Fleurs au creux des ruines

Merci à BlackWolf qui m'a décidé à entrer dans l'univers du Demi-Loup par la petite poterne. Depuis le temps que je voulais rencontrer le monde créé par Chloé Chevalier ; le format court est parfait pour ça.

« Fleurs au creux des ruines » trace en quatre nouvelles l'histoire du Royaume du Demi-Loup, depuis sa création brutale typée « invasions barbares » en passant par sa destruction suite à de violentes éruptions volcaniques jusqu'à sa renaissance, quand les nuages de poussière daignent enfin laisser reparaître le soleil. L'auteur met bien en lumière ce qui semble être les deux mamelles de ce royaume (surtout dans la deuxième nouvelle) : l'Art d'un côté, la Guerre de l'autre.

Dans chaque nouvelle, on observe la Grande Histoire par le petit bout de la lorgnette d'une ou deux vies qui vont être bouleversées par les évènements. Dans les trois premières nouvelles, ce sont des témoignages : journal personnel ou échange de lettres dont on a l'impression qu'un historien nous les dévoile. le talent de conteuse que l'on prête à Chloé Chevalier n'est pas usurpé. Elle parle très bien la langue de la tragédie, avec de forts accents lyriques ; un style qui fait mouche et appuie sur le malheur de ses personnages. Alfaric a raison d'écrire que Robin Hobb est probablement une inspiratrice de l'auteure.

Cependant il m'a clairement manqué quelque chose pour que je sois entièrement conquis ; peut-être un univers plus exotique ou merveilleux — on est ici dans de la fantaisie médiévale assez classique sans magie — ou alors un peu d'humour à la Gabriel Katz, ou quelque chose de plus long. Je ne suis pas sûr. Mais le fait est que je ne suis pas aussi transporté que, par exemple, lors de la découverte de l'univers de Stefan Platteau avec Dévoreur.

A noter pour rire, la numérotation des nouvelles dans la table des matières en fin de livre. Il y a eu un loupé là ; aucune nouvelle ne commence là où on l'attend.

En Résumé : Au final un recueil qui me laisse un léger sentiment mitigé, car même si l'ensemble reste tout de même assez sympathique je ne ressors pas entièrement captivé par ma lecture. Je ne remets pas en cause la capacité de conteuse de l'auteur qui est présente à travers ces quatre textes, sa capacité à trouver des idées intéressantes, le tout porté par une plume plus qu'efficace avec une certaine poésie qui s'en dégage. Mais voilà je pense que j'avais des attentes un peu trop grandes que ce qui est proposé dans ce (trop) court recueil qui parait ainsi ne faire que survoler les idées ce qui fait que j'ai trouvé que l'image de fond que cherchait à mettre en avant l'auteur manquait de densité. Attention, je n'attendais pas à ce que l'auteur se lance dans des annexes du genre de celle de Tolkien et son univers, mais voilà une fois la dernière page tournée de ce petit livre, j'ai eu l'impression d'une mise en bouche beaucoup trop rapide pour complètement me happer. Par contre il pourrait servir, pour ceux qui ne connaîtraient pas l'univers, à se faire un avis. Cela ne m'empêche pas pour autant d'attendre le troisième tome du cycle avec impatience.


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