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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Délicieusement british et évocateur d'une époque révolue, ces souvenirs de la grande dame du crime nous emmènent dans une facette de sa vie : celle de l'épouse de l'archéologue Max Mallowan.
Il ne s'agit pas ici de relater et de nous instruire sur des découvertes précises et techniques mais de nous raconter les soucis du quotidien dans un champ de fouilles avec les aléas de l'époque (déplacements, ravitaillement, relations).
Avec cet humour spécifique d'outre-manche, avec cette ironie impitoyable émanant d'une observation certes lucide mais aussi marquée par les critères du temps et d'un ton pincé, Agatha Christie nous offre des portraits humains sans concessions et des descriptions on ne peut plus réalistes.
Se déroulent, devant nos yeux habitués à la facilité de communication et des moyens, des années où voyages, échanges, perceptions, langues et présence étrangère donnaient à ces fouilles un exotisme qui n'est (heureusement) plus.
Au-delà du plaisir de la lecture, c'est un témoignage sur les conditions et les coutumes d'un pays aujourd'hui en dérive...
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« Écrire ce témoignage n'a pas été un travail mais un acte d'amour.Il ne s'agissait pas de m 'évader dans le passé mais d'intégrer ce même passé dans les difficultés et la tristesse de notre quotidien.Ces souvenirs impérissables font partie de notre mémoire et nous aident aujourd'hui à vivre mieux.
J'aime ce pays fertile et paisible, le naturel de ses habitants qui savent rire et apprécier la vie, qui sont indolents et gais, dignes et bien élevés, dotés d'un grand sens de l'humour, et pour qui la mort n'a rien de bien terrible.
Inch Allah...Si Dieu le veut, je retournerai là-bas et tout ce j'ai aimé n'aura pas disparu de la surface de cette terre. »   Printemps 1944. Agatha Christie

« Avant la Première Guerre mondiale, la Syrie était une vaste région – carrefour entre l'Orient et l'Occident – qui comprenait en plus de l'actuelle Syrie, le Liban, la Palestine et la Transjordanie. Mosaïque de petits peuples depuis la nuit des temps, la Syrie d'alors subissait la férule des Turcs et cette situation s'est aggravée par une période de grande famine.
Le 25 avril 1920, la Société des Nations (SDN) attribua à la France des mandats de protectorat sur la Syrie et le Liban. La Palestine et la Transjordanie passaient, quant à elles, sous mandat britannique. »
le mandat français du levant prendra fin en 1946.
Syrie- de 1932 à 1939 , le couple Christie- Mallowan partira à l'assaut des tells pour des campagnes de fouilles archéologiques dans le nord Syrie, près des frontières turques et irakiennes.
C'est avec une certaine émotion que l'on voit resurgir le visage des cités. Alep, Homs, Beyrouth...
et l'on songe à ce temps où la romancière donnait vie au crime de l'Orient Express dans une chambre de l'hôtel Baron.
et puis nous revient également en mémoire notre présence en ces terres non lointaines...
Ce récit autobiographique, jovial et plein d'humour, au détours de ses pages retrace les lignes du caravansérail d'une époque qui semble malheureusement éternelle .
Kurdes, arabes, yézédis,musulmans, assyriens, bédouins, arméniens, turques, allaouites, chrétiens, se croisent s'entrecroisent cohabitent s'allient s'engueulent se tuent se tolèrent se bousculent dans les plaines, steppes et montagnes mésopotamiennes. L'Europe gendarme. L'Europe gère et commerce. L'Europe fouille et emporte. Et l'occident ne régla rien au pays du levant.

Astrid Shriqui Garain
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J'ai adoré l'autobiographie d'Agatha Christie, mais je n'ai pas retrouvé ici le même intérêt.

Ceci dit, ces mémoires des mois, d'une année sur l'autre, passés en Orient avec son archéologue de mari sont bourrées d'anecdotes !

J'ai aimé le début avec la préparation des bagages, les histoires avec le personnel local très...pittoresque ! Savoir ce qu'elle ressentait, ce qu'elle écrivait.

