AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 358 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il faut savoir que je lis très peu de non-fiction, parce que je trouve la lecture d'un essai bien plus difficile que celle d'un roman, j'ai en général beaucoup de mal à rester concentrée, mais ce titre m'intriguait beaucoup. Je l'ai finalement lu dans le cadre d'un bookclub féministe, ça m'a d'ailleurs beaucoup motivée de pouvoir échanger au fur et à mesure avec les autres.

Cette lecture m'a beaucoup apporté. On y parle de sujets qui me sont chers, comme l'inégalité des chances pour une femme dans le milieu professionnel, ou l'importance capitale de représenter la diversité dans la culture, de voir les minorités dans les livres et à l'écran.
Tous les points soulevés étaient intéressants et même si je ne partage pas toujours l'avis de l'autrice, je suis ravie qu'elle ait attiré mon attention sur certaines questions. Ravie qu'elle ait abordé, aussi, la dissociation d'une oeuvre et de son auteur qui pose tant problème. Doit-on arrêter de voir des films qui nous plaisent, parce que leur réalisateur a agressé sexuellement plusieurs actrices ? Elle fait débat cette question, plus largement adaptée à d'autres cas de figure, et j'ai apprécié l'absence de ton moralisateur, qui nous laisse comprendre que l'essentiel est de prendre conscience de la réalité, sans appel au boycott total ou à la censure.

Finalement, ce que je retiens, c'est que ce texte ouvre beaucoup de pistes de réflexion, il m'a amenée à penser autrement et si tous les arguments proposés ne m'ont pas satisfaite, je pense avoir désormais plus d'outils pour forger ma propre opinion.

Ce livre est écrit par une militante lesbienne, mais ça ne veut pas dire qu'il ne doit être lu que par des lesbiennes. Au contraire. Ce livre est pour tout le monde. Lisez-le.
Commenter  J’apprécie          160
« Sois heureux, petit-livre-fille.Il ne faudra pas te plaindre quand finalement tu paraîtras désuet et suranné, quand tu seras aussi démodé que les crinolines d'il y a une génération. Ne te lamente pas si de jeunes personnes te lisent en faisant pffff, des ah et des bof, se demandant de quoi tu peux bien parler. Réjouis-toi, petit-livre ! Car ce jour là nous serons libres. »
Joanna Russ, extrait, L'Autre Moitié de l'homme.1975
En attendant petit-livre fille, malheureusement, tu es bien d'actualité. Et je ne suis pas loin de penser qu'en France, du moins ( considérant les retards de plus en plus criant et nombreux que notre société s'acharne à produire et entretenir ) ce n'est pas demain que ton sujet tombera en désuétude. Alors, la colère est Manisfeste.
Le livre d'Alice Coffin a provoqué bien des remous dans la sphère médiatique. Et ce n'est pas son titre qui en est la cause, mais bien l'état du journalisme en France qui est dans cet ouvrage analysé.
Communautés…. Voici un mot qui depuis quelques temps tourne, virvolte, siffle, souffle dans tous les débats. Sexualité, religion, politique... Tout est amalgamé. Force est de constater que ce mot est devenu sur le champ des échanges publics une grenade ou une patate chaude selon l'éclairage des salles de rédactions.
Coffin explique clairement la différence qui peut exister entre un journalisme américain et un journalisme à la française, à notre époque. le fait de ne pas concevoir qu'un.e journaliste représentant une communauté ne serait pas légitime pour couvrir un sujet concernant la communauté à laquelle ielle appartient, est sans doute la pire erreur que nos médias s'évertuent à reproduire.
Ainsi doit-on se contenter d'un journalisme hors cadre, hors champ, totalement déconnectés, dont les investigations se trouvent biaisés, réduites, aseptisées.
Et je pense que cela explique l'appétence grandissante que les médias éprouvent pour les avis des «  experts ».
Comment sinon traiter d'un sujet lorsqu'on ne sait pas de quoi on est entrain de parler…. ?
Ce n'est pas la vision du lesbianisme qu'exprime Coffin qui a dérangé un certain monde médiatique, c'est la critique du monde auquel l'auteure appartient. Car elle connaît son sujet. Tous les sujets dont elle traite. Féminisme, hétérosexualité, homosexualité, communautés, féminicide, militantisme, engagement politique.
Oui c'est une activiste, militante , convaincue Elle connaît les chiffres des massacres des massacres de femmes à travers le monde. Elle en connaît la source. Nous la connaissons .
J'entends sa colère, son radicalisme. Certain.e.s crieront à l'exagération, à la folie d'un activisme féministe exacerbé. Mais regardons les chiffres, et ce sont des larmes de sang qui nous viennent. Héritière de Wittig, Alice Coffin est une Guérillère. Je ne crains pas son discours tranchant percutant. Je le reçois. C'est un combat. Et à le lire, je vois mieux pourquoi sa parution a pu susciter tant de haine parmi les rétrécis du cortex cérébral qui tentent par tous les moyens de s'accrocher, avec hystérie, à leur vieux monde.
Astrid Shriqui Garain



