— Vous pensez vraiment que ce voyage ne compromettra en rien sa réputation ni sa carrière d'homme d'église ? Il a déjà abandonné la médecine, je ne veux pas qu'il devienne oisif.
— Je pense au contraire que l'histoire naturelle est très appropriée pour un homme d'église, et que connaître le monde en fera un meilleur pasteur.
Nous sommes tous les créatures de Dieu. Mais pourquoi alors cette guerre de survie entre des êtres qu'il a lui-même créé ? Aujourd'hui je vacille. Car je ne comprends plus... Car j'en viens à questionner la clairvoyance de Dieu !
... Chaque animal est un prédateur et une proie. Même les plantes semblent suivre le même schéma. Un vrai champ de bataille. En est-il de même dans nos campagnes, mais à échelle trop réduite pour être observable ?
- Une question me taraude, et j'espère vos lumières pour y répondre. S'il faut se battre pour vivre, est-ce alors seulement les espèces les plus fortes qui survivent ?
Ma chère sœur Caroline, nous venons d'abandonner nos amis fuégiens à leur sort. Voilà une année que nous sommes partis. Et tout s'est bouleversé. Quoi qu'il arrive, je ne pourrai plus regarder le monde de la même façon. Car à vous seule, je peux le dire : aujourd'hui, je doute.
Une question me taraude, et j'espère vos lumières pour y répondre. S'il faut se battre pour vivre, est-ce alors seulement les espèces les plus fortes qui survivent ?
Nous en reparlerons, monsieur Darwin. Un naturaliste observe l’œuvre, il ne la questionne pas.
Des espèces marines mélangées à des espèces terrestres disparues, c’est étonnant.
Et aussi, pourquoi ces animaux géants n’existent plus ?
Cette réponse au moins est facile Charles. Ils étaient trop gros pour l’arche de Noé lors du déluge. Ce même déluge qui a peut-être mélangé vos os et coquillages.
Ma foi… C’est possible en effet.
Mais… pourquoi avoir créé des espèces pour les faire disparaître ?
Cher Henslow
J’ose à peine vous exprimer tout ce que je vois, tant cette forêt équatoriale est grandiose, splendide, mais terriblement intrigante.
En réalité, je la trouve loin du jardin paradisiaque décrit par Humboldt. Ce que je découvre ici, c'est la lutte pour la survie. Comme si chaque espèce devait gagner sa place au détriment d'une autre...
« Comment ne pas être subjugué par la luxuriance de la forêt brésilienne. S’il est un paradis sur terre, il est là ! »
« Voyage aux régions équinoxiales », d’Humboldt. J’ai tant rêvé en lisant ses descriptions mais c’est encore plus majestueux en vrai.
"Le fou se croit sage et le sage se reconnait fou comme dirait Shakespeare"