AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 333 notes
5
29 avis
4
41 avis
3
17 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Roman à la construction très habile, Ne le dis à personne alterne les chapitres passé / présent avec un même narrateur. La subtilité et l'originalité comparé aux autres romans présentant cette structure, c'est que ...
Que ...
Bah merde. Qu'est-ce que je voulais écrire ?
Excusez-moi mais gros trou noir là. de quoi je suis en train de parler ?
Bon, réfléchissons.
Je suis sur un site qui s'appelle Babelio, j'ai ouvert un onglet "ajouter une critique", et je suis sur la page d'un roman de Paul Cleave. Logiquement, c'est que j'ai deux ou trois bricoles à raconter à son sujet.
Sauf que je n'ai plus la moindre idée des thèmes abordés dans le roman, et encore moins de son histoire.
C'est pourtant probablement le dernier livre que j'ai lu. Juste après ...
Tiens c'est vraiment étrange et guère rassurant. le dernier bouquin que je me souviens avoir eu entre les mains c'est Oui-oui et la voiture jaune.
Et j'avais sept ans.
On dirait que mes souvenirs jouent à saute-mouton, tout se mélange un peu dans ma tête.
"Les souvenirs fluctuent, ils s'agitent, certains se fixent, d'autres disparaissent."
Des pans entiers de ma mémoire se sont comme volatilisés.
Bon, il n'y a pas cinquante solutions. Si je veux venir à bout de cette appréciation, je dois à tout prix retrouver mon carnet.
Parce que ça au moins, je m'en souviens. Je prends des notes quand je lis. Je fais un petit résumé, je sélectionne quelques citations qui pourraient illustrer mon propos, et j'indique mes idées ou mes réflexions pour être sûr de ne pas les ... oublier.
Oui, j'ai conscience de l'ironie de la situation.
Je vais donc mettre la main sur mon petit cahier, et ça devrait suffire pour donner le change si quelqu'un lit ma critique.
Je devrais le retrouver dans un tiroir.
J'éteins la télévision au moment où la présentatrice fait part d'un meurtre particulièrement sanglant ayant eu lieu la veille. Un jeune femme a été sauvagement assassinée, pas très loin de chez moi.
Ca me rappelle quelque chose, mais à nouveau, impossible de mettre le doigt dessus.
Avant de me mettre à la recherche du carnet, je dois à tout prix vider ma vessie. Deuxième porte à gauche, juste à côté de la salle de bain.
Alors que je me soulage, j'entends une voix hystérique hurler :
- Mais qu'est-ce que vous faîtes dans ma chambre ? Vous êtes malade !

* * *

Suite à ma petite erreur d'appréciation, un aide-soignant m'emmène et me fait longer les couloirs d'un établissement qui ne ressemble en rien à ma maison. Jusqu'à une salle où me rejoint un médecin qui m'examine puis m'interroge.
- Est-ce que vous savez comment vous vous appelez ?
Petit temps d'hésitation avant que je ne réponde :
- Oui bien sûr, je suis Jerry Gray
- Ok Jerry, c'est bien. Et est-ce que vous savez ce que vous faîtes dans la vie ?
- Je lis des livres et je publie des critiques sur internet ? Je vais toujours à l'école ?
- Non Jerry. Vous êtes écrivain, vous avez quarante-neuf ans et vous résidez désormais dans cette maison de santé. C'est une structure d'accueil spécialisée.
Pourtant j'ai l'air plutôt en forme à l'exception de cette mémoire aussi trouée que du gruyère.
- Et quand est-ce que je peux rentrer chez moi ? Je dois à tout prix récupérer mon carnet.
- Ecoutez Jerry, calmez-vous. Vous avez d'autres préoccupations que votre journal intime actuellement.
- Ce n'est pas un journal mais un carnet !
- Ecoutez-moi, Jerry. J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer. La mauvaise, c'est que vous souffrez d'un Alzheimer précoce, et c'est la raison pour laquelle vos souvenirs vous jouent des tours, que vous ne savez plus toujours où vous êtes ni ce que vous faîtes.
- Et la bonne ?
- Demain vous aurez sûrement encore oublié de quoi vous souffrez. Mais vous avez encore de bons jours, même s'ils s'espacent de plus en plus.
"Certains jours vous êtes parfaitement lucide, et d'autres vous ne savez pas où vous êtes, ni même qui vous êtes."
Allez donc vous reposer en attendant que la police ne vienne vous interroger.
- A quel sujet ?
- Vous avez encore disparu hier, quasiment toute la journée. Etant donné qu'un assassinat a été commis au même moment, ils aimeraient probablement savoir si vous avez été le témoin de quelque chose, ou si vous avez été impliqué d'une façon ou d'une autre.
A ce moment j'ai comme un flash, une révélation.
- Docteur, je crois que je suis coupable. Je me revois revêtu d'une armure décapiter tous mes professeurs. J'ai également pourfendu la principale, madame Rozanne, avec un "z", de mon épée parce qu'elle s'était transformée en zombie.
- Vous confondez encore ce que vous avez écrit et la réalité, Jerry. Vous me décrivez "Le collège maudit" que vous avez rédigé à douze ans alors que vous n'étiez qu'un pré-ado mal dans sa peau. A mon avis, vous n'avez jamais fait de mal à personne. Vous confondez parfois la réalité avec tout ce que vous avez écrit sous le pseudonyme d'Antyryia.
"Ce n'est pas juste le nom que tu inscris sur la couverture de tes livres, c'est le personnage que tu essaies de devenir quand tu écris."

