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3,82

sur 338 notes
Moi qui avait adoré "La petite fille de Monsieur Linh", quel bonheur de retrouver la plume de l'auteur.
Humanité, fraternité, bienveillance, poésie, chaleur, authenticité, moments de vie, tout est reuni pour passer un excellent moment.
Je vais même vous dire que je sais déjà qu'il y aura une relecture, comme une madeleine de proust.
Le petit fils de Jules m'a beaucoup touché et la fin est tellement inattendue.
Ce café represente la vie, tout simplement, et y pousser les portes est comme entrer dans l'intimité de chacun.
Un livre court, intense, a découvrir et à partager.
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Un homme se souvient et nous raconte les plus belles années de sa vie, celles passées au café de l'Excelsior lorsqu'il était enfant. Pourtant tout commence avec un drame puisque le narrateur se retrouve orphelin dès les premières années de sa vie et c'est son grand-père, gérant de ce lieu rempli de souvenirs, qui va le recueillir et lui ouvrir les yeux sur la vie, à sa manière. Son grand-père est un drôle de bonhomme, alcoolisé dès le matin et réussissant à nous faire croire que cela fait son charme. Parce que c'est un homme bon, un peu bourru mais tendre, qui ferait n'importe quoi pour le bonheur de son petit-fils.

Ce court roman nous montre la force des souvenirs d'enfance, leur charme et l'importance qu'ils gardent en nous tout au long de notre vie. Je lis ces mots, décrivant une époque différente de celle que j'ai vécue et pourtant j'y retrouve des similitudes. L'enfance est un monde à part, que l'on a tous traversé un jour ou l'autre et quel que soit notre âge, ce monde reste le même. Un temps béni, dont on se souvient parfois avec nostalgie, mais qui laisse une douceur au coeur.

Une histoire faite de plaisirs simples et de peu de mots. Philippe Claudel nous enveloppe dans une poésie douce et mélancolique, fait appel à notre coeur d'enfant mais également à notre regard d'adulte. Quel est le plus important ? Etre aimé dans un endroit pas tout à fait adapté à un enfant ? Ou se sentir indifférent à tout dans un lieu bien-pensant ? La réponse n'est pas claire après la lecture de ce roman mais le poids des souvenirs est là, ainsi que la force des sentiments, notamment celui de l'amour inconditionnel.
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Claudel Philippe - "Le café de l'Excelsior" (cop. 1999) (ISBN: 978-2253120810)

L'auteur abuse un peu, mais si gentiment, de la fibre misérabiliste et du bonheur de l'enfance dans la misère, du moment que le grand-père s'occupe de son petit-fils. C'est bien écrit, ça se lit d'une traite en moins d'une heure, sans se fatiguer, et ça réjouit l'esprit. Littérature plaisir.
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N°620– Janvier 2013.
LE CAFÉ DE L'EXCELSIOR – Philippe Claudel- Éditions La Dragonne.
Photographie de Jean-Michel Marchetti.

Le bistro, en France, c'est une institution, presque un élément de culture populaire, en tout cas quelque chose dont on ne pourrait plus se passer et qui doit bien receler un peu de cet art de vivre que le monde entier nous envie. Celui du narrateur qui, à l'époque était encore enfant, ce n'était pas un café à la mode, il s'en fallait de beaucoup. C'était tout juste un estaminet un peu crasseux d'une banlieue ouvrière, près d'un canal. Il était tenu par son grand-père qui trônait, hiératique, derrière son zinc, versant des apéros et des verres de rouge, donnant la réplique aux clients habitués. C'était toujours les mêmes qui venaient là : le facteur, inénarrable fonctionnaire, Marcepie le chauffeur de bus qui devait consommer autant l'alcool que son véhicule de carburant. Il soliloquait comme le font les solitaires et les malheureux sur terre, et les autres piliers de comptoir qui fréquentaient ce débit de boissons au vague nom latin. On aurait presque imaginé autre chose au seul énoncé de ce titre qui impliquait presque le luxe. Ils s'y retrouvaient pour échapper au quotidien, à la routine, à l'éternelle ire d'une épouse ou simplement pour refaire le monde à coups de conversations qui ne risquaient pas de bouleverser les théories philosophiques. Tout cela tenait de l'habitude, du rituel, en tout cas de l'incontournable rendez-vous que personne parmi sa clientèle n'aurait osé manquer sauf à constituer une irréparable faute de lèse-patron.

