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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

- Veuillez enlever votre pantalon, que je puisse vous examiner, me demande mon médecin généraliste.
De tous les endroits du corps où la plaque rouge aurait pu apparaître, le psoriasis s'est évidemment installé sur ma fesse droite.
Aucune symétrie, aucune autre zone touchée par les démangeaisons, tous les symptômes de stress convergeaient vers cette zone charnue et délicate que je devais gratter aussi vivement que régulièrement pour en atténuer les irritations.
- Je vais vous prescrire du valérate de diflucortolone, une crème à appliquer une ou deux fois par jour pendant une semaine, me dit le docteur après un examen attentif ( pas trop quand même ) de mon derrière.
Au bout de deux jours, les symptômes avaient disparu après les premières applications cutanées.
Mon cul nu avait retrouvé ses lettres de noblesse, en attendant la prochaine crise d'urticaire.

C'est heureusement avec beaucoup plus de subtilité qu'Ophélie Cohen va nous parler des rougeurs présentes sur le derrière d'Aaron, jeune garçon d'une dizaine d'années.
Lui aussi s'est vu prescrire de la crème pour calmer les irritations.
Y a-t-il un âge après lequel les parents ne doivent plus intervenir pour éviter tout quiproquo sur la nature potentiellement litigieuse de leurs gestes ?
Ça n'est pas la question à mon sens. Celle-ci se situe davantage dans la façon d'appliquer la pommade. Si soigner devient un prétexte intéressé pour caresser un enfant, des limites ont été franchies.

Suspicion(s) n'est pas un roman très gai, mais s'il évoque la pédophilie c'est sous un angle encore inédit.
C'est l'hypothèse de celle-ci qui est émise uniquement, et la recherche de la vérité au-delà des soupçons.
Rien à voir avec un roman qui cherche à faire dans le sensationnel et la surenchère en exploitant l'indicible, c'est même tout le contraire.
En parfaite funambule, Ophélie Cohen offre encore un roman extrêmement poignant, sans jamais tomber dans le malaise gratuit.
Et pourtant, l'impression d'un courant d'air glacial persiste à me frôler la nuque tant cette histoire, qui aurait pu être réelle, me bouscule et me révolte.

Quatre narrateurs vont tour à tour prendre la parole.
Les trois premiers sont issus d'une famille décomposée. Hugo et Rachel Desprez viennent de se séparer pour célébrer le passage à l'an 2000. Leur fils Aaron ne suffira pas à sauvegarder un minimum d'entente entre eux et se confiera à son journal intime au sujet de ses ressentis. Il est la victime collatérale de cette rupture, obligé de prendre parti dans un affrontement auquel il n'aurait jamais du être mêlé.
Les parents sont quant à eux teintés de gris, et si d'emblée l'on a tendance à condamner ce père qui trompe allégrement sa femme pour multiplier les expériences sexuelles avant de s'installer avec sa secrétaire Marie, que notre empathie nous guide vers une mère et une ex-épouse en souffrance, la situation perdra rapidement de sa limpidité et s'avérera bien trop complexe pour départager aussi facilement le gentil du méchant.
Quand l'amour laisse place à la haine, les pires coups devraient être interdits.
"La haine me ronge et je ne rêve plus que d'une chose, me venger."
Et si souhaiter faire mal à son tour fait partie de la nature humaine, il ne s'agit pas non plus d'un droit qu'on peut s'octroyer au mépris de toute conséquence.
"La vengeance n'est pas une solution, mais elle a le pouvoir d'apaiser, pour un temps, un égo meurtri."

Si le roman est très éloigné d'Héloïse dans son sujet comme dans sa narration, il n'est pas non plus dépourvu de points communs. Loin d'être manichéens, les personnages sont souvent clivants et ne laissent donc pas indifférents. Leurs raisonnements, aussi impitoyables ou ignobles puissent-ils être parfois, sont expliqués minutieusement et font de la psychologie à nouveau un grand point fort de ce second roman.
Et puis il y a cette plume aérienne aux mots minutieusement choisis qui se dévore. Souvent délicate, parfois plus vive pour mieux laisser transparaître la colère qui suinte des pores des personnages.
"Qu'est-ce que ma fêlée de future ex-femme a pu manigancer ?"
Sans oublier l'utilisation des fameux mots-valises.
"Facimple. Je viens de l'inventer. Ce n'est ni facile ni simple, tu vois ?"
"Adaptage, mot inventé rien que pour nous. Un bon policier sait s'adapter à toutes les situations."

