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EAN : 9782253181668
480 pages
Le Livre de Poche (12/11/2020)
3.98/5   312 notes
Résumé :
Un cauchemar qui va vous tenir éveillé toute la nuit.
Acacia Pine, États-Unis. Une petite fille, Alyssa Stone a mystérieusement disparu. Noah, un des flics du village fait irruption chez le principal suspect. Envahi par la colère, il le séquestre et le torture jusqu'à ce que l'homme lui révèle le lieu où Alyssa est captive. Noah file alors vers une vieille maison abandonnée, la ferme des Kelly, où il la retrouve enchaînée dans la cave, encore en vie. Fin de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (76) Voir plus Ajouter une critique
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Des admirateurs , il en a , des détracteurs aussi . de qui je parle ? de ce flic , Noah , prêt à tout ( mais vraiment tout ) pour faire triompher la loi et secourir les " bons " contre les " méchants " ? Oui , bien entendu , mais aussi de son " alter ego " ,Paul Cleave , l'auteur . Certains vous diront qu'il est génial , d'autres diront que ses livres sont trop violents ....ce qui , sans doute , et très justement , fait que ses écrits peuvent perturber des gens pour qui la violence est ...vraiment insupportable .Parce que, n'ayons pas peur de le dire , ce roman est violent , tant par les forfaits commis que par les moyens utilisés pour laisser " force à la loi " .Tout cela pour dire que , parmi les lecteurs , certains auront forcément un rejet viscéral de ce roman et qu'on peut les comprendre . Noah , flic puis barman dans ce roman n'hésite devant rien pour parvenir à ses fins . Tout lui est possible . La violence est " un outil " pour obtenir la " vérité " . Sa justice n'a rien d'orthodoxe et ne s'embarrasse donc d'aucune règle. C'est immoral , mais efficace et ça donne une histoire de " haute volée " , une sorte de mouvement perpétuel qui fait que l'on tourne les pages avec une avidité obsessionnelle. Ça cogne , ça tire , ça se poursuit , ça frôle la mort , ça meurt ,en permanence , sans que ces faits ne suscitent jamais la moindre intervention des instances normalement compétentes . On a l'impression d'être dans une sorte de monde parallèle dans lequel ne s'agitent qu'une grosse poignée de personnages tous concernés par l'intrigue . le " monde normal " n'existe pas tant , les lieux , le contexte , les faits sont comme " isolés " du reste , un monde où, finalement , tout est permis , échappe à toute règle sociale .C'est cette sorte de monde à part qui rend possible toutes les dérives et ...exagérations . Noah , c'est un justicier malgré lui , une sorte d'anti - héros condamné à vivre dans une sorte de no man's land , ni d'un côté , ni de l'autre , un homme qui navigue en permanence entre les deux .... affublé cependant d'une étiquette qui le " plaque " dans un statut pas forcément sympathique . Un " robot " invincible à qui " on " aurait donné la force , les armes , pour vaincre les maux de ce monde et résoudre des énigmes impossibles , ce en toute impunité.
L'intrigue est solide et bien menée, ça avance vite , avec ce qu'il faut de dialogues , de fausses pistes , de suspense , un régal pour ceux et celles qui adhèrent à ce genre littéraire. Je ne suis pas forcément un " amateur " de scènes violentes mais j'ai aimé car les choses sont ici claires et assumées, sans concession .Point de tergiversations , il y a les méchants et ...les autres , les..je ne sais comment dire ...Un monde à part , je vous dis ....Finalement moins hypocrite que " le vrai " , moins " subtil " , plus " brut de décoffrage " , un monde dans lequel , en y pénétrant , on sait pourquoi on y " met les pieds " , on sait aussi qu'à la fin , on...qu'à chaque page , on peut passer de vie à trépas et ce , sans autre forme de procès.
Géniales , du reste , les toutes dernières lignes ... N'allez pas les découvrir pour assouvir votre curiosité , il est nécessaire d'avoir lu avant ..Et oui , on ne " divulgache " rien!
Allez , " stop ou encore ?"
Encore ? Très bien . Alors , bienvenue à Acacia Pines et ...fixez bien votre gilet pare- balles . Vous entendez des cris de douleur dès le panneau d'entrée de ville franchi ?.Ben , oui , c'est comme ça , ici et si vous hésitez , vous pouvez faire un pas en arrière et fuir . Personne ne vous en tiendra rigueur .
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Ce que j'ai ressenti:

