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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Séraphine de Senlis :une artiste dévorée par une impérieuse nécessité intérieure dont parlait Kandinsky ( peintre et théoricien de l'art".)
Bernard Lorquin.


Les journées de Séraphine sont noires, sales et pleines de crasse mais ses soirées sont ensoleillées et emplies de couleurs.
Enfant, Séraphine gardait le bétail des fermes voisines. Ensuite, elle travailla comme lavandière, dans un couvent (pour nettoyer le linge sale des autres), puis comme bonne chez des bourgeois.


Mais, seule dans sa petite chambre, Séraphine peignait de splendides tableaux, à la lumière d'une pauvre bougie, sans rien avoir appris sur l'art et la peinture.


Comme Jeanne d'Arc, à l'église, Séraphine entend la Vierge Marie (après tout, elle porte le prénom d'un ange) , alors elle peint des arbres, des feuilles et des fleurs, en chantant des cantiques.
Des tableaux gorgés de lumière et de couleurs! De l'art naïf!


Wilhem Uhde, un collectionneur allemand qui a "découvert" Pablo (avant que le peintre ne devienne Picasso! Braque et le douanier Rousseau) remarque les tableaux de Séraphine.
L'exposition de 1927, à Senlis, permettra à Séraphine de ne plus faire du ménage et de se consacrer à la peinture. Il fallut beaucoup d'insistance à Uhde pour empêcher Séraphine de continuer à faire le ménage chez lui...


"Elle s'adressait au ciel, aux nuages, aux arbres, aux fleurs des champs, à tous les êtres de la nature. Elle était directement en communication avec les puissances cosmiques." Anne-Marie, la soeur de Wilhem Uhde


En 1929, l'exposition "Les peintres du Coeur sacré" apporte une certaine aisance financière à Séraphine qui dilapide son argent...
A cause de la crise économique, Uhde ne peut plus vendre de tableaux, alors l'élan mystique de Séraphine la pousse vers la folie...


En 1931, elle est internée dans un asile...
Elle meurt de faim le 11 décembre 1942 (Son dossier médical disait: cueille de l'herbe pour manger et mange des détritus...)
Son tableau "Pommier, 1928-1930" a été vendu aux enchères, pour plus de 221000 euros...


Tableau des grappes de raisin, 1930: Les grappes de raisin, portées par un tronc de palmier, explosent de couleurs. L'arbre est entouré de petites antennes végétales qui font vibrer le tableau. Les grappes de raisin, souvent représentées dans les églises, donnent le "Vin de l'Eucharistie", c'est le corps du Christ et la communion...
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« Quelquefois, pendant le tournage, quand je sentais que le personnage m'échappait, qu'il me semblait que je « fabriquais » au lieu de « vivre », je lui parlais tout bas... je lui demandais de rester avec moi...
Moi qui ne suis pas mystique, je me suis bien gardée de le dire aux autres...
Le voyage en Séraphine était comme une quête de soi... de notre rapport au monde, à la nature et au divin... »
Yolande Moreau

C'est grâce au film "Séraphine" ( 2008 ) du réalisateur Martin Provost avec Yolande Moreau, sensationnelle dans ce rôle, que j'ai découvert l'existence de Séraphine de Senlis.
"Séraphine est pieuse et solitaire", c'est une âme simple. C'est dans la Cathédrale Notre-Dame de Senlis que la Vierge lui ordonne de peindre.
Le génie est inexplicable. Séraphine n'a jamais pris aucun cours, elle peint comme elle respire, c'est un « élan vital », ses peintures explosent de couleurs et de force.
Toute sa vie, elle a effectué chez autrui ce qu'elle appelait ses "travaux noirs", des travaux ménagers pénibles, exténuants. Elle peignait la nuit, uniquement avec du Ripolin mélangé à on ne sait quoi car elle n'a jamais voulu le dire.
En 1912, Wilhelm Uhde, un collectionneur de tableaux, la découvre. Il manifeste un goût très sûr pour des peintres alors inconnus : Picasso, Braque, Dufy etc.
C'est le vrai début de Séraphine peintre.
Puis sa santé mentale se dégrade, « dans cette fin d'un esprit qui sombre dans la démence », brûlé par sa passion.
Le 31 janvier 1932, c'est la fin de Séraphine peintre.
Elle est d'abord hospitalisée à Senlis puis transférée le 25 février 1932 à l'asile de Clermont-de-l'Oise où elle meurt le 11 décembre 1942 dans le plus grand dénuement sans avoir jamais reprit les pinceaux.
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Avant tout, je suis amoureuse des toiles, de la peinture de Séraphine dite de Senlis. Elles me fascinent et m'emplissent. Elles disent bien plus que ce qu'elles montrent. Il y a des secrets profonds dans cette peinture, et je sais un peu plus pourquoi avec la lecture du livre de Françoise Cloarec '' Séraphine ''.

Séraphine de Senlis est une femme peintre, totalement autodidacte, ce qui me fait toujours doublement plaisir, mais en plus, et ce n'est pas rien, est issue d'une classe sociale, (oh si ça existe même actuellement.) totalement méprisée, puisqu'elle était bonne à tout faire chez des bourgeois.

Jamais Séraphine n'apprit la peinture, et en prime, elle s'y mit à... 42 ans !!


Incroyable !! Elle vendit de son vivant pourtant.

Son travail pictural est très singulier, sa technique unique et restée secrète (Aaah !! Mais je veux savoir !), et son oeuvre absolument, totalement magnifique.

