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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cargo pour l'enfer est un livre atypique dans l'oeuvre de Bernard Clavel.
On est ici bien loin de la vie rurale chère à l'auteur et tant de fois célébrée de façon magnifique dans ses romans.
Ici, tout se passe en mer : comme l'indique le titre, nous sommes embarqués sur un cargo. Mais quel cargo ! Tout est sale, tout est laid, tout est nauséabond sur cette épave flottante porteuse de mort. le bateau transporte en effet des produits hautement toxiques, et se fait refouler de port en port, personne ne voulant des risques et problèmes liés à cette effrayante cargaison.
Bernard Clavel ne ménage pas son lecteur, certains passages m'ont littéralement donné la nausée. Et c'est tant mieux, car le sujet mérite malheureusement ce traitement de choc. Écrit il y a plus de vingt ans, Cargo pour l'enfer est toujours, voire encore plus, d'actualité. Car à travers ce bateau tragique, Clavel dénonce plus généralement toutes les horreurs que notre "civilisation" fait subir à la nature, sans que les hommes prennent conscience qu'ils ne peuvent pas vivre sans elle. Clavel lance un cri d'alarme sur l'état de la mer, et au-delà sur celui de notre planète entière.
L'équipage qui tente de survivre sur le cargo force l'admiration. Ces hommes qui continuent leur devoir de marins, alors que les portes se ferment les unes après les autres devant eux m'ont émue au plus haut point. Je veux ne pas y voir une préfiguration de notre avenir à tous, sur une planète devenue inhabitable par notre faute. Oui, ce cargo va tout droit en enfer, à nous de faire en sorte que ce ne soit pas le cas de l'humanité tout entière.
Lisez ce livre fort, mais attention, vous en ressortirez ébranlés.
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J'ai lu ce roman recommandé par un de mes proches.
Sous-titré "les damnés de la mer" c'est vraiment une situation infernale à laquelle sont confrontés les membres d'équipage d'un cargo affrété pour aller récupérer aux Antilles une cargaison de fûts de déchets industriels avant d'aller les décharger un peu plus loin sur la côte africaine où ils seront recyclés.
Mais le commandant et ses hommes ignoraient que l'homme d'affaires qui les a embauchés s'enrichit en faisant des trafic et des magouilles sans se soucier de la pollution.
Voilà donc une dizaine d'hommes d'horizons et de nationalités variées retenus à bord pour des questions d'hygiène et de risque écologique, infectés par la puanteur et la toxicité de déchets bien plus "sales" qu'annoncés.
C'est horrible de suivre au fil des pages l'impuissance du commandant et de son bosco à protéger les marins qui tombent malades les uns après les autres et font preuve d'un énorme courage. je n'avais jamais lu encore une telle dénonciation et le fait que cela passe par une fiction ne l'affaiblit en rien. Les lourdeurs administratives, les sous-entendus malhonnêtes, les pots-de-vin et pratiques honteuses, les paradis fiscaux qui empêchent toute transparence ne laissent aucune place à l'humanité. La finance, le commerce et la politique n'ont que faire de la vie de quelques hommes... C'est choquant !
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Bernard Clavel met son talent de conteur au service d'une histoire tragique, une histoire de marins mais qui prend vite une allure de récit universel.
On aimerait se trouver avec, dans les mains, un livre de science-fiction car le malaise qu'engendre cette histoire dure et sombre se révèle puissant et tenace.
Mais pour autant, c'est un livre superbe, une histoire forte où les hommes sont pitoyables et sombrent dans la plus profonde des misères à cause de l'avidité sans scrupule de leurs propres frères humains.
Bernard Clavel lance, là, un formidable cri d'alarme, afin de prévenir les hommes d'épargner cette mer si généreuse qui est source de vie.
Il lance un réquisitoire contre ces sociétés d'armateurs fantômes, qui battent "pavillon de complaisance", recrutent souvent de pauvres hères sur des bâtiments qui ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils ont été autrefois.
C'est un ouvrage qui ne laisse pas indemne, et qu'il faut avoir lu.
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Quelle plume, ce Bernard Clavel!
J'ai fait deux ou trois mauvaises expériences avec des romans et puis j'ai pris celui-ci et le jour s'est levé.
Le style est vraiment magnifique. On est pris dans l'ambiance, avec les personnages sur leur maudit cargo et sa cargaison empoisonnée.
Pour le sujet, l'auteur a un peu forcé le trait mais c'est normal : il faut interpellé l'opinion sur la pollution pour que les positions des gens évoluent dans le bon sens.
On a vu récemment des pays, refouler les déchets venant de pays développés qui se débarrassent à bon compte des problèmes. Chacun doit prendre ses responsabilités.
Et puis, il faut lire et relire du Clavel pour connaitre le bonheur de la belle littérature.
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Le Gabbiano s'apprête à entrer dans le petit port de Puerto Cabello au Vénézuéla. Il attend le pilote pour effectuer la manoeuvre. A son bord, le capitaine au long cours Bernier, âgé d'une cinquantaine d'années, et son équipage très disparate mais dont les membres s'entendent relativement bien et obéissent au chef et au bosco. Les marchandises sont rapidement transférées dans les soutes, des fûts multicolores, rouge, vert, bleu jaune criard. 12 880 fûts , soit 2 854 tonnes de marchandises : mais il s'agit de déchets dont les hommes veulent se débarrasser, des matières toxiques.
Frattori, l'armateur assure à l'équipage que tout est en règle et qu'ils seront bientôt débarqués. Avec le roulis, la chaleur, les fûts vont s'oxyder, se perforer, entraînant l'émanation d'odeurs pestilentielles.
Ce roman retrace l'errance de ce cargo entre le Vénézuéla et l'Europe, avec passage le long des côtes africaines, italiennes et même l'espoir d'accoster et de déposer les fûts...
Les membres de l'équipage tombent tous malades, les uns après les autres. Il y a même des décès.. Personne ne veut porter , ni aide, ni assistance médicale. le cargo est sans cesse dérouté, rejeté par les divers gouvernements et l'armateur disparaît...De retard en retard, le mastodonte poursuit sa route. Il faut cependant l'approvisionner tant en fuel pour les machines qu'en nourriture et eau pour les hommes. C'est une véritable bombe qui apporte le mal. Les éléments climatiques se déchaînent et le cargo dérive dans l'océan. Il finira par sombrer avec les fûts et tout l'équipage...
Ce roman, écrit il y a 25 ans déjà, révèle les dessous tragiques et irréversibles des déchets que nous produisons. Il y a beaucoup de progrès, mais nous ne savons que faire des résidus. IL y a plein de matières qu'il est impossible de recycler et leur décomposition prendra des années, des siècles et contaminera la planète, la terre et les mers. Combien de fûts reposent déjà au fond des mers??? Une seule chose compte pour les armateurs : le profit. La vie d'un homme, qu'il soit marin, mousse ou capitaine ne compte pas. Il n'y a que l'argent et le luxe qu'il offre à ces personnes. C'est une très belle histoire que nous conte Bernard Clavel et futuriste. A lire impérativement. de la même veine que Brutus, l'histoire d'un taurreau qui fuit dans le Rhône et rejoint la Camargue.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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