La quatrième personne à relater cette histoire pour nous permettre d'avoir une vue d'ensemble appartient justement aux forces de l'ordre. Elle se prénomme Nathalie et est affectée à la brigade des mineurs.
"Être le premier adulte à donner du crédit à la parole d'un enfant abusé parce qu'on l'a écouté n'a pas de prix."
Son histoire se passera deux ans après celle qui nous est relatée par les membres de la famille Desprez. Bien sûr les deux trames s'avéreront rapidement intrinsèquement liées notamment par la découverte d'un corps, peut-être assassiné. Une suspicion de plus.
Mais si le roman revêt des allures policières c'est surtout pour dénoncer le manque de moyens policiers et judiciaires pour pouvoir être sur tous les fronts.
En particulier celui des violences sur mineurs, une affaire devenant toujours prioritaire au détriment d'une autre sans que les investigations puissent toujours être menées à leur conclusion définitive. Là encore, Suspicion(s) évoque davantage les difficultés, tant morales que matérielles, d'exercer ses fonctions, plutôt que la résolution d'une enquête criminelle à grand renfort de rebondissements. Il y a énormément de sincérité, de véracité dans ces propos amers.

Qu'il ne s'agisse pas d'un roman à suspense est à double-tranchant. Ce que le livre gagne en réalisme, il le perd en rythme et je n'aurais pas été contre davantage de petits imprévus.
Les doutes dont il est question dans le titre concernent davantage les protagonistes que ceux du lecteur, réduit au rôle de spectateur, de témoin condamné au mutisme.
Les derniers chapitres sont en tout cas vraiment exceptionnels et offrent une fin inattendue, amorale comme je les aime, sans pour autant s'écarter d'un triste réalisme, point de vue privilégié de bout en bout par Ophélie Cohen.

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« Suspicion(s) » d'Ophélie Cohen est un roman choral qui traite d'emprise et de manipulation lors de l'éclatement d'une famille. du « trio magique », il ne reste rien dès l'instant où Hugo quitte le domicile familial pour s'installer avec sa secrétaire devenue sa maîtresse. Il laisse derrière lui sa femme Rachel, profondément blessée, et son fils Aaron, chair de sa chair, prunelle de ses yeux. Si Ophélie Cohen choisit d'alterner les points de vue, elle décide également de naviguer dans le temps : une partie en 2000 pour raconter la séparation, le déchirement, et la haine, l'autre partie en 2002 lorsqu'intervient un autre personnage, Nathalie, brigadier-chef à la brigade des Mineurs et une toute fin en 2008.

« Suspicion(s) » commence le premier janvier 2000. Aaron reçoit en cadeau d'anniversaire un cahier qui deviendra son journal intime. Il a 10 ans lorsque son père décide de quitter la maison. « Aujourd'hui, j'ai dix ans. On devrait être heureux à dix ans. On devrait être insouciant à dix ans. Et puis, on devrait faire la fête le jour de ses dix ans. Rien de tout ça pour moi. Aujourd'hui j'ai dix ans, et ma vie vient de prendre son premier tournant. » Aaron est très proche de son papa, mais aussi de sa maman qu'il ne supporte pas de voir triste ou en larmes. Se retrouver coincé entre les deux devient bien malgré lui le nouveau rôle de sa vie, et cette situation lui pèse énormément. Comme tous les enfants de parents séparés, il comprend très vite que raconter ce qui se passe dans « l'autre famille » devient un sujet tabou susceptible de déclencher des crises homériques. Il ne peut pas non plus s'autoriser à aimer Marie, la nouvelle compagne de son père. Ce serait trahir sa mère… Alors, il élude, déforme la vérité, ment… en toute innocence.

« Tu sais, Journal, j'ai hâte d'être un adulte. C'est difficile d'être un enfant parce qu'il faut toujours être parfait pour les grands. Ils le voient pas, mais on s'applique toujours à être comme ils veulent qu'on soit.