* * *

De retour dans ma chambre, je soulève différentes lattes du parquet, jusqu'à accéder enfin à ma cachette. Dans laquelle se trouvent un pantalon tâché de sang et un long couteau aux reflets couleur rouille. Ca va être difficile d'expliquer leur présence ici aux forces de l'ordre. Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'ils font ici. Serais-je réellement le tueur recherché ? Quelle autre explication plausible pourrait-il y avoir ?
"C'est ton putain d'Alzheimer, mon pote, ça t'embrouille le cerveau."
Comment est-il possible que la journée d'hier ait ainsi pu être totalement rayée de ma carte mémorielle ? Je devrais quand même m'en souvenir si j'avais tué quelqu'un. Pour quelle raison aurais-je pu commettre un acte aussi abominable ?
Vous avez une idée de ce que ça fait de ne pas savoir si on est un assassin ?
Comment je vais pouvoir me défendre ?
Et que font ces boucles d'oreille dans ma poche ?
"Qu'est-ce qui est réel, et qu'est-ce qui ne l'est pas ?"
"Quel que soit l'angle sous lequel j'analyse les choses, ça ne colle pas. Je le saurais si c'était moi."
Le temps m'est désormais compté. Heureusement, le fameux carnet est là lui aussi, j'avais du l'emmener avec moi quand j'ai quitté mon domicile. Et j'ai effectivement pris quelques notes sur le roman de Paul Cleave. Ca devrait suffire à exprimer mon avis. Je n'ai plus qu'à jeter mes idées en vrac et si j'ai le temps j'insérerai quelques citations au hasard.

* * *

- La dualité entre le personnage principal Jerry Gray et Henry Cutter ( l'homme qu'il devient lorsqu'il écrit des romans policiers ) n'est pas sans rappeler La part des ténèbres de Stephen King. Se cache-t-il derrière cet attachant personnage, malade et perdu, un monstre assoiffé de sang ?
On éprouve énormément d'empathie pour Jerry, mais on doute pourtant constamment de son innocence tant son alter-ego semble capable du pire pour trouver l'inspiration. La question n'est d'ailleurs pas de savoir s'il est un meurtrier, mais davantage de savoir qui il a réellement assassiné, et dans quelles circonstances ...

- Quel dommage de la part des éditions Sonatine d'avoir modifié le titre que le roman devait prendre initialement ( "J'ai tué ?" ), ainsi que la première couverture où ce "J'ai tué ?" était écrit en lettres de sang sur un post-it. Cela dit, si la nouvelle illustration est assez insipide, le titre "Ne fais confiance à personne" reflète particulièrement toute la paranoïa dont est victime Jerry, qui ne sait plus qui croire et qui ignore de quoi il est réellement coupable. Les indices se contredisent. Et bien sûr, son plus grand ennemi reste lui-même étant donné qu'il ne peut pas non plus se fier à sa propre mémoire.