▪️« Tu vas aller dans un endroit d'où tu ne reviendras jamais. »

Un. Deux.Trois. Prépare-Toi. Acacia Pines est une ville dont on ne revient pas indemne: on peut y perdre des morceaux de soi, quelques amis, une réputation, des larmes et du sang. Se révéler aussi. Paul Cleave nous revient avec un nouveau thriller ultra dynamique, dans une nouvelle ville au charme apparent, et c'est bientôt ton prochain Cauchemar qui prend forme dans ses pages. Ce roman a les atouts pour t'enchaîner, jusqu'à la fin de la (torture), heu lecture…Une sombre histoire de séquestration et une promesse difficile à tenir, c'est à peu près le noeud de l'intrigue…Mais Paul Cleave est plus malin que ça, on le sait bien maintenant, et il adore se jouer de nous, pour notre plus grand plaisir. Prêts pour une petite ballade? Une randonnée, ça te branche?!

Il n'y a pas de vrai ou de faux. Il n'y a que le moment présent.
▪️« J'aurai opté pour la mort. »

Noah Harper. L'effet Noah. En voilà un personnage qui n'a pas froid aux yeux. Il a une force de caractère impressionnante. Fougueux, Fort et Brut(e). Un homme qui est animé viscéralement par l'idée de Justice, la justice avec une majuscule, mais qui ne reculera pas devant la Loi, pour avoir un résultat final heureux. Forcément, ça coince entre l'idéalisme et la réalité, à coups de poings et de sang versé. Ce n'est même plus qu'il joue avec les limites , c'est qui les enfreint avec le coeur vaillant. Il se bat héroïquement, quitte à y perdre sa propre vie, pour des causes justes, mais dans une version quelque peu borderline. Un héros des temps modernes, super-héros même parfois, avec des méthodes plus ou moins répréhensibles. Mais face au Mal, comment faire le bien, sans franchir quelques frontières? Il a quoi comme marge de manoeuvre, Noah, pour l'orpheline, la femme battue, les pires atrocités qui se passent dans ce monde? Un personnage qu'on aime ou qu'on déteste. Pas de juste milieu. Pas de tiédeur. Même lui, il vit comme ça, sans demi-mesure…Il opterai pour la mort, plutôt que pour l'injustice. Et c'est ce qui rend ce roman d'autant plus intéressant…

Seulement moi, je ne peux pas attendre.
▪️« Vastes cieux, vastes questions. »

Peut être que c'est le ciel, qui a les réponses. Peut-être. Peut-être qu'on aura les explications là-haut. Mais dans ce thriller mené tambour battant et à coeur sanglant, jusqu'à la toute dernière ligne, la réponse arrive à la dernière page…Alors, tiens bon, parce que des retournements de situations aux bastons musclées, ça dépote à tout va! En tout cas, j'ai aimé contempler le panaché des couleurs des cieux, tout en me passionnant, pour les problèmes de sociétés et d'étique que l'auteur nous dépeint dans ce thriller. Parce que tout le long, comme une addiction, la seule question qui nous obsède c'est: Qu'aurions-nous fait à leurs places?