Polis et bien élevés. Mais le sont-ils, eux ? Ceux qui nous donnent des leçons ? Entre maman qui traite Marie de pute et papa qui… Papa qui me donne plus de nouvelles et qui me manque. Dis-moi, cher Journal, pourquoi je me sens déchiré entre mes parents ? »

Il suffisait d'un micro-évènement pour que « Suspicion(s) » devienne le théâtre d'une guerre sans merci, un geste simple effectué par le père pour soigner son enfant qui a des irritations sous les fesses dues à un mauvais séchage après la douche. La mère saisit la balle au bond pour proférer à son encontre de terribles accusations. La machine est lancée. Les choses vont loin, très loin, entre les accusations de l'un et les tentatives de défense de l'autre. Et au milieu de cette terrible bataille, un gamin qui aime ses deux parents, et voudrait les voir à parts égales. À dix ans, on ne voit pas le mal se profiler, on ne sait pas ce que les adultes sont capables d'entreprendre pour faire du mal à celui qui a été un jour, son conjoint, on n'a aucune idée des armes qui peuvent être dégainées. Alors, pour continuer à être aimé, pour éviter de voir maman pleurer, on se plie à une vengeance que l'on croit sans conséquences. « J'avais dépassé ma peur et tout bien fait comme c'était prévu. Maman allait être fière de moi. J'espérais juste que papa m'en voudrait pas trop d'avoir raconté cette histoire de crème devant la caméra. »

« Suspicion(s) » est le reflet d'une réalité vécue dans le cadre d'une activité professionnelle : Ophélie Cohen, fonctionnaire de police a connu dans des histoires sordides de cette nature. Son roman est d'un réalisme terrifiant, et si, vous avez vécu un divorce difficile, vous n'aurez aucune peine à imaginer jusqu'où l'autre est prêt à aller pour avoir le dernier mot. « Suspicion(s) » renvoie à la réalité d'un métier ardu où il faut entendre la parole de l'enfant, tout en mesurant le poids des manipulations dont il a pu être l'objet. La création de son personnage de Nathalie met en lumière la difficulté d'exercer cette mission. Impossible de ne pas s'impliquer émotionnellement, impossible de laisser son travail aux portes du domicile familial, impossible de ne pas s'épuiser face à un système où les moyens mis en oeuvre sont trop faibles pour permette de protéger et secourir tout le monde, « pro patria vigilant ». « Des personnes qui comptent sur nous et qui ont du mal à comprendre qu'on doive faire des choix. Et puis, il y a la frustration.

La nôtre. Et notre impossibilité de traiter chaque affaire en temps réel. C'est ce que j'ai le plus de mal à accepter au quotidien. Si je me sens utile, je sais aussi que je ne peux pas être partout, ni conduire toutes les enquêtes en même temps. Je dois prioriser. C'est horrible de dire ça, mais c'est un fait. Je dois prioriser les dangers, prioriser la douleur, prioriser les victimes selon leurs âges et leur capacité à subir encore, pendant quelque temps. C'est un verbe très à la mode chez nous… »

« Suspicion(s) » c'est d'abord la force des personnages. Une empathie immédiate pour ce gosse qui ne voit pas les catastrophes arriver. Une compassion pour un père qui, même s'il trompe sa femme, puis la quitte, crève de ne pas voir son fils et d'être accusé de choses effroyables. Un attendrissement au début, puis une haine féroce contre la mère qui dépassent toutes les limites de l'acceptable en faisant de son fils une marionnette sans envisager une seule seconde les conséquences dévastatrices que subira son fils dans sa construction personnelle. Car, ce qui est vraiment très réussi dans le roman d'Ophélie Cohen c'est sa capacité à montrer l'évolution du petit Aaron. D'un amour inconditionnel pour le père, il passe à l'indifférence obligée comme méthode de protection, puis au désamour le plus total, finalement convaincu par les accusations proférées par la mère. « Cher Journal, Ça y est, j'aime plus mon père. Je le sais parce qu'il me manque plus. de toute façon, comme maman me l'a répété trente-six fois, il m'a abandonné pour choisir Marie. Il fallait juste que je l'accepte, même si ça a pas été facile. Depuis que je l'aime plus, je repense à ce qu'il m'a fait. C'est vrai que c'était pas très normal de me mettre de la crème aux fesses, j'étais assez grand pour le faire tout seul. » Passé cette phase où sa personnalité est totalement déconstruite, il se reconstruit sur un champ de ruines en créant avec sa mère des liens qui sont tout sauf sains. « Nulle femme ne pourra prendre la place de celle qui a voué sa vie à m'aimer, me chérir, me protéger. » de quoi avoir des sueurs froides quand Rachel affirme « Nous sommes un vieux couple, aux habitudes bien réglées. »… Psychologiquement, « Suspicion(s) » est très réussi et l'on sent l'expertise du fonctionnaire de police et de la mère derrière l'auteure.