- Alors que traiter d'un sujet comme Alzheimer pourrait paraître le meilleur moyen de perdre son lecteur, Paul Cleave parvient à garder le cap de bout en bout ( même si le roman s'essouffle un peu à la fin après un début absolument brillant ). Bien sûr, il y a de nombreuses ellipses et le roman ressemble à un puzzle auquel il manquerait des pièces. Mais si nous suivons le parcours chaotique d'un homme dont la vie est désormais régie par la confusion et l'absence de souvenirs, nous suivons aussi en parallèle les écrits fiables cette fois du Jerry passé. Un an plus tôt, quand sa maladie s'est déclarée, il notait consciencieusement à sa propre attention future le déroulé mouvementé de ses journées.

- Enfin, ce livre est un petit bijou d'humour noir. Avec un sujet pourtant grave, on reste constamment dans l'auto dérision. Jerry a toujours une personnalité pour présenter les évènements les plus dramatiques liés à sa maladie mentale avec beaucoup d'ironie, si bien que le lecteur peut se permettre d'en rire aussi. Et je pense en particulier à la voisine intrusive ou au mariage de sa fille qui, relatés sur ce ton, sont vraiment cocasses. Ce qui n'enlève rien à la description des ravages de la maladie, l'une des plus effrayantes qui soient.
En outre, et Paul Cleave le précise dans ses remerciements, on sent que l'auteur s'est particulièrement amusé en donnant quelques éléments autobiographiques à son personnage, auteur reconnu de polars.
Cette mise en abîme est elle aussi divertissante et l'écrivain en profite non seulement pour s'imaginer confondre son propre passé et celui de ses romans ( fruits de son imagination ), mais aussi pour délivrer quelques réflexions à mon avis plus personnelles sur le respect de la langue, et également sur les critiques littéraires qui en quelques lignes médiocres s'autorisent parfois à ruiner une année de travail.

* * *

Ca y est, ils sont là.

Commenter  J’apprécie          5011
Mêler la maladie d'Alzheimer et une intrigue policière était risqué, ça aurait pu très rapidement devenir embrouillé. Ce n'est pas le cas ici, où l'histoire se lit sans aucune difficulté.
On suit l'évolution de la maladie de Jerry Grey, un auteur de romans policiers qui souffre d'une forme précoce de la maladie. A peine âgé de 49 ans, Jerry va rapidement perdre le fil de sa vie et confondre les fictions qu'il écrivait avec la réalité. C'est pourquoi il raconte son quotidien, ce qu'il ressent, ce dont il se souvient et ce qu'il oublie dans un carnet.
Ces deux éléments, l'oubli et le carnet m'ont beaucoup fait penser au roman « Avant d'aller dormir » de S.J. Watson, où une femme amnésique tenait elle aussi un carnet lui permettant de se raccrocher à la réalité.
Mais là ou l'auteur est très fort, c'est que son personnage principal, en plus de tout oublier, va commencer à croire qu'il a tué des gens. Mais est-ce un effet de la maladie ou Jerry est-il finalement un meurtrier qui puisait son inspiration dans des meurtres bien réels ?
J'ai dévoré ce roman d'une traite, j'ai beaucoup aimé l'alternance des points de vue, les mots de Jerry issus du fameux carnet et les faits bruts racontés par divers proches de Jerry.
On comprend bien le processus de la maladie tout en suivant une intrigue policière qui tient vraiment la route et dont la fin m'a beaucoup plu.

Commenter  J’apprécie          310
Comment s'en sortir quand on a dans la tête sa propre personnalité, celle de son pseudonyme, celles de ses personnages, les faits réels et les meurtres inventés dans ses romans ?
C'est ce qui arrive à Jerry Gray, auteur for prisé de romans policiers, victime de la lente dégradation que vous impose la maladie d'Alzheimer. Il décide alors de rédiger chaque jour son « carnet de la folie » ou il consigne tout ce qu'il comprend des faits de la journée, afin de tenter de s'en souvenir plus tard.
Il alterne, comme les chapitres, entre les moments de lucidité, les moments de doute, d'abattement, d'incompréhension.

Il y a de l'humour et de la tendresse aussi dans ce texte, comme un sentiment très fort de paranoïa chez le héros qui a tendance à gagner le lecteur !

