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Citations sur La civilisation, ma mère !... (41)

Et ce faisant, elle soliloquait, fredonnait, riait comme une enfant heureuse qui n’était jamais sortie de l’adolescence frustre et pure et ne deviendrait jamais adulte, en dépit de n’importe quel événement – alors que, la porte franchie, l’Histoire des hommes et leurs civilisations muaient, faisaient craquer leurs carapaces, dans une jungle d’acier, de feu et de souffrances. Mais c’était le monde extérieur. Extérieur non à elle, mais à ce qu’elle était, mais à son rêve de pureté et de joie qu’elle poursuivait tenacement depuis l’enfance. C’est cela que j’ai puisé en elle, comme l’eau enchantée d’un puits très, très profond : l’absence totale d’angoisse ; la valeur de la patience ; l’amour de la vie chevillé dans l’âme.
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C’est ainsi que le « magicien » s’installa dans la maison et l’anima du matin au soir. Déclamant, chantant, criant, riant. Ma mère était persuadée qu’il s’agissait d’un être vivant, en chair et en os, une sorte d’érudit doublé d’un devin qui avait beaucoup voyagé, beaucoup appris et, tel Diogène, se cachait dans une caisse à l’abri des horreurs de ce monde.
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Au revoir, monsieur. Désolée, mais vous comprenez ? Je veux la vie et non les aéroplanes. A la porte, Tolstoï ! S' écriait elle en lançant à la volée des volumes à la tranche dorée. Tu as écrit des choses merveilleuses sur l amour et les femmes, mais tu as été un tyran dans ta vie privée, j ai contrôlé. A la porte, ouste ! A la porte , les poètes arabes à la poésie de cendres! Vous m avez fait pleurer en chantant le romantisme et parce que je ne savais rien du monde. S' il en ainsi, si vos vers sont vrais, pourquoi diable notre société est elle malade ? Pourquoi a-t-elle cloîtré les femmes comme des bêtes, pourquoi les a-t-elle voilées, pourquoi leur a-t-elle coupé les ailes comme nulle part ailleurs ?
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Ai-je dit que maman avait peur de qui que ce fût au monde ? Non, n'est-ce pas ! Elle n'avait pas peur non plus des mots. Derrière les mots, elle cherchait la vérité et, derrière l'altruisme, elle ne trouvait personne. Elle frappait comme un sourd à la porte des politiques : "Holà ! Il y a quelqu'un ?" On était obligé de lui ouvrir et, la porte ouverte, il fallait répondre à ses questions. Elle était capable de retourner les mots jusqu'aux entrailles, comme des peaux de lapins.
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Le rire est le sel de la vie
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Nous sommes condamnés au progrès et à la civilisation industrielle.
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Pa m’a dit :

– Prends la Bible, l’Ancien Testament, le Nouveau Testament. Prends le Talmud, le Coran, le Zohar, le livre des Hindous. Partout, dans toutes les religions, tu ne trouveras que des hommes. Pas une prophétesse, pas une seule envoyée de Dieu. Nous avons vécu avec cet ordre de choses depuis des siècles et nous n’avons pas eu à nous plaindre, nous, les hommes. Alors quand ta mère s’est mise un jour à remplacer les portes par les fenêtres, j’ai souri. Oui, j’ai souri devant tant d’enfantillage. Je me disais : c’est une mère de famille, mais elle est restée une enfant. Les enfants ont besoin de déverser leur trop plein d’énergie. […] Je me disais : ça lui passera. J’espérais même qu’elle ferait un faux pas, qu’elle se fourvoierait, qu’elle…[…] Or, rien ne lui est passé, elle a continué d’aller de l’avant et je n’ai pas eu à la consoler, à assumer mon rôle de protecteur comme je l’avais espéré. […] Non, mon fils, je n’ai pas eu à me consoler, comme tu dis. Mes yeux s’étaient ouverts, je m’étais brusquement rendu compte que ta mère était, à elle seule, la conscience d’un monde inconscient.
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-Un sandwich, disait mon frère Nagib. Tu coupes un pain en deux dans le sens de la longueur et tu mets maman entre les deux tranches. Haha ! Evidemment, ce serait un peu maigre. Il faudrait y ajouter une plaquette de beurre. Haha !
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Tant qu'elle reste là,face à nous,immobile, ce fut une séquence temporelle ou rien ne se dit, rien ne se commenta avec des mots ou des pensées, ou tout fut ressenti de l'un à l'autre et l'un par l'autre et par nous trois ensemble. CE fut moi qui esquissai un sourire et ce sourire s'élargit sur les lèvres de notre mère, gagna la face de Nagib. Lentement, lentement, Et , d'un seul coup, le rire nous libéra de l'émotion
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Le rire est le sel de la vie.
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