Et si on parlait poésie. Chacun son style, chacun ses rimes. Mon rimmel coule sur les pages épaisses de ce roman, je replonge dans ma période Glam-Rock....
Je t'inviterai bien à parler violence conjugale mais qui serait assez fou pour enchaîner poésie avec un père qui désosse le visage de sa femme devant ses gosses.
Avant donc d'entamer ma lecture de
sauf les fleurs, j'hume profondément le parfum de ma bière, fleurs de houblons. Point de roman sans binouze, le vieil adage d'un bison avec sa caisse de douze. Je vois des champs de coquelicots où les oiseaux me chantonnent gaiement viens dans ma ferme j'ai un truc à te raconter. Il ne me faut qu'une gorgée de lignes pour être pris par un "bouquet d'émotions", la gorge prise par cette "enfance fauchée". Parce que ce truc, c'est du genre indicible, alors je me tais.
Bon OK, si je me tais, je peux tout de même écrire un mot ou deux, sur ces coups qui colorent le visage d'une femme, sur les bleus une poussière ocre se dépose finement, pouvoir magique du maquillage à distraire les maux d'une putain de vie. Et sur les mots de l'auteur, Nicolas Clément, d'une poésie incroyable dans un drame quotidien. C'est beau, c'est magnifique même, (quoi, qu'est-ce que je suis en train d'écrire... que la violence conjugale est magnifique...), ce "florilège de sentiments" qui parfume une vie comme seules les fleurs de jasmin savent m'émouvoir, me bousculer. Oui ça bouscule, les fleurs et les pétales de l'enfance qui s'envolent d'entre les lignes pour venir me saisir. Oui, malgré toute l'horreur abject d'un tel sujet, c'est bien le genre de court roman qui mériterait des secondes lectures pour s'imprégner encore un peu plus de la poésie des fleurs.
"Un seul mot : UPPERCUT !", pensai-je en me regardant dans la glace, me rimmelisant la face.