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EAN : 9782234083363
300 pages
Stock (29/08/2018)
3.63/5   38 notes
Résumé :
Marie Laurencin et Nicole Groult, une histoire d’amour peu banale. L’une est une peintre connue, ancienne maîtresse d’Apollinaire, l’autre une couturière talentueuse et créative, soeur de Paul Poiret et mariée à André Groult.
Nous suivons leurs deux destins incandescents dans le Paris de la Belle Époque, de 1907 au début des années vingt, lorsque naît la première fille de Nicole. « C’est toi le père », dira Nicole à Marie. L’enfant s’appelle Benoîte Groult.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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"Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours, faut-il que je m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine. "
Guillaume Apollinaire.

Françoise Cloarec est écrivaine et peintre. Elle écrit comme elle peint, par petites touches...

Dans ce tableau, les personnages principaux sont Marie Laurencin et Nicole Groult. Les autres sont des ombres, certains des esquisses, les derniers seulement des repentirs...

Vous vous souvenez de Marie Laurencin ?" L'été indien."
"Avec ta robe longue, tu ressemblais à une aquarelle de Marie Laurencin..."
Guillaume Apollinaire lui a dédié son plus beau poème, au moment de leur rupture:
" le pont Mirabeau ".

Le tableau est prêt, mais Marie n'utilise que quelques couleurs:
" le bleu, le vert et le rose laque de garance. " Et puis le blanc et le noir...
Son style, "le Nymphisme", dépeint dans des camaïeux pastels, des princesses et des adolescentes androgynes à la pâleur irréelle.

Elle est naturelle et sans maquillage. Ironique, gaie et spirituelle, fantasque, mordante et charmante. Elle séduira Apollinaire, Georges Lepape et Georges Braque, Pablo Picasso (mais Fernande, la muse de Pablo, veille!) et d'autres artistes du "Bateau lavoir"...

La rencontre de Marie avec Nicole Groult ( la mère de Benoîte Groult) s'est faite simplement.
" Sans s'être jamais vues, elles se reconnaissent, se sourient et deviennent complices".
Sur la photo, les 2 femmes sont très proches et se sourient, se dévorent du regard.
"Un cliché gai, sensuel et amoureux ! "
Benoîte Groult le sait, elles étaient amoureuses !

Marie et Nicole: deux femmes libres, à une époque où les femmes ne pouvaient l'être...

Marie couchait avec Apollinaire, mais rentrait chez elle, le soir.
Nicole aussi, était libre de toute morale. Libre d'aimer même si elle avait un mari.

Elles ignoraient la mauvaise conscience, se moquaient du chauvinisme et du qu'en dira-t-on!
Même séparées par la Vie et des milliers de kilomètres, elles continuent de s'écrire :
" Tes yeux sont deux oiseaux bleus
Tes seins sont deux oiseaux blancs
Ta lèvre un oiseau de feu
Ton cou, un oiseau palpitant
Facile à effaroucher
Il se cache pour m'aimer."
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A travers la vie de Marie Laurencin et son amitié amoureuse avec Nicole Groult, mère de Benoîte et de Flora, c'est à la fois une femme libre et toute une époque que décrit ici Françoise Cloarec, au fil des relations que Marie a nouées grâce à sa liaison avec Guillaume Apollinaire. Enfant qui a connu son père mais n'a pas été reconnue par lui, très proche de sa mère dans une intimité quasi fusionnelle, Marie Laurencin se lance dans la peinture sans y avoir été vraiment encouragée. Elle rencontre Picasso, qui à son habitude, ne dira guère de bien d'elle, mais sera soutenue par Apollinaire envers et contre tout. Leur liaison finira par se rompre, Apollinaire mourra, mais entre-temps Marie aura rencontré la soeur du couturier Paul Poiret, mariée au décorateur André Groult, et les deux femmes entameront une longue liaison que le mariage de Marie avec un allemand et par la suite son exil en Espagne pendant la guerre ne briseront pas. Nicole aura d'autres liaisons et de l'une d'elle naîtront ses deux filles, Benoîte et Flora, que son mari reconnaîtra. La relation privilégiée entre Marie et Nicole deviendra plus distante, et Marie, réfugiée dans sa peinture et protégée (un peu trop semble-t-il) par sa camériste , décédera à 72 ans dans un relatif isolement.
J'ai beaucoup aimé ce livre, qui décrit une artiste singulière en la situant sans cesse dans son époque, ses relations avec les grands artistes de cette époque, notamment Picabia, Cocteau, Max Jacob les Delaunay, le douanier Rousseau, sur lesquels on apprend d'ailleurs beaucoup de détails intéressants, ainsi que sur le regard que Gertrude Stein avait de Marie.
Le caractère de Marie Laurencin nous apparaît tout en nuances, avec une volonté de comprendre ce qui a fait d'elle une femme et une artiste si particulière dans le contexte historique et social qui était celui de la Belle Époque, puis de la seconde guerre mondiale. Femme libre, Marie a pu se construire à la fois grâce à son entourage, et aussi malgré lui. Femme seule, artiste vivant dans son monde intérieur, elle n'a pas toujours compris celui dans lequel elle vivait, un peu en porte-à-faux, se brouillant avec un certain nombre de ses proches. Il nous reste ses oeuvres très particulières. "D'où viennent-elles ? Où vont-elles ? Où sont leurs attaches ? Dans leurs rêves dans les couleurs pastels, elles s'évadent du monde vers la lumière."
Un grand merci à Babelio et aux Éditions Stock pour ce livre lu dans le cadre de la Masse Critique.
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Les destins croisés de deux femmes exceptionnelles éprises de liberté et féministes avant l'heure : Marie Laurencin et Nicole Groult. Deux femmes issues d'environnements différents qui pourtant vont vivre une immense passion amoureuse.