Jerry s'interroge : Pourquoi moi ? La maladie est-elle le prix à payer d'une vie un peu dissolue ?
Et cette interrogation le poursuivra jusqu'au dénouement.
Ce thriller est particulièrement bien construit et on reconnaît dans cette construction le talent de Paul Cleave.
Malgré ses 450 pages vous êtes conduit à travers cette histoire « folle » pour essayer de deviner la fin.
Qui manipule qui ? Y-a-t 'il manipulation ? Peut-on revenir en arrière, guérir de cette maladie ?

Si vous ne l'avez pas encore lu, voilà un thriller qui n'est pas près de vous lâcher, tout en suscitant en vous quelques réflexions sur la maladie, le couple, l'amitié, la fidélité…
Commenter  J’apprécie          273
Très bon thriller psychologique, Ne fais confiance à personne de Paul Cleave nous emmène dans les méandres de la folie, plus spécifiquement ici d'Alzheimer.
Le héros, Jerry, ou Henry selon l'envie du moment, la démence ne pardonne pas, est écrivain de thrillers. Il se retrouve touché par cette maladie qui fait tout oublier, jusqu'au prénom de sa femme, et on suit sa descente aux enfers, étant accusé de meurtre(s).
J'ai beaucoup apprécié ce thriller, que j'ai trouvé fort habile dans sa construction. Deux points de vue sont alternés: la troisième personne, qui narre les pérégrinations de Jerry dans le présent, quand il est en proie à sa démence, et la première, notre héros tenant un journal intime fort bien nommé carnet de la folie. On y suit sa descente aux enfers, sa paranoïa, et ses éclairs de lucidité de plus en plus rares.
Je ne suis pas spécialiste d'Alzheimer, mais de ce que l'auteur décrit dans son livre, cela fait froid dans le dos, comment un homme peut perdre l'esprit, et tenter vainement de reprendre le contrôle. J'ai pu à certains moments être déstabilisé, mais c'est en raison de la plume de l'auteur, qui tente de nous immerger dans la tête d'un homme malade. Et Paul Cleave réussit très bien son coup, c'est tout du moins mon avis.
Jusqu'à la fin, on doute de la vérité concernant cette sinistre affaire, Jerry est-il coupable? Pour le savoir, il va falloir le lire, faites-moi confiance...
Commenter  J’apprécie          201
Je ressors mitigée de cette lecture.

Jerry est écrivain de polars et a la maladie d'Alzheimer. le livre est une alternance entre sa vie actuelle, et entre ce qui s'est passé avant, du début de la maladie à un an après. Il s'accuse régulièrement de meurtres. Mais apparemment, ce sont des histoires tirées de ses livres. Jusqu'à ce que...la police le soupçonne véritablement.
À la page 112, je me suis dit que j'avais trouvé ce qu'il en était. À la moitié du livre, je me suis rendue compte que je m'étais trompée. Et j'ai passé la deuxième partie à chercher des signes m'indiquant que je faisais fausse route, car c'était trop simple et je m'attendais à être bluffée. Or, ça n'a pas été le cas. J'avais raison si on omet le fait que ce n'était pas la fin que j'espérais.

Cela reste quand même un livre intéressant à lire, je le reprenais avec plaisir et attente. J'ai bien aimé la façon dont l'auteur traite la maladie d'Alzheimer, la description de la manière dont elle altère la vie et la conscience de Jerry. I

Je conseille quand même ce livre mais n'en attendez pas trop au niveau au niveau suspens, même s'il y a de la tension. L'humour noir de Paul Cleave, quant à lui, est toujours bien présent.

Commenter  J’apprécie          190
Merci aux éditions Sonatine et à Netgalley.

Publié à la mi-août, ce thriller a été pour moi aussi addictif qu'un Paula Hawkins dans 'La fille du train'.

Les premières pages sont assez confuses, parce que Jerry Grey ne la nomme pas tout de suite, sa maladie. On se dit, tiens, un personnage atteint de démence, de folie, de sénilité ? Déjà vu, non ? Surtout que l'éditeur vante son roman comme un petit frère de 'Shutter Island'. Eh bien, une trentaine de pages plus tard, me voilà embarquée dans le train rythmé d'un thriller palpitant, essoufflée par la cadence trépidante de l'auteur Paul Cleave qui nous immerge totalement dans l'esprit d'un type atteint du Grand A, le capitaine A, comme il l'appelle... Alzheimer. Une fois la maladie personnifiée, décrite, les mésaventures de Jerry s'enchaînent. Il n'est plus Jerry, il est Henry, il ne sait plus où il vit, qui est mort, qui est en vie?... est-il écrivain ou le personnage des romans qu'il écrit, est-il victime ou coupable ?