Commenter  J’apprécie          111
Voilà un livre qui dit les choses, n'évite pas, fonce et se bat. Pas de langue de bois et des opinions bien affirmées. Et si Alice Coffin fait part de ses points de vue assumés, elle les étaie, les confronte, cite ses sources et nomme les actes comme les personnes !

L'essai féministe militant d'une lesbienne révoltée (dans lequel toutes ne se retrouveront évidement pas, et tel n'est probablement pas le but)

Et même si on peut lui reprocher ses partis pris, si j'ai trouvé le chapitre sur la placadrologie un peu plus faible, si quoi ou qu'est-ce et s'il déplaira forcément, voilà un bouquin qui tape fort... C'est réjouissant !
Lien : https://www.noid.ch/le-genie..
Commenter  J’apprécie          100
Cela faisait un moment que ce titre figurait dans ma wishlist et il a croisé ma route tout récemment. Je ne savais pas exactement ce que j'allais y trouver malgré le succès du livre. Voici donc ma description.
Cet essai est une analyse sociétale de la condition de la femme et des formes d'expression du patriarcat et de la misogynie, à un niveau français mais également international, dans ce qu'il a de plus anodin et de plus violent. Toute l'expertise et l'expérience professionnelles d'Alice Coffin apporte une lecture et un éclairage sur certains aspects du journalisme très éclairants.
C'est également un récit de vie, dans ce qu'il a de plus personnel et de plus sincère. le témoignage de l'autrice en tant que militante et lesbienne est parfois glaçant.

Mon avis:
Au vu de la situation actuelle, il ne me semble pas utile de justifier l'évidente nécessité de ce type de lecture.
Ce témoignage est très courageux et très éclairant.
Il est également très riche, car le sujet est vaste et complexe, et j"aurais aimé que le récit soit plus structuré au niveau des sujets abordés car j'ai eu le sentiment d'un certain nombre de répétitions. Mais sans doute est-ce la volonté de l'autrice.
Je n'ai pas accroché à toutes les idées non plus. Je m'explique.
Selon mon propre point de vue, on ne choisit pas son orientation sexuelle, quelle qu'elle soit. Meme si sans aucun doute on peut la conscientiser tardivement. Raison pour laquelle je ne cautionne pas non plus le fait de vouloir "outer" les personnalités ou autres quidam. C'est une démarche personnelle qui ne doit se faire que lorsque les personnes sont prêtes à le faire. Assumer sa sexualité et militer son 2 choses différentes à mon sens.
Mais à chacun son avis 😊
Commenter  J’apprécie          80
Dans cet essai, l'autrice va questionner le fait qu'aujourd'hui, non seulement le neutre dans notre société, c'est l'homme, mais surtout, l'homme blanc hétérosexuel et valide [hop, ça y est, j'ai énervé une partie de mon lectorat masculin mais je vous préviens, ça ne fait que commencer… ;)]. Ceci expliquerait pourquoi, qu'importe les sujets abordés dans les médias : hausse du chômage, droit à l'avortement, racisme dans les institutions, port du voile, élargissement de la PMA, sexisme au travail… Ce soient toujours ces hommes-là qui sont considérés comme légitimes pour discuter de la question car ils sont “neutres”. Or, cette neutralité est un mythe, nous parlons toutes et tous d'un point de vue. le leur n'est pas plus neutre qu'un autre.