Au-delà de cette histoire épouvantable et de ces trois personnages, j'ai beaucoup aimé Nathalie, brigadier-chef à la brigade des Mineurs, en charge d'une enquête suite à la découverte d'un corps. Ophélie Cohen nous propulse dans les arcanes moraux et émotionnels d'un métier complexe, sombre et très éprouvant. le manque de moyens « Mais bon, tant que la sécurité publique sera le parent pauvre de notre ministère, ça ne changera pas. Adaptage, mot inventé rien que pour nous. Un bon policier sait s'adapter à toutes les situations. Enfin, il essaie. », la pression morale « En brigade des mineurs, nous perdons, au fil des années, des morceaux de nous. Ils se décrochent peu à peu, à chaque crime, chaque gifle, chaque victime qu'on n'a pas pu aider. Nous, les flics, on se délite avec le temps. Et même si on tient bon, à la fin, demeurent les pleurs et les cris qui hantent nos nuits. », le sentiment d'impuissance « À quoi bon ? Il y aura toujours des violeurs, des meurtriers, des hommes et des femmes violents. On en coffre un et dix autres surgissent des bois. », les dommages irréversibles sur les existences « Ce métier use l'envie, effiloche la foi en nos institutions. Il pervertit notre regard sur le monde et notre rapport aux autres. »

« Suspicion(s) » est un roman extrêmement fort en émotions et en empathie qui met en exergue l'instrumentalisation d'un enfant tant et si bien qu'il finit par croire que les paroles de sa mère sont la vérité. le récit témoigne également de la souffrance des hommes séparés de leurs enfants lors de divorces abjects où tous les coups sont permis au détriment de l'enfant. « Je ne comprends pas que des personnes qui se sont aimées au point de faire des enfants ensemble, finissent par se déchirer. Prêts à tout pour se venger de l'autre, y compris détruire le fruit de leur amour. Des petits êtres qui n'ont rien demandé et qui seront marqués à vie. » J'ai beaucoup aimé comment Ophélie Cohen a décidé de terminer son roman, même si je me suis posé énormément de questions sur les répercussions de ce qu'elle y dévoile. Si d'aventure vous avez décidé de divorcer, pensez à vos gosses. C'est cela le message du livre.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Un récit que l'on va vivre dans le passé avec le déchirement d'un couple qui se sépare. Lorsque la femme est mise sur le fait accompli, qu'elle a énormément de mal à le vivre et qu'un petit garçon va en subir les conséquences.

Et puis, dans le présent avec l'enquête autour d'un homme retrouvé mort. Suicide ou assassinat? L'enquêtrice se fera un devoir de l'élucider.

De l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas. Cette histoire en est le parfait exemple.

Durant toute ma lecture, j'ai douté. Les faits rapportés sont terribles. Ce petit bonhomme est-il réellement victime d'abus ou de simples gestes de soins ont-ils été injustement déformés?

Une intrigue bien faite dans laquelle on va voir une famille se détruire. Une mère se muer en véritable sorcière. Est-elle encore capable de bien juger les faits? Ne les grossit elle pas par vengeance?

Ce père qui voit toute sa vie s'effondrer. Qui n'aura de cesse, en vain, de clamer son innocence. L'étiquette est mise et, même l'éloignement, n'arrangera pas les choses.

L'autre femme, celle qui se retrouve engluer dans toute cette noirceur lorsqu'elle ne veut que vivre son amour. Elle n'a pas le beau rôle mais je l'ai aussi trouvée admirable dans son adaptation aux terribles évènements.

