Le Gabbiano s'apprête à entrer dans le petit port de Puerto Cabello au Vénézuéla. Il attend le pilote pour effectuer la manoeuvre. A son bord, le capitaine au long cours Bernier, âgé d'une cinquantaine d'années, et son équipage très disparate mais dont les membres s'entendent relativement bien et obéissent au chef et au bosco. Les marchandises sont rapidement transférées dans les soutes, des fûts multicolores, rouge, vert, bleu jaune criard. 12 880 fûts , soit 2 854 tonnes de marchandises : mais il s'agit de déchets dont les hommes veulent se débarrasser, des matières toxiques.
Frattori, l'armateur assure à l'équipage que tout est en règle et qu'ils seront bientôt débarqués. Avec le roulis, la chaleur, les fûts vont s'oxyder, se perforer, entraînant l'émanation d'odeurs pestilentielles.
Ce roman retrace l'errance de ce cargo entre le Vénézuéla et l'Europe, avec passage le long des côtes africaines, italiennes et même l'espoir d'accoster et de déposer les fûts...
Les membres de l'équipage tombent tous malades, les uns après les autres. Il y a même des décès.. Personne ne veut porter , ni aide, ni assistance médicale. le cargo est sans cesse dérouté, rejeté par les divers gouvernements et l'armateur disparaît...De retard en retard, le mastodonte poursuit sa route. Il faut cependant l'approvisionner tant en fuel pour les machines qu'en nourriture et eau pour les hommes. C'est une véritable bombe qui apporte le mal. Les éléments climatiques se déchaînent et le cargo dérive dans l'océan. Il finira par sombrer avec les fûts et tout l'équipage...
Ce roman, écrit il y a 25 ans déjà, révèle les dessous tragiques et irréversibles des déchets que nous produisons. Il y a beaucoup de progrès, mais nous ne savons que faire des résidus. IL y a plein de matières qu'il est impossible de recycler et leur décomposition prendra des années, des siècles et contaminera la planète, la terre et les mers. Combien de fûts reposent déjà au fond des mers??? Une seule chose compte pour les armateurs : le profit. La vie d'un homme, qu'il soit marin, mousse ou capitaine ne compte pas. Il n'y a que l'argent et le luxe qu'il offre à ces personnes. C'est une très belle histoire que nous conte
Bernard Clavel et futuriste. A lire impérativement. de la même veine que
Brutus, l'histoire d'un taurreau qui fuit dans le Rhône et rejoint la Camargue.
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