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Cargo pour l'enfer est un livre atypique dans l'oeuvre de Bernard Clavel.
On est ici bien loin de la vie rurale chère à l'auteur et tant de fois célébrée de façon magnifique dans ses romans.
Ici, tout se passe en mer : comme l'indique le titre, nous sommes embarqués sur un cargo. Mais quel cargo ! Tout est sale, tout est laid, tout est nauséabond sur cette épave flottante porteuse de mort. le bateau transporte en effet des produits hautement toxiques, et se fait refouler de port en port, personne ne voulant des risques et problèmes liés à cette effrayante cargaison.
Bernard Clavel ne ménage pas son lecteur, certains passages m'ont littéralement donné la nausée. Et c'est tant mieux, car le sujet mérite malheureusement ce traitement de choc. Écrit il y a plus de vingt ans, Cargo pour l'enfer est toujours, voire encore plus, d'actualité. Car à travers ce bateau tragique, Clavel dénonce plus généralement toutes les horreurs que notre "civilisation" fait subir à la nature, sans que les hommes prennent conscience qu'ils ne peuvent pas vivre sans elle. Clavel lance un cri d'alarme sur l'état de la mer, et au-delà sur celui de notre planète entière.
L'équipage qui tente de survivre sur le cargo force l'admiration. Ces hommes qui continuent leur devoir de marins, alors que les portes se ferment les unes après les autres devant eux m'ont émue au plus haut point. Je veux ne pas y voir une préfiguration de notre avenir à tous, sur une planète devenue inhabitable par notre faute. Oui, ce cargo va tout droit en enfer, à nous de faire en sorte que ce ne soit pas le cas de l'humanité tout entière.
Lisez ce livre fort, mais attention, vous en ressortirez ébranlés.
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J'ai lu ce roman recommandé par un de mes proches.
Sous-titré "les damnés de la mer" c'est vraiment une situation infernale à laquelle sont confrontés les membres d'équipage d'un cargo affrété pour aller récupérer aux Antilles une cargaison de fûts de déchets industriels avant d'aller les décharger un peu plus loin sur la côte africaine où ils seront recyclés.
Mais le commandant et ses hommes ignoraient que l'homme d'affaires qui les a embauchés s'enrichit en faisant des trafic et des magouilles sans se soucier de la pollution.
Voilà donc une dizaine d'hommes d'horizons et de nationalités variées retenus à bord pour des questions d'hygiène et de risque écologique, infectés par la puanteur et la toxicité de déchets bien plus "sales" qu'annoncés.
C'est horrible de suivre au fil des pages l'impuissance du commandant et de son bosco à protéger les marins qui tombent malades les uns après les autres et font preuve d'un énorme courage. je n'avais jamais lu encore une telle dénonciation et le fait que cela passe par une fiction ne l'affaiblit en rien. Les lourdeurs administratives, les sous-entendus malhonnêtes, les pots-de-vin et pratiques honteuses, les paradis fiscaux qui empêchent toute transparence ne laissent aucune place à l'humanité. La finance, le commerce et la politique n'ont que faire de la vie de quelques hommes... C'est choquant !
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Bernard Clavel met son talent de conteur au service d'une histoire tragique, une histoire de marins mais qui prend vite une allure de récit universel.
On aimerait se trouver avec, dans les mains, un livre de science-fiction car le malaise qu'engendre cette histoire dure et sombre se révèle puissant et tenace.
Mais pour autant, c'est un livre superbe, une histoire forte où les hommes sont pitoyables et sombrent dans la plus profonde des misères à cause de l'avidité sans scrupule de leurs propres frères humains.
Bernard Clavel lance, là, un formidable cri d'alarme, afin de prévenir les hommes d'épargner cette mer si généreuse qui est source de vie.
Il lance un réquisitoire contre ces sociétés d'armateurs fantômes, qui battent "pavillon de complaisance", recrutent souvent de pauvres hères sur des bâtiments qui ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils ont été autrefois.
C'est un ouvrage qui ne laisse pas indemne, et qu'il faut avoir lu.
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Malgré l'action qui tarde à commencer, une écriture factuelle sans émotion et un sujet que je ne connais pas du tout (je suis peu familière avec les différentes fonctions sur un cargo, ni avec le vocabulaire lié aux manoeuvres de celui-ci), j'ai étonnamment bien réagi à cette lecture.

Je dois avouer que j'ai parfois lu en diagonale, mais j'étais curieuse de savoir ce qu'il allait advenir de l'équipage de ce cargo maudit, victime de sa cargaison mystérieuse mais définitivement dangereuse.

Je n'ai aucune idée des répercussions qu'ont eu ce roman à son époque, mais je crois qu'avec une petite touche de romantisme (ou du moins avec un ton moins journalistique), ce roman aurait pu se révéler un succès et sensibiliser la population aux dangers que représentent les cargos pour notre environnement.

Au final, je n'ai ni adoré, ni détesté cette lecture, mais je ne regrette pas de l'avoir sorti des boules à mites.

Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Je reprends mon billet écrit pour une ONG sur le roman de Clavel : ce dernier rappelle à notre bon souvenir l'affaire des paquebots refoulés de port en port, parce qu'ils contiennent des matières dangereuses, et qui échouent le plus souvent dans le tiers-monde. Des fûts toxiques transportés sous pavillon de complaisance, un vieux rafiot et un équipage de braves gars, ni plus filous ni moins honnêtes que vous et moi, et voilà la tragédie qui s'amorce. Car ces fûts, qu'un armateur véreux a décidé de prendre en charge, personne n'en veut. L'opinion publique, les médias s'en mêlent et l'équipage du capitaine Bernier est condamné à errer sur l'océan en attendant qu'un port veuille bien les accueillir pour les débarrasser de la cargaison maudite. Les fûts éventrés qui reposent dans la cale dégagent leurs mortelles vapeurs, et les marins deviennent peu à peu des pestiférés à l'agonie.