L'innocence de l'enfant est mise en avant. Il veut toujours faire les choses bien pour ne pas faire de peine. Il n'a pas encore le discernement nécessaire pour bien comprendre les enjeux et se fera facilement influencer. On voit tout cela mais, à chaque instant, on doute!

La suspicion est ici la maîtresse de l'intrigue. Il faudra attendre la toute fin du récit pour qu'enfin la vérité éclate. Et là, chose assez frustrante, l'auteure nous laissera imaginer la suite.

Une ambiance malsaine dans laquelle les maux sont dépeints avec une belle justesse. Chacun a sa version. Jusqu'au bout le vérité reste incertaine.
Lien : https://mespassionsmesenvies..
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Une lecture que j'ai appréciée dans son ensemble.

L'autrice évoque un thème que je n'ai pas vu ou très peu vu dans la littérature noire et c'est un sujet très fort, qui peut remuer, révolter.
J'ai apprécié la manière dont le thème a été traité.
Et c'est pour moi l'un des points forts du livre.

Concernant l'intrigue, je l'ai trouvé bien construite même si j'aurais aimé plus d'ambiguïté car j'ai rapidement compris ce qu'il en était, et peut-être était-ce une volonté de l'auteur, si c'est le cas, c'est astucieux.
Dans cette histoire, le lecteur est plutôt observateur, ce sont les personnages que l'on va observer à travers ce roman choral dans lequel on suivra quatre points de vue.
Ce sera donc surtout à Nathalie de découvrir la vérité et j'ai été happée jusqu'à la fin sur l'envie que celle-ci éclate au grand jour.

Les personnages sont travaillés mais le manque d'ambiguïté a parfois joué sur mon empathie pour eux.

Côté émotions, ce livre en réserve plusieurs.
J'ai été révoltée plus par le caractère de certains protagonistes plutôt que par le fond lui-même, ce qui est dommage car c'est un thème fort qui aurait pu me toucher davantage.

Enfin côté écriture, j'avais été plus touchée par la plume de l'autrice découverte dans une nouvelle, je n'ai ici pas retrouvé cette sensibilité qui m'avait tant plu.

Malgré tout j'ai passé un bon moment de lecture.
La construction narrative est intéressante et le thème vraiment original.
Je recommande aux fans du genre, qui aiment les thrillers psychologiques ou domestiques.

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❤️❤️❤️❤️🤍

Ne vous attendez pas à un thriller plein de rebondissements, il s'agit ici d'un livre très sombre qui analyse en profondeur la psychologie de ses personnages. Il est question de pédophilie, d'amour parental, de haine, de vengeance, du déchirement d'un fils au milieu de ses parents divorcés. C'est fort, profond, très réaliste et au milieu de cette histoire tragique et de cette descente aux enfers, le petit Aaron nous émeut et nous touche dans l'évolution de ses sentiments et de ses blessures.
Un livre très fort, rempli de souffrance, qui questionne sur nos rôles de parent et qui jusqu'au bout nous plonge dans une ambiance pesante et angoissante!
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Hugo, à la veille de l'an 2000 et de l'anniversaire de son fils Aaron, quitte le foyer familial. Au coeur de ce déchirement familial, Aaron va devenir le centre de conflits familiaux redoutables.

Dans ce roman choral et à diverses temporalités, Ophélie Cohen signe un roman qui m'aura bouleversé à différents titres.

Je ne m'étendrai pas trop sur la thématique. Elle se laisse découvrir au fur et à mesure de la lecture.

L'autrice distille des éléments au cours de l'intrigue qui m'ont permis de voir mes sentiments évoluer passant de l'empathie à une rage folle.

Tout comme avec Héloïse, la force de l'écriture de l'autrice réside dans la psychologie de ses personnages. L'analyse d'Aaron, tiraillé entre ses deux parents, est fine. Ses pensées, ses écrits sont cohérents avec ceux d'un enfant de 10 ans.

Dans une atmosphère qui s'alourdit et s'assombrit au fil des pages, l'autrice m'a laissé spectatrice d'un drame familial pour lequel je ne pouvais agir, malheureusement...

Avec ce roman déchirant qui m'aura laissé des traces, Ophélie Cohen devient pour moi après deux romans, une autrice incontournable.
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Je vais récidiver , vous clamer haut et fort que je suis indéniablement sous le charme d'Ophélie Cohen !

