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sur 1560 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Isolée dans sa campagne du Shropshire, Rosamond vient de mourir. Mais elle laisse derrière elle une collection de cassettes enregistrées, destinées à la mystérieuse Imogen. Ne parvenant pas à retrouver cette dernière, Gill, la nièce de Rosamond, se décide à les écouter. Elle écoute Rosamond décrire pour Imogen vingt photos, qui marquent des étapes clés de la vie de Rosamond et mènent peu à peu au secret qui entoure la vie d'Imogen…


Selon moi, ce roman est à mettre à part dans l'oeuvre de Coe, notamment parce qu'il est très féminin, tous les personnages importants de cette histoire sont des femmes, sur trois générations. Il a su, avec beaucoup de sensibilité, se glisser dans la peau de Rosamond. Il met ainsi en relief plusieurs destins, tous liés les uns aux autres. L'histoire est très bien menée, j'ai beaucoup aimé cette idée de décrire des photos pour revenir sur les tournants de la vie des personnages. Seule la fin m'a laissée assez perplexe, je me suis posée la question du but de l'auteur, du sens de tout ceci. Mais peut-être faut-il considérer que, comme souvent dans la vie, cela n'a aucun sens. le trouver serait vain, comme il est vain de vouloir de goûter la pluie avant qu'elle tombe.


Rosamond fait la lumière sur l'histoire d'une partie de sa famille. L'enjeu du roman réside dans les relations mère-fille, dans le manque d'amour, dans les liens rompus faute de savoir s'y prendre. Les regrets, les secrets, les incompréhensions, les rendez-vous manqués dressent des murs infranchissables et occasionnent des drames. Il est également question de femmes qui aiment les femmes, qui dans les années 1950 et 1960 aspirent à vivre autrement. Ce thème est traité avec beaucoup de délicatesse et de justesse.


Rosamond est un sacré personnage que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir. C'est une femme indépendante, qui a choisi de vivre comme elle l'entendait. Mais c'est aussi quelqu'un qui a du mal à tourner la page après un chagrin d'amour et qui vit beaucoup dans le passé. Quant aux autres, Beatrix et Théa principalement, elles sont mal aimées et aiment mal en retour, elles perdent la tête pour des hommes et négligent leur propre sang. Enfin, Imogen reste assez mystérieuse, on la connaît assez peu.


Dans ce roman, le style de Jonathan Coe est légèrement différent. Il délaisse l'humour pour davantage de gravité. Néanmoins, cela n'est pas trop lourd, il y a beaucoup de douceur, même si elle est teintée d'amertume. Il y a beaucoup de descriptions puisque la narration se base sur des photographies. La plume est belle soignée, c'est toujours un régal.


