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sur 397 notes
Ted Chiang développe dans huit nouvelles différents pans scientifiques dans un univers souvent de science-fiction où l'Homme cherche à accroître ses connaissances, au prix généralement de son bonheur...

Écrites entre 1990 et 2002, ces huit nouvelles ne se ressemblent pas tout en montrant d'innombrables similitudes, l'auteur utilisant beaucoup la science en toile de fond avec toutefois des champs d'application variés.
A l'exception de la première nouvelle La tour de Babylone (qui fait franchement penser à L'Alchimiste de Paolo Coelho, avec une belle fable joliment écrite qui montre comment l'homme ne peut s'empêcher d'être curieux, d'avoir cet esprit de conquête de l'inconnu, ce qui au final se retourne contre lui), ou de L'Enfer, quand Dieu n'est pas présent, presque toutes les autres sont archi-scientifiques.
Dans Comprends, on se retrouve avec deux personnages devenus surhommes grâce à un nouveau médicament. Mais à force de tout comprendre et tout percevoir, non seulement la paranoïa va s'installer mais en plus ils en voudront toujours plus, y compris le Pouvoir avec un grand P afin de "régler les problèmes du monde". Sachant que c'est ce que disent toujours les gens au début avant de goûter vraiment au privilège de décision ultime, Chiang critique vraisemblablement 1 : le besoin inexorable d'explorer l'inconnu et de repousser les limites, au risque de ne pas en être capable/digne ou que la Nature et/ou Dieu ne l'autorisent pas (concept similaire dans La Tour de Babylone) ; 2 : la conquête du pouvoir pervertit immanquablement les Hommes. Mais l'histoire est quand même longue pour ce qu'elle est, et la fin assez dure à appréhender et ridicule avec ces deux ennemis qui se livrent des batailles à la milliseconde.
La nouvelle Division par zéro développe tellement un concept et des citations mathématiques durs à suivre quand c'est pas ton rayon qu'on peut avoir beaucoup de mal à apprécier son contenu en tant que lecteur. Une femme qui tente de se suicider parce qu'elle vient de comprendre une équation dont personne jusque-là n'avait encore réellement compris les implications, ça paraît un peu extrême. Quand j'ai montré à Jules l'équation en question, vu que c'est son rayon à lui, il n'a pas du tout été subjugué, la connaissant d'ailleurs déjà, et a ajouté qu'elle n'avait rien de bien extraordinaire non plus. En outre, en tant que nouvelle, l'histoire finit encore en queue de poisson. Bof bof...
Puis on arrive enfin à L'histoire de ta vie, la nouvelle portée sur grand écran sous le titre Arrival (Premier Contact, Denis Villeuneuve, 2016), l'histoire qui a fait acheter à Jules ce bouquin pour sa p'tite femme parce qu'il pensait que c'était un roman et non un recueil de nouvelles. Comme les autres, celle-ci se base sur fond de science-fiction mais s'attarde plutôt sur la science linguistique, qui là est carrément mon rayon à moi. Alors forcément, j'ai trouvé ça beaucoup plus intéressant que le reste, mais il est fort probable que ça ennuie tous ceux qui ne connaissent rien à la linguistique, la grammaire ou la formation et l'apprentissage des langues en général. A ce sujet, c'est d'ailleurs une nouvelle très frappante dès le départ grâce à l'association inopinée des temps du passé et du futur dans une même phrase. On comprend passée la moitié que Louise voit l'avenir grâce à son apprentissage de l'Heptapod B, qui transcrit un moyen de compréhension du monde en simultané alors que les humains le font de manière chronologique. le résultat n'est pas aussi puissant que le film, pas aussi beau, mais la science développée est passionnante. Dans cette nouvelle, il est aussi question de la notion philosophique du libre arbitre : existe-t-il encore si on sait d'avance ce qui va nous arriver ?
