On ne devrait pas faire les choses parce qu'on est bon.
Pour réussir, gagner. Être le meilleur, encore et encore.
On peut aussi faire les choses parce qu'on en a envie ou besoin.
Ou juste parce que ça nous rend profondément heureux !
Seuls les gens qui aiment pour de vrai font ça. Sourire et fermer les yeux.
Mongole, c'est comme pédé, gouine, bougnoule ou négro.
Des mots en acide sulfurique, jetés pour défigurer le beau.
Tout le monde m'aime ici, mais avec des amours pas réglés pareil. Comme sur le radiateur où Maman peut tourner le bidule pour c'est chaud, un peu chaude-tiède-bof, très chaud, ouille ouille ça brûle. Mamie Marie-Claire, je crois c'est un peu chaude-tiède-bof. Et aux majorettes, y a Hélène-la-star qui m'aime froid. Et puis il y a Elodie l'entraîneuse elle a éteint le radiateur, je sens.
Parfois, les gens rigolent pour de faux et mon oreille le sait. C'est quand on est embêté ou quand on ment ou quand on fait semblant d'être joyeux et ça fait pas la même musique dans l'oreille. Je sais pas pourquoi des gens font ça. C'est bizarre.
La famille, c'est le meilleur des gilets pare-balles.
L’infirmière Sylvie de l’UAT, elle dit souvent : “Le monde est une soupe. Et toi, Annie, tu es une fourchette. C’est aussi simple que ça.” Ça veut dire on va pas ensemble, le monde et moi. Velma, c’est une grande cuillère et Maman, c’est carrément une louche. Parfois ça me rend triste, parfois ça va.
Les enfants, c'est la fin de l'insouciance, Harold. C'est prendre cent kilos d'un coup. Cent ans, sans s'en rendre compte tout de suite. C'est comprendre que tu ne sais rien et que tu ne peux pas grand chose. Alors ce pas grand-chose-là, tu t'y accroches de toutes tes forces et tu deviens un peu ridicule. Un peu grotesque. Ce pas grand-chose, c'est l'homéopathie, les plan d'épargne-logement, les fenêtres sécurisées, les brassards à la piscine, les casques de vélo. Toutes ces protections de pacotille qui te donnent l'illusion que tu as un minimum de contrôle sur le destin. Et qui t'aident, un peu, à maîtriser la terreur.
Charles Bélèque, c'est un peu le cancer de l'anus diagnostiqué chez un nonagénaire. C'est une très mauvaise nouvelle, certes, mais comme le remède est aussi redoutable que le mal, on se résigne à passer le peu de temps restant avec.
Je crois que les bonnes histoires commencent par un amour fou. Et les meilleures d'entre elles se terminent avec des fous qui s'aiment.