Ainsi, c'est un roman à part dans l'oeuvre de Coe, très féminin et si particulier que je n'ai pas le sentiment d'avoir su en parler comme je l'aurais voulu. Il est doté d'une construction très intelligente et d'une belle sensibilité. L'auteur a vraiment su se glisser dans la peau d'un personnage féminin. Si la fin m'a laissée perplexe, c'est une très belle lecture, même si elle ne détrône pas pour moi « Bienvenue au club » qui reste mon favori de l'auteur.
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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C'est une saga familiale où se reproduisent les échecs des relations mère-fille.
A la mort de sa tante Rosamond, Gill découvre quatre cassettes et vingt photos, toute l'histoire familiale, à remettre à Imogen.
L'idée est très originale. C'est à partir de ces photos, sélectionnées avec soin, que Rosamond veut transmettre la vérité. Chaque chapitre est le commentaire enregistré de ces photos et quelle hâte de découvrir la suivante.
Et pourtant, on ne peut être qu'accablé par ces répétitions d'un schéma familial où la tendresse a si peu de place.
Un roman très bien écrit que j'ai refermé avec une pointe de tristesse, mais très oppressant aussi, malgré le grand plaisir de lecture qu'il suscite.
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Superbe livre, j'ai bien fait de ne pas m'arrêter à la « Maison du sommeil » qui ne m'avait guère plu. Jonathan Coe veut savoir pourquoi nous vivons et comment, savoir si le hasard existe ou si tous nos actes sont déterminés. Déterminisme ou libre-arbitre ?
Existe-t-il des malédictions transgénérationnelles. Reproduisons nous toujours les mêmes fautes, les mêmes comportements de générations en générations ou pas. J'ai beaucoup aimé sa façon de construire le roman en s'appuyant sur la description d'une vingtaine de photos et puis les personnages essentiellement féminins sont puissants et tous un peu malades de vivre. Ce sont surtout des mal-aimées avec les dégâts monstrueux que cela entraine dans une vie. Une magnifique histoire familiale sur plusieurs générations.
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Rosamond (la narratrice) vient de mourir, elle lègue ses biens (à trois parts égales) à Gill et David ( sa nièce et son neveu) et Imogen (la petite fille de sa cousine Béatrice).
Gill, exécutrice testamentaire, avait pour mission de retrouver cette cousine très éloignée, (dont elle n'a que très peu de souvenirs puisqu'elle ne l'a vue qu'une seule fois, lors du 50éme anniversaire de Rosamond), et de lui confier des enregistrements faits par la tante pour Imogen...........
Après de longs mois de recherches, et après l'insistance de ces filles, Gill décide d'écouter les enregistrements afin d'y dénicher des indices quand à la recherche d'Imogen.
Gill écoutera alors ses enregistrements avec ses filles, et c'est ainsi qu'elles découvrent (et nous avec) l'histoire de la famille de l'après guerre à aujourd'hui, à travers vingt photographies, de 3 générations de femmes (les deux cousines Rosamande et Béatrice, ainsi que Théa -la fille de Béatrice- et sa fille Imogen).
Un récit bouleversant et saisissant, des sujets sérieux (homosexualité, la violence contre l'enfance, les mariages râtés,...) une très belle découverte de l'auteur "Jonathan Coe" et de son style doux, fluide et bien construit. Une lecture agréable, des personnages attachants, des destins et des vies en plein tourmente.
Une lecture que je vous recommande vivement, quand à moi j'ai hâte de lire d'autres romans de Jonathan Coe.
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Gill apprend brutalement la mort de sa tante Rosamond. Elle décide de se rendre seule dans le Shropshire afin d'organiser les obsèques, son mari Stephen ne pouvant se libérer. C'est le médecin traitant de la vieille dame qui l'a retrouvée raide morte dans son fauteuil. C'est en compagnie de sa famille, son mari, son frère David, son papa Thomas et ses deux filles Catharine et Elizabeth qu'elle assiste à l'enterrement. A la fin de la cérémonie, Gill est surprise d'entendre le médecin lui dire que l'électrophone, branché sur un magnétophone, était encore en marche lorsqu'elle est entrée dans la maison. Toute la petite famille rentre alors dans l'Oxfordshire. Pour l'occasion, les deux filles décident de passer le week-end chez leurs parents. Ils discutent alors de la clause du testament: Rosamond, n'ayant jamais eu d'enfant et sa compagne Ruth étant décédée depuis quelques années, elle a partagé ses biens en trois parts égales: 1/3 respectivement pour Gill, David et Imogen. Cette dernière, une cousine très éloignée, n'a pourtant laissé que très peu de souvenirs à Gill puisqu'elle ne l'a vue qu'une seule fois, lors des 50 ans de sa tante. Elle ne comprend pas son geste, la petite fille, aveugle, n'avait que 7 ou 8 ans. Aussitôt, aidée de ses filles, elle se met en tête de retrouver la petite fille et décide de retourner chez sa tante pour trier ses affaires. Arrivée dans cette maison si froide, elle découvre quatre cassettes enregistrées que Rosamond a laissées à l'intention d'Imogen mais elle ne peut pas les écouter tant qu'elle n'a pas retrouvé cette dernière. Malgré des recherches et des annonces passées dans les journaux, aucune trace d'Imogen. Aussi quelques mois plus tard, alors qu'elle se rend à Londres chez ses filles, elles décident d'écouter les bandes. de sa voix fébrile et fantomatique, Rosamond fait dérouler le fil de sa vie. Pour ce faire, elle a choisi de décrire 20 photos pour expliquer à Imogen sa vie et, de ce fait, la sienne...

L'on suit avec passion et grand intérêt le destin de trois générations de femmes, des années 1930 aux années 1980. Trois femmes dans la tourmente, trois femmes emplies de rage mais aussi d'envie de vivre plus que tout, engoncées dans leur rôle de mère. Jonathan Coe traite ici d'un thème particulièrement original, à savoir notre destin serait-il relié aux générations précédentes ? Ne sommes-nous pas finalement liés entre nous et notre vie serait-elle orientée ? L'auteur, présentant ainsi 20 photos, réussit à merveille à décrire le destin de chacune, la trame pouvant être assez risquée. Mais l'on tourne les pages de cet album de photos avec délectation. D'une écriture fine, intime et mélancolique, il nous livre un mélodrame empli de poésie, poignant et tout en délicatesse.
Et que dire de ce titre aussi lyrique et touchant...