Marie Laurencin est issue d'un milieu modeste, elle a une jeunesse solitaire à Montmartre auprès de sa mère célibataire, à l'époque on aurait dit « fille mère ». Mais elle va devenir peintre et côtoyer des artistes de renom de la Belle époque, Braque qui lui ouvre des portes du monde artistique, Picasso, Picabia… Pendant cinq ans elle partage la vie du poète Guillaume Apollinaire qui l'encourage dans sa voie, la considère comme sa maîtresse bien sûr mais aussi comme sa domestique dans la vie quotidienne… elle s'en échappera au bout de cinq ans puis sur un coup de tête épousera un baron allemand. Ceci lui vaudra un exil en Espagne pendant la guerre de 14-48.

Nicole Groult, de son coté, appartient à une grande famille de créateurs, elle est la soeur cadette de Paul Poiret, grand couturier de l'époque, elle-même est une styliste renommée. Son mari, André Groult est décorateur et dessinateur de meubles raffinés et elle évolue dans un milieu mondain où les festivités sont nombreuses.

Les deux femmes se rencontrent au Salon des Indépendants en 1911 et tout de suite un courant passe… c'est le début d'une liaison très forte qui va transformer leurs vies.

Un roman… plutôt une biographie, mais avant tout le récit d'une relation passionnelle entre deux femmes d'exception. Françoise Cloarec s'est plongée dans leurs vies, documents écrits, rencontres avec les filles et petites filles de Nicole Groult, lecture d'une abondante correspondance en particulier des lettres enflammées de Marie à Nicole. Si au départ elle avait encore quelques doutes sur la nature des relations, platoniques ou homosexuelles, entre les deux femmes, cette phrase trouvée par hasard dans une de ces missives, et dont le début donne le titre au roman, confirme une grande passion au-delà des conventions de l'époque.

J'ai un tel désir de voir ton visage dans le plaisir, je pense souvent à cela » écrivait Marie Laurencin à Nicole Groult.

D'ailleurs la photo utilisée pour la première de couverture du roman de Françoise Cloarec ne fait aucun doute sur les relations unissant les deux femmes : les regards éperdus, la main discrètement posée sur le genou de l'aimée. Une très belle illustration.