Et pour illustrer son point de vue, elle va partir de ce qu'elle connait le mieux : la réalité de la vie d'une lesbienne française à l'époque actuelle. Pourquoi est-il encore si difficile de se revendiquer comme lesbienne aujourd'hui ? Quelle image la société a-t-elle des lesbiennes ? Que lui ont-elles apporté ? Etc.

Elle va donc se pencher sur le fonctionnement des médias, sujet qu'elle maîtrise bien puisqu'elle est elle-même journaliste. Pourquoi les médias ? Car c'est l'un des moyens de représentation les plus importants. Elle va dénoncer les mécanismes présents dans ce milieu pour évincer les lesbiennes mais aussi les femmes et autres minorités. Elle insiste beaucoup sur la peur de ce milieu d'utiliser le terme “lesbienne” ou de nommer clairement les relations homosexuelles des personnes concernées, même quand ces dernières s'en ouvrent publiquement. Or, cela contribue à l'invisibilisation voire à la stigmatisation.

Elle va également mettre en lumière le fait qu'en France, selon elle, peu de personnalités osent sortir du placard et “assumer” leur homosexualité en public [là, j'ai trouvé qu'elle manquait peut-être elle-même d'ouverture car il me semble que, dans la “jeune génération”, on a quelques exemples de personnalités qui se revendiquent lesbiennes ou bi].
Elle explique à quel point il est important, dans sa construction identitaire, d'avoir des rôles modèles qui vous ressemblent et que cela lui a énormément manqué, plus jeune. Cette absence lui a fait perdre beaucoup de temps sur sa compréhension d'elle-même. Sur beaucoup de points, les discours qu'elle porte sont similaires à ceux d'autres minorités. On voit, une fois, encore au combien il est important d'avoir une vision intersectionnelle de la société, si l'on veut réduire les inégalités, rendre cette société plus inclusive.

Ensuite, Alice Coffin rappelle le rôle majeur que les lesbiennes ont eu dans la plupart des avancées sociales du siècle dernier, même celles qui ne les concernaient pas directement : droit à l'avortement, avancée de la lutte contre le Sida, etc. Parmi les pionnières du féminisme français, il y avait de nombreuses lesbiennes et c'est un aspect qu'on passe généralement sous silence [de moins en moins ces dernières années].

Enfin, vient le chapitre qui a le plus fait grincer des dents [et mon préféré, franchement, j'avais envie de tout souligner] : celui où elle parle de la guerre des hommes. Pourtant, son message n'est autre que celui-ci : depuis des millénaires, les hommes mènent une guerre qui ne dit pas son nom contre les femmes [viols, violences conjugales, discriminations à l'emploi, invisibilisation, etc.] et aujourd'hui, ces dernières ont décidé de la dénoncer et de ne plus se laisser faire.
Alors oui, j'ai trouvé quelques petits défauts à cet essai [principalement le manque d'actualisation de certains exemples] mais globalement, il est très bon ! Et je pense qu'avant de le critiquer [ou de venir m'insulter en commentaires], il faut le lire ! Qu'importe son genre, son sexe, son orientation sexuelle. Car sa lecture pourra bénéficier à tout le monde et cela permettra, peut-être, de faire bouger les lignes.
Lien : https://www.maghily.be/2021/..
Commenter  J’apprécie          70
Pour un homme blanc hétéro (donc pour quelqu'un qui joue sa vie en mode 'facile'), ce genre de lecture est essentielle. Alice Coffin expose des arguments précis, étayés par de multiples exemples. Elle met en lumière et dénonce les mécanismes culturels, journalistiques et politiques d'exclusion, d'invisibilisation, d'évitement. Son argumentaire est parfois un peu confus, lorsqu'elle passe dans un même chapitre d'une idée à une autre. Mais dans l'ensemble, l'ouvrage offre une réflexion complète et argumentée. Il suscite de nombreuses réflexions et donne des outils pour changer.
Commenter  J’apprécie          75
Tout le monde peut ne pas être d'accord avec Alice Coffin, être en désaccord sur son traitement vis-à-vis des hommes, dire que c'est extrémiste etc. etc