Bien moins les longs descriptifs de "tells", de fouilles et d'objets trouvés sur place.
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incipit :

"Ce livre est une réponse. Une réponse à une question que l'on m'a posée très souvent :

-Ainsi vous faites des fouilles en Syrie, n'est-ce pas? Vous devez tout me raconter. Comment vivez vous là-bas? sous la tente? "

Point de mystère, point d'enquête à la Agatha Christie, point de leçon d'archéologie, nous en apprendrons bien peu sur les civilisations assyriennes ou hittites, sur les anciens qui ont bâti les villages enfouis sous les tells . En revanche, nous partagerons le quotidien des archéologues et des ouvriers employés pour les fouilles, ainsi que les villageois qui les entourent.

C'est un récit très réjouissant, le sourire ne m'a pas quitté de tout le week end. Humour britannique garanti, figures pittoresques, épisodes cocasses. Avant de prendre l'Orient Express, il faut faire les valises, et les courses. Agatha Christie se décrit en délicatesse avec les fermetures Eclair, aux prises avec un bataillon de souris, ou découvrant les joies du camping. C'est toujours très drôle.

Elle décrit avec vivacité toute la petite société qui gravite autour des fouilles : les domestiques, chauffeurs ou cuisiniers qui seront leurs compagnons pendant plusieurs saisons, jamais stylés mais toujours inventifs, les ouvriers, les fonctionnaires, postiers, banquiers ou douaniers, les autorités françaises (la Syrie est sous mandat français). Et bien sûr des chiens, des chevaux ...

A Palmyre, peut être ont-ils raté de peu Ella Maillart et Anne Marie Schwarzenbach? (rencontrées dans la Boussole d'Enard).
Ils passent cinq saisons à la frontière de la Syrie avec la Turquie dans des contrées dont nous ne connaissons, par la télévision, les paysages aujourd'hui dévastés par la guerre. Population d'origines variées, villages arabes, kurdes, arméniens ou yezidis. Sa description des femmes kurdes très libres me fait comprendre mieux les combattantes kurdes actuelles. Ils sont passés par Raqqa, maintenant triste capitale de Daech, alors "cité entièrement préservée", ville ravissante avec ses briques de boue aux formes orientales"sans électricité ni hôtel capable d'accueillir des occidentaux. C'est donc un pittoresque voyage dans des endroits que je ne suis pas prête de voir de mes propres yeux.

Dans un épilogue écrit en 1944 elle conclut :

"j'aime ce pays fertile et paisible, le naturel de ses habitants qui savent rire et apprécier la vie, qui sont indolents et gais, dignes et bien élevés, dotés d'un grand sesn de l'humour, et pour qui la mort n'a rien de terrible"
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Quelques mois passés en compagnie de la grande Agatha et de Max, son adorable époux aventurier. Très plaisant, bien que quelques passages un peu plus lent, évoquant la langueur de ce pays chaud et la culture locale.
J'ai bien apprécié cette biographie partielle, une belle surprise.
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Je ne connaissais le talent d'écriture d'Agatha que par ses romans policiers et son célèbre enquêteur Hercule Poirot. La romancière et l'archéologue, nous fait voir Agatha côté privé et c'est très agréable. J'ai beaucoup aimé cette incursion dans le milieu de l'archéologie et des imprévus qui en découlent 😅 le style est fluide et agréable. le ton est drôle et piquant. On retrouve bien la patte d'Agatha. J'ai apprécié d'en apprendre davantage sur la vie d'archéologue au milieu du XXe et notamment au Moyen-Orient. Je vous le conseille fortement 🙂
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Ici, pas de Poirot, de Miss Marple, pas de crime, pas d'enquête. C'est une plongée dans la vie de la femme derrière l'écrivaine, et un beau voyage en Syrie sur les chantiers de fouilles.
Agatha Christie raconte la vie quotidienne sur un site archéologique aux côtés de son 2e mari - avec souvent beaucoup d'humour.

J'ai été un peu déconcertée au départ car je m'attendais à plus de détails sur les fouilles en elle-même (un peu de nostalgie de ma première année d'études). Mais loin de longues descriptions techniques, ce sont plutôt une multitude d'anecdotes sur le quotidien, des portraits, des souvenirs égrainés, de petites touches pour évoquer une époque révolue.

Au final, un bon moment de lecture même si ma préférence reste aux romans policiers qu'elle a écrit.

À noter qu'il existe en français, sous le titre "la Romancière et l'archéologue"
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