Et après cet interlude de sciences-humaines, on retourne avec 72 lettres aux sciences dures avec la biologie et la médecine mélangées aux sciences sociales avec la démographie et l'esprit de survie. Cette histoire complètement aberrante développe l'idée que toute race a un nombre de réplication fini, ce qui signifie qu'à terme il y aura extinction. Et bien évidemment, il se trouve que le genre humain est en danger avec seulement une centaine d'années encore devant lui. Dans cette nouvelle, les scientifiques tentent d'inscrire sur des embryons qu'ils veulent faire pousser dans des matrices des précisions pour allonger la durée de vie et plus ou moins modifier le code génétique, précisions qui sont inscrites comme sur un Golem dans la religion juive. Honnêtement, c'est une histoire fourre-tout, avec des automates, une réinterprétation de la légende du rabbin Loew, des embryons "imprimés", des linguistes qui permutent et créent des nomenclatures, de la biologie fictive... Avec tout ça, on peut interpréter franchement ce qu'on a envie d'interpréter...
Après ça, je n'ai pas pu lire les trois dernières nouvelles, assez exaspérée par le style mais aussi les sujets. Dieu a souvent un rôle primordial dans une grande majorité de ces nouvelles, et les thèmes sont presque constamment les mêmes, assez vieux et répétitifs de nos jours, 20 à 30 ans plus tard. Ce qui est fort dommage, c'est que la toile de fond très scientifique ne soit pas forcément accessible à tous.
Dans mon édition en anglais, on trouve en fin d'ouvrage des notes de l'auteur sur l'origine de chacune de ces nouvelles. Si majoritairement ses idées sont bonnes et donnent des bases très intéressantes à ses histoires, Chiang nous montre aussi à quel point il est facile d'un peu tout mélanger, au point de terminer avec des histoires dignes de certains épisodes tirés par les cheveux, souvent ridicules et archi stéréotypés d'Au-delà du réel, le remake de 1995 de Twilight Zone. J'espère que vous aurez compris avec ça que ce n'est pas un compliment…
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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isbn:9782207254561
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Je me rappelle avec nostalgie du premier roman de science-fiction que m'ont conseillé un libraire et un autre client. J'étais venue pour acheter Dune. Ils avaient jugé que pour une entrée en matière dans ce genre littéraire, c'était trop ardu. A la place je les avais laissé me refourguer La Stratégie Ender. Et je pense qu'ils ont eu raison. Ce recueil de nouvelles a lui aussi des côtés assez exigeants, tout à tour très mathématique, scientifique, voire théologique.
J'avais déjà lu Expiration du même auteur, et vraiment apprécié la précision et la richesse des mondes et des réflexions qu'il nous offre. Dans ce recueil, c'est toujours le cas : c'est fascinant, déroutant, vraiment intelligent. Ce qui fait du bien dans ce monde où le risque est grand de tomber sur des écrits médiocres.
Là promis, pas de médiocre, de tiède ou d'approximatif. Vous allez partir plus loin que votre imagination ne l'avait prévu. Vous allez sortir du cadre. Parfois cela demandera une certaine gymnastique cérébrale. Preparez-vous aux courbatures de matière grise. Pour ma part j'ai été un peu perdue par les principes mathématiques et scientifiques de Division par zéro et L'histoire de ta vie. J'ai retrouvé mon aversion pour ces matières dont l'utilité me paraissait trop théorique pour être dignes d'intérêt. Alors oui, je l'avoue : il m'est arrivé de lire des romans pendant ces heures de cours. Ce qui a certainement participé au fait que je suis ici aujourd'hui à écrire sur ce recueil. Et si les mathématiques menaient à la littérature ? J'ai adoré la nouvelle qui donne son titre au recueil, et coup de coeur aussi pour la dernière, qui s'interroge sur le sens de la beauté.
En fait, comme tout bon recueil de nouvelles, je m'attends à ce qu'elles reviennent titiller mon intellect, venant superposer des réflexions sur les choses que je vais vivre dans les prochains mois. D'où l'expression : je vous en donnerai des nouvelles !!
Alors, faut-il le lire ? Oui si vous êtes déjà familiarisé avec la science-fiction. Pour les autres, on n'apprend pas à conduire sur une Ferrari. Alors allez-y molo pour démarrer. Tentez un Bordage, Silverberg ou même La Stratégie Ender de Orson Scott Card.
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Un recueil de nouvelles toutes plus brillantes les unes que les autres. Ted Chiang a un talent fou pour prendre une idée qui l'intéresse, l'examiner sous tous ses angles en la poussant jusqu'à l'extrême, de manière à la fois érudite et très accessible.