Et j'ai lu et adoré. Dévoré même en deux nuits, donc bye-bye le Cauchemar qui me guettait pendant deux soirs … Cette folle énergie qui se dégage m'a tenue en haleine pendant ses heures de lecture. le compte à rebours est lancé, je ne savais pas que ça allait nourrir de matière, de matière bien noire et poisseuse, mes futurs cauchemars, maintenant que je l'ai terminé…Je me suis juste laissée glisser dans le nouveau livre de Paul Cleave, et dieu sait comme j'aime cet auteur depuis son tout premier roman… Je le confesse devant vous: j'adore lire ses horreurs. J'A-DO-RE! Et celui-ci, encore plus, parce qu'il m'a mené sur des sentiers de conscience entre clair-obscur. Même s'il est peu probable que je prépare une future virée dans les hauteurs de Acacia Pines, je vous conseille de faire face à un Cauchemar. Celui de Paul Cleave.

-C'est quoi, ce monde où des trucs merdiques arrivent aux gens bien?
-Le seul que nous ayons.
Ma note Plaisir de Lecture 9/10.
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Une fillette qui a disparu. Alyssa 7 ans.
Un flic qui dérape. Noah.
Il la retrouve mais 12 ans plus tard, elle disparaît à nouveau...
Ce thriller démarre fort et la tension ne redescend jamais! Noah retourne à Acacia Pines qu'il a quitté 12 ans auparavant et même si tout semble avoir changé, rien ne l'est vraiment. Je suis sous le charme de ce personnage, un justicier qui n'hésite pas à s'en prendre plein la tête. Certaines personnes ne voient pas d'un bon oeil son retour et sa vie risque bien de se transformer en véritable "Cauchemar". Mais où est Alyssa? L'atmosphère de ce thriller est oppressante, cette petite ville et ses habitants semblent cacher bien des secrets. Bref, j'aime beaucoup l'écriture de Paul Cleave et ce thriller psychologique est incontestablement un page turner! (...)

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J'avais hâte de retrouver Paul Cleave, j'aime me transporter à Christchurch, mais voilà, erreur! "cauchemar" ne se situe pas à Christchurch. Ce roman ne ressemble en rien aux autres romans de Paul Cleave.
Le dépaysement a toutefois été total, mais j'ai moins adhéré à l'histoire. il y a beaucoup d'actions mais trop pour moi. Je préfère lorsqu'il y a moins d'actions et que la psychologie des personnages est plus fouillée. Ce n'est pas tant la violence qui m'a gênée mais les rebondissements à répétition et surtout la surenchère d'actions.
Le personnage principal, Noah, ancien flic devenu barman est cependant attachant et j'ai globalement apprécié ma lecture. J'ai toutefois hâte de retourner à Christchurch.
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Rarement un livre n'aura porté aussi bien son nom, « Cauchemar« , comme étendard de ce qui est inscrit dans son ADN : la peur, la souffrance, l'impossible résilience, l'engrenage implacable qui une fois lancé s'en va percuter tel un train à pleine vitesse les mensonges ensevelis depuis tellement longtemps. Paul Cleave réussi à tenir le lecteur sous tension, avec un thriller parfaitement rythmé, et une histoire palpitante qui va vous tenir en haleine jusqu'à l'ultime et dernière page. L'écrivain néo-zélandais ne nous emmène pas cette fois-ci dans sa ville natale de Christchurch, mais bien plutôt à Acacia Pines, aux États-Unis, où nous retrouvons Noah un flic de cette ville persuadé que l'homme qu'il détient est l'auteur de l'enlèvement d'une petite fille du nom d'Alyssa Stone. Cette dernière a disparue mystérieusement. Noah est fou de rage et il décide d'outrepasser ses pouvoirs en cognant le suspect puis en lui tirant une balle dans le genou. L'homme donne un nom de lieu où Alyssa est captive : une vieille maison abandonnée, la ferme des Kelly, où il la retrouve enchaînée dans la cave. Alyssa est vivante mais suite à ce coup de sang le shérif local décide de limoger Noah. le suspect torturé n'était autre que le fils de ce shérif. Voilà pour la mise en place du récit. Noah divorce et quitte la ville. Définitivement ? Non, car douze ans plus tard son ex-femme l'appelle, le cauchemar a recommencé : Alyssa a de nouveau disparue. On suit les circonvolutions de l'esprit d'Harper avec délectation tant Paul Cleave a l'art de brouiller les pistes. Ce qui au départ semble être un récit de facture classique cache en réalité un feu d'artifice à la puissance détonante. Nulle envie de vous en dire plus pour éviter de dévoiler les subtilités de l'intrigue. Ce que je peux vous promettre, c'est que vous ne lâcherez pas ce livre avant d'en avoir connu la fin. Addictif, percutant, inventif, « Cauchemar » convoque tous les éléments qui font les grands thrillers, avec ce style d'écriture au cordeau de Paul Cleave. Vous voulez lire un excellent thriller, « Cauchemar » possède ce que beaucoup d'autres n'ont pas : un style, une signature, un récit torturé, enlevé qui va vous emmenez très loin jusqu'au frontière de l'inacceptable, jusqu'aux portes de l'enfer. Un Paul Cleave au sommet de son art.
Lien : https://thedude524.com/2019/..
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Je m’étire les doigts. Ils ont besoin d’être rafistolés. Ils ont besoin de glace. Ils ont besoin d’attelles.

