Si vous aimez les romans policiers aux péripéties bien souvent improbables, mais tellement délectables qu'on perd tout sens critique et qu'on y croit dur comme fer du début jusqu'à la fin,
61 heures vous réjouira. Un suspense implacable où les heures sont égrenées au fil du texte pour en rajouter une couche
Le personnage principal est le climat, une effroyable chape de froid, de glace et de neige, qui déferle sur la morne petite ville de Bolton, dans le Dakota du Sud. Au nord, un pénitencier, à l'ouest, un campement de bikers patibulaires dont les trafics de stupéfiants, dirigés depuis le Mexique par Plato , le cruel trafiquant nain, narguent une équipe de policiers dépassés par les événements.
Heureusement arrive, les mains dans les poches, Reacher, le héros récurrent de
Lee Child, un ancien de la police militaire, « le genre de type qui voit les choses cinq secondes avant tout le monde ». Tout converge vers la soixante et unième heure, puis l'ultime pirouette finale dans une sorte de roman choral au style aussi sec et efficace que l'oeil du héros.
Quelques dommages collatéraux, certes, mais évidemment, on n'en doute pas un seul instant, il vaincra.
Du panache, de l'humour, des dialogues tirés au cordeau, des personnages vivants au possible, une brillante histoire de flirt téléphonique, un héros solitaire, farouche mais au coeur d'or, tout est là pour que le lecteur ne souhaite pas lâcher ce livre percutant et envisage sérieusement de reprendre la série à son début, puisqu'à son grand regret le tome suivant n'est pas encore traduit.
Je recommande vraiment de ne pas lire le quatrième de couverture de l'édition de poche, qui en dit beaucoup trop.