Que se passerait-il si on construisait une tour assez haute pour toucher le ciel et peut-être ainsi atteindre Dieu ?
Si on devenait surintelligent ?
Si les théories pré-scientifiques sur la création de la vie et l'animation de la matière s'étaient avérées vraies ?
Ou encore si les anges de Dieu venaient vraiment nous visiter, provoquant miracles et accidents au sens bien difficile à interpréter ?

Dans une écriture limpide, Ted Chiang propose des réponses intrigantes qui nous laissent dans l'amusement et la réflexion un bon moment après refermé le livre.

Ma nouvelle préférée est "L'histoire de ta vie", dont s'est inspiré le film "Arrival". C'est la plus SF du recueil puisqu'elle traite du premier contact avec des extraterrestres, mais elle aborde en fait surtout avec une grande profondeur la question de la langue et de la communication entre deux visions du monde totalement différentes. le tout, dans une construction magistrale qui se termine sur une note très émouvante.
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Les nouvelles sont assez inégales mais certaines sont brillantes, comme "Division par zéro" ou "l'histoire de ta vie".
D'autres sont assez pénibles à lire car le style est très "délayé" (Aimer ce que l'on voit par exemple) ; on a envie de lire la fin avant d'y parvenir.
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J'ai découvert ce livre grâce au film «premier contact » , inspiré de la nouvelle de Ted Chiang intitulé « l'histoire de ta vie ».
Cette dernière a donc été la première de l'auteur que j'ai lu, et m'a littéralement époustouflée. le sujet, dont on pourrait croire que l'on a fait le tour, est traité avec une intelligence et une réflexion philosophique hors du commun. Je n'en suis pas ressortie indemne.
Les autres nouvelles, certes différentes, parfois inégales, mais toujours pertinentes, poussent à la réflexion, a l'ouverture d'esprit.
Ted Chiang à l'art de nous projeter dans des expériences de pensées complexes, et nous fait sortir des sentiers battus.
C'est un génie.
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Ted Chiang est un genre littéraire à lui seul.

L'Uchronie est le genre qui consiste à créer un univers semblable au nôtre dans lequel il n'y a qu'un seul point de divergence. Un événement historique et se serait déroulé différemment.

Je dirais donc que Chiang fait de l'Uphysique. Un genre qui consiste à créer un univers semblable au nôtre dans lequel une loi de la physique est différente.

Chiang n'écrit que des nouvelles et chacune en vaut la peine. Il y a d'ailleurs celle qui a servi à faire le film Arrival de Denis Villeneuve.

Ce recueil, je l'ai lu il y a déjà plusieurs années, et j'y repense constamment. Ce n'est pas que pour les fans de SF. C'est bien écrit, les personnages sont humains, et les expériences de pensée ont des portées philosophiques intéressantes et travaillées.
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Chaque nouvelle de la Tour de Babylone nous transporte dans un monde incroyable entre la science-fiction, le fantastique, la psychologie et la science dure. J'ai adoré le style littéraire de Ted Chiang et ses histoires surprenantes, subtiles et bien écrites, diverses et enrichissantes.
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Un recueil de nouvelles lues à cause d'un seul titre, celui qui a été adapté par Denis Villeneuve : « premier contact».
Et je n'ai pas été déçue des autres récits. L'auteur travaille dans le domaine informatique, il part ainsi de théories, hypothèses, démonstrations scientifiques et prend du recul sur une approche rationnelle avec une lecture éthique, voire surréaliste.
Ses nouvelles, vu sa formation ont ainsi une base solide, un environnement objectif qui donne encore plus de corps au cadre de ses histoires.
Ma préférée reste néanmoins « l'histoire de ta vie » qui a donc été adaptée au cinéma avec une forme de poésie que je n'avais pas forcément saisie dans la nouvelle. le travail du scénariste est à saluer car l'intrigue n'est pas facile à développer si l'on ne veut pas tout dévoiler dès le début au spectateur. L'oeuvre d'origine est aussi construite habilement avec cette réflexion sur un langage qui reflète le monde dans lequel évolue les "heptapodes"et qui vont le transmettre à l'héroïne avec tout ce que cela implique.
J'ai adoré l'idée d'une langue basée sur un mode de conscience différent des humains qui a une conséquence sur celle-ci. Ils font l'expérience des événements en une seule fois et non de façon séquentielle comme les hommes : « ils percevaient un objectif sous-jacent au tout (…) ils agissent pour créer le futur, pour promulguer la chronologie ». Bref ils voient l'avenir.

Parmi les autres nouvelles, il y a aussi le récit d'une jeune femme scientifique brillante qui perd goût à la vie après avoir démontré l'absence de cohérence de l'arithmétique. Partant cela marque la fin de tout fondement au monde qu'elle lit à travers ce système, une courbe dans le sable, les carreaux alignés, etc. Tout perd sens.

J'aime la rencontre de ces univers rationnels, ordonnés, avec ce qui résiste à la raison, se tord, semble insaisissable.
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Ma rencontre avec Ted Chiang s'est d'abord faite au cinéma, par le biais de l'adaptation de l'une de ses nouvelles ; adaptation qui deviendra l'un de mes plus gros coups de coeur SF au cinéma ces dernières années. Il fallait donc que je m'intéresse de plus près aux textes de Ted Chiang, et c'est désormais chose faite.