La grande force du roman se situe dans les pistes dans lesquelles nous égare l'auteur. Jerry Grey oublie qu'il est en maison de santé, il croit qu'il est à l'hôtel, en tournée de dédicace, et on y croit nous aussi, aveuglément. Dans les méandres de son cerveau abîmé, nous plongeons tête la première, sans regarder derrière, en se demandant: cela va-t-il empirer ? Que va-t-il oublier, encore ? Et surtout: de quoi va-t-il se souvenir !?

Le personnage principal est terriblement attachant, parce que l'oubli, la perte de mémoire, c'est ce qu'il y a de pire, et l'auteur le décrit très bien: autant crever, il aurait préféré avoir le Grand C, le cancer. Et dès les premières pages, on sent que Jerry porte le fardeau de meurtres, pas qu'un seul, plusieurs. Les autres personnages autour de lui sont flous, vont-ils l'aider ? le soutenir ? ou l'enfoncer ? C'est stressant et incroyablement distrayant !!

Ce thriller a le pouvoir de vous rendre indécis: vous ne savez plus, vous doutez, vous vous dites qu'untel est coupable, puis un autre, et en fait, vous avez tort, et Jerry aussi, car on est entraîné dans une enquête avec lui: l'investigation se déroule dans sa tête et dans ses carnets. L'écrivain écrit pour se relire et se souvenir. Et alors, on nage en plein délire. L'auteur questionne la place de l'écrivain. Surtout ceux qui décrivent des meurtres.

Je me suis souvenue d'un très bon thriller basé sur l'oubli et la mémoire également, lu cette année, de S.J. Watson 'Avant d'aller dormir', et en effet on pense à 'Shutter Island', tant la folie prend le dessus: où est la part de vérité ? Où se trouve le réel ? Jerry se ment-il à lui-même pour se protéger ? Ment-il aux policiers pour ne pas être inculpé ? Ou bien quelqu'un l'a-t-il trahi ? Telle est la question ! Et la maladie embrouille tout le monde, on en perd la tête !

On ne lâche pas ce livre et on le dévore d'une traite, parce que le dénouement est foudroyant ! J'ai adoré ! A lire d'urgence !
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
Commenter  J’apprécie          195
Une histoire classique ?
Une personnalité double ??
Un Dr Jekyll & Mr Hyde ???

Mais non, c'est du Cleave.

Alzheimer, quelle belle façon d'éviter la prison.
Parenthèse: les politiciens en sont tous affligés. Ils ne se souviennent jamais de rien.
Commenter  J’apprécie          170
Peut-on avoir la maladie d'Alzheimer et être en même temps tueur en série ?Paul Cleave prend de gros risques en partant de ce scénario original qui peut mettre très mal à l'aise beaucoup de lecteurs.Surtout qu'il y ajoute comme dans Un employé modèle ou Un prisonnier modèle un touché d'humour, noir évidemment
Nous découvrons donc un certain Jerry confessant un meurtre à une jeune policière . le problème , c'est qu'il décrit un crime imaginaire, sorti d'un des polars qu'il a publiés
Car Jerry est un romancier célèbre de 49 ans qui débute une maladie d'Alzheimer et a été placé en établissement spécialisé . Son entourage est d'autant plus inquiet qu'il s'enfuit régulièrement de cet établissement où il est placé et que des morts inexpliquées coïncident avec ses fugues
Alors qui a fait quoi :Henry Cutter ,le fameux tueur de ses célèbres romans ou notre Jerry qui est persuadé d'être passé à l'acte , tout au moins quand il est dans ses périodes de lucidité
Un point remarquable :la description clinique et terrifiante de la maladie d'Alzheimer.Sans pathos, on suit l'évolution inéluctable de la maladie , l'alternance caractéristique des périodes de confusion totale et de décisions irrationnelles et les périodes de plus en plus rares où Jerry retrouve ses capacités d'analyse et son brio d'ecrivain.
Le lecteur est troublé, peut trouver quelques longueurs et être totalement déboussolé
Mais n'est ce pas le propre de ce type de malade de tout mélanger, de tout oublier,de semer le trouble chez les amis ou la famille qu'il reconnaît et oublie aussitôt, de mélanger les dates et les gens , le réel et l'imaginaire , le passé récent ou lointain , un passé réel ou inventé
Alors qui a tué qui?Comment s'y retrouver ? Paul Cleave nous plonge dans le labyrinthe du cerveau de Jerry
A-t-il vraiment tué sa chère Sandra , parcouru trente kilomètres à pied pour tuer une inconnue,
A-t-il vraiment écrit un carnet de sa folie dans ses moments de lucidité ?
Je n'en dirai pas plus mais ,évidemment, Paul Cleave nous réserve des surprises
Ce livre est très différent de ses autres romans parce que le sujet est très délicat
Le challenge est réussi tout au long de ces 450 pages même si certains lecteurs auront du mal à suivre les méandres psychologiques de notre tueur imaginaire...ou pas
Commenter  J’apprécie          150
Je remercie NetGalley et les éditions Sonatine pour l'envoi du petit dernier de Paul Cleave, Ne fais confiance à personne.

