Cochet n'est pas un optimiste ! Mais comme dit le dicton (russe), l'optimiste est un pessimiste qui n'a pas encore toutes les informations. Je crois que, le jour même de la parution du dernier rapport du GIEC, on peut faire la boutade sans passer pour un rigolo.
J'ai bien des fois vu et entendu
Yves Cochet interviewé sur le sujet. Après avoir lu son livre, on peut vérifier à quel point Bourdieu avait raison sur la télévision et les journalistes… Car en interview, lorsque Cochet annonce que notre mode de vie actuel ne sera plus possible et s'effondrera d'ici 2030-2035, et que cette chute fera des centaines de millions voire des milliards de victimes, aussitôt l'interview tire vers cet aspect spectaculaire et catastrophiste, pouvant faire passer Cochet pour un illuminé qui n'a que cela à dire : « alerte nous allons y passer ».
Tel n'est pourtant pas le cas : certes il ne s'encombre pas de chiffres et de rappel sur les dimensions de l'effondrement à venir (par ailleurs très renseigné dans la collection L'Anthropocène au Seuil, par exemple) ou en cours (celle de la biodiversité comme le rappelle, lui, et à très juste titre,
Aurélien Barrau, ou encore celui des métaux rares comme l'indique
Guillaume Pitron). Mais, outre qu'il y fait référence, Cochet livre une réflexion fort intéressantes (quoi que fort théorique parfois) sur les logiques à l'oeuvre et les scénarii possibles. Ce disant, on comprend alors bien mieux son pessimisme. J'ajouterai que, ancien homme politique professionnel, il connaît la chanson et ne s'en laisse donc pas compter sur les annonces des Cop et discours larmoyant à l'ONU de ceux qui font tout pour que la Marche du monde se poursuivre et même s'accélère. En cela aussi, il me semble plutôt crédible : inutile d'envisager que si nous réduisions nos émissions de GEF et envisageons les bonnes énergies renouvelables… cela n'arrivera sans doute pas et donc, le pire est bien à craindre.