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3,55

sur 320 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si je n'avais pas lu des critiques intéressantes sur Babelio, je n'aurais jamais découvert ce roman. Oui, amis Babeliotes, c'est à vous que je dois cette lecture !

Ce roman, l'ayant cherché, je fus un peu dépité, lorsque je l'eus trouvé...
Quoi ? C'est c'est petit machin là qui vous mettait en émoi ?

Malgré tout, je l'ajoutai sur ma pile à lire, la taille n'ayant rien à voir dans le plaisir,

Je signale aux obsédés du fond que je parle bien de plaisir littéraire ! Ne voyez pas du double sens sexuel dans tout ce que j'écris (oh, sale menteuse que je suis).

Alors, comment ce petit machin m'a-t-il fait vibrer ?

De par sa narration, tout d'abord, qui est inhabituelle dans un roman, étant donné qu'il n'y a pas de narrateur et que nous avons l'impression de lire la gazette qui nous raconterait un fais divers.

Fait divers qui a bel et bien existé. L'histoire débute à Ropraz, un petit village près de Lausanne, en Suisse (paradis d'exil fiscal) en 1903.

On sent bien que les mentalités sont encore obscures et que les gens croient vite au Malin et aux esprits ou toutes autres créatures maléfiques.

C'est qui arriva lorsqu'on retrouva une tombe profanée d'une jeune fille morte la veille. Et quelle profanation !

Estomacs sensibles, accrochez-vous, les descriptions sont un peu... heu... peu digestes pour vous.

Les autres - ceux comme moi - continuez de déguster votre pain au chocolat tout en lisant que la poitrine a été cisaillée à coups de couteau et qu'elle est profondément charcutée. Ah oui, les intestins pendent hors du cercueil et le coeur a disparu.

Sans omettre de lire aussi que les seins ont été découpés, mangés, mâchés, et recrachés dans le ventre ouvert. Ils y en a qui gâchent la nourriture !

Le roman nous raconte ce qui se passa dans la région après les deux profanations de tombe et de corps (oui, une seconde au cas où votre estomac aurait résisté à la première *rire sadique*).

C'est la Suisse profonde !

Au menu de ces gens un peu "simples" (le mot n'est pas à prendre au sens péjoratif), nous avons toutes les vieilles et sombres histoires de famille, les incestes (courantes), les commérages qui vont bon train et l'imagination au pouvoir.

Ils diabolisent tout et pour eux, les vampires rodent la nuit. Et pas qu'eux, quelques loups-garous aussi, sûrement (Twilight en version gore ?).

Une belle plongée dans le terreau de leurs vies où poussent les vieilles croyances ancestrales, les peurs de ce qu'ils ne connaissent pas. Là, j'ai adoré.

Ce qui m'a plus gênée, c'est l'arrestation... Coupable or not coupable ?

Ils leur en fallait un, n'importe qui aurait sans doute fait l'affaire et c'est là que le bât blesse...

La fin, en tout cas, est inattendue et à prendre au second degré, je pense.

C'est court, c'est bref, c'est intense, on rentre dedans tout de suite et on arrive au bout alors qu'on a pas vu le temps passer.

Comme quoi, on peut être peu épais et faire de l'effet...

Oui, je parle toujours de littérature !


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Ropraz, c'est une petite commune Suisse du canton de Vaud.
En 1903, il n'y fait pas trop bon y vivre et encore moins y mourir.
Malheureusement, comme partout à cette époque on y trépasse beaucoup de méningite ou de tuberculose. Des filles, des jeunes, des belles…

Ames sensibles s'abstenir ou bien se tenir surtout si vous avez l'imagination fertile.
Cet auteur Suisse, Goncourt 73 pour l'Ogre a toutes les qualités pour insérer entre deux points rapprochés l'horreur d'une profanation, l'effroi d'une violation de cadavres avec mutilation.
Des filles, des jeunes, des belles…

Jacques Chessex a aussi le talent d'exprimer sans hypocrisies ni simagrées la rudesse d'une région, la raideur des calvinistes, la souffrance des êtres mal-nés et la violence des moeurs dans les fermes isolées.