Jerry Grey est auteur de polar mais aussi atteint d'un Alzheimer précoce. Dans sa vie d'avant, pour ne pas laisser son métier d'auteur empiéter sur sa vie de famille, il s'est inventé un personnage, celui qui porte son pseudo d'écrivain. Henry Cutter. Henry se tait quand la porte du bureau de Jerry se ferme.
Quand deux personnalités se côtoient à l'intérieur d'un seul corps, imaginez le chaos créé par la confusion des temps, des lieux, des personnes et des événements, par l'oubli de pans entiers de vie. Laisser la porte du bureau ouverte, c'est mêler la réalité du quotidien à la fiction de ses romans. Et Jerry/Henry ne sait plus très bien quelle réalité est altérée, en qui peut-il encore avoir confiance quand lui-même n'est plus fiable?
Et quand des assassinats réels sont commis et que tout désigne celui qui ne se rappelle de rien, comment prouver son innocence quand personne ne croit plus en lui?

Ce roman est une performance d'écriture!
Le lecteur est happé dès les premières pages et perdu, également.
Pas à pas, on perd pied avec la réalité, on doute, comme Jerry, de tout et de tous.
Comme la police, on le pense coupable des meurtres perpétrés dans son proche entourage même si, en fidèle lecteur de thrillers , le neurone est titillé par l'éventualité de l'existence d'un proche bien tordu qui doit profiter de la faiblesse de Jerry.

Performance de construire un thriller bien tordu, cohérent, machiavélique et surprenant alors que nous sommes dans le brouillard épais d'une maladie proche de la folie. Une immersion médicale de haut vol pour traduire et verbaliser non seulement le quotidien de Jerry mais aussi ce qu'un patient d'Alzheimer doit littéralement vivre dans son esprit: la perte d'identité, d'autonomie, la paranoïa, le sentiment d'isolement. Impossible de ne pas s'identifier à cet homme qui peu à peu abandonne ses forces sous les coups de butoir vains de ses éclats de rébellion.
Thriller de fond car il y a bien des morts et un assassin, un suspens et du sang versé (ce n'est pas une affabulation, un éclair d'imagination, ni même un oubli) mais aussi un roman noir sur la déchéance d'un être atteint d'une terrible maladie, qui le sait, qui le sent, qui en vit la progression et voit le regard des autres changer, jusqu'à ne plus avoir conscience de grand chose…
L'auteur a su jongler avec tous ses aspects dans un style parfois caustique, parfois tendre, parfois implacable. Ce sont les moments où Jerry parle à Henry dans son carnet de nord qui sont les plus percutants bien entendu, et les plus émouvants quand il laisse sa détresse s'exprimer.

J'ai énormément apprécié les passages sur le travail d'écriture, sur les motivations qui poussent un auteur à écrire des polars, et sur l'image que le quidam projette sur ces romanciers de l'abominable. Je pense que tout lecteur s'est déjà demandé si son auteur de thriller préféré était sain d'esprit ou mentalement dérangé alors quand un écrivain ne sait plus lui-même s'il a simplement une imagination débordante ou s'il a succombé à des pulsions criminelles, c'est grave doc'!