« Tu vas encore me frapper ? T’as toujours été une lavette, Noah. Pourquoi tu …

– Je sais le genre de type que tu es, Conrad. Et tu sais que je le sais. »

Son rire me file la chair de poule.

« Enfin la vraie raison de notre présence ici. Cette gamine disparue a rien à voir avec tout ça, dit-il. On est ici parce que tu m’en veux toujours, après toutes ces années. T’es pathétique. »

Je sors mon arme et la lui enfonce dans le ventre. Son sourire disparaît.

« Écoute-moi, Conrad. Je sais que tu l’as enlevée. Elle a sept ans. Rien qu’une gamine innocente. Dis-moi où elle est et ça s’arrête là. » J’enfonce un peu plus mon arme. « Si tu ne me le dis pas, ça s’arrêtera aussi, mais ce sera beaucoup plus salissant. Mon équipier, là-bas, il veut que je te laisse tranquille, mais il est menotté à la rambarde et il ne peut rien faire pour t’aider. Personne d’autre ne va venir. Ton histoire de tic-tac, c’est juste que je vais te tirer une balle si tu ne me dis pas où elle est. Peut-être dans le bras. Peut-être dans la jambe. Peut-être que je te tirerai dans la bite. Tu veux vraiment d’une vie où t’auras qu’un tube pour pisser et des jambes qui ne fonctionneront pas ?

– T’as pas les couilles », réplique-t-il.

J’attrape deux factures dans la corbeille à courrier, je les roule en boule et les lui enfonce dans la bouche. Même quand je lui tire une balle dans la jambe, il met une seconde à comprendre. Puis il se débat et recrache les factures. Elles sont ensanglantées et humides, elles adhèrent au sol. Drew me hurle d’arrêter, et de ce côté-ci de la porte Conrad braille. J’ai les oreilles qui sifflent à cause du coup de feu, et ce truc n’arrête pas de se tordre dans mon ventre pendant que mon mal de tête continue de cogner contre mon crâne. Le sang coule de la jambe de Conrad et va rejoindre celui qui est déjà par terre. Je vois un papillon. Je vois une paire de chaussures de femme. Je vois une fillette disparue, et je vois la mort.

« Où est-elle ?

– Va en enfer. »

Je pense à Alyssa, effrayée et seule, ligotée quelque part. Je la connais. Elle a eu quelques années difficiles, perdant tout d’abord son père, puis sa mère plus tôt cette année. C’est une gamine coriace qui lutte contre un monde cruel. Elle a traversé tellement d’épreuves que je refuse qu’elle souffre encore. Le sifflement dans mes oreilles commence à diminuer. J’entends le sang qui goutte sur le sol. J’entends les battements de mon propre cœur.

