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Citations sur Belle du Seigneur (526)

« […] je sais bien ma leçon j'aimerais qu'il me fouette le dos mais fort que ça fasse des zébrures en relief d'abord rouges puis blanches comme marque que je lui appartiens j'aimerais que ça me fasse mal que je crie de douleur que je le supplie de s'arrêter mais non il continue oui frappez encore mon chéri frappez aussi bas du dos oui tout en bas après les reins oui parfaitement là très fort d'abord la joue droite puis la joue gauche c'est les joues spéciales du bas du dos fouettez-les fort s'il vous plaît très fort que le sang coule oh merci merci aimé venez dans ce bain je suis votre terre et vous êtes mon maître [...] »
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"Elle rama doucement, les mains posées à plat sur l'eau verte où des ronds de soleil tremblaient, trouva jolies ces petites vagues, cadettes des vraies de la mer où ils iraient bientôt ensemble, sûrement. [...]
Mon âme croyante,
Sois fière et contente,
Voici venir ton divin roi,
[***] est près de toi !"
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"En rentrant, se brûler le bras avec une cigarette pour lui prouver. Vous voyez, aimé, c'est pour vous que j'ai souffert."
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« Elle pleure, la pauvrette, et elle se mouche à grandes explosions, étant seule, se mouche et se remouche dans un tas de petits mouchoirs, se tamponne les paupières enflées par les larmes et travaille de la cervelle et fabrique une nouvelle hypothèse à chaque mouchoir. Mais pourquoi n'est-il pas venu ? Est-il malade ? M'aime-t-il moins ? Est-il chez sa femme ? Oh, elle est habile, elle le flatte ! [...] Oh, il est sûrement chez elle ! Et lui qui hier encore me disait... Oh, ce n'est pas juste, moi qui lui ai tout sacrifié ! […] Et le lendemain elle sanglote sur ton épaule et elle te dit Mon méchant mari, j'ai pleuré toute la nuit. Oh, ne me quitte pas, je ne peux plus sans toi. Voilà, voilà le sale travail auquel elle t'obligera si tu veux une passion absolue ! »
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« Faire le grand seigneur insolent, le romantique hors du social, avec somptueuse robe de chambre, chapelet de santal, monocle noir, appartement au Ritz et crises hépatiques soigneusement dissimulées. Tout cela pour que l'idiote déduise que je suis de l'espèce miraculeuse des amants, le contraire d'un mari à laxatifs, une promesse de vie sublime. Le pauvre mari, lui, ne peut pas être poétique. Impossible de faire du théâtre vingt-quatre heures par jour. Vu tout le temps par elle, il est forcé d'être vrai, donc piteux. Tous les hommes sont piteux. Tous les hommes sont piteux, y compris les séducteurs lorsqu'ils sont seuls et non en scène devant une idiote émerveillée. Tous piteux, et moi le premier !
Rentrée chez elle, elle comparera son mari au fournisseur de pouahsie, et elle le méprisera. Tout lui sera motif de dédain, et jusqu'au linge sale de son mari. Comme si un Don Juan ne donnait pas ses chemises à laver ! Mais l'idiote, ne le voyant qu'en situation de théâtre, toujours à son avantage et fraîchement lavé et pomponné, se le figure héros ne salissant jamais ses chemises et n'allant jamais chez le dentiste. Or, il va chez le dentiste, tout comme un mari. Mais il ne l'avoue pas. Don Juan, un comédien toujours sur scène, toujours camouflé, dissimulant ses misères physiques et faisant en cachette tout ce qu'un mari fait ingénument. Mais comme il le fait en cachette et qu'elle a peu d'imagination, il lui est un demi-dieu. »
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Dans deux mois, dans trois mois. Blessée, déçue, elle se réfugierait dans ses bras, et il la serrerait contre lui, il la consolerait. Tâchant d'imiter la voix de la disparue, il murmura :
-Il m'a fait souffrir, je reviens à toi
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« Mon mari était un pauvre être. J’ai rencontré un homme qui avait une âme, lui, une âme !
- De combien de centimètres ? »
Elle le regarda, stupéfaite, comprit enfin.
« Tu es révoltant ! »
Il frappa dans ses mains, leva les yeux au ciel pour le prendre à témoin. Plus beau que tout ! C’était elle qui faisait cela, trois, quatre fois peut-être dans une nuit, chez le chef d’orchestre, engloutissait avec ferveur, et c’était lui qui était révoltant ! Il y avait de quoi se voiler la face. […]
Bien sûr, elle avait raison. Elle était honnête, elle. Oui, mais cette bouche honnête s’était écrasée contre des poils.
[…] Il renonça donc et tourna le bouton du poste de radio. L’affreux Mussolini parlait et tout un peuple l’aimait. Et lui, que faisait-il ? Il torturait une femme sans défense.
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Page 748 :
« Déshabille-moi, dit-elle. J’aime que tu me déshabilles. Mais allume. J’aime que tu me voies. »
Il alluma. Il déshabilla. Il vit. Oui, la prendre, lui donner le petit bonheur d’être prise, un pitoyable bonheur qu’un lépreux pouvait encore donner à sa lépreuse, pensait-il, son beau visage au-dessus du beau visage exalté de la souriante malheureuse. Ah, dans quoi, dans quoi l’avait-il embarquée ? Ma petite fille, mon enfant, lui disait-il en son âme tandis que tristement il la maniait comme une femme.
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(Page 721)
« À quoi penses-tu ? » demanda-t-elle.
Il savait bien ce qu’elle voulait. Des compliments elle voulait, des commentaires élogieux sur leurs galops de tout à l’heure, et l’entendre dire que ce fut si et cætera, et que jamais et cætera, le tout en utilisant l’agaçant avoir de la joie, plus noble et moins technique que l’autre mot. Il s’exécuta, procéda à l’exégèse souhaitée, ce qui eut pour effet une reconnaissante application de nudité particulièrement collante. Décidé à la perfection, il supporta sans se retirer tandis qu’elle continuait son maternel manège des doigts promenés traçant maintenant sur l’épaule des slaloms engendreurs d’épouvantables chairs de poule.
En somme, le mieux était de faire semblant de dormir. Ainsi, vacances, et plus besoin de poésie.
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Je me rends compte que je devrais être plus féminine, ne pas tellement vous dire mon désir de vous plaire, ne pas sans cesse vous dire que je vous aime. En somme, j’aurais dû vous envoyer un télégramme très court, quelque chose comme d’accord 25 août, et rien d’autre, ou mieux encore impossible 25 août. Si j’étais femme je ne vous enverrais pas cette lettre, à vous qui n’avez pas le temps de m’écrire. Mais je ne suis pas une femme, je ne suis qu’une enfant malhabile aux roueries féminines, ton enfant qui t’aime.
(page 549)
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