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EAN : 9782020062565
224 pages
Seuil (01/09/1982)
3.32/5   19 notes
Résumé :
Surgie du désert et de la nudité, une armée ivre de lumière suit le cours del’Oum-er-Bia. En cette année 681, la religion musulmane est une parole naissante, une clameur nouvelle : Le général arabe Oqba Ibn Nafi rêve « d’ensemencer les hommes et la terre des hommes avec les graines de Dieu », de déployer l’étendard vert du Prophète dans le ciel d’Afrique du Nord.
De l’autre côté des montagnes, la communauté berbère des Aït Yafelman vit et, depuis des siècl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'idée du roman est certes intéressante, surtout pour le nord-africain que je suis. L'histoire se déroule à l'époque de l'invasion arabe pour l'Afrique du nord, précisément lors l'arrivée d'Okba ibn Nafia, général conquérant. Mais je trouve que le côté historique est malmené dans le récit, soit faute de connaissance d'une certaine réalité historique ou simplement voulu par l'auteur et sa vision personnelle des choses, sachant que le sujet de la conquête arabe a toujours été tabou dans les pays concernés, où il est souvent présenté dans sa « meilleure » image en dépit de toute vérité.
Première contradiction, l'auteur parle de la région nommée Umm Errbiâ (Mère du printemps) qui donne le titre au roman, et la nomme donc en arabe même pour l'époque où cette langue est inconnue dans ces contrées du Maroc. En berbère, cela devrait s'appeler : « Yemma-s n tefsut. » Et puis voilà qu'à travers le héros du roman, Azwaw, et sa fille Yerma, il insinue qu'avant l'islam les Amazighs pratiquaient l'inceste. A mon avis, si cela est connu chez les familles royales des Pharaons, il n'en est mentionné nulle part pour les Berbères. D'autre part, Chraïbi nous décrit Oqba Ibn Nafiaâ comme un guerrier ambitieux qui plante mosquée après mosquée dans son passage vers l'Atlantique, s'en allant suivi par des doctes et des imams, alors qu'il n'était en fait qu'un sanguinaire qui massacrait les hommes et prenait les femmes en captives. Il est vrai que certaines violences sont citées, sauf que le drapeau du prophète Mahomet n'est pas vert comme s'est dit dans le roman mais noir, comme celui de Daech qui s'en est inspirée.
Cela dit le style est bien sûr original, si ce n'est que l'on s'ennuie un peu des dialogues qui traînent en longueurs, et des lentes scènes imaginaires vécues par la famille berbère (d'Azwaw) en 681 avant sa conversion « volontaire » à l'islam.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
A bride abattue, il (Oqba ibn Nafia) revenait sur ses pas à l’improviste, coupait l’oreille d’un chef berbère :
— Cela te servira de leçon. Chaque fois que tu voudras te toucher l’oreille, tu te souviendras qu’il n’est pas bon de se soumettre à l’Islam comme tu l’as fait, et puis de trahir la parole donnée, dès que j’ai le dos tourné. Dieu abhorre les renégats. Il sait ce que les hommes ont dans leurs mains et ce qui se cache derrière eux. La prochaine fois, je te trancherai la langue qui a prêté serment.
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Il me faut savoir sans plus tarder qui sont ces Arabes, avant qu’ils ne soient nos maîtres pour de bon. Nous avons eu à lutter contre les calamités du ciel et de la terre et ainsi le temps nous a échappé. Il faut le rattraper, avant qu’une autre calamité nous tombe dessus.
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Notre terre nous survivra à tous. L’Islam y a fleuri comme nulle fleur au monde. Mais il l’a saccagée pour y fleurir, il a tué nombre de ses fils, par les mains de ceux qui ont parlé en son nom, au nom de Dieu ! Qui sait s’il ne va pas s’étioler et mourir à son tour ?
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Naguère encore, on pouvait résister à n’importe quel envahisseur (et parfois le vaincre en le digérant) qui déferlait au nom d’un dieu ou d’une civilisation ou tout simplement de la force. Phéniciens, Romains, Turcs, Wisigoths, Arabes, Français, Espagnols, Portugais… Si puissant qu’il fût en nombre et en armes, oui, on lui avait tenu front parce qu’il s’était présenté seul.
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Les maisons s’ouvraient, les bras, les coeurs. Les langues se déliaient, commentaient les nouvelles du jour, relataient les combats qui faisaient rage au pays, dans les Aurès. Un être de légende avait pris la tête de toutes les tribus, une jeune femme qui avait nom la Kahina.