Cette douloureuse histoire s'accommode à merveille du style simple et direct de Clavel. Par delà la tragédie écologique et sanitaire qui se profile, l'auteur a une pensée pour les équipages de fortune, souvent composés de marins de toutes nationalités, qui embarquent toutes sortes de matières dangereuses au prix de leur vie, pour qu'au bout de la chaîne un propriétaire dénué de scrupules s'en mette plein les poches. Et par ailleurs, combien de cargaisons n'arrivent jamais au port, ni dans les usines de recyclage, mais finissent au fonds de l'océan, à empoisonner toute vie ? Clavel lance un cri d'alarme pour la mer. Les océans sont nos poubelles, et pas un jour ou presque ne passe sans qu'une dépêche ne nous informe d'une quelconque pollution (pétrole, produits toxiques, carcasses de voitures...) maritime. le profit, la lâcheté sont les deux piliers sur lesquels reposent ces odieux trafics qui mettent en danger toute la planète, hommes et bêtes. Combien faudra-t-il de livres, d'articles, de scandales et de catastrophes avant que les élus et les citoyens ne s'attaquent au problème des déchets dangereux ?
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Voici un livre qui porte bien son nom, en effet, on découvre l'enfer sur mer, l'enfer pour ces marins chargés de convoyer des déchets chimiques mais qui vont se retrouver pris au piège quand aucun port ne voudra d'eux.
Un Bernard Clavel atypique pour moi, de ses précédents ouvrages que j'ai pu lire, on était dans une autre forme de récit plus liée à un terroir et à la vie quotidienne de ses habitants.
Mais ça lui va bien, il dénonce le trafic de déchets dont les pays riches se débarrassent dans les pays pauvres, les intermédiaires qui s'en mettent plein les poches. Un récit fort pour ce qu'il dénonce et également pour l'évocation de ces hommes, marin au long cours dont il nous fait partager le quotidien si particulier.
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Le radeau toxique de la méduse mutante

Effectivement ce rafiot qui trimbale des fûts toxiques est une belle métaphore de notre société d'hyper consommation qui engendre des déchets qu'elle ne maîtrise pas. Là dessus viennent se greffer des margoulins prêts à empocher les billets mais pas à assumer les problèmes.
De déroutes en changements de cap, le Gabbiano va de Charybde en Scylla et ses tonneaux toxiques sont eux aussi des Danaïdes.
Clavel dresse le portrait d'un équipage où les hommes sont égaux à eux-mêmes. Comme dans tous ses romans, humains et presque idylliques dans leurs comportements.
Un commandant légitime et probe, un équipage qui lui est dévoué corps et âmes, sauf quelques mutineries de pacotille et sans réelles ambitions d'aboutir.
Ce roman fiction basé sur une triste réalité, celle de la pollution des mers et des terres, pèche un peu par un style plat comme une mer d'huile. le suspense est quasi absent, pas grand chose à retenir, sinon que toujours des bateaux bombes à retardements sillonnent nos mers et mettent en péril nos terres et que ce roman restera toujours d'actualité
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Après la lecture du Carcajou de Clavel, j'ai souhaité poursuivre et j'ai repéré ce titre qui a fait tilt car j'adore les récits de mer, de navigation, d'explorateurs, de naufrages, de sauvetages en mer, de légendes de la mer, bref une thématique qui m'est particulièrement chère.
Et bien quelle ne fut pas ma déception avec ce récit alors que j'avais été enchantée par le Carcajou... j'ai trouvé que pour un thème aussi explosif, puisqu'il s'agit tout de même d'un cargo poubelle, l'écriture manque de tonus, de vitalité. Je m'attendais à un récit percutant et un plaidoyer plus révolté contre les horreurs infligées à la mer et à cet équipage à la dérive.
Le cargo était pourtant joliment baptisé, Gabbiano signifie Goéland en italien.
Néanmoins je le recommande car le sujet traité reste toujours hélas d'actualité.
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Quelle plume, ce Bernard Clavel!
J'ai fait deux ou trois mauvaises expériences avec des romans et puis j'ai pris celui-ci et le jour s'est levé.
Le style est vraiment magnifique. On est pris dans l'ambiance, avec les personnages sur leur maudit cargo et sa cargaison empoisonnée.
Pour le sujet, l'auteur a un peu forcé le trait mais c'est normal : il faut interpellé l'opinion sur la pollution pour que les positions des gens évoluent dans le bon sens.
On a vu récemment des pays, refouler les déchets venant de pays développés qui se débarrassent à bon compte des problèmes. Chacun doit prendre ses responsabilités.
Et puis, il faut lire et relire du Clavel pour connaitre le bonheur de la belle littérature.
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Clavel quitte ses sentiers battus pour un livre écologique, mais pas dans la nature du nord canadien ou de la Franche-Comté, non sur un cargo chargé de produits toxiques et abandonné à un sort inconnu avec son équipage. La plume alerte de Clavel trempe à l'intérieur de la cargaison pour faire mieux connaître à ses lecteurs ces tragédies des mers dont tout le monde se moque éperdument sauf si les beaux grains de sable de sa plage préférée venaient à être souillés.
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