AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 48 notes
5
7 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Chronique difficile à écrire. le roman traite d'un sujet sensible, au coeur de l'actualité, les relations hommes/femmes, le sexe, le consentement, la domination.
L'auteur est du genre à dire : ami lecteur (précision je ne dis pas amie lectrice), je vais te mettre les points sur les I, les barres au T, les cédilles là où il en manque et les trémas là où tu les as oubliés.
Fin de l'avertissement, tu peux continuer.
Dolorès est une femme libre. Elle n'en peut plus de voir des hommes établis, la bedaine installée, la calvitie plus que naissante, le sexe défaillant, séduire et contraindre à leurs désirs inavouables de jeunes femmes souvent prises au piège.
Elle dit : « le ventre des chiens ou leur bite, c'est la même chose. Et vous le savez très bien. Vous nous faites crever, rapidement ou à petit feu, à coups de ventre, à coups de bite. Vous prenez toute la place. » ; elle rajoute pour ceux qui n'auraient pas compris : « le pouvoir ça voudrait faire le bien, mais ça fait toujours le mal. »
Dolorès n'est pas une militante, quand Pedro le compagnon d'armes de son grand-père, républicain espagnol réfugié en France après un attentat de l'ETA en 1975, lui dit « Tu es une merveilleuse étincelle sur un baril de poudre. Dolorès, une étincelle qui brille comme une étoile. », elle pense « je n'ai même pas essayé de lui répondre. »
Paradoxalement et c'est tout l'intérêt de la façon dont l'auteur traite le sujet, si Dolorès veut passer sous les radars, mener son combat pour elle-même, la police et la justice ne veulent pas non plus faire d'elle une pasionaria ou une martyre. Pas de vague. Pas de vague.
Dès le début de son incarcération, on dépêche Antoine Petit, un psychiatre inconnu pour faire en sorte que le combat de Dolorès soit présenté comme la conséquence de ses troubles personnels et de son instabilité. « Il était agaçant comme une mouche se posant sur le coin de la bouche. » dit-elle en le voyant.
Le lecteur découvre l'histoire de Dolorès au cours de ces entretiens. Tout sépare Antoine et Dolorès. Elle combat. Lui choisit de fuir dans l'alcool et la cocaïne. « J'ai sorti de ma poche ma petite boite métallique, ronde, incrustée de lapis-lazuli et j'ai rendu un petit hommage silencieux à Proust en préparant une poutre que j'ai reniflée de toutes mes forces. »
Le nom des deux personnages marque leur différence Dolorès Leal Mayor, (fidélité et grandeur) contre Antoine Petit, (sans commentaires).
Quand il lui propose l'écume des jours de Vian pour l'amener à se confier, elle revendique « Pas ça j'ai répondu. Je ne demande pas à un écrivain de m'aider à m'évader, je veux qu'il me montre où se trouvent les barreaux. »
Ils sont comme des droites parallèles, deux droites distinctes sont dites parallèles si elles n'ont aucun point en commun…pourtant au fur et à mesure des entretiens des points communs apparaissent. Leurs origines sociales modestes sur lesquelles ils ont capitalisé différemment. Qu'elle le veuille ou non, Dolorès a choisi la lutte comme l'a fait son grand-père. Antoine lui a choisi la promotion sociale mais il est un transfuge de classe honteux, quand son amie Zélie l'emmène à une fête chez des amis dans le 16ème, il répond :
- La bienveillance c'est facile dans un hôtel particulier.
- Tu parles comme ta Dolorès. Ou l'idée que je m'en suis fait.
- Tu as sans doute raison. »
L'auteur illustre son propos sur le consentement et la domination en opposant ses deux personnages suggérant que la lâcheté et la soumission des gens comme Antoine est un choix qui autorise tous les excès de pouvoir.
Pourtant la fin du roman nuance cette analyse laissant penser que le choix de Dolorès cache un certain égoïsme.
