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Citations sur Rendez-vous à Bagdad (34)

Toute réussite porte en elle le germe d’un sentiment d’échec.
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Il est respectable comme ça n’est pas permis, cultivé que ça en fait peur, et il est membre de toutes les sociétés savantes possibles et imaginables - et du genre à copiner avec les archevêques et les directeurs de lycée.
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- Ce que les hommes peuvent être drôles! Pourquoi diable tiennent-ils toujours à ce que toutes les filles qu'il connaissent soient bien ensemble!
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— Vous êtes souffrante, mademoiselle Scheele ? Il posait la question, encore qu'elle lui parût ridicule. Miss Scheele ne pouvait pas tomber malade. Les microbes eux-même la respectaient.
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Pour Victoria, Babylone fut une déception. Ces tas de briques calcinées, ces montagnes de décombres n'évoquaient rien. Elle attendait des colonnes, des arcs de triomphe, quelque chose qui ressemblait aux photos qu'elle avait vues des ruines de Baalbek. On était loin du compte...
Peu à peu, pourtant, elle finit par s'intéresser aux explications du guide, dont elle avait tout d'abord écouté le verbiage d'une oreille distraite. Les figures d'animaux fantastiques moulées en relief sur les murs, la voie majestueuse qui conduit à la Porte d'Ishtar, d'autres vestiges encore, attestant la grandeur passée de la cité morte, éveillèrent sa curiosité et, quand ils s'assirent au pied du Lion fameux, pour faire honneur au déjeuner froid qu'Edward avait eu la précaution d'apporter, elle eût voulu tout savoir de la Babylone antique. Le guide s'éloigna, par discrétion, après avoir dit qu'ils devaient, dans l'après-midi, visiter le musée.
Croyez-vous que ce soit indispensable ? demanda Victoria. Des objets étiquetés et placés sous vitrines, ça ne signifie rien ! Je suis allée une fois au British Museum. Ce que j'ai pu m'y ennuyer !
Le passé est toujours ennuyeux, déclara Edward. L'avenir est autrement intéressant.
- Ici, c'est intéressant, reprit Victoria. On a le sentiment qu'on est devant quelque chose de grand... Est-ce que vous connaissez le poème qui dit : "Quand tu étais roi dans Babylone et quand j'étais moi, une esclave chrétienne..." ? Qui sait ? Ce roi et cette esclave, c'étaient peut-être nous ?
Edward sourit.
- Je ne suis pas très fort sur les dates, mais il me semble bien qu'il n'était plus question de rois de Babylone quand on a commencé à parler des chrétiens...
- Qu'est-ce que cela fait ? Ca vous aurait plu, d'être roi de Babylone ?
- Certainement !
- Alors, disons que vous l'avez été et que vous êtes la réincarnation d'un souverain de l'antiquité.
- En ce temps-là, les rois connaissaient leur métier et la façon de l'exercer ! Ils gouvernaient et le monde ressemblait à quelque chose.
- Je ne sais pas, dit Victoria, songeuse, si j'aurais tellement aimé être une esclave, chrétienne ou pas !
Edward, lui aussi, suivait sa pensée.
- Milton était dans le vrai, quand il écrivait : "Mieux vaut régner en Enfer que servir au Paradis." J'ai toujours admiré son Satan.
Victoria avoua qu'elle connaissait mal Milton.
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Un peu par la faute d'Edward qui semblait ne pas vouloir croire à la réalité d'une aventure qu'elle n'avait pourtant pas rêvée. Car tout était vrai ! Aucun doute, Victoria Jones, une petite sténo-dactylo de Londres, était en Orient, un homme avait été tué presque sous ses yeux, elle était devenue quelque chose comme un agent secret et, pour finir, elle avait retrouvé l'homme qu'elle aimait dans un jardin paradisiaque, qui ne devait d'ailleurs pas être tellement loin de l'endroit où l'on situait aux premiers jours du monde, le jardin d'Eden.
Des vers d'une chanson enfantine lui revinrent en mémoire :

Combien de miles d'ici à Babylone ?
Soixante et dix
Y serai-je avant qu'on n'allume les chandelles ?
Bien sûr, et tu auras le temps de revenir.