La construction du roman semble aussi anarchique que les crises d'absence de Jerry et contribue à installer un climat anxiogène et perturbant. le suspens est prenant et la fin est une gifle dans un dénouement que l'on savait pourtant inéluctable.

Une excellente performance d'écriture que j'ai adorée! Je crois, à mon sens, que c'est le meilleur roman de Paul Cleave à ce jour!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
Commenter  J’apprécie          150
Jerry Grey est un écrivain célèbre dont le pseudonyme est Henry Cutter. Il a tout pour être heureux entouré de son épouse Sandra et de sa fille Eva. Seulement voilà, sa vie va basculer lorsqu'à seulement quarante-neuf ans, Jerry apprend qu'il est atteint d'un Alzheimer précoce, le Grand A, le Capitaine A comme il l'appellera.

Et alors que la maladie s'installe, sournoise et rapide, Jerry se met à affirmer qu'il a tué plusieurs femmes.

Personne ne veut le croire évidemment, il a Alzheimer, il est auteur de romans policiers. Comment croire qu'il puisse dire la vérité. Tout le monde pense qu'il mélange fiction et réalité à cause de cette maladie.

Pour faire face à ce qui le ronge dont il sait qu'elle ne lui laissera que peu de répit avant d'engloutir les souvenirs de toute une vie, Jerry décide de tenir un journal « le carnet de la folie » dans lequel il s'adresse au Jerry du futur.

Je n'avais encore jamais lu de thrillers ayant pour thème la maladie d'Alzheimer. J'ai lu quelques livres dans lesquels il était question aussi de perte de mémoire, je pense notamment à « Shutter Island », livre auquel il est d'ailleurs fait référence sur la quatrième de couverture ou bien encore, à « Avant d'aller dormir ». Outre le fait de prendre appui sur une maladie qui fait perdre tout repère, l'originalité de ce thriller signé Paul Cleave à qui l'on doit également le très bon « Un employé modèle » tient aussi au fait que l'auteur ait décidé de jouer sur la dualité qu'il peut y avoir entre l'écrivain et la personne qu'il est dans la vie réelle.

Alors que le personnage principal doute de lui-même, comment parvenir à croire en ce qu'il avance. Jerry est-il vraiment coupable des meurtres qu'il pense avoir commis ? Se les approprie-t-il parce qu'il est auteur de romans policiers ?

Quelles certitudes peut-il, pouvons-nous avoir quant à sa culpabilité alors que sa mémoire lui fait défaut, que ses souvenirs s'étiolent ?

Se peut-il que Jerry dise vrai. Après tout, Jerry-Henry est auteur de romans policiers, il est capable d'élaborer des scénarios

Alors que ni son entourage ni la police ne croit en sa culpabilité, des preuves qui pourraient bien venir corroborer ses dires commencent à s'amonceler plongeant un peu plus Jerry dans la folie.

L'auteur réussit avec brio à faire susciter de l'empathie pour Jerry. Comment ne pas être touché par ce qui lui arrive, cette dégringolade fulgurante. La perte de la mémoire, l'oubli de son passé, des gens qui nous sont chers est certainement l'une des choses les plus terribles qui puissent nous arriver.

Paul Cleave décrit parfaitement les périodes de lucidité et périodes d'oublis, d'absence qui rythment la vie des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Il les alterne, joue avec afin de semer le trouble dans la tête du lecteur qui ne saura plus ce qu'il doit croire jusqu'à ce que le fin mot de l'histoire lui soit livré, une fin à laquelle on ne veut pas croire, effroyable !

Je remercie les éditions Sonatine qui m'ont permis de découvrir ce livre en avant-première.
Lien : https://parlesyeuxdesonia.wo..
Commenter  J’apprécie          158




Lecteurs (807) Voir plus



Quiz Voir plus

L'employé modèle de Paul Cleave, un modèle du genre

Dans quelle ville sévit Joe Middleton?

Canberra
Auckland
Christchurch
Melbourne

8 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Un employé modèle de Paul CleaveCréer un quiz sur ce livre

{* *}