Françoise Cloarec, invitée au salon du roman historique de Levallois en mars 2019, avait fait une brillante et enthousiaste présentation de son livre. Elle m'avait donné l'envie de le lire au plus tôt et j'en attendais beaucoup. Même si j'ai apprécié cet ouvrage et que j'ai appris beaucoup sur les deux « héroïnes », je dois avouer une légère déception. le style est agréable mais assez académique, j'aurais aimé peut-être un peu plus de folie. J'ai aussi trouvé que l'autrice se perdait de temps en temps dans des descriptions, répétitions et digressions un peu trop longues qui cassent le rythme du récit. Malgré tout je recommande vivement cette lecture sur ces deux femmes en avance sur leur temps.
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Bonjour les lecteurs ....

Voici le récit de deux femmes exceptionnelles dans le Paris de la belle époque.
Voici le récit de deux femmes amoureuses. et célèbres.
Voici le récit de 45 années de passion que seule la 2° guerre mondiale parviendra à ternir

L'une est peintre, c'est Marie Laurencin, l'autre est créatrice de mode, Nicole Groult.
Toutes deux sont des figures incontournables de ce Paris du début du siècle.
Toutes deux ont leur propre vie, mais resteront fusionnées l'une à l'autre.

Françoise Cloarec nous fait revivre non seulement la passion de ces deux femmes mais nous plonge dans le Paris artistique de l'époque. On y côtoie Picasso, Apollinaire, Paul Poiret, Braque et tant d'autres.
On se retrouve à l'époque du cubisme, du fauvisme, de l'art moderne.
L'époque est à l'insouciance, aux fêtes, à l'amour sans contrainte.

Son récit se base sur la nombreuse correspondance échangée entre les deux femmes ( interdite de publication à ce jour ), sur une étude approfondie des archives de l'époque ainsi que sur le témoignage des descendantes de Nicole ( notamment Benoîte, figure du féminisme ).

On y découvre le caractère sombre et superficiel de Marie.
Marie mal dans sa peau, Marie impulsive ( elle épouse un allemand sur un coup de tête), Marie L égocentrique, Marie contrainte à l'exil pendant les années de guerre.
Nicole est plus stable, c'est le rocher qui empêche Marie de sombrer.
Nicole est une pionnière du féminisme naissant .. Nicole avance, ne recule jamais.

Marie Laurencin meurt en 1956, reclus. Elle sera enterrée avec les lettre d'Apollinaire qui l'a tant aimée.
Nicole disparaîtra 10 ans plus tard.

J'ai été souvent agacée par le caractère capricieux et enfantin de Marie, j'ai admiré Nicole.

Lecture agréable, qui dévoile la vie artistique de l'époque, mais qui n'est pas un coup de coeur.

A lire du même auteur " L'indolente " qui rend hommage à Marthe Bonnard.
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C'est l'histoire de Marie Laurençin et de Nicole Groult.
Marie Laurencin, on la connaît grâce à Apollinaire et son magnifique poème de rupture : Sous le pont Mirabeau coule la Seine et mes amours, faut-il qu'il m'en souvienne.
Leur liaison dura cinq ans quand même, mais Apollinaire devait être tant macho et goujat, que Marie s'en lassât. Ils ne cessèrent point de s'aimer néanmoins, jusqu'à la mort d'Apollinaire.
Nicole Groult, on aurait pu la connaître, grâce à Benoîte (Groult) Maintenant, c'est fait. C'est une femme beaucoup plus intéressante que Marie, forte, belle, riche, intelligente, élégante, qui sent bon…
Nicole semble un peu coincée sexuellement avec André, son mari. Mais cela ne durera pas.
Il semble qu'elle connait le plaisir avec Marie. Leur « amitié-amoureuse » ne sera jamais aussi intense que dans l'absence (les années d'exil en Espagne de Marie), en témoignent des centaines de lettres. « J'ai un tel désir de voir ton visage dans le plaisir, je pense souvent à cela » et de poèmes « Tes yeux sont deux oiseaux bleus
Tes seins sont deux oiseaux blancs..."
Mais qu'en est-il de leur relation quand elles sont dans la même ville ? Moi, je ne sens pas tant que ça, la passion amoureuse. Elles ont de multiples amants (surtout Marie, mais Nicole s'est bien rattrapée, il semblerait même que le père de Benoîte ne soit pas son père…) Bref, je ne suis pas rentrée par effraction dans leur intimité.
En revanche, j'ai beaucoup aimé le récit historique, surtout la période pré et post première guerre, avec la description du Tout Paris de l'époque, artistes de tous poils, peintres, poètes, couturiers, décorateurs, d'une liberté sexuelle avant-gardiste, c'était vraiment la Belle Epoque.
J'ai été un peu gênée par le style de Françoise Cloarec, on le dit « impressionniste » peut-être le dirais-je décousu. Les années 40, sont survolées, Marie est suspectée de collaboration, Nicole s'en éloigne, c'est le délitement de la relation. Marie finira dans la solitude, Nicole, entourée de sa famille. C'est une fin un peu triste.
Donc, trois fois oui pour la peinture du milieu artistique des années folles, j'ai vraiment apprécié l'excellente documentation, sans oblitérer les ragots et les potins. Je serai plus réservée sur la relation amoureuse des deux femmes que je ne ressens pas bien. Quant à la peinture de Marie Laurencin que ce livre m'a permis de (re) découvrir, je n'y suis pas très sensible.
Ce que je viens de lire sur sa biographie, c'est qu'après sa libération de Drancy où elle avait été internée suite à des relents de collaboration, c'est Marguerite Donnadieu (Duras) qui la recueillit. Et elle reçoit même Marguerite Yourcenar et sa compagne Grâce chez elle en 1951. Ce sont ces connections qui me ravissent…
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critiques presse (2)
Telerama
08 octobre 2018
“J’ai un tel désir”, de Françoise Cloarec, est le récit passionnant d’une relation passionnée.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
27 septembre 2018
La romancière Françoise Cloarec évoque le peintre à travers son amour pour la créatrice Nicole Groult.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Marie Laurencin et Nicole Groult se sont créé un univers féminin bien à elles, un havre de douceur. Leur complicité tendre et rieuse n'inquiétait personne. Et puis, quelle importance la sentimentalité entre femmes.