La pluie, avant qu'elle tombe, caresse le soleil...
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Gill vient d'apprendre la mort de sa tante Rosamond. En allant récupérer les affaires de sa tante, elle trouve des cassettes audio destinées à une certaine Imogen. Gill essaye de la retrouver pour les lui remettre mais sans succès. Avec ses filles, elle va écouter ces cassettes qui racontent la vie de Rosamond, étroitement lié cette mystérieuse Imogen...

Un livre tranquille qui retrace la vie de 3 femmes ainsi que celle d'Imogen à travers des photos et portraits décrits minutieusement à l'Imogen aveugle. le ton de ce livre est différent des autres Coe que j'ai pu lire (Bienvenue au club, le cercle fermé), très sobre mais magnifiquement bien raconté. On fait partie de cette famille et jusqu'à la toute fin, on est pris dans les complexités de ces relations mère-fille. Un livre sur l'amour (et le non-amour ?) très bien traité par Coe, très émouvant ! Tout comme le titre...
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Une voix enregistrée sur cassettes décrivant vingt photos, voilà l'héritage de Rosamond pour une mystérieuse Imogen, pour que cette inconnue découvre son histoire, sache et comprenne d'où elle vient et quel est son passé.
Mais pour l'instant Imogen n'est pas là, c'est Gill, exécutrice testamentaire de sa tante, accompagnée de ses deux filles qui écoutent cet enregistrement, perçoivent avec émotion la voix de Rosamond et découvrent les secrets les plus enfouis autour de cette Imogen qu'elles doivent retrouver.

Le procédé narratif employé par Jonathan Coe est original et extrêmement bien construit.
En travaillant par ellipses, il réussit à donner au lecteur une vision complète de l'histoire de trois générations de femmes des années 40 à aujourd'hui via le travail effectué par Rosamond à partir de photographies : "Elles sont la preuve que les choses que je me rappelle - certaines des choses que je me rappelle - ce sont vraiment produites, qu'elles ne sont pas des souvenirs fantômes ou des chimères, des fantasmes. Mais qu'en est-il des souvenirs pour lesquels il n'y a pas de photos, pas de corroboration, pas de preuve ?".
Rosamond ne cherche pas à tout raconter, elle a sélectionné les photographies lui apparaissant comme importantes et a dû faire appel à sa mémoire pour les faire revivre, opposant ainsi le papier aux souvenirs : "Pourquoi les photos - les photos de famille - donnaient-elles toujours aux gens un air si insondable ?".
Mais elle se raconte aussi, beaucoup, laissant ainsi découvrir une femme sensible qui a beaucoup aimé dans sa vie et qui a aussi beaucoup souffert, qui aujourd'hui au seuil de la mort a suffisamment de recul pour comprendre que toute sa vie ne tient qu'à un moment ayant conduit au paroxysme du bonheur et qu'ensuite rien ne fut plus jamais pareil : "Tout a découlé de cette nuit-là, mais le chemin qu'elle a ouvert ... Il menait, je m'en rends compte à présent, à cette journée au bord du lac : c'était ça, le point culminant ... Tout ce qui a suivi était une aberration.", et qu'il n'est pas possible qu'une chose annule toutes les erreurs du passé et les répare, ce qu'elle a longtemps pensé concernant la naissance d'Imogen : "L'idée que tu aurais pu ne pas exister, que tu aurais pu ne jamais naître, me paraît si injuste, si monstrueuse et contre nature ... Ça ne veut pas dire que ton existence corrige ou annule toutes ces erreurs. Elle ne justifie rien. Ce que ça signifie - je l'ai peut-être déjà dit ? Je crois que oui, même si c'est en d'autres termes - ou plutôt ce que ça me fait comprendre, c'est ceci : la vie ne commence à avoir un sens qu'en admettant que parfois, souvent, toujours, deux idées absolument contradictoires peuvent être vraies en même temps.".
A travers la voix de Rosamond, l'auteur soulève des questions liées au hasard, aux coïncidences, au destin qui frapperait une famille et à une forme de fatalité qui ne pourrait finalement jamais être rompue; pour conclure avec celle de Gill qui réalise brusquement que ce chacun cherche dans la vie n'est finalement qu'une chimère à jamais inaccessible : "Le sens qu'elle cherchait était perdu. Pire encore : il n'avait jamais existé. C'était impossible. Ce qu'elle espérait trouver n'était qu'une chimère, un rêve, une chose irréelle : comme la pluie avant qu'elle tombe.".
Ce roman est sombre, poignant, extrêmement bien écrit.
Il aborde l'intime sans tomber dans le pathos ou l'impudeur ou encore même le voyeurisme.
J'ai vécu la narration de Rosamond comme une forme d'accouchement qui aboutit à la transmission d'une forme de philosophie familiale : "Une chose n'a pas besoin d'exister pour rendre les gens heureux.".
Je n'ai qu'un seul bémol à mettre à ce magnifique récit, la fin trop abrupte qui tranche de façon trop nette et trop précise le fil narratif déployé jusque là.