Pour l"instant, elle y était presque à Babylone, et avec Edward !
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Mrs Clayton conduisit Richard au salon, une vaste pièce, meublée avec goût, et lui demanda ce qu'il voulait boire. Bière ou café ? Il choisit la bière. Elle était délicieusement fraîche.
Elle lui demanda pourquoi il se rendait à Koweit, ce qu'il lui dit, puis pourquoi il ne s'était pas encore marié. Il répondit qu'il n'avait pas l'impression d'être fait pour le mariage.
- Allons donc ! répliqua-t-elle. Les archéologues font d'excellents époux. Au fait, verra-t-on des jeunes femmes aux fouilles, cette année ?
- Une ou deux, je crois... Et, naturellement Mrs Pauncefoot Jones...
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Dans l'antichambre du consulat, Richard Baker attendait d'être reçu.
.../...
C'était quelque chose d'indéfinissable, qui ne correspondait à rien de concret, mais qu'il sentait. Ce quelque chose, il le sentait. C'était dans l'air. Et l'impression n'était pas pour lui absolument neuve. Il l'avait déjà éprouvé, notamment pendant la guerre, un jour avant qu'il soit parachuté, à l'aube, en terrain ennemi...
Il se rappela. Ce qu'il sentait, c'était l'odeur de la peur...
Quelqu'un dans cette petite pièce, avait peur. Terriblement peur...
Il regarda ses voisins : un Arabe, qui portait une tunique kaki dépenaillée et qui faisait couler entre ses doigts les perles d'ambre d'un collier ; un Anglais au visage rubicond et à la grosse moustache blanche, qui jetait des chiffres sur un petit calepin, un représentant de commerce, sans aucun doute, un homme à la peau très brune, qui semblait recru de fatigue et paraissait tout heureux de bénéficier d'un siège confortable ; un autre, qui devait être un scribe irakien, et enfin, un Persan d'un certain âge, dans une robe d'un blanc de neige. Aucun d'eux n'avait l'air de s'occuper de lui.
L'Arabe égrenait toujours ses perles d'ambre. Elles tombaient une à une entre ses doigts, et soudain Richard eut le sentiment très net que le bruit qu'elles faisaient lui rappelait quelque chose. Un trait... un trait... un point... Aucun doute ! C'était du morse. L'alphabet lui était familier. Il l'avait assez pratiqué pendant la guerre, quand il était dans les transmissions. Il pouvait encore lire au son. HIBOU. F-L-O-R-E-A-T-E-T-O-N-A. La devise d'Eton ! Floreat Etona ! Qu'est-ce que cette histoire-là ? La devise d'Eton épelé par un Arabe en loques ! et il continuait ! HIBOU, ETON, HIBOU :
Le Hibou ! C'était le surnom qu'on lui donnait à Eton parce qu'il portait de grosses lunettes.
Il regarda mieux l'Arabe. L'homme était pareil à des centaines d'autres, qu'on rencontrait dans les souks et sur les quais du port. Ses yeux restaient fixés droit devant lui. Rien ne semblait indiquer qu'il connût Baker. Mais les perles d'ambre continuaient à cliqueter.
Ici, le Fakir. Je compte sur toi. Bagarre !
Le Fakir ? Quel fakir ? Mais, bien sûr, le fakir Carmichaël, qu'on appelait comme ça parce qu'il était né ou qu'il avait vécu à l'autre bout de la terre, au Turkestan ou en Afghanistant !
Richard tira sa pipe de sa poche, souffla dedans, examina le fourneau, puis le frappa délicatement à plusieurs reprises, sur un cendrier.
Message reçu.
.../...
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- Un Anglais qui se rendait en automobile de Perse en Irak est assassiné par des bandits... Ils ont beau dos, les bandits ! ... Un marchand kurde qui descendait des montagnes est tué dans une embuscade. Un autre Kurde, Abdul Assan, suspecté de se livrer à la contrebande des cigarettes, est abattu par un gendarme. On retrouve, sur la route de Rowanduz, le cadavre d'un inconnu identifié par la suite comme étant celui d'un conducteur de camion, un Arménien.
Fait à noter, pour tous ces individus, le signalement est le même, à peu de chose près, et il correspond à celui de Carmichaël. Ils veulent l'avoir et, dans le doute, ils ne s'abstiennent pas. Dès qu'il sera en Irak, les risques seront pour lui plus considérables encore. Il lui faudra se méfier de tout le monde : du jardinier de l'ambassade aussi bien que du valet de pied du consulat, comme des employés de l'aérodrome, de la douane, des gares, des hôtels, etc. Un cordon, je vous dis, et serré !
Crosbie n'essayait pas de dissimuler sa surprise.
- Vraiment aussi serré que vous le dites, Monsieur ?
- Aucun doute là-dessus répondit Dakin. Même chez nous il y eu des fuites et c'est ce qui est grave. Comment serais-je sûr que les dispositions que nous avons prises pour assurer le retour de Carmichaël à Bagdad ne sont pas déjà connues de l'adversaire ? Comment pourrais-je affirmer qu'il n'y a pas dans notre organisation, des gens qui sont à la solde des autres ?
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On a l'impression que Bagdad est pris de folie !
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