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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cette BD ambitieuse vise à raconter l'histoire d'une famille de propriétaire de plantation en Louisiane à compter du début du dix-neuvième siècle. Une de leurs descendantes en fait le récit à sa bonne au début des années soixante. Un récit douloureux en forme de confession tardive, car l'histoire familiale est remplie de comportements honteux.

La plantation démarre sous l'égide d'Augustin, qui en a acheté les terres en 1805. Un homme violent, sans pitié vis-à-vis de ses esclaves noirs, préférant Samba, une de ses jeunes esclaves, à sa femme. Il entraîne son fils Antoine dans une de ses virées qui tourne à la catastrophe : le fils tue un voisin dans un duel à l'arme à feu. Exit le fiston qui part passer du bon temps en Europe. Restent la mère et la fille, Joséphine, qui depuis sa petite enfance partage la vie des noirs du domaine et les respecte. Un duo mère-fille uni contre les errements d'Augustin, de plus en plus agressif et pris de boisson.

Dessin réaliste, couleurs sombres, ce premier tome ne respire pas la gaîté. La situation décrite est malheureusement totalement exacte : esclaves noirs considérés comme un bétail, dont les maîtres se servent à leur convenance, avec coups et punitions au moindre écart. le scénario pourrait donc être crédible, s'il ne cédait à la mode du moment : deux héroïnes, personnages forts qui représentent la conscience humaine et la recherche de l'indépendance. Anti-esclavagisme et féminisme, même combat. Mouais, historiquement la prise de conscience de l'égalité des races dans le Sud profond de l'Amérique viendra bien plus tard. Quant à la possibilité pour des femmes à l'époque de mener leur vie comme elles l'entendent, on en était très, très loin. En jouant sur des thèmes d'aujourd'hui dans un contexte où ils n'avaient pas place, la scénariste se prend les pieds dans le tapis.
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-1961 en Louisiae, une vieille femme refuse de raconter à ses enfants et petits enfants l'histoire familiale depuis leur installation 100 ans auparavant dans la plantation qu'elle occupe encore.
Prise de remords, c'est avec l'aide de sa gouvernante qu'elle va coucher sur papier ses mémoires encombrantes.
un mea culpa très en vogue au 21 ème siècle qui ne voit que certains pans des discriminations alors en activité, dommage qu'à vouloir faire oeuvre de repentir ce récit soit quelque peu caricatural ou pour le moins pas très original.
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Scarlett O'Hara et Rhett Butler… Personnages phares du livre "Autant en emporte le vent", de Margaret Mitchell (1936) et héroïne du film du même nom, multi oscarisé.

1961, des gamines lisent le roman et demandent à leur mamy de leur parler de l'époque des plantations, ce que leur aïeule refuse de faire, avant de se confier à sa dame à tout faire.

L'Histoire américaine est remplie de squelettes dans les placards, de sang, de meurtres, de racisme, de génocide et l'esclavage tient une importante place dans ce passé que l'on voudrait cacher sous les tapis. Les coupables sont morts depuis longtemps, mais l'esclavage moderne n'est pas une utopie, il existe toujours.

Cette bédé, très sombre, très réaliste, nous plonge dans une plantation de cannes à sucre, bien avant la Guerre de Sécession, à une époque où l'esclavage régnait en maître, la ségrégation aussi, ainsi que les coups de fouet.

Les esclaves Noirs devaient se taire et subir, mais pas qu'eux, les épouses des planteurs n'avaient guère plus de droit, si ce n'est celui d'être condescendant envers leurs inférieurs, c'est-à-dire les esclaves ou les Noirs avec un peu plus de liberté.

Oui, l'épouse du maître et sa fille ont beau être féministes et progressistes, malgré tout, la mère n'apprécie pas qu'une personne Noire lui parle en égale. Nous sommes dans les années 1800, il ne faut pas trop leur demander non plus.

Déjà que pour l'époque, c'est quasi fantastique de trouver des personnes qui possèdent une conscience humaine et une qui a compris que les différences entre les races n'existaient pas, que leurs esclaves avaient une âme. Ça ne devait pas courir les rues, des prises de conscience pareilles, à l'époque.

Les dessins de cette bédé sont très réalistes, de même que le contexte abordé. C'est sombre, violent et à ne pas laisser traîner devant des enfants. Les comportements des hommes sont crus, ils boivent, considèrent leurs esclaves comme du bétail et se servent dans les femmes (ou les très jeunes filles), comme bon leur semble.

De l'autre côté, l'épouse et la fille sont au-dessus de la mêlée, plus humaines, plus intelligentes. On est à la limite du manichéisme, le portrait de la mère étant compensé par cet orgueil qui lui fait dire qu'une femme Noire n'a pas à lui parler en égale. Gaffe à ne pas se prendre les pieds dans le tapis avec des considérations du XXIè siècle dans un récit se déroulant au début XIXè.

Ce premier tome m'a donné envie de lire le suivant, afin de voir où le récit va nous emmener, notamment durant la Guerre de Sécession qui va se profiler et le retour du fils, Antoine, qu'on a exilé en France après ses frasques totalement folles.

Et puis, on a envie de savoir où se situe la grand-mère qui raconte l'histoire dans toute cette fresque.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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I had a farm in America.
Louise Soral a cent ans en 1961. Elle porte la mémoire douloureuse d'une famille de planteurs sudistes installée au Chêne rouge, en Louisiane, depuis 1805 quand Augustin et Laurette Maubusson prennent possession d'une exploitation sucrière. Sous la pression de ses enfants et petits-enfants et du temps de vie qui s'amenuise, Louise décide de prendre un biais et de raconter son histoire familiale à sa fidèle employée de maison, Hazel afin que tout soit porté par écrit. Elle remonte au tout début de l'installation en Amérique de ses arrières grands-parents et se focalise sur leur fille, Joséphine, aux idées émancipatrices et humanistes.
Si la couverture est accrocheuse, l'histoire d'une famille de planteurs racistes et violents aurait mérité plus de nuances et de cohérence. Ainsi, dans le contexte de l'époque, l'attitude de la jeune fille détonne d'autant plus qu'elle lutte sur plusieurs fronts, l'esclavagisme et plus globalement la maltraitance faite aux femmes, harcèlement, agressions, viols. Accessoirement, Joséphine peut être sage-femme et accompagner un accouchement dans les champs. D'où lui vient ce sentiment de révolte et ses acquis si particuliers ? D'autre part, le point de vue des esclaves noirs n'est jamais vraiment évoqué comme s'ils ne constituaient qu'un élément du décor. de plus, les scènes de viol contiennent une charge érotique déplacée. Enfin, graphiquement, les approximations et les déséquilibres dans les visages et les positions corporelles minent un peu l'ensemble qui est pourtant bien tenu par la couleur. Pourtant, la thématique est riche et captivante. Peut-être que les volumes suivants apporteront des clés, des compléments et des ouvertures salutaires ?
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