C'est une lecture courte mais dense, abrupte où les mots sont choisis pour frapper et finalement m'avaler le peu d'oxygène qui subsiste à la fin de chaque phrase ou dominent l'austérité, l'âpreté et la cruauté.

Bien sûr, il y aura un présumé coupable, un certain Charles-Augustin Favez, à la vie cabossée dès qu'il est né, le docteur Albert Mahaim éminent psychiatre tentera de le disculper.
Les preuves manquent et le doute persiste mais que peut-on contre la vindicte populaire qui réclame une vengeance ?

Je n'ai rien révélé d'essentiel, dans ce roman c'est l'atmosphère sordide et l'ambiance glaçante qui sont importants et surtout, un final génial surgi du diable vauvert qui m'a scotché.

C'est une histoire Suisse mais c'est en France qu'elle trouve un dénouement vraiment étonnant et quasiment risible si ce n'était pas si délicat.


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Basé sur un fait divers qui a bel et bien existé, ce roman nous emmène à Ropraz, un petit village près de Lausanne, en Suisse en 1903.
Dans le canton de Vaud, les gens vivent un peu en autarcie et dans une grande misère intellectuelle. Les histoires de famille, les incestes, les jalousies, animent les commérages et le quotidien est empli de vampires qui rodent la nuit, de superstitions qui persistent malgré le protestantisme.
La tombe d'une jeune fille décédée quelques jours auparavant est profanée, son corps violé et mutilé. Cet événement fait les gros titres des journaux, suisses et étrangers, et cette abomination se répétera encore deux fois.
L'auteur s'en est donné à coeur joie pour les descriptions gores et a ajouté un petit clin d'oeil sympathique à Blaise Cendrars.
Une lecture étonnante mais très sympathique qui m'entraine maintenant vers Moravagine !
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Le livre s'ouvre sur une scène qui donne des frissons dans le dos, et même quelques maux de coeur... le cadavre de la fille d'un juge de paix a été violé, déchiqueté, malmené, mangé, dévoré... Nous sommes en 1903, dans une petite commune de la Suisse romande, et la personnification du mal est née : le vampire de Ropraz... pour ajouter à l'effroi, deux autres tombes seront profanées, faisant subir le même sort aux cadavres... La chasse au vampire est maintenant ouverte !!! Et puis, un coupable est identifié : Favez, jeune garçon de ferme, asocial, aux comportements dépravés, avec une histoire de vie atroce. Il sera enfermé, jugé, condamné... Un bouc émissaire idéal... mais est-ce vraiment lui ? Voici un p'tit roman d'à peine 100 pages qui m'a littéralement captivé... Les phrases sont courtes, alertes, directes... Les mots sont choisi pour créer le malaise, et ça fonctionne. Un fait divers que nous livre Chessex de façon juste et précise et excessivement bien documenté... Pour peu, on se sent inscrit dans l'histoire et on la vit comme si nous y étions... À lire, mais avec un gros avertissement, certains passages sont très crus et durs à lire.
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Ce livre, particulièrement court, vous fera frissonner grâce à une écriture simple et rapide, et un style très original pour relater un fait divers tout à fait glauque. Tout au long du livre, on a cette impression de suivre cette histoire, qui s'est réellement déroulée, en lisant la chronique nécrologique d'un journal.
Il ne faut pas hésiter, quelques dizaines de minutes suffisent pour arriver au bout, et en ressortir "tout chose".
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Écrit comme un compte-rendu/suivi journalistique de fait divers. Un chapitre d'introduction installant tout de suite l'atmosphère des plus glauques d'une Suisse rurale du début du XXº.
Un très court roman, au titre aussi sensationnaliste que les réactions du public suisse (et du mooooonde!) face à l'affaire particulièrement sinistre, qui se lit d'une traite et se clôture par un dénouement comme je les aime : ouvert et cynique.
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Une histoire d'autant plus fascinante qu'elle est basée sur un fait réel, et servie par un style journalistique très agréable. L'auteur a le don de raviver nos peurs ancestrales. le ton est ainsi donné dès les premières pages : une campagne isolée avec des loups, les superstitions y sont tenaces et exacerbées par ces atroces viols de sépulture, chacun se barricade chez soi... le tout sur fond de cannibalisme, nécrophilie, zoophilie... le personnage de la dame en blanc est tout à la fois fascinant et répugnant. J'ai beaucoup aimé la toute fin.
Un excellent livre, à lire d'une traite pour frissonner d'horreur et de dégoût !
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Âmes sensibles, s'abstenir !
Découvert par hasard, ce roman a eu le mérite de me laisser coi. Format court pour un récit puissant et une issue détonante.