A lire assurément ! Lisez le et dites-moi ce que vous en pensez...
Commenter  J’apprécie          230
Salut tout le monde, j'espère que vous allez et que vous faites de chouettes lectures.
Aujourd'hui,je viens vous parler d'un court roman très noir, très sombre ,dans le cadre d'une masse critique Babelio. Il s'agit de " Dolorès ou le ventre des chiens", un roman qui nous dis que Dolorès a été arrêtée et placer en détention pour les meurtres d'une dizaine d'hommes. Tous des hommes riches qui aiment coucher avec de très jeunes femmes. Pourquoi commet-elle ses crimes, y a-t-il seulement une raison ? Eh bien oui, mais pour connaître cette raison il va vous falloir vous plongez dans son histoire.
L'auteur a une écriture fascinante, on se plonge tout de suite dans cette sombre histoire, les chapitres alternent deux points de vue, celui de Dolorès dans une prison de haute sécurité pour femme, et le point de vue de Antoine Petit, jeune psychiatre, accro à l'alcool et à la cocaïne,qui doit rendre un rapport sur l'état psychique de la tueuse. Mais cela n'est pas gagné, car Dolorès ne se confie pas facilement,je dirais même qu'elle prend plaisir à le balader.
Dans ce récit, j'ai bien aimé cette immersion dans le milieu carcéral.
Quant à la fin, je dois avouer que j'ai été plutôt surprise par le dénouement, mais hélas la fin m'a un peu laissée sur ma faim, dénouement un peu trop rapide à mon goût. Mais j'ai beaucoup aimé que l'auteur nous distille des informations sur les raisons qui ont poussées Dolorès a commettre ses meurtres.
Si vous aimez ce genre littéraire,je ne peux que vous recommander de le lire, en plus il est assez court et se lit très vite.
N'hésitez pas à me dire en commentaire si vous l'avez lu, ou si je vous ai donné envie de le lire. Quant à moi je vais essayer de le procurer d'autres romans de cet auteur.
Merci infiniment à Babelio ainsi qu'aux éditions Actes Sud pour l'envoi de ce sombre roman.
Il me reste plus qu'à vous souhaiter un excellent dimanche et de faire de très belles lectures.
Dolorès ou le ventre des chiens
Alexandre Civico
Actes Sud éditions
179 pages
Masse critique Babelio
Commenter  J’apprécie          20
Je me suis plongés dans les pages de "Dolores ou le Ventre des chiens" sans rien attendre de particulier et j'ai été énormément surprise par ce récit au point qu'il reste difficile de mettre des mots sur l'intensité de ce que j'ai ressenti. Dès les premiers instants de la lecture, l'auteur a su tisser une toile complexe et immersive, m'entraînant sans relâche dans une traque haletante. L'histoire de Dolorès Leal Mayor, accusée d'assassinat après avoir semé la discorde à travers le pays, m'a captivée dès le début. L'évocation d'une épidémie de meurtres a conduit Antoine Petit, un jeune psychiatre déchiré par ses propres démons, à entreprendre une mission complexe dans un centre pénitentiaire isolé au coeur des Alpes. Là, au fil des entretiens avec Dolorès, s'est déroulé un ballet psychologique aussi intense que déroutant. le roman m'a fait l'effet d' une fable contemporaine, d'une plongée profonde dans les méandres de la violence alimentée par l'oppression et d'une exploration audacieuse des fissures de la société. La narration, imprégnée d'une noirceur poignante, résonne comme un écho de colère, d'accablement et de doutes entre les deux protagonistes. Un livre qui continuera de résonner en longtemps.
Commenter  J’apprécie          20
Alexandre Civico, je le croise sur les réseaux sociaux depuis quelques années maintenant. J'ai fait connaissance avec sa plume en lisant Atmore, Alabama paru en 2019 chez Actes Sud dans leur collection Actes Noirs. Il a fallu attendre 5 ans avant de le relire, c'est long mais ça en valait le coup parce que Dolorès n'est pas une femme comme les autres.