André Groult adorait Marie... Il ne l'a jamais prise au sérieux, même quand elle a gagné des fortunes avec ses toiles.

Ce n'est pas parce que Nicole aimait Marie qu'elle se masculinisait, elle portait d'élégantes robes, des escarpins, adorait les hommages venant des hommes.
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Pour ne pas la détester de faire tourner le monde seulement autour d'elle, je lui cherche des excuses. Je crois qu'elle est profondément en deuil, un deuil pathologique. Toute sa vie à éclaté avec le basculement créé par la mort de sa mère Elle est dans son fantasme, dans une vue imaginaire, dans son monde... Elle tente de se soigner en changeant les places de chacun. Elle s'identifie à Pauline, en épousant Otto. Cet homme étranger devient une image de son père Un peu comme si son père épousait enfin sa mère.
Quant à Nicole, elle devient son double. La question de l'autre sexe importe peu. Pour survivre, Marie inventé une autre scène, pas celle de la réalité.
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Nicole admettait qu'il était difficile d'être toujours la plus forte : il ne faut pas croire que ce soit la meilleure place, disait-elle à ses filles. Les faibles, ce sont eux qui vous bouffent.
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La dernière histoire d’amour de Guillaume s’est mal terminée. Il était fou d’une jeune Anglaise, Annie Playden, rencontrée alors qu’il enseignait le français à la fille de la vicomtesse de Milhau. Annie, gouvernante de l’enfant, avait fini par céder aux assauts exaltés de Guillaume. Mais, lassée par son acharnement, elle s’était enfuie et était repartie vivre à Londres. L’amoureux l’y avait rejointe, lui avait à nouveau fait une cour assidue. Annie s’interrogeait, fallait-il accepter de reprendre une histoire avec lui ? Elle le trouvait trop inconstant. Pour la convaincre de ses sentiments les plus purs, il n’avait pas hésité à lui proposer le mariage, des enfants, le bonheur. Il s’était tant obstiné qu’Annie, apeurée, avait refusé et s’était exilée en Amérique.
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La force de la jeune femme réside dans son indépendance, elle sait ce qu'elle veut. Restant fidèle à elle-même, elle suit son chemin de peintre, associée à l'avant-garde, à l'envolée cubiste, certes, mais elle est Marie Laurencin. Libre de ses choix amoureux ou artistiques, elle n'imite personne, tient à sa place, avec la difficulté d'être femme et artiste dans un milieu d'hommes
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