Citations sur La pluie, avant qu'elle tombe (140)
Beatrix pouvait se montrer très égoïste, c’est incontestable : elle allait me le prouver à maintes reprises pendant des années, des décennies. Mais en même temps, elle était tout à fait capable d’amour. Plus que capable, devrais-je dire : elle était vulnérable à l’amour, voilà le mot, profondément, mortellement vulnérable. Et je crois sincèrement que, durant mon séjour à Warden Farm, elle a fini par m’aimer. A sa façon.
J’aime la pluie avant qu’elle tombe. Bien sûr que ça n’existe pas. C’est bien pour ça que c’est ma préférée. Une chose n’a pas besoin d’exister pour rendre les gens heureux.
Mais non… Ne laisse pas le présent recouvrir le passé. Pas encore. La réponse était là, à portée de main. On loi offrait une chose précieuse entre toutes, une révélation suprême. Il y avait un sens à tout ça…
De nouveau le téléphone sonna. Elle regarda le numéro affiché : catharine, cette fois. Gill attendit, encore quelques secondes, avant de décrocher, et dans cet instant qu'elle prolongeait elle sentit la révélation se dérober, s'évaporer, disparaître ; désespérée, elle vit cette promesse lui glisser à tout jamais entre les doigts. Avant même d'entendre les premiers mots sanglotants de sa fille, elle sut qu'il était trop tard. Le sens qu'elle recherchait était perdu. Pire encore : il n'avait jamais existé. C'était impossible. Ce qu'elle espérait trouver n'était qu'une chimère, un rêve, une chose irréelle : comme la pluie avant qu'elle tombe.
Il y a tant de choses qui ont changé, à en être méconnaissable, durant les soixante ans ou presque qui nous séparent de cette époque, mais le Long Mynd, lui, n'a pas changé. (...) Les endroits comme ça sont importants pour moi - pour nous tous - car ils existent hors du temps humain. Quand on se tient sur l'arête du Long Mynd, on ne sait pas si on est dans les années quarante, dans les années deux mille, ou au onzième siècle... Ca n'a pas d'importance, ça ne compte pas.
Voilà un cas où la photo, l’image elle-même est bien plus expressive que les mots que je peux trouver pour la décrire. Il faut vraiment que tu voies la photo, Imogen, pour comprendre, ce que je ressentais ce jour-là. Tout est là, sur la photo.
C’est incroyable comme on peut refouler certaines choses et vivre dans le déni.
But then after all these years, Imogen, nothing seems quite so simple, quite so clear-cut. Was it really your mother who was starved of love, or was it me ? If I felt an ache, a yearning to be in Thea's presence again, was that because, unselfishly, I wanted to help her, or because my own life was so empty and loveless ?
...je ne me rappelle plus ce que j'ai dit , et de toute façon elle était déjà ailleurs, au-dela de toute consolation. (P. 165)
Ce qu'elle espérait trouver n'était qu'une chimère, un rêve, une chose irréelle: comme la pluie avant qu'elle tombe.
Je me suis blottie dans la chaleur de mon lit, les mains entre les genoux, serrant ce souvenir contre moi. Et en même temps, je sentais planer une vague terreur à la lisière de mes pensées, la conscience de m'aventurer en territoire inconnu et dangereux. Mais j'ai repoussé cette terreur, je n'ai pas voulu la prendre en compte.