries, Louvre, palais Gabriel, etc.). Les mêmes qui encensent ceux-ci, maudissent (à juste titre) les Talibans de la destruction de statues du Bouddha ! Même si les intentions de départ de la Commune étaient justes et louables, et l'alternative despotique (Thiers, Mac Mahon) inquiétante, la destruction de ces monuments, biens nationaux, et symboles de leurs seuls fantasmes, est impardonnable !
Et, pendant que la base ouvrière et prolétaire de la Commune se faisait écharper au Père Lachaise, l'intelligentsia bourgeoise, donneuse d'ordres (ceux-là même honorés par des noms de rues) s'enfuyait en catimini en Belgique et en Angleterre, souvent en quémandant le passage à l'occupant Prussien…