AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782701193670
296 pages
Editions Belin (22/03/2015)
2.9/5   5 notes
Résumé :
 Pilier de l’islam, le pèlerinage à La Mecque est à l’origine du plus grand rassemblement humain au monde. Née aux premiers temps de l’islam, cette pratique n’a cessé de croître, s’inscrivant dans une histoire qui mêle les dimensions religieuses, politiques, sociales, économiques ou encore sanitaires. Au cours du XIXe siècle, le voyage à La Mecque prend un essor inédit et cesse d’être une affaire exclusivement musulmane : les puissances coloniales s’attachent à gouv... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Le voyage à la MecqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le pèlerinage à la Mecque est l'un des cinq piliers de l'islam, que tout musulman doit accomplir une fois dans sa vie s'il en a les capacités physiques et matérielles. Instauré et codifié par Mahomet, il n'a pas perdu en popularité, et est aujourd'hui encore l'événement annuel qui rassemble le plus de monde : plus de 2 millions de personnes en 2013.

Cet essai ne s'attarde pas sur l'organisation du voyage et le déroulement du pèlerinage en lui-même, mais plutôt sur ses conséquences en terme de politique internationale. Car toutes les étapes doivent être réalisées pendant 4 jours bien précis du calendrier : l'arrivée de tous les participants qui se rendent au même endroit au même moment soulève bien des difficultés.

Point de vue interne, le premier défi est évidemment logistique. Jusqu'à l'ère industrielle, les pèlerins se rendaient à La Mecque à pied, par caravane, en travsersant une région pauvre en ressources. Pour le dirigeant en charge des terres saintes, ce n'était pas une mince affaire d'organiser la protection contre les attaques de bédouin et le ravitaillement d'un nombre aussi important d'individus. La tâche n'était d'ailleurs pas à prendre à la légère, car la qualité de vie des pèlerins sous sa responsabilité avait un grand impact sur sa légitimité.

Au point de vue international, les choses ont commencé à se compliquer à partir du colonialisme. Les grandes puissances occidentales ont été pour la première fois directement impliquées dans le pèlerinage, qu'elles considéraient avec beaucoup de méfiance. L'accès aux terres saintes est en effet interdit aux non-musulmans, et voir une partie de la population partir pour plusieurs mois sans pouvoir contrôler ce qu'il se passait là-bas n'était pas pour leur plaire. Les discours panislamistes et nationalistes étaient particulièrement redoutés. D'un autre côté, la liberté religieuse faisait partie des discours officiels, et chaque puissance avait à coeur de montrer à quel point elle s'occupait bien (et mieux que ses voisins) de ses ressortissants.

Deuxième sujet de méfiance, les préoccupations sanitaires. Des concentrations massives de population, qui se répandent ensuite aux quatre coins du globe, c'est la situation idéale pour des virus ambitieux. À la fin du XIXe siècle, des épidémies de choléra et de peste font des ravages dans les pèlerinages, allant jusqu'à tuer le tiers des participants. Des conférences internationales s'organisent pour mettre en place des dispositifs adaptés, mais servent aussi de prétexte aux puissances coloniales pour mettre le pied en terre sainte sous couvert d'amener matériel et personnel médical. La crainte des réactions des musulmans en cas d'annulation du pèlerinage peut mener à des situations étranges certaines années : les autorités arabes maintiennent le pèlerinage malgré les risques de contagion, demandent en douce aux autorités occidentales d'interdire les départs, qui, malgré les mêmes craintes quant aux épidémies, décident de maintenir les voyages au nom de la liberté religieuse.

Moi qui avais toujours considéré les pèlerinages comme des événements strictement religieux, j'ai dû vite changer d'avis ! Celui de la Mecque a tellement d'importance dans l'identité musulmane que la moindre prise de décision le concernant peut avoir un impact mondial. L'essai est passionnant de bout en bout, et passe en revue autant les jeux subtils des grands empires que des faits qui, bien qu'étant anecdotiques, montrent bien tout ce qui se joue là-bas.
Commenter  J’apprécie          280
Reçu dans le cadre d'une masse critique de BABELIO, je n'ai pas encore fini ce livre mais je le trouve déjà très interessant et éclairant.

Je m'attendais à un livre purement historique qui reviendrait sur l'histoire proprement dite du pélerinage à la Mecque. Au contraire, l'auteur aborde le sujet sous des angles originaux.

Un rappel historique et religieux est fait et le livre se focalise essentiellement par la suite sur la période coloniale avec l'analyse de la gestion de ce voyage par la France, le Royaume Uni et les Pays Bas.

D'un point de vue extérieur, on ne pense qu'à l'aspect religieux de l'évènement alors qu'il pose des problèmes sanitaires, organisationnelle, d'urbanisme, de logement d'un point de vue local mais aussi international.

Livre interessant et très bien écrit qui ouvre la porte sur d'autres domaines d'analyse que la seule sphère historico-religieuse.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C'est très largement autour d'un rapprochement entre le risque épidémique et la menace politique que s'est construit l'imaginaire européen et colonial du pèlerinage à La Mecque à la fin du XIXe siècle. La théorie de la « double contagion », par le choléra et le panislamisme, a largement été exploitée par les observateurs de l'époque, consuls, journalistes, voyageurs ou médecins, d'ailleurs plus ou moins bien informés. Les plus extrémistes préconisent même la suppression pure et simple du pèlerinage. [...] Dans ses versions plus modérées, cette théorie de la double contagion s'est montrée très efficace pour appuyer et justifier la mise en place du dispositif quarantenaire réservé aux seuls pèlerins, mais aussi pour convaincre les opinions publiques européennes du danger sanitaire attaché au pèlerinage. Celles-ci sont en revanche moins sensibles à la dimension politique, plus lointaine et plus abstraite, alors que les pouvoirs politiques y sont au contraire très attentifs.
Commenter  J’apprécie          90
L'affectation au transport des migrants constitue généralement une première étape de déclassement pour les vapeurs vieillissants ; le transport des pèlerins est ensuite leur ultime fonction. Le "Nivernais", au moment où il est affrété de façon impromptue pour le pèlerinage de 1908, a pour vocation le transport des moutons algériens vers la France, après avoir été jugé inapte au transport des migrants. C'est dire si ses aménagements sont sommaires.
Commenter  J’apprécie          150

Lire un extrait
autres livres classés : La Mecque (Arabie saoudite)Voir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs (11) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1833 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}