"Les murailles invisibles" part d'un concept très intéressant, nous sommes plongés dans une dystopie, le monde a bien changé, mais en plus tout ce qui est relatif à l'espace-temps est instable et troublant, cela peut même nous perdre, mais une superbe idée. Nous allons suivre Lino, il vient et a connu uniquement notre monde, il est donc notre lien, pour découvrir le monde post-apocalyptique. Par contre, les sentiments eux n'ont pas traversés les pages.
Cette nouvelle bande dessinée est proposée par Dargaud, c'est un diptyque, ce sera donc en 2 tomes mais il faudra s'armer de patience vu que ce ne sera pas avant 2024. Il est né de l'association entre
Alex Chauvel (scénario) et
Ludovic Rio (dessins, couleurs). le graphisme est plutôt typé bande dessinée, pas des plus plaisant pour moi, mais ni le contraire.
Il est également assez terne, ce qui va quelque part avec le monde qui tombe en décrépitude. Pendant notre périple, nous croiserons des gens d'une autre zone qui parle bizarrement, pour nous, ça fait mal à nos oreilles.
Le titre est joliment travaillé aussi, c'est un peu comme s'il s'effaçait en partie. L'image, elle, donne le ton sombre, et va avec tout ce côté désertique qui nous sautera aux yeux par moment et dévasté.
Lino est notre point d'entrée. Avant que le monde ne périclite, tout était normal, d'un seul coup son smartphone ne fonctionnait plus, son travail n'avait plus aucune importance. Il aimait les récit post-apocalyptiques, mais évidemment il ne s'imaginait pas un jour être au coeur d'une. C'est lui qui joue le rôle du narrateur et qui nous explique tout doucement tout ce qu'il sait, ne sait pas, les informations qu'il a appris. C'est un point qui marche bien, donne du sel, du piquant et même amusant par moment.
Il va rencontrer le groupe d'explorateurs de Nostoc, ils ont une tenue à part, des masques, des connaissances, et un autre vécu. C'est un point qui prend bien, entretient un certain mystère aussi, chacun y a son rôle.
Ainsi nous avons un concept intéressant, un monde cruel, l'idée des mystérieuses murailles et d'autres, des zones, du temps qui s'écoule différemment. Je vous laisse aussi réfléchir à ce que cela peut entraîner, mais déjà dites vous que vous séparez du groupe n'est pas une bonne idée, en traversant il vaut mieux le faire d'une façon particulière.
C'est avec la suite et fin que nous pourrons véritablement nous positionner. Mais si je suis intéressée, je ne suis pas emportée, ni touchée, ni émue, je vis tout de loin, sans aucune immersion.