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Les bistrots de Lyon, Bernard Clavel les connaît bien. C'est sa ville, sa terre, aux abords du Rhône qu'il a tant de fois célébré. Et ce n'est donc pas un hasard s'il choisit le café des Trois Maries pour faire débarquer son Homme du Labrador, grand conteur d'aventures qui va trouver un public rapidement acquis à ses récits.

Ces gens simples dont Clavel sait parler avec tant de réalisme, en utilisant la simplicité de leur vocabulaire, en se mettant vraiment à leur place -- n'est-il pas en fait l'un des leurs? -- vont frémir aux histoires qui arrivent avec cet homme du grand nord canadien. Faut-il croire tout ce qu'il raconte, quelle est la part de la vérité et de l'imaginaire?

Clavel entretient un suspense oppressant pour un final dont il a l'habitude, lui qui donne très rarement dans les " happy end", mais le lecteur finit par y croire avec tous ceux qui voient des changements possibles de leurs existences en suivant vers là-bas l'homme du Labrador.

L'écriture de Clavel est alerte, simple, directe, elle ne s'encombre pas de fioritures inutiles. Il peint la vie des gens tels qu'ils sont, les observent dans leurs rêves, imagine leurs désillusions, quelquefois donne l'impression de jouer avec eux comme s'ils étaient des poupées.

L'Homme du Labrador, ce sont les grands espaces amenés dans l'obscurité du bistrot lyonnais, des ruelles de la vieille ville où les traboules proposent aussi une forme d'aventure. C'est le rêve éveillé, dirigé par un écrivain en maîtrise totale de son sujet.
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"Faut te tirer, Karl, t'es aux Etat-Unis. Ca rigole pas, tu sais."
Le thème de la fuite, ici le départ (impromptu en 1937 vers le Canada, pour se terrer) de Karl (matelot allemand, géant roux qui vient de tuer "une ordure de flic", "un sale Juif" en état de légitime défense) se retrouve dans les trois mini-romans de Bernard Clavel (romancier de talent) regroupés sous le titre:L'homme du Labrador.
Qu'il s'agisse de fuite, d'évasion (celle de Jeanne prisonnière au Québec en 1700 au Québec puis mariée à un bourreau) ou de rêve de vastes étendues sauvages (comme celle du lyonnais dit "L'homme du Labrador") , ces évidences s'imposent dés le départ comme pivot central de chaque récit sur lequel s'articulent amour et mort.
Bernard Clavel campe son décor tissé de poésie (ex: le brouillard "pareil à une voile qu'on sort de l'eau"), de fortes images (ex:"une mauvaise lèpre de salpêtre", il joue à "l'aiguille dans la botte de paille") et articule ses personnages au parler populaire (donc très vivant)(ex:"foutu pays", "j'viendrai plus te faire la jasette") issus de milieux simples pour mettre en exergue les sentiments.
Il choisit son époque avec soin: dans L'Iroquoise, on est en 1937 et les Américains ne rigolent pas avec les Allemands qui tiennent souvent des propos racistes; dans La bourelle, il s'est documenté sur les lois inhérentes aux bourreaux vers 1700 (par ex:un condamné se faisant bourreau est grâcié), ce qui relance l'action et l'intérêt du lecteur.
J'ai vraiment aimé ce roman de trois aventures d'abord pour son dépaysement puisqu'à chaque fois on traverse (en réalité ou en rêve) le Grand Nord avec indiens,trappeurs,vastes étendues...mais aussi pour les questionnements engendrés par l'auteur.
Trois vies, trois destins. Et un panel de riches émotions.
Un évènement impromptu arrive et on peut changer d'existence du jour au lendemain. On est frappé par le coup de foudre et la personnalité, les désirs et comportements se métamorphosent. Une brute fond de tendresse, une indienne rêve de grandes villes, une fille facile est prête à tout pour l'homme qu'elle a dans la peau,une serveuse veut quitter son tablier, un menuisier se fait explorateur....
Et surtout...l'instinct de survie pousse parfois au pire, et là on se dit, c'est ça l'homme,!!!!
Trois belles leçons de vie de Bernard Clavel, expert en nature humaine!
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Un "aventurier" arrive à Lyon, dans les quartiers anciens, pas très reluisants. Il entre dans un café et tout le monde va tomber sous le charme de ses récits au sujet du grand nord, le Labrador ( L'enfer, avec toujours la promesse du paradis).
C'est sûr, il va bientôt repartir, et il suffira de se baisser pour ramasser l'or. Il promet d'ailleurs à la serveuse de l'emmener avec lui.
Avec ses récits et ses promesses, il va susciter des désirs de changement chez chacun des habitués du bar.
Sophie la serveuse tombe éperdument amoureuse. Tout le monde est sous le charme. Mais le destin va en décider autrement et tout va s'arrêter bêtement dans ce bistrot de quartier.