Ce lieu était évidement exclusivement dédié aux hommes, et pas n'importe lesquels. Il fallait, pour y être admis avoir au moins ses quatre quartiers d'alcoolisme, et d'un alcoolisme militant évidemment, qui se voyait évidemment sur le visage (« la vie se lit sur l'usure d'un visage »), sur les gestes alentis avec lesquels on se portait réciproquement la santé. C'était toute une congrégation d'habitués à qui il ne serait pas venu à l'idée de bouleverser en quoi que ce soit l'ordonnancement des choses de cet antre où le temps passait avec « la lenteur d'un goutte à goutte », où l'apéro se consommait dès neuf heures du matin, dans le plus grand respect de la sieste méridienne du patron. On y tapait le carton, on y bouffait du curé, on appréciait en connaisseur la panier de girolles ou le gibier, évidemment de braconnage qui venait à s'y trouver, on y commentait le cours des choses de l'extérieur, et c'était tous les jours pareil. En bleus de chauffe les jours de la semaine ou dans leur unique costume du dimanche qui datait de leur mariage et qui fleurait bon la naphtaline, ils se retrouvaient dans ce décor un peu crasseux mais si coutumier qu'ils y seraient venus les yeux fermés. Ils y prenaient leur ration d'alcool et de gros rouge sans laquelle leur vie n'était pas concevable. Bien entendu, quand une femme s'y aventurait, par accident évidement, elle était poliment mais fermement reconduite à la porte. Il ne fallait pas mélanger les genres et surtout pas se tromper de lieu !

Ce bistro faisait aussi cantine, mais pour les clients seulement et le vieil homme confectionnait pour eux et, évidemment pour son petit fils, sa « corbeille d'eau douce », un infâme salmigondis de poissons et de légumes dont la couleur n'avait rien d'engageant mais qu'on consommait avec délectation (« cette affreuse soupe couleur de boue »). C'était en tout cas l'occasion de se rappeler son enfance d'école buissonnière !

Le dimanche, après la messe, ce grand-père accompagnait le narrateur le long du canal où il lui offrait une glace. Ils taquinaient le poisson et regardaient les péniches qui, pour l'enfant, avaient des ventres pleins de rêves et de voyages. L'aïeul lui parlait de ses parents, morts ensemble trois auparavant parce que la vie leur avait soudain semblé invivable. le petit orphelin s'était ainsi retrouvé ici parce que vieillard était la seule famille qui lui restait.

Puis un jour tout cela s'est arrêté pour le narrateur parce que l'administration toute puissante avait décidé, dans son intérêt évidemment, que ce décor, ce microcosme n'étaient pas bon pour lui. Ce furent des familles d'accueil qui le tinrent éloigné longtemps de cet morceau d'enfance, avec seulement quelques lettres difficilement écrites de ce grand-père vieillissant. Puis, plus rien parce que le temps passe et que l'humaine condition reprend ses droits...

Tel est ce court roman émouvant, poétique et fort bien écrit, qui fut pour moi, certes un bon moment de lecture mais aussi un saut dans cette période dont on ne guérit jamais : l'enfance !




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Qu'ils sont beaux ces souvenirs...
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Parfum d'antan

En moins de 80 pages, Philippe Claudel ressuscite pour nous les souvenirs d'un petit garçon de 8 ans et sa relation avec son grand-père. L'homme entier et chaleureux tient l'un de ces cafés de village à l'ancienne. Tout en sensibilité, empreint de mélancolie, un peu d'écriture qui aide à supporter la vie.
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Le narrateur, recueilli par son grand père après la mort de ses parents alors qu'il a huit ans, raconte ses expériences et sensations dans le bistrot de Jules, ce grand père un peu bourru mais qui met tout en oeuvre pour le garder près de lui.
Dans ce microcosme hors du temps, il rencontre ainsi des habitués du café, personnages hauts en couleurs, qui évoquent leur jeunesse et refont le monde.
Son grand père lui transmet l'air de rien ses valeurs et l'idée que la vie est belle. Ce sera les trois plus belles années de sa vie...

Un roman très court sur la vie, la transmission, le deuil, plein d'amour et de chaleur humaine, non dénué d'humour.
Un livre chargé d'émotions à l'atmosphère douce et nostalgique des cafés de campagne.
Douce lecture d'un soir.
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Une nouvelle dans laquelle l'auteur traduit la fange, la crasse, l'alcoolisme au travers des yeux d'enfant. L'enfant qui reçoit la préoccupation de celui qui sans mot le protège. Et puis cela se termine... l'enfant est placé. Claudel sait nous émouvoir et cette émotion porte une drôle d'ambiguïté qui nous renvoie à notre conscience. Que vaut-il mieux?
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Tres touchant et bien écrit
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C'est toujours avec un grand plaisir que je lis des romans qui racontent le lien entre un grand parent et son petit enfant. J'y retrouve toujours cette tendresse silencieuse réciproque que j'avais avec mon grand père et mon regard d'enfant qui détaille chaque geste, attitude, ride ...

C'est donc avec délice que je me suis replongée dans ce livre découvert dans le colis de Sophie. L'écriture fluide et précise de Philippe Claudel fait de son roman une histoire bien ancrée dans le présent et la réalité avec des réflexions enfantines pleines de vérité.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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