Le livre que lui consacré Françoise Cloarec est passionnant. Françoise Cloarec est une afficionada du travail pictural de Séraphine. Elle a d'abord écrit une thèse à son sujet, puis ce livre et à collaboré avec Martin Provost le réalisateur du superbe film '' Séraphine '' avec Yolande Moreau, éblouissante, à l'écriture du scénario.

Il faut lire ce livre, délicat, passionné, en recherche et questionnements, plein d'informations comme d'interrogations, une déclaration d'amour '' renseignée'' sur Séraphine de Senlis, sa vie, son oeuvre et tristement, ses dix dernières années en asile...

-" Éloignée de tout académisme et des conventions, Séraphine n' apprend pas une technique, elle l'invente. Peindre est la façon qu'elle a trouvée pour exister. Poussée par cette force irrésistible, elle peut se passer de tout le reste. le plus important est que Séraphine à réalisé son rêve de peinture. ''
-" Aucune étiquette n'est satisfaisante. Séraphine échappe à tout, à toutes les dénominations, à tous les courants."

C'est en quelque sorte l'histoire d'une femme pauvre, originale, croyante qui quitte son travail de bonne dans un couvent, devient bonne chez des bourgeois de Senlis, et sur un appel de la vierge, se met à peindre à 42 ans. Mais à peindre à sa façon, sans une once d'influences autres, comme en transes, c'est aussi une femme qui va s'épuiser, et respirer du ripolin et de la térébenthine chaque nuit, ce qui est franchement toxique, (Cela m'étonne que ce ne soit pas évoqué dans ce livre comme me pistes possibles de sa maladie et de son affaiblissement psychique avec le manque de bonne nourriture et le trop plein de'' travaux noirs''(elle appelait ses travaux noirs ses emplois de bonne.)...

C'est l'histoire d'une femme artiste autodidacte qui a eu du génie, un génie dévorant, d'autant plus qu'elle ne pu s'y consacrer entièrement.
Il reste ses oeuvres sublimes et la tristesse de connaître ce qu'elle éprouva de déception et ensuite de ses misérables dix dernières années d'internement inhumains.
Un livre à lire pour l'amour qui s'en dégage de l'oeuvre de Séraphine de Senlis, et sa peinture sensuelle et merveilleuse.
'' Il est clair que les fleurs servent à Séraphine à peindre ses tableaux et non ses tableaux à reproduire des fleurs. '' André Malraux. '' Les voix du silence.
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Femme de peu, d'extraction très modeste, rien ne prédestinait Sėraphine Louis Maillard, dite " Sėraphine de Senlis" (née en 1864 comme Camille Claudel et, comme elle, morte internée dans un hôpital psychiatrique) à être aujourd'hui connue au travers le monde, exposée dans les plus grands musées, sujet de livres et de film.
Françoise Cloarec, psychanalyste, diplômée des Beaux-Arts de Paris et artiste peintre, lui rend un très bel hommage dans cette oeuvre forte. La derniere page tournėe, Sėraphine reste un personnage énigmatique et mystérieux et c'est tant mieux. Reste un sentiment de peine et d'impuissance devant son internement et sa fin poignante.
Moi-même native de Senlis, mon attention à été particulièrement touchée par les descriptions si justes et si belles de cette ville.
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Un superbe moment passé auprès d'une artiste naïf de sa peinture et naïve par son environnement reculé et pauvre. Non reconnue de son vivant, toujours repoussée et incomprise par les habitants de Senlis. Son ascension, grâce à un mécène allemand, ses délires et la descente vers une tendre folie ... on ne ressent que la fierté et la lumière devant cette artiste dépeinte de manière très juste par cette auteure.
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Séraphine Louis (1864-1942) va passer du statut de domestique à celui de peintre reconnu (sous le nom de Séraphine de Senlis) et nous laisser une oeuvre inclassable, au mieux qualifiée d'art brut.

Françoise Cloarec la fait véritablement revivre dans ce court récit extrêmement bien documenté. Elle évoque avec force le mysticisme de Séraphine, son exaltation d'artiste.

C'est passionnant.

A noter une postface d'une vingtaine de pages où l'autrice nous explique comment elle a mené son enquête et nous livre une analyse éclairante sur le personnage et l'oeuvre.




Lien : https://www.babelio.com/ajou..
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Une très belle biographie courte, documentée, écrite avec finesse sans aucune lourdeur ou métaphore déplacée. Je l'ai lue d'un trait et en suis sortie les larmes aux yeux. L'auteur est psychanalyste et pourtant ce livre est d'une émotion remarquable.
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Enfant égarée au milieu de la vie, Séraphine de Senlis traversera son adolescence en se créant sa vie rêvée et arpentera les allées de son existence de femme au travers de la peinture.
Ses tourments lui permettront d'exister par le biais de toiles qui interpellent.
Très joli livre où se côtoie une biographie, une description des lieux (le chapitre sur Senlis m'a beaucoup plu) et des moments de partages avec les personnes ayant gravité autour de la vie de Séraphine de Senlis.
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La vie de Séraphine de Senlis est une tragédie car elle n'a pas pu excercer son art comme elle l'aurait mérité de le faire. Dans la société de l'époque il était difficile pour une femme de choisir une carrière artistique et encore moins quand on était une femme pauvre. Séraphine de Senlis comme Camille Claudel a fini sa vie dans un hôpital psychiatrique. Cette biographie nous raconte la vie exceptionnelle de cette femme peintre autodidacte, ses tableaux nous révèlent un immense talent alors qu'elle est restée inconnue jusqu'à nos jours.
Lien : http://de-page-en-page.over-..
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Ce livre donne un point de vue clinique: la folie n'explique pas le génie et inversement.
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