J’enfonce l’arme dans la blessure. Ça me file la nausée. Je ne vais pas pouvoir continuer de faire ça très longtemps. Il faut que ça cesse. Il hurle.

« Je ne plaisante pas, Conrad, je le jure. Je ne plaisante pas.

– S’il te plaît, Noah, s’il te plaît, fais pas ça, s’il te plaît fais pas ça.

– Où est-elle ?

– Attends. »

Il est pris entre une crise d’hyperventilation et les larmes. « Juste une seconde. Juste… attends. »

J’attends, lui donnant la chance de mettre en forme ce qu’il a à dire. Ce ne sera pas une insulte. Ce ne sera pas une dénégation.

« Et si… et si je l’avais pas enlevée mais savais qui l’a fait ? »

Le soulagement envahit mon corps. Je peux travailler à partir de ça.

« Et de qui tu parles ?

– Et si… enfin, bon Dieu, ma jambe… ça fait mal, mec, vraiment mal. J’ai besoin d’une ambulance.

– Où est-elle ?

– T’es dingue, tu le sais ? T’es un psychopathe.

– Où est-elle ?

– Et si… »

Ses yeux se révulsent et il est pâle. Je le secoue. Il me regarde.

« Je me sens pas très bien.

– Dis-moi où elle est et j’appelle une ambulance.

– Une ambulance », répète-t-il, et il recommence à tomber dans les pommes.

Je le gifle.

« Quoi ?

– Alyssa.

– Oui, Alyssa, Alyssa… j’ai entendu deux types, d’accord ? Ils parlaient au bar hier soir. Et si je te répétais ce qu’ils ont dit ?

– Si ça me permet de la retrouver, je n’aurai plus besoin de te tirer dessus.

– C’étaient des types des équipes de recherches, dit-il, pas des mecs d’ici, ils cherchaient cette randonneuse qui s’est perdue récemment. Je les avais jamais vus, je le jure. »

Des types des équipes de recherches. La ville d’Acacia Pines est entourée par un océan infini de forêts et de lacs dans lesquels se perdent les touristes. Les gens du coin appellent cette vaste zone sauvage « Les Pins ». Les sauveteurs l’appellent le « Trou vert » – les trous noirs absorbent la lumière, mais le Trou vert absorbe les randonneurs et les campeurs. Nous envoyons des équipes de recherches, et de temps à autre des personnes débarquées d’autres villes viennent prêter main-forte. La plupart du temps nous retrouvons les disparus, mais parfois, non.

« Tu as pensé à décrocher ton téléphone et à appeler ton père ? Tu as préféré ne rien faire et laisser une gamine de sept ans que tu connais se faire enlever. »

Sa tête retombe. J’enfonce un doigt dans le trou laissé par la balle, il hurle et je l’ôte puis l’essuie sur ma chemise.

« Pourquoi tu ne l’as dit à personne ? »

Il serre les dents.

« Je voulais pas être impliqué. »

Je devrais tout de même le descendre. À la place, je demande : « Répète-moi ce qu’ils ont dit. »

Il fait remonter un glaviot sanguinolent et le crache dans la flaque.

« Ils ont dit qu’ils comptaient la vendre, qu’elle était… » Il fait la grimace tandis qu’une vague de douleur le traverse. « Ils ont dit qu’elle était mignonne et qu’elle cochait toutes les cases. Ils allaient l’emmener à l’étranger dans quelques jours.

– Ça n’explique pas comment son cartable s’est retrouvé dans ta voiture.

– Si c’est pas toi qui l’as mis là, alors j’en sais rien.

– Et tes empreintes sur le serre-tête ?

– Ça a pu se produire d’un millier de façons, répond-il d’une voix geignarde. Peut-être que je l’ai ramassé en pensant que c’était autre chose. Peut-être qu’il était pas sur elle. J’en sais rien. Peut-être que tes analyses sont fausses. C’est ton boulot de déterminer ça.