Suspicion(s) second ouvrage que j'ai l'immense plaisir de découvrir (j'étais si impatiente ….) Seconde claque second coup de coeur …

Comme pour le précédent ouvrage j'ai été secouée !

La lecture fut rapide (lu en 1 jour ) poignante bouleversante passionnante malsaine sombre cruelle …

Je me suis complètement noyée, abandonnée dans cette nouvelle intrigue !

Je suis ressortie absolument secouée de cette lecture …

Dans ce roman noir à quatre voix Ophélie Cohen nous offre quatre protagonistes plus vrais que nature quatre points de vue …

Tout d'abord Aaron un petit garçon plein de vie terriblement attachant qui se livre à travers son journal , le jour de son dixième anniversaire son monde s'écroule lorsque son père Hugo quitte définitivement le domicile conjugal pour aller vivre avec sa jeune maîtresse Marie avec qui il entretient une relation extra conjugale depuis deux années…

La maman & épouse Rachel totalement dévouée à son rôle de mère au foyer va sombrer dans la dépression la colère la haine …

Nathalie est brigadier chef , son quotidien est ponctué de violences conjugales agressions sexuelles & abandon de famille …La découverte d'un corps sans vie dans le bois de Lèves va bousculer son quotidien et nous allons ainsi voir tout les protagonistes graviter autour de cette macabre découverte …

Une historie sombre très dure ….

J'ai été complètement happée par cette histoire, troublée , cela m'a pris aux tripes …

Les différents points de vue défilent, j'ai très rapidement deviné ou l'autrice voulait en venir j'avais deviné le fin mot de l'histoire….

Je ne souhaite pas vous dévoiler tout l'intérêt ce qui se dissimule cette effroyable vérité …

Ce que je peux affirmer c'est que ce genre de situation dans la réalité est totalement horrible notamment quand ça touche à un enfant aussi innocent soit il….

Cette instrumentalisation de sa propre progéniture pour pouvoir parvenir à ses fins assouvir un besoin de vengeance acharné sans morale ni décence , complètement terrible …

Comme vous vous en doutez il n'y a pas réellement de happy end …

Ophélie Cohen nous dépeint avec perfection une descente aux enfers où aucun de nos protagonistes ne sera épargné …

Mensonges , manipulations , violences …

Émouvant , dramatique , déchirant ,tragique Suspicion(s) est une réussite …

J'ai été attendrie par le point de vue de Aaron l'enfant qui se retrouve au milieu de deux parents qui se déchirent , un petit bonhomme attendrissant qui subit qui ne mérite clairement pas ce qui lui tombe dessus ,…

Déchirant de lire le journal de ce garçon qui a eu une enfance volée , qui ne peut vivre dans l'insouciance et la beauté du monde enfantin car cela lui a été effroyablement arraché à son dixième anniversaire…
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Dernier livre paru de Ophélie Cohen, suspicions.
A peine la première page lue, on est déjà harponné et on sait qu'on ne pourra lâcher le livre avant la fin. L'auteure a ce talent incroyable de vous toucher au coeur directement, avec douceur (et c'est une élégance de sa part), sans doute parce qu'elle écrit avec son coeur. Pas de « chichiterie » superficielle ou factice, pas de pathos glauque, juste cette pudeur des émotions et des mouvements du coeur, de ceux qui vous donnent de l'élan, comme ceux qui vous font déraper. Tout est d'une désarmante sincérité.
Une histoire ordinaire d'une famille avec un couple d'amoureux et leur enfant. Une image d'Epinal sans doute, mais comme dans beaucoup de familles, les amoureux se des-aiment dans l'ordinaire de la vie. La séparation est inévitable avec ses dommages directs, la rage et la tristesse pour l'abandonné, la tristesse et la culpabilité pour celui qui abandonne et la tristesse et l'incompréhension pour l'enfant qui devient un enjeu de la séparation. Mensonges, vengeance, conflit de loyauté, manipulation tout y passe. Une suspicion de maltraitance s'immisce et la machine s'emballe se déploie non sans causer d'autres dommages.
La trajectoire de cette faille est écrite selon le point de vue de chacun des membres de la famille. On partage les doutes, les déceptions, les douleurs, le chagrin de chacun dans chacune des étapes de leur vie.
Il est aussi question d'une enquête vue de l'intérieur, avec les doutes des enquêteurs, leurs difficultés.
L'auteure excelle dans l'analyse des maux de l'âme, dans l'exploration de l'humanité des personnages.
Une histoire bouleversante, touchante, émouvante, à fleur de peau. On a envie d'entrer dans les pages pour résoudre les incompréhensions, consoler, soutenir. Les Histoire d'A finissent elles toutes mal ?
Une histoire très touchante.
Ce deuxième livre ne ressemble pas au premier, mais il est tout aussi remarquable. le style, l'empathie pour les personnages de la vie quotidienne, l'autopsie des âmes sont pour autant des marqueurs de l'univers littéraire de cette auteure talentueuse. J'ai hâte de découvrir le prochain.
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Quatre personnages et autant de pistes à creuser, autour d'un sujet si délicat (mais malheureusement tellement d'actualité).
Afin d'éviter tout spoil, je vais rester volontairement la plus évasive possible sur les faits... mais à la description du roman, vous aurait surement compris qu'il s'agit d'un drame familial.