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Videos de Driss Chraibi (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Driss Chraibi
Driss Chraïbi au micro de José Pivin (1959 / France Culture). Production : José Pivin. Photographie : Driss Chraïbi © Stéphan Chraibi. Présentation des Nuits de France Culture : « Comment raconter son enfance au Maroc ? Driss Chraïbi, écrivain marocain de langue française, racontait au micro de José Pivin une partie de son enfance dans l'émission “Tous les plaisirs du jour sont dans la matinée”. Cet entretien a été diffusé pour la première fois le 14 novembre 1959 sur France II Régionale. L'entretien était illustré par des lectures d'extraits des œuvres de Driss Chraïbi. » Des extraits des romans de Driss Chraïbi, “L'Âne”, “Les Boucs”, “De tous les horizons” sont interprétés par Roger Coggio, François Darbon, Yves Péneau et Suzanne Michel. Driss Chraïbi (en arabe : إدريس الشرايبي), né le 15 juillet 1926 à El Jadida, au Maroc, et mort le 1er avril 2007 à Crest, dans le département de Drôme, en France, est un écrivain marocain de langue française. Il a également participé à des émissions radiophoniques pour France Culture pour qui il a dirigé l'émission “Les Dramatiques” pendant 30 ans. Connu pour son roman “Le Passé simple”, Driss Chraïbi aborde des thèmes variés dans son œuvre : colonialisme, racisme, condition de la femme, société de consommation, islam, Al-Andalus, Tiers monde, etc. Il se fait connaître par ses deux premiers romans, “Le Passé simple” (1954) et “Les Boucs” (1955) d'une violence rare, et qui engendrent une grande polémique au Maroc, en lutte pour son indépendance. “Le Passé simple” décrit la révolte d'un jeune homme entre la grande bourgeoisie marocaine et ses abus de pouvoir incarnés par son père, « le Seigneur », et la suprématie française dans un Maroc colonisé qui essentialise et restreint l'homme à ses origines. Le récit est organisé à la manière d'une réaction chimique. À travers la bataille introspective de ce roman par le protagoniste nommé Driss, le lecteur assiste à une critique vive du décalage entre l'islam idéal révélé dans le Coran et la pratique hypocrite de l'islam par la classe bourgeoise d'un Maroc des années 1950, de la condition de la femme musulmane en la personne de sa mère et de l'échec inévitable de l'intégration des Marocains dans la société française. Ce dernier point sera renforcé en 1979 dans la suite de ce livre, “Succession ouverte”, où le même protagoniste, rendu malade par la caste que représentent son statut et son identité d'immigré, se voit obligé de retourner à sa terre natale pour enterrer « le Seigneur », feu son père. C'est une critique plus douce, presque mélancolique, que propose cette fois Chraïbi, mettant en relief la nouvelle réalité française du protagoniste et la reconquête d'un Maroc quitté il y a si longtemps. “Succession ouverte” pose la question qui hantera l'écrivain jusqu'à ses derniers jours : « Cet homme était mes tenants et mes aboutissants. Aurons-nous un jour un autre avenir que notre passé ? » Question qu'il étend ensuite à l'ensemble du monde musulman. Dans “Les Boucs”, l'auteur critique le rapport de la France avec ses immigrés, travailleurs exploités qu'il qualifie de « promus au sacrifice ». C'est le premier livre qui évoque dans un langage haché, cru, poignant, le sort fait par le pays des Lumières aux Nord-Africains. Suivent deux romans épuisés aujourd'hui : “L'Âne”, dans le contexte des indépendances africaines, prédit avant tout le monde leur échec et les dictatures, « ce socialisme de flics ». “La Foule”, également épuisé, est une critique voilée du Général de Gaulle. Le héros est un imbécile qui arrive au pouvoir suprême, car, à son grand étonnement, la foule l'acclame dès qu'il ouvre la bouche. Une page se tourne avec la mort de son père, Haj Fatmi Chraïbi, en 1957. L'écrivain, en exil en France, dépasse la révolte contre son père et établit un nouveau dialogue avec lui par-delà la tombe et l'océan dans “Succession ouverte”. “La Civilisation, ma Mère!...” (1972) tente d'apporter une réponse aux interrogations de l'écrivain marocain. Le fils aide sa mère à se libérer du carcan de la société patriarcale et à trouver sa propre voie. C'est l'une des premières fois que la question de la femme est évoquée dans la littérature marocaine.
Sources : France Culture et Wikipedia
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