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4,22

sur 184 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Spirale de l'exclusion pour Philippe, qui, après avoir été chassé du domicile conjugal par sa femme, perd son boulot de démarcheur téléphonique parce que ses ventes dégringolent.
Son CV se décline en mots de trois ou quatre lettres, pas mieux : BTS, VRP, CDD, SMIC, ANPE, SDF, CAF, RMI...
Et pour les chiffres, le compte n'est pas bon, les hôtels sont chers, même les plus miteux, et faire la manche ça ne rapporte que quelques piécettes...

Description d'une déchéance rapide, de la descente aux enfers d'un homme de "classe moyenne" qui se retrouve à la rue du jour au lendemain, ou presque. Au programme, jour après jour : la faim, la soif, le froid, la chaleur, la saleté, l'eau et les toilettes payantes, la violence entre SDF, les refuges sordides pour sans-abri, la perte de la dignité humaine, le regard gêné des "autres" (ceux qui sont du "bon côté" de la société), le dégoût de voir tous ceux-là s'agiter comme des fourmis et consommer, consommer, consommer et si peu partager. La honte de dire à sa mère qu'on a tout perdu, le chagrin de ne plus voir son enfant. Et puis aussi, quand même, les combines, la solidarité, les copains de la rue, les belles rencontres, le réconfort d'un chien, les lueurs d'espoir...

J'ai trouvé les deux cent premières pages de ce roman intéressantes et révoltantes, malgré un récit trop factuel à mon goût et un personnage sans relief - mais je compare au Vernon de Virginie Despentes, alors forcément... Les soixante dernières, en revanche, m'ont de plus en plus agacée.
Une célèbre amie de l'auteur promet "Une formidable fable contemporaine" sur la première de couverture. La fin de l'ouvrage m'a plutôt fait penser à un conte facile et gnangnan où...

Pour ne pas rester sur une note négative, je salue l'idée de la liste d'associations d'aide/accueil aux sans-abri en fin d'ouvrage, notamment les coordonnées de la formidable péniche Le Fleuron (Paris 15e).
http://www.ordredemaltefrance.org/solidarite-precarite-exclusion/2011-07-09-19-26-18/accueil-et-hebergement-durgence/le-fleuron-saint-jean.html
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Personnages consensuels et bons sentiments, pas pour moi.
Ce qui sauve la mise à mes yeux : la plongée dans la vie des sans abri, rendue avec justesse et sans misérabilisme.
Extrait :
« - Au reste, tu sais comment faire ?
- Au jour le jour.
- Ouais, mais la bouffe, l'hiver ?
- Pas vraiment, non.
- Je te file deux trois adresses où je vais. le 115 pour les centres d'hébergement… Un conseil, évite le Chapsa de Nanterre …
- Pourquoi ?
- C'est la fin du monde … Sinon, reprend-il, la soupe populaire de Montorgueil, les restos du'C, rue de l'Ave-Maria, Emmaüs et le Secours catho pour les fringues … »
Sans oublier le Fleuron.
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Avis mitigé sur ce roman d'Harold Cobert qui tout en étant sympathique à lire, sur un sujet peu abordé (un homme devient sans-abri) relève plus à mon sens du conte social que de la littérature, ou du moins l'idée que je m'en fais.

J'ai aimé:
- le sujet.
- l'écriture. Beaucoup de détails et de description, sans chercher à aller dans le pathos, dans une prose réaliste
- l'happy end. Ce n'est pas un feel good book mais j'ai apprécié ne pas finir la lecture désespérée de notre société et des hommes.

J'ai moins aimé:
-les éléments un peu tirés par les cheveux pour faire avancer l'intrigue : le chien héroïque qui le sauve d'un mauvais pas, qui ne le lâche plus et l'emmène à tel restaurant où il se fera offrir à manger;
- la caricature : la méchante épouse qui l'empêche de voir sa fille, le méchant patron qui lui laisse deux semaines pour redresser la barre, etc…
- l'absence d'écriture « introspective ». Il y a beaucoup de description sur les mouvements du personnage, sa vie dans la rue, etc. , mais j'ai trouvé que le personnage aurait gagné en profondeur si on avait pu connaître son ressenti. Malgré une narration à la première personne, on ne sait pas quel sentiment habite ce monsieur qui finit dans la rue, si l'humiliation ou le désespoir l'ont habité, s'il a été triste, en colère, déçu, etc. C'est dommage, surtout pour un sujet comme celui-ci.

Bilan:
Malgré quelques longueurs, ce roman se lit bien et permet d'avoir une pensée plus humaine pour ces centaines de visages qu'on a pu croiser sans vraiment les voir.
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