Jacques Chessex nous plonge dans un univers sombre au début du siècle dernier. Phrase courtes, vocabulaire ciselé et lexique décapant. Pas une once d'atermoiement au sein de cette intrigue rythmée !

L'auteur ne passe pas par quatre chemins pour nous livrer les faits. 1903. Tout commence dans un village suisse, lorsqu'on retrouve le tombeau de la jeune Rosa profané, les organes sexuels dévorés et les membres mutilés. Un crime barbare, réitéré les semaines suivantes sur deux autres femmes inhumées. Très vite, le nom du coupable idéal raisonne dans toute la contrée. Les longues canines et yeux rougis du dénommé Favez auront raison de lui. Ce garçon de ferme (aux moeurs douteuses), sorte de bouc émissaire au passé dévastateur, est accusé et condamné à perpétuité…

Dans l'ombre du roman d'épouvante se cache un propos pertinent sur les dérives sociétales et les abominations qu'elles peuvent générer dans un village reculé. le fond et la forme (un style pur et dépouillé) s'accordent à merveille pour créer une chronique glaciale et brutale, basée sur des faits réels. Cette immersion au coeur de l'ignominie suscite chez nous (lecteur) un véritable questionnement sur les ravages de la perversion humaine… jusqu'à se demander qui, du criminel ou de la « société » est le/la plus violent/e…

Avis à ceux qui cherchent l'effroi au détour d'un roman corrosif !
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L'auteur a su disséquer un fait divers particulièrement morbide pour en extraire un roman plus proche de l'étude de moeurs que du policier.
L'intrigue est bien construite
Le lecteur est tenu en haleine jusqu'à la chute finale. J'avoue être restée sur ma faim quant à la révélation, surprenante, de l'identité du soldat inconnu.

L'auteur nous entraîne dans son histoire en utilisant tout à tour une écriture journalistique, quand il s'agit de relater les faits, une écriture lyrique et poétique quand il pioche dans son imagination. Sous sa plume, nous revivons les peurs ancestrales enfouies au plus profond de nos mémoires. Il joue avec nos propres angoisses
Les personnages sont bien décrits, l'auteur a le sens de l'analyse psychologique.
Roman bien documenté
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Ce très court roman relate une horrible affaire qui s'est déroulée dans le pays de Vaud en 1903. Des cadavres de jeunes femmes, déterrés, violentés, cannibalisés, et la recherche du coupable surnommé le Vampire. On arrêtera et on condamnera une brute qui sera le bouc émissaire. Mais il finira par s'évader et s'enrôlera dans l'armée française; il trouvera la mort pendant la première guerre mondiale. Les ultimes pages du livre relèvent sans doute de l'imagination du romancier.

L'auteur n'est pas n'importe qui: c'est Jacques Chessex, l'un des grands romanciers suisses d'expression française. Dès les premières lignes, j'ai été frappé par l'écriture de l'auteur. En quelques pages percutantes, il décrit une société rurale où les instincts primitifs des individus restaient très mal régulés. « C'est un pays de loups et d'abandon. (…) Les idées ne circulent pas, la tradition pèse, l'hygiène moderne est inconnue. Avarice, cruauté, superstition ». L'affaire criminelle est aussi traitée d'une manière sobre et incisive. Ce texte restera dans ma mémoire, probablement.
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