"La pluie, avant qu'elle tombe" est un roman puissant en émotion, qui décrit une touchante histoire familiale de trois femmes sur plusieurs décennies, avec lequel je découvrais Jonathan Coe dont je vais continuer à explorer l'oeuvre tant ce roman m'a plu et ému.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Après le décès de sa tante Rosamund, Gill se rend chez elle afin de s'atteler au lourd travail qui l'attend dans la maison de cette dernière. Elle découvre rapidement des cassettes audio que la vieille femme destinait à une certaine Imogen.
Gill réunit ses deux filles et ensemble elles vont apprendre le destin tragique de la cousine de Rosamund, Beatrix mais aussi de sa fille Théa et de sa petite-fille.

Rosamund est notre narratrice principale, c'est par elle que nous découvrons son enfance et son amitié avec Béatrix qui est le point de départ de l'histoire.
Gill ne sert que de lien, nous en saurons peu sur elle et ses filles.
Les destins de Béatrix, Théa et Imogen sont vraiment tristes. Et ce qui frappe, c'est la répétition qui semble ne pas vouloir finir.
Béatrix est délaissée par ses parents, maltraitée par sa maman, elle en a souffert mais ne pourra s'empêcher de faire pareil avec sa fille et sa fille à son tour commettra des actes horribles.

Beaucoup de gens sont pris dans ce schéma. Ils ont subi des violences, des attouchements, ... plus jeunes et malgré la souffrance entraînée, ils ont tendance (s'ils ne savent pas prendre du recul et travailler la question) à reproduire ce dont ils ont été victimes.
Car malgré les traumatismes, ce schéma est le seul qu'il connaisse, leurs repères sont complètement perturbés.

Cette question était très intéressante à développer et j'ai été prise par ce livre que je n'ai lâché qu'à de rares occasions.
La plume de Coe me plaît toujours autant. Un grand auteur que je suis contente d'avoir découvert.
Par contre, la fin d'Imogen m'a frustrée. J'espèrais qu'enfin quelqu'un allait pouvoir briser le cercle infernal et vivre heureux.
Mais malheureusement, souvent,la vie réelle ou pas d'ailleurs, est loin du conte de fées ...
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Pensez-vous connaître l'histoire de votre famille? La pluie, avant qu'elle tombe va vous emmener au coeur d'une famille qui va découvrir une parcelle de son passé.

Rosamond, 73 ans, a décidé de mettre fin à sa vie. Avant de partir, elle a enregistré sur quatre cassettes, une histoire a transmettre à la jeune Imogen. Son histoire. Gill, s'occupe du testament de sa tante, et doit retrouver cette Imogen, qu'elle a rencontré lors d'une soirée familiale. Ces deux filles l'aident à passer des annonces en ligne et dans la presse nationale. Elles ont contacté par courrier les homonymes, ne donnant rien non plus. Ces cassettes deviennent bien intrigantes. Que pouvaient-elle contenir?

Gill décide de monter chez ces filles à Londres, afin d'écouter en famille le contenu. Toutes les trois confortablement installées, mettent en marche la machine, et la voix de Rosamond va les captiver jusqu'à leur dernière écoute. "J'espère, Imogen, que c'est toi qui m'écoutes. Je crains de ne pas pouvoir en être certaine, car tu as l'air d'avoir disparu. Mais je fais confiance au destin - et surtout à l'ingéniosité de ma nièce Gill - pour que ces enregistrements finissent pas arriver jusqu'à toi." Voici les premières phrases prononcées. A travers 20 photos, elle va décrire des morceaux de sa vie. "Vingt scènes de ma propre vie, pour l'essentiel, car c'est ça, j'imagine, que je me propose de te raconter : l'histoire de ma vie - jusqu'au moment où tu en es sortie, si peu de temps après ton apparition." Est-ce que Gill connaissait bien sa tante?