– Et la cagoule que j’ai trouvée dans ta boîte à gants ? »
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« Tu vas le tuer », déclare Drew.

J’appuie mon front contre le mur et fixe le sol. J’essaie de contrôler ma respiration. Il y a un cafard à demi écrasé par terre, ainsi qu’un mégot de cigarette qui a manqué la poubelle. Quelque chose me fait mal à la tête. Je me pince l’arête du nez et tente de faire disparaître la douleur, mais elle s’accroche. C’est comme une écharde profondément enfoncée qui se serait infectée, et je ne peux l’atténuer qu’en cognant le type ligoté sur la chaise. Ce que je fais. Je le frappe tellement fort que j’entends quelque chose craquer et je ne sais pas si c’est un de mes doigts ou sa joue. Je l’ai déjà tellement tabassé que mes mains sont terriblement douloureuses, mais son visage doit l’être encore plus. Son œil gauche est gonflé et violet, son nez est cassé et sa lèvre inférieure fendue, il y a beaucoup de sang et de chair déchirée. Mais malgré tout cet enfoiré continue de me regarder avec un grand sourire, le genre de sourire que n’importe qui voudrait faire disparaître de son visage, seulement jusqu’à présent rien n’a fonctionné. La seule chose que je peux faire disparaître, c’est le sang sur la jointure de mes doigts en les essuyant sur ma chemise, qui est déjà sacrément dégueulasse.

Drew me pose une main sur l’épaule et je la repousse.

« Lâche-moi », dis-je.

Il repose sa main sur mon épaule et me regarde droit dans les yeux. Drew est mon meilleur ami depuis notre enfance. À l’époque, nous courions après les filles sur les terrains de jeux, nous grimpions aux arbres et allions à la pêche. Plus tard, nous avons rejoint la police ensemble et avons chacun été témoin au mariage de l’autre. Mais s’il n’enlève pas sa main dans les deux secondes, je vais la casser.

« C’est pas toi, Noah. C’est pas comme ça qu’on procède. »

Il a raison. Ce n’est pas moi. Et pourtant nous en sommes là. Il ôte sa main de mon épaule.

« Bon Dieu, Noah, je peux pas te laisser le tuer. »

Son expression est un mélange de confusion et de panique, mais surtout on dirait qu’il voudrait faire comme si tout ça ne se produisait pas. J’éprouve la même chose.

« Tu ferais mieux de partir.

– Je… »

Je colle un nouveau coup de poing au type sur la chaise avant que Drew cherche à m’en empêcher. Une brume de sang et de sueur est projetée dans l’air sec et l’impact résonne dans la pièce. Je sens l’odeur du bois, de l’hémoglobine, de la transpiration. Le type crache du sang par terre et secoue la tête. Son sourire revient et je sens quelque chose se tordre dans mon ventre.

« Mon père va te massacrer », dit-il.

Son nom est Conrad et, tout comme Drew et moi, nous avons grandi ensemble. Mais nous n’avons jamais été potes. Conrad n’est pas le genre de type à avoir des potes. C’est un putain d’égoïste. Une petite brute sans la moindre once de décence. Le genre de type contre lequel les femmes mettent leurs amies en garde et qu’elles évitent de croiser en changeant de trottoir.

C’est aussi le fils du shérif.

« Tu devrais prendre le temps de réfléchir à ton avenir, pas au mien. »

Il crache une fois de plus.

