Extrait de la préface de Nicolas Grimaldi
Pas plus que pour Mozart, pour Mallarmé ni
pour Valéry, la mort n’a pour Sylvestre Clancier
rien de bien redoutable. Ses anciens l’y ont précédé.
Très patiemment, ils l’attendent désormais. « Quand
l’heure sera venue », ce sont eux qu’il rejoindra. La
fi n de ce que nous nommons la vie sera donc aussi la
fin d’une séparation.
ces morts qui sont tes proches
[…]
ils te mènent à l’ailleurs
où sans voix
tu les verras blottis
attendant que tes pas
aient retrouvé les leurs
Car il n’est pas un de nos pas qui ne nous conduise
vers eux :
Tu marches à tâtons vers leur absence
[…].
Il te faudrait franchir l’horizon
qui recule à chaque instant.
Guetteur de l'inaperçu
tu glisses tes morts
dans tes songes
dans ce qu'il te reste de ciel.
A coeur ouvert
tu les dessines
les poses les uns sur les autres
espérant qu'ils te feront signe
pour te mener à cette poussière de soleil
que tu n'espérais plus.
Dialogue entre l'autrice Fabienne Swiatly et son éditeur Bruno Doucey, lors du festival Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée, autour du recueil "Elles sont au service".
Rencontre animéé par Sylvestre Clancier.
Réalisation : © Thibault Grasset.