Pour les profanes, Ted Chiang est informaticien, et nouvelliste SF à ses heures perdues. Si l'on peut difficilement le qualifier de prolifique - moins d'une vingtaine de nouvelles en trente ans et… c'est tout ! -, le bonhomme est tout de même parvenu durant sa carrière à remporter presque plus de trophées que n'a eu de vies Billie Milligan (et c'est vraiment beaucoup).

L'ensemble de ses 17 premières nouvelles a été publié dans deux recueils : La Tour de Babylone - auquel nous nous intéressons aujourd'hui-, en 2002, et Expiration, en 2019. Autant clarifier tout de suite : on est ici dans ce qu'on appelle de la "hard-SF", c'est-à-dire une science-fiction plausible, documentée, qui propose une exploration des potentialités souvent passionnante, mais écrite avec à peu près autant d'émotions qu'une thèse de 857 pages sur la cohomologie quantique. Sentimentaux, passez votre chemin ! Encore que…

Si l'on décide de prendre un peu de hauteur, derrière l'aspect scientifique parfois dense (le mot est faible) de ses nouvelles, on sent poindre les obsessions de Chiang pour des thématiques foncièrement humaines : le libre arbitre et le rapport de l'humain aux intelligences artificielles.

Son premier recueil s'ouvre sur La Tour de Babylone (1990), joli conte philosophique dans lequel on peut s'interroger sur le sens de la vie. L'aspect scientifique est - pour une fois - en retrait, et la plume se fait presque poétique, rendant cette introduction à l'univers de Chiang très agréable à lire.

La nouvelle suivante, Comprends (1991), avec l'histoire d'un homme qui reçoit un traitement expérimental permettant de décupler ses capacités intellectuelles, évoque Des Fleurs pour Algernon. Mais là où le chef-d'oeuvre de Daniel Keyes est une merveille d'écriture, véhiculant énormément d'émotions, la nouvelle de Chiang, plus froide, essaie d'explorer les choix offerts à ceux qui se verraient dotés d'un potentiel intellectuel hors normes. Moins émouvant mais brillant et absolument passionnant.

Dans la troisième nouvelle, Division par zéro (1991), Chiang nous présente une mathématicienne dont les conclusions l'amènent à remettre en cause les fondements des mathématiques… et donc de sa vie. Encore là, on effleure le grand texte, simplement limité par cette écriture toujours trop froide pour s'attacher à ce personnage dont toutes les croyances volent en éclat.

Arrive ensuite le chef-d'oeuvre de ce recueil. Enfin… ce qui aurait dû être le chef-d'oeuvre du recueil, avec une plume plus humaine. Dans L'histoire de ta vie (1998), une linguiste, en entrant au contact d'une intelligence extraterrestre, découvre une nouvelle forme de langage qui chamboule totalement sa perception de la langue et du temps. La question posée ici est bouleversante, mais passe légèrement au second plan face aux interrogations scientifiques de Chiang. Un grand texte, néanmoins, sublimé par un immense film (coeur sur toi, Denis Villeneuve)

Soixante-douze lettres (2000) nous propose une réflexion à la fois scientifique et religieuse passionnante quoique peut-être un peu simpliste - étonnamment - quant à son approche sociétale.

Après un très court et anecdotique L'évolution de la science humaine (2000), l'avant dernière nouvelle - L'enfer, quand Dieu n'est pas présent (2002) - embrasse pleinement la question religieuse et interpelle sur la foi et le poids des croyances dans la vie des pratiquants (ou non).

Enfin, le recueil se termine par Aimer ce que l'on voit : un documentaire (2002), très chouette exploration de la question du paraître et des implications d'une technologie qui permettrait d'inhiber la perception de la beauté. Plus abordable scientifiquement, cette dernière nouvelle offre une conclusion formidable à un premier recueil aussi hétéroclite qu'exigeant.

Ted Chiang est fait pour toi si… tu aimes les maths, les ordinateurs, les robots, la physique quantique et les équations différentielles stochastiques. Un peu moins si tu es plus câblé "empathie et sentiments", encore que l'auteur a tendance à s'humaniser au fil des ans. Au final, ne pas lire Ted Chiang, ce serait surtout passer à côté de réflexions qui, si la forme peut parfois rebuter, sont toutes absolument passionnantes.

J'ai aimé :

- Certaines idées de génie

- Certaines nouvelles proches du chef-d'oeuvre

- de vraies réflexions scientifiques, éthiques et sociales, avec les questions du libre arbitre et du rapport de l'humain à la science en fil conducteurs.

J'ai moins aimé :

- Une écriture souvent très froide qui peut rebuter

- L'aspect scientifique qui prend parfois trop le pas sur les émotions
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