Presque en une seule fois, assises ensemble, pour partager ce moment unique, les sentiments à fleur de peau, captivées écouter l'histoire. Rosamond avant pendant la guerre était hébergée chez sa tante, qui habitait loin de Londres et loin des bombardements. Elle sympathisa avec sa cousine, Béatrix. La seule personne de la maison à faire attention à elle, à lui donner de l'attention. D'aventures en aventures, elles vont devenir soeur de sang, et ce sentiment de rattachement, elle va le ressentir très longtemps en elle. Les deux filles grandirent, et gardèrent contact. Béatrix grandit, se mariant jeune car grandissait en elle un enfant. L'amour n'était pas vraiment au rendez-vous. Elle avait du mal à donner de l'amour à cet enfant, Théa, n'en ayant pas reçu elle même. Un soir, elle décide de fuir en Irlande avec un homme dont elle est tombée amoureuse.

Trois ans, de voyage en roulotte, qui se conclut, car de nouveau Béatrix a rencontré un homme dont elle amoureuse. Elle quitte Jack, fait un détour par Londres et confit sa fille à sa meilleure amie, Rosamond pendant 2 ans, car elle part rejoindre son futur mari au Canada. Rosamond est follement amoureuse de Rebecca. "Je me suis blottie dans la chaleur de mon lit, les mains entre les genoux, serrant ce souvenir contre moi. Et en même temps, je sentais planer une vague terreur à la lisière de mes pensées, la conscience de m'aventurer en territoire inconnu et dangereux. Mais j'ai repoussé cette terreur, je n'ai pas voulu la prendre en compte." Elles hébergent dans leur petit logement ce bout de chou qui leur a procuré tellement de bonheur. Son départ a été une vraie déchirure, a telle point que son amoureuse va la quitter très peu de temps après.

Un lien invisible c'était crée avec ce jeune enfant et Rosamond. Même quand Béatrix est partie au Canada, elle a essayé de rester en contact avec Théa, que sa mère détestait profondément. Mais les choses ne pouvaient être si simple. Béatrix dévoilait son vrai visage de femme cruelle et manipulatrice, brisant à jamais cette affection magique qu'elle pouvait avoir. Sa fille, Théa en grandissant se mit à devenir taciturne, imperméable aux émotions. Elle brisa la coeur aussi de Rosamond, qui lui laissait tout de même une affection éternelle. Surtout lorsqu'à son tour, elle eut un enfant, Imogen. Un magnifique enfant, mal aimé. Suite à un mauvais traitement de sa mère, elle perdit la vue. La mère partit direction la prison et la fille, une famille d'accueil aimante et chaleureuse.

L'histoire se finit-elle ainsi? Tout est beau dans le meilleur des mondes? Non, car nos vies ne sont pas si roses, même si on le voudrait. La brave Imogène est morte, sans pouvoir revoir sa mère, sa grand-mère biologique et Rosamond, qui l'aimait tant.

Assise sur mon canapé, mon thé au sirop d'érable, je finissais la lecture du livre avec plaisir avec en fond sonore les albums de Devendra Banhart. Une lecture très agréable et plaisante. J'avais l'impression moi aussi d'être assise à mon aise, d'écouter les cassettes, avec ce bruit que font les vieux lecteurs et d'écouter cette histoire familiale si incroyable. Ce n'est pas pour autant que je crois au déterminisme social et à la reproduction de la violence familiale sans possibilité de modification. A chaque page que je tournais, j'avais l'impression d'écouter l'histoire. A être même perturbé, légèrement quand au milieu du livre la maman et ces filles doivent se rendre à un récital, car je voulais écouter la suite de l'histoire. Après avoir tout entendu/lu, j'aurais voulu rencontrer Gill et ces filles pour partager ce moment remplis d'émotions. "Une chose n'a pas besoin d'exister pour rendre les gens heureux."
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J'ai beaucoup aimé cet exercice de style : faire appel à notre sens de l'imagination si cher à nous lecteurs.
Une vieille femme raconte sa vie et pour se faire elle décrit 20 photo. Et notre esprit s'envole pour s'imprégner de ses instants figés dont s'écoulent tant de souvenirs.
Et elle parle d'amour, d'enfance, de relation mère-fille, de folie, de beauté, de joie, de lac d'Auvergne...
C'est très agréable à lire.

Juste un petit bémol : les dernières lignes. Je n'ai pas bien compris ce petit trait de... surnaturel ?

C'était mon premier Coe et je vais de ce pas m'en chercher un autre !
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