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Citations sur La maison biscornue (60)

Grand-père ne veut pas que je devienne danseuse. Alors j'ai décidé de le tuer. Comme ça, j'irai à Londres avec maman et je deviendrai ballerine.
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Le meurtre, vois-tu, est un crime d'amateur. Je ne parle pas, bien entendu, des gangsters, mais des assassins d'occasion. Ceux-là, on a souvent l'impression que ce sont de très braves gens dont on dirait presque qu'ils n'ont tué que par accident. Ils se trouvaient dans une position difficile, ils désiraient désespérément quelque chose, de l'argent ou une femme, et, pour l'obtenir, ils ont tué. Le frein, qui existe chez la plupart d'entre nous ne fonctionne pas chez eux. L'enfant, de même, passe immédiatement de l'intention à l'action. Furieux contre son petit chat, il lui dit : « Je te tuerai ! », puis il l'assomme à coups de marteau, quitte à pleurer ensuite toutes les larmes de son corps parce qu'il lui est impossible de le ressusciter. La notion du bien et du mal s'acquiert assez rapidement, mais, chez certaines gens, le fait n'empêche rien. A ma connaissance, le meurtrier n'a jamais de remords. Son raisonnement n'est pas le nôtre : il n'a rien fait de mal, il a accompli un geste nécessaire, le seul qui lui permettait de sortir de l'impasse, et c'est la victime qui est responsable de tout.
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L’écriture, petite et assez tourmentée, avait du caractère et de la personnalité. Elle n’était nullement celle d’un vieillard, bien que les lettres, soigneusement formée, fussent caractéristiques d’un temps révolu, celui où l’instruction n’était pas dispensée à tous et se trouvait de ce fait même plus soignée qu’elle ne l’est aujourd’hui.
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Je crois qu'on tue plus souvent les personnes qu'on aime que celles qu'on hait. Sans doute parce que seules les personnes qu'on aime peuvent vous rendre la vie insupportable.
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- Elle ne vous manquera pas ?
Il eut un petit rire méprisant.
- Une môme de cet âge-là ? Vous ne voudriez pas ! Ce sera toujours un commencement. Parce que, pour tenir le coup ici, il faut être solide ! Maman fait la navette entre la maison et Londres, où elle va asticoter de malheureux acteurs dramatiques pour qu’ils lui écrivent des rôles, et elle passe son temps à faire des histoires a n’en plus finir avec rien du tout. Papa s’enferme avec ses bouquins et ne vous entend même pas quand vous lui parlez. Il a fallu que je tombe sur des parents comme ça ! En plus, parce que ce n’est pas tout, il y a oncle Roger toujours si gai qu’on en a le frisson, tante Clemency, qui vous fiche la paix, mais qui pourrait bien être un peu cinglé, et tante Edith, qui n’est pas mal, mais bien vieille ! Les choses se sont un peu améliorées avec le retour de Sophia, mais il y a des moments où elle est plutôt mauvaise. Au total, ça fait une drôle de maisonnée ! Vous n’êtes pas de cet avis ? Vous vous rendez compte que ma grand-mère – c’est la femme de mon grand-père que je veux dire- est tout juste assez vielle pour être ma sœur ainée ? Rien de tel pour vous donner le sentiment que vous êtes un parfait imbécile !
Je le comprenais assez bien. A l’âge d’Eustache, j’étais mois aussi, d’une sensibilité excessive. L’idée que je pouvais ne pas être «comme tout le monde » me donnait des sueurs froides.
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Elle tourna la tête vers moi.
- Dieu merci ! dit-elle, c'est fini !
Les narines pincées, elle ajouta :
- Que cette pièce peut être bête !
- Elle ne vous plaît pas ?
- J'y respire mal. Elle sent la poussière et les fleurs mortes.
Elle était injuste, mais je comprenais ce qu'elle voulait dire. Ce salon avait quelque chose de trop féminin, de trop douillet. C’était un de ces endroits où un homme ne peut pas être heureux longtemps. Impossible, dans un tel cadre, de lire le journal en fumant sa pipe, les pieds sur un fauteuil.
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Je restai muet. Il poursuivit, s’échauffant :
- Et pourquoi n'aurais-je pas eu peur ? Peur d’être au-dessous de ma tâche ? Peur, lorsque le moment serait venu de presser sur la détente d'un fusil, d’être incapable de me contraindre à faire le geste nécessaire ? Comment être sûr que c'est bien un nazi qu'on va tuer ? Qu'on ne va pas abattre un brave petit gars, un paysan qui n'a jamais fait de politique et qui est là, simplement parce qu'on l'a mobilisé pour défendre son pays ? La sainteté de la guerre, je n'y crois pas ! Comprenez-vous ? Je n'y crois pas ! La guerre est mauvaise.
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Joséphine se dirigea vers une des salles de bains. A la porte, elle se retourna.
- Il me semble que le second meurtre ne devrait plus tarder maintenant. Ce n'est pas votre avis ?
- Quel second meurtre ?
- Eh bien ! Le second meurtre ! Dans les livres, au bout d'un certain temps, il y a toujours un second meurtre. La victime, c'est quelqu'un qui sait quelque chose et qu'on tue pour l’empêcher de parler !
- Vous lisez trop de romans policiers, Joséphine. La vie n'est pas comme ça...
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- Le fait est qu'il n'est pas brillant. Je me demande comment une femme peut s'amouracher d'un type comme ca !
- Vraiment ? Pourtant, il a beaucoup de sex-appeal.
- Je restais sceptique.
- Une mauviette comme lui ?
Sophia rit franchement.
- Pourquoi les hommes se figurent-ils qu'il faut être construit comme un déménageur pour séduire une femme ? Du sex-appeal, Laurence en a bel et bien. Mais je ne m’étonne pas que vous ne vous en soyez pas aperçu...
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C'est en Egypte, vers la fin de la guerre, que je fis la connaissance de Sophia Leonidès. Elle occupait là-bas un poste assez important dans les bureaux du Foreign Office et je n'eus d'abord avec elle que des relations de service. Je ne tardai pas à me rendre compte des qualités éminentes qui l'avaient portée, en dépit de sa jeunesse - elle avait juste vingt-deux ans - à un poste où les responsabilités ne manquaient pas.
Fort agréable à regarder, elle était aussi très intelligente, avec un sens de l'humour qui m'enchantait. Nous nous liâmes d'amitié. C’était une jeune personne avec qui l'on avait plaisir à parler et nous aimions beaucoup sortir ensemble pour dîner et, à l'occasion, pour danser.
Tout cela, je le savais. C'est seulement lorsque, les hostilités terminées en Europe, je fus muté en Extreme-Orient que je découvris le reste, à savoir que j'aimais Sophia et que je désirais qu'elle devînt ma femme.
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