Dolorès c'est une icone malgré elle, un modèle qu'il ne faudrait pas suivre et pourtant…
Dolorès c'est une fille très seule, remplie à ras bord de haine et de colère contre les hommes, en particulier ceux qui suent le fric.
Dolorès c'est une détenue discrète et pourtant…
Dolorès c'est une figure de proue mais elle ne comprend pas pourquoi.
Une psy cocaïnomane va tenter de la cerner et tout deux vont jouer au chat et à la souris.
Dolorès c'est un excellent roman noir avec deux personnages qui offrent un roman choral original, intrigant.
Dolorès c'est la plume d'Alexandre Civico, celle que j'avais aimé dans le précédent. Un texte au bout duquel vous aurez bien du mal, finalement, à vous faire une opinion tranchée sur Dolorès.
Les hommes ne méritent pas leur sort mais ce qu'ils représentent, le capitalisme, le fossé qui séparent les classes, l'utilisation des femmes comme seul objet sexuel, l'argent qui achète tout sauf la vie, tout ce qui fait ce qu'ils sont le mérite.
Un court roman, une novella, à découvrir chez Actes Sud au rayon Littérature générale.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
Commenter  J’apprécie          20
Dans ce roman noir, il y a Dolorès Leal Mayor, accusée d'avoir assassiné une dizaine d'hommes. Elle est en mandat de dépôt dans une prison sécurisée. Et puis il y a Antoine Petit, un jeune psychiatre, fraîchement diplômé, qui carbure à l'alcool et à la cocaïne. Il a été mandaté par un juge pour expertiser la jeune femme et de la déclarer irresponsable, afin d'éviter un procès. Dolorès est une tueuse en série qui en talons hauts, jupe courte et maquillage excessif, travaille pour des salons auto comme hôtesse et pour aguicher des vicelards plein aux as, parce qu'ils ont le fric, ils peuvent tout acheter, la voiture et l'hôtesse avec ! Quand Dolorès a trouver le bon pigeon, elle accepte de se faire payer un verre et plus si affinité, sauf qu'avec elle, ça finit toujours en bain de sang. Elle n'a aucune revendication, aucun remord, juste que « le porc méritait d'être grillé. Parce qu'il était un porc, parce qu'il était un poids dégueulasse, écrasant un monde qu'il regardait comme un amas de cafards. ». Après lui, il y en a eu d'autres, jusqu'au moment où la presse s'empare du sujet et en fait une « tueuse anti-ploucs à Rolex ». Et puis d'autres femmes vont commencer à l'imiter, les meurtres se succèdent. Pourtant, Dolorès se refuse d'être une icône, d'être « le déclencheur d'une hystérie collective ». Elle décide de commettre son dernier homicide, se faire arrêter et ainsi stopper l'hémorragie qu'elle a déclenché malgré elle. Mais rien ne se passera comme elle l'avait prévu. Au fur et à mesure des pages, on avance à travers le récit de Dolorès dans un monde de plus en plus noir, glauque. Au passage, la vie carcérale est remarquablement décrite sans exagération ni censure. L'histoire laisse peu de place à Antoine et pourtant, et même s'ils ne sont pas du même côté du plexiglass dans la salle de consultation médicale, ils ont un point commun : le dégoût d'une société qui ne leur correspond pas, « une rage sans paroles, intime », que lui compense par la chimie et l'alcool, elle par ses passages à l'acte. La plume de l'auteur est cinglante, acérée, presque étouffante. Les chapitres sont courts, écrit à la façon d'un compte à rebours qui avancent au cours des entretiens et nous amènent vers un dénouement qui va surprendre plus d'un lecteur et qui m'a laissé un goût amer ! Un roman d'une forte intensité émotionnel que je ne peux que vous conseiller de lire.
Merci à la Masse Critique de janvier et aux @Éditions Actes Sud.
Lien : https://www.facebook.com/phi..
Commenter  J’apprécie          10
J'ai découvert la plume d'Alexandre CIVICO lors de ma lecture de “Atmore Alabama” l'an passé. J'avais totalement succomber au style de l'écriture de l'auteur.

