Wollodrïn, tome 9 : Les derniers héros 1/2

Pendant des années et des années, j'ai travaillé à la désunion. Goutte de fiel après goutte de fiel, j'ai distillé le poison de la discorde entre les peuples, entre les Nains et les Elfes, les Elfes et les Orcs, les Orcs et les Hommes, les Hommes et les Nains. C'était si facile. Chaque être vivant cache en lui tant de haine pour ce qui lui est dissemblable. J'ai donc soufflé sur chaque étincelle, lentement, patiemment. C'est ainsi que le feu de la discorde s'est transformé en brasier de haine et de mort. Les Elfes ont livré bataille aux hommes. Les Hommes ont pourchassé les Dragons. Les Orcs ont massacré les Nains. Les Nains ont écrasé les Elfes.

Chaque être vivant cache en lui tant de haine pour ce qui lui est dissemblable.
J’ai donc soufflé sur chaque étincelle, lentement, patiemment.
C’est ainsi que le feu de la discorde s’est transformé en brasier de haine et de mort.

- Quand la nature belliqueuse, l'intolérance pathologique et la soif de conquête des peuples qui se sont déclarés vos ennemis ont annihilé le vôtre, de point de faire de vous le seul et unique représentant de sa race, que croyez-vous qu'on éprouve ?
- De la tristesse ?
- De la tristesse oui, oui, c'est vrai. De la solitude. Du désespoir. Mais aussi, et bien sûr, de la haine. Une haine que la mine réjouie et l'arrogance croissante des vainqueurs ont fait grandir en moi au point que j'ai Parfois cru que j'allais en mourir.

- Ça doit terrible quand même.. voir le monde depuis le ciel... traverser une plaine, une vallée en quelques battements d'ailes...
- Être détesté par le monde tout entier, n'avoir personne à qui parler. Être seul; irrémédiablement seul. Terrible oui...