Trois ans depuis ma lecture du fabuleux Jonathan Strange & Mr Norrell, trois ans pour lire ce recueil de nouvelles qui en prolongent l'univers.
Huit nouvelles qui font ressurgir en un clin d'oeil l'atmosphère de ce roman si particulier. On retrouve la campagne anglaise avec ces descriptions si bucoliques ; on renoue avec cette magie ancestrale, intriquée dans le monde réel. On croise des personnages historiques – le duc de Wellington et
Marie Stuart – ainsi qu'un certain Jonathan Strange justement. D'autres nouvelles mettent en avant des héroïnes indépendantes d'esprit, décidées, que la magie soit de leur côté ou se pose en obstacles à leurs désirs. La quatrième histoire emprunte le décor de Stardust de
Neil Gaiman (dans ma PAL depuis… ?). Bref, un melting-pot de contes, de protagonistes et de clins d'oeil littéraires.
Ce sont des histoires de fées, d'ensorcellement, d'un univers féérique qui flotte comme un voile contre notre monde. Mais attention, oubliez les petites fées féminines, espiègles et court vêtues : les fées peuvent être de sexe masculin comme ils peuvent être de grande taille. Mais ce qui frappe le plus, c'est leur caractère composé de cruauté, d'indifférence, d'égoïsme et de détachement. A travers ses histoires, on apprendra les relations complexes entretenues avec leur nombreuse progéniture ainsi leur absence de scrupules à prendre au monde humain ce dont ils ont envie/besoin, que ce soit des bébés, des nourrices, des amant·es… de la fascination pour la féérie, du mystère, une touche de malignité, une pointe d'humour, voilà ce qui fait le sel de ces nouvelles.
Sans que cela soit aussi marqué que dans le roman de
Susanna Clarke, les notes de bas de page sont toujours là, contribuant à l'enrichissement des nouvelles par des récits supplémentaires, des précisions, des exemples ou autres anecdotes. J'ai retrouvé cette plume ciselée et visuelle qui m'avait tant séduite dans Jonathan Strange & Mr Norrell.
Si je préfère un bon gros pavé à la brièveté des nouvelles, si je favorise l'intrigue approfondie et captivante de Jonathan Strange & Mr Norrell aux historiettes si vite clôturées (et oubliées ?) des Dames de Grâce Adieu, j'ai apprécié ces récits anecdotiques qui peuvent constituer aussi bien une prolongation dans l'univers de
Susanna Clarke ou une porte d'entrée moins imposante que les neuf cents pages du roman.
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