Naïve que j'étais, je pensais que j'avais lu le meilleur livre de cet auteur….Quenini …. Cet ouvrage ci, m' as mis une belle claque littéraire dont je repense encore souvent malgré les semaines qui me séparent de ma lecture .

Dolorès est une femme très spéciale . Malgré ses actes horribles, on va se prendre totalement d'affection pour elle et suivre l'évolution de son histoire à travers ses rdv avec son psychologue cocaïnomane lors de sa détention .

Deux protagonistes à fort tempérament, aux vies avec chacun leurs dépendances , leurs folies, pour un excellent roman choral .

Les actes de Dolorès nous font également réfléchir sur l'impact de la richesse de certains hommes qui sont convaincus de pouvoir tout obtenir grâce à cela.

Accrochez vous car cette lecture est sombre et très dure . Merci à l'auteur pour ce roman noir intense qui fut un véritable coup de coeur.
Lien : https://lafeebleue.org
Commenter  J’apprécie          00
Dolorès Leal Mayor vient d'être arrêtée pour le meurtre d'une dizaine de personnes, chaque fois des hommes riches, ivres des possibilités offertes par leurs ressources financières, mais avec qui elle n'entretenait aucun lien. Depuis, la vendetta de Dolorès a engendré des vocations, incitant d'autres femmes à se dresser contre les symboles masculins du pouvoir, faisant d'elle l'ennemie publique numéro 1. Antoine Petit, psychiatre cocaïnomane, a été nommé par le juge d'instruction pour déterminer le profil psychologique de Dolorès, non pas parce qu'il est le meilleur, mais parce qu'il fera ce que la société souhaite : trouver une explication à ces gestes, qui ne remette pas en cause l'ordre établi.

À partir de cette trame, Dolorès ou le ventre des chiens, le quatrième roman d'Alexandre Civico, pourrait se déployer autour de longues conversations entre Dolorès et Antoine, pétries de réflexion sur l'état de la société. Il n'en est rien, car le livre se déroule déjà dans le monde d'après : un monde rendu à l'incommunicabilité, un monde où toutes les cartouches ont déjà été tirées, où toutes les pistes pour améliorer la situation ont déjà été explorées. C'est un monde fracturé que raconte Alexandre Civico. Une société sans issue, où les citoyens et citoyennes sont obligés de choisir entre se taire – subir la vie avec l'autodestruction pour seul avenir – et partir en guerre contre le système, laissant s'exprimer la violence après l'échec de toutes les voies diplomatiques. Qu'ils marchent dans le rang (Zélie, la petite amie d'Antoine), qu'ils fuient la réalité (Antoine), qu'ils matérialisent leur mal-être (Dolorès), qu'ils recréent un système dans le système (Marion, la codétenue de Dolorès) ou qu'ils vivent par procuration (Pedro, ami du grand père de Dolores et ancien révolutionnaire, qui a combattu le fascisme espagnol), tous les personnages de Dolorès ou le ventre des chiens sont dans une impasse. « Juste la vie dégueulasse qui palpite et vrombit comme un essaim de mouches à merde », comme le dit Antoine.

Les femmes discernent dans l'action de Dolorès une révolte contre le patriarcat. Pedro y voit l'ultime chance d'un aboutissement de la révolution contre les puissants. Les institutions étatiques, quant à elles, y perçoivent les symptômes de la folie – ou du moins espèrent que la justice tranchera en ce sens. Peu importe la vérité de Dolorès, personne ne l'écoute, tout le monde plaque sur elle ses projections, ses conceptions, que la jeune femme est parfois obligée d'endosser.

Tout est politique. Toutes les causes sont politiques. Mais la difficulté de vivre a atteint pour ces personnages un tel stade que le sujet n'est plus là : « Vous ne comprenez pas. Un discours politique construit. C'est une connerie. Il n'y a que des cris. Ce corps, le corps des femmes est un palimpseste des gestes, des douleurs », dit Dolorès.

Sans complaisance, sans cynisme ou saillies gratuites, Alexandre Civico définit les contours de cette fissure et l'impossibilité apparente d'une réconciliation sociale. Il décrit à merveille combien Antoine, bourgeois blasé et drogué, archétype au sein de la littérature française, croit être le héros de ce récit, alors que c'est bien le nom de Dolorès qui apparaît sur la couverture du roman. C'est d'ailleurs peut-être le message ce texte sombre, intelligent et rugueux : si l'on veut s'en sortir collectivement, nous devons nous décentrer. Ne plus penser que nous sommes les héros de nos propres vies.
Lien : https://www.playlistsociety...
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (156) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2879 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}