« Je te l’ai déjà dit, déclare-t-il. Je sais pas où elle est. »
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Pour le moment, Alyssa fait tout son possible pour se fondre dans le fatras de pots de peinture et de vieux jeux de société dans le coin de la pièce. Elle évite ma lampe torche comme si elle avait passé toute sa vie dans le noir. Elle est émaciée et apeurée, et elle a un œil au beurre noir après s’être fait frapper par quelqu’un. Elle me regarde derrière ses cheveux bruns emmêlés par la crasse et son visage est sillonné de larmes. La voir ainsi me donne envie de pleurer. Ça me brise le cœur. Je voudrais la serrer dans mes bras, la protéger et ne jamais la lâcher. Je voudrais faire en sorte que tout aille bien pour elle, car jusqu’à présent le monde ne l’a pas épargnée. Il y a un bracelet en fer autour de sa cheville, muni d’un cadenas. Une chaîne le relie au mur, soudée au bracelet d’un côté, boulonnée de l’autre. Sa cheville est irritée et gonflée, et ce truc qui ne me tord plus le ventre depuis un moment recommence à le faire. Quand j’en aurai fini ici, j’aurai une nouvelle conversation avec Conrad Haggerty.

« Alyssa, je suis l’agent Harper. »

Je tourne ma lampe torche vers moi. Me voici. Agent Noah Harper, tout éclairé dans le sous-sol de la maison d’un couple mort, le dernier jour de sa carrière.

Elle tente de reculer un peu plus mais n’a nulle part où aller. Elle s’immobilise, me fixe sans rien dire. Je ne sais pas si elle me reconnaît ou non du jour où sa mère est morte.

« Ça va aller. » Je m’assieds et pose la lampe torche debout sur le sol, si bien que son faisceau heurte le plafond. Je parle d’une voix douce. Chaleureuse. « Ça va aller, dis-je une seconde fois, car c’est la vérité. Il ne va pas revenir. »

Elle continue de me fixer. Ses doigts saignent après qu’elle a essayé de défaire les boulons du mur.

« Je vais t’enlever cette chaîne, OK ? Je parie que je peux trouver quelque chose parmi ces outils pour t’en débarrasser vite fait. »

Elle ne dit rien.

« Je vais te sortir d’ici, Alyssa, et te ramener à ton oncle. »
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La maison comporte de nombreux panneaux de bois rouge et des bordures blanches, ainsi qu’un toit en A suffisamment pointu pour piquer le ciel. À côté se trouve une remise dénuée de façade. Une voiture et un tracteur sont à l’intérieur, partageant à eux deux huit pneus à plat, et les murs sont bordés de balles de foin. Je fais courir le faisceau de ma lampe torche sur le porche et le plancher tordu. Partout je vois des toiles d’araignées aussi longues que des soirs d’été. Quelque chose détale sur le porche et disparaît. Les feux de la voiture et le clair de lune se reflètent sur les fenêtres. La porte est verrouillée, mais elle est également ancienne et négligée et n’offre aucune résistance. Je suppose que durant toutes les années où les Kelly ont vécu ici, elle n’a probablement jamais été fermée à clé. C’est ce genre de ville.

La maison sent la poussière et l’air a un goût de moisi. La dernière fois que je suis venu ici, c’était il y a trois ans, quand Jasmine Kelly a appelé Drew de l’autre bout du pays pour dire qu’elle n’avait pas eu de nouvelles de ses parents depuis une semaine. J’actionne l’interrupteur, mais il n’y a pas de courant. Je suis les traces de pieds dans la poussière. Le plancher craque sous mon poids. Je sens la chaleur qui monte à travers le sol. Des ombres bougent sur les murs tandis que ma lampe torche illumine tout, et il y a beaucoup de tout – des canapés, une table, des équipements de cuisine, une table basse couverte de magazines, une télé qui ne peut avoir plus de cinq ans. Il y a des tableaux et des photos aux murs et sur les étagères. On dirait que la maison attend le retour de quelqu’un. Je regarde dans la chambre où, il y a trois ans, Ed et Leah Kelly ont gobé des poignées de somnifères sans laisser de mot pour expliquer leur geste. La ferme était lourdement endettée et leur fille disait que son père croyait la terre maudite car seules les mauvaises herbes y poussaient.
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-C’est quoi, ce monde où des trucs merdiques arrivent aux gens bien?
-Le seul que nous ayons.
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