Cependant, cela n'empêche pas que le livre de Alice Coffin est très intéressant, il permet de faire réfléchir, de se poser la question.
Lire un livre ne veut pas forcément dire adhérer aux idée.
Il peut nous faire apprendre des choses vu par les protagonistes, les actrices/acteurs, essayer de comprendre le combat, les raisons, être au courant de ce qu'il se passe.
Bref, je pense qu'il ne faut pas être aigris sur un essai/livre qui à pour but de nous apprendre, de nous montrer des vérités.

Aujourd'hui il y un vrai problème de sexisme, de mysorine et d'homophobie en France.
Les personnes qui vont "mais arrêtez de vous victimiser, arrêtez, c'est FAUX" sont souvent des hommes cis blanc hétéro. Exactement le même type qui a dominé le monde depuis sa création...

Alors pour combattre quelque chose qui est ancré dans l'inconscient des gens, il faut choquer, il faut être extrême dans ses propos.

"Nia nia nia, pas TOUS les hommes sont comme ça"
Non Jean-Michel, peut-être que tous les hommes ne sont pas comme ça, mais une énorme majorité le sont, et beaucoup ont des remarques même inconscient qui sont de l'ordre du sexisme.
Aujourd'hui, si les femmes ont peur d'être seules dehors le soir, c'est parce qu'elles ont peur des hommes. Qu'importe que lui ou lui ne va rien faire, ce qui fait peut c'est que 99% des agressions faites aux femmes sont des hommes.
Peut-être que je m'exprime mal, mais il y a des personnes qui s'exprime mieux que moi avec de meilleurs arguments et pour ça je vous laisse faire vous même les recherches sur Google.

Bref, d'accord ou pas d'accord avec les propos de Alice Coffin, il est important de lire pour comprendre son combat, comprendre ses idées.
Si vous ne les comprenez pas, au moins vous les connaissez et vous savez donc quel est son objectif.
Commenter  J’apprécie          42
Un livre surprenant et fascinant.
Alice raconte un phénomène de société qui prend de plus en plus d'ampleur et est sans tabous.
Je vous le recommande fortement.
Je félicite l'autrice pour cette excellente oeuvre et vous le recommande à votre bibliothèque :)
Commenter  J’apprécie          40
Un livre d'une douceur et plein d'amour. C'est puissant, c'est apaisant. Aucune haine, des constats, des choix, des positions, une lucidité forte également. Je ne suis pas toujours en accord, ça n'empêche pas de prendre part, d'entendre, d'écouter et d'essayer d'adopter un autre point de vue. Des propos intéressant sur la pseudo neutralité des médias et nos responsabilités individuelles, nos lâchetés. Je le redis, ça a apaisé une part non négligeable de la colère sourde qui ne fait que grandir à chaque affront politique, sociétal, médiatique, personnel fait aux femmes et minorités.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai aimé le ton engagé, la façon dont les propos sont défendus (même si pas d'accord avec tout), la diversité des sujets évoqués, l'écriture qui donne à penser qu'elle est en train de parler à son lecteur
Je recommande !

#Genielesbien #alicecoffin @editionsgrasset
Commenter  J’apprécie          20



Lecteurs (863) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
566 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}