Bernard Clavel a écrit un petit roman au sujet finalement banal, mais aux mécanismes psychologiques en réalité bien plus sophistiqués, agissant chez des gens tout simples. Simples en apparence, mais qui pourraient s'avérer en fait bien plus complexes.
Le dénouement est très bien amené et très intéressant. Comme à son habitude, l'auteur sait choisir les mots et le style qui nous font ressentir les ambiances. A certains moments, on a l'impression de le connaître, ce bistrot, d'y être déjà allé.

Ce livre se lit assez vite, mais procure un bon moment d'évasion.
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Un homme pénètre dans un bistrot à Lyon. Il raconte qu'il revient du Labrador, qu'il y a perdu deux doigts et son ami. Tout de suite, tout le monde est sous le charme et écoute les histoires fabuleuses de l'expédition. La serveuse qui, elle aussi est sous le charme, devient la maîtresse de l'homme, qui lui promet de l'emmener quand il repartira au Labrador car il compte bien y retourner.
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Romantisme et réalisme s'affrontent, se chevauchent et ne font plus qu'un.

L'aventure se dessine, les horizons se précisent et les rêves s'envolent au gré de la plume d'un auteur plein de verve et d'allant.

Ouvrage à faire partager et découvrir pour une ballade au fil d'un Saint Laurent d'un autre temps.
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une histoire qui ferait un bon téléfilm ..
On se doute que l'homme du Labrador a une idée derrière la tête mais laquelle ??
Je me suis laissée emmener ...
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Un café du vieux Lyon avec ses habitués, son patron et la serveuse Sophie. Un matin, entre un inconnu, Freddy, qui est à la recherche d'un ami, Wallace, un américain. Personne ne le connait et Freddy va leur dire pourquoi il le cherche et raconter le Labrador. Tout le monde tombe sous son charme et surtout la serveuse Sophie que Freddy rebaptise Nelly.

J'étais bien dans ce livre. Moi aussi j'ai rêvé du Labrador comme je rêvais de partir au Canada dans ma jeunesse. Tous les personnages qui fréquentent le café vont espérer à travers le récit de Freddy. Espérer une vie moins triste, aventureuse, une vie comme ils en méritent une.

Bernard Clavel installe une atmosphère romantique dans laquelle on se cale et on profite du récit en voulant en faire partie. C'est un court récit mais je pense que c'est le format qu'il fallait pour instaurer l'espoir et dévoiler l'intrigue en douceur.
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Le livre joue sur les contrastes. Nous découvrons d'un côté l'élégance sauvage du beau Freddy, de l'autre, l'épaisseur gauche des artisans lyonnais. Autre opposition, celle des paysages rendus par une écriture d'atmosphère. L'atmosphère oppressante et humide des rues sombre du Vieux Lyon alternant avec l'univers vaste et clair des étendues nordiques.
Ou bien encore l'ambivalence des opinions. L'évasion ou le bon sens ? Tout cela est-il vrai ? Ou faux ?
L'habileté de l'auteur c'est qu'il parvient à nous glisser dans la peau de ces habitués du café des Trois Maries, ces gens du peuple au langage familier et aux manières simples, qui se trouvent perturbés dans leur train-train quotidien par ce personnage hors-norme. On voudrait, comme Nelly, croire pour de bon aux histoires d'aventures façon Jack London que l'homme du Labrador raconte à volonté. Mais évidemment, comme eux, on ne peut s'empêcher de se poser des questions, craignant la supercherie. Ainsi, oscillant entre doutes et espoirs, on ne peut lâcher le bouquin avant d'avoir percé ce mystère.
Bernard Clavel nous parle des gens simples et le fait bien, par le langage familier, par les détails, l'ambiance, les couleurs. Et même si le récit aurait mérité un format plus conséquent pour gagner en profondeur ici ou là, j'ai aimé parcourir ces pages chargées d'odeurs et d'images, j'ai aimé côtoyer ces gens chaleureux, j'ai envié Freddy, et j'ai rêvé du Labrador.
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