Chaque chapitre concerne un personnage, ce procédé narratif donne du rythme au récit, tout en restant complétement fluide. C'est très immersif : le lecteur est présent au côté de chacun des personnages. On alterne également entre 2000 et 2002. Deux périodes, dont on essaye de deviner les liens (où comment les faits de 2000 permettent d'arriver au dénouement de 2002).
On voit également l'histoire au travers du journal d'Aaron, là aussi, c'est assez astucieux : la plume est donc celle d'un enfant de 10 ans, avec ses expressions et ses interprétations, assez grand pour comprendre ce qui se passe, malgré la naïveté propre à sa jeunesse. Il y décrit ses sentiments, on est au plus proche de lui.
petite anecdote : ce journal lui est offert le 1er janvier 2000, pour son anniversaire.

Dès le début, j'ai eu un avis assez clair sur cette situation... mais certains passages m'ont fait douter... la toile tissée par l'auteure est de très grande qualité, le lecteur se débat dans ce drame familiale en essayant de deviner qui est la victime. La première réponse est bien entendu Aaron, qui est pris au piège entre ses parents. Il est notamment sous le joug de sa mère qui ne vit que pour lui (il est le centre de son monde, mais il grandi et veut de l'autonomie, ce qu'elle a du mal à admettre). Mais est-il la seule victime de cette histoire? Là est la vrai question, et c'est au travers du regard de la policière que le lecteur va se faire son opinion.
La manipulation est le mot d'ordre du récit, mais qui manipule qui? qui détruit qui?

L'auteure écrit de façon réaliste, en mélangeant les tons en fonctions des personnages (colère, tristesse...) et la plus sensible permet de mettre en avant ce récit. Elle attache beaucoup d'attention a décrire la psychologie de chacun d'eux.
Mention spécial pour Aaron, qui m'a tellement ému. Ce petit bonhomme, qui veut faire plaisir à sa mère, et qui va devenir malgré lui le pion central d'un jeu d'(auto)-destruction.
Ce roman chorale est percutant. On y suit un couple qui se déchire, avec au milieu leur fils qui sert d'enjeu et de moyen de pression, victime collatérale d'une guerre d'adulte.
J'ai vraiment aimé la plume et la façon dont l'auteur traite le conflit, la vengeance, la notion de loyauté d'un enfant envers un de ses parents. le sujet est totalement maitrisé, je recommande ce roman noir qui est bouleversant et qui m'a fait m'interroger : il est parfois si facile de dire/penser quelque chose, en ayant seulement une partie de l'histoire....mais rien n'est jamais blanc ou noir, mais la vérité mérite d'être recherchée!!
Lien : https://sawisa.wixsite.com/y..
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Une triste réalité et un sujet délicat.
Innocent ou coupable une fois jeté en pâture, l'issue est irrémédiable.
Rachel voue à son fils un amour exclusif...
Lorsque Hugo les quitte, son fils devient l'arme fatale.
L'histoire de cet homme m'a émue.. mais dans la réalité si cela arrive dans notre entourage. Ne connaissant pas tous les tenants et les aboutissants de l'histoire le parti est facilement pris.
Une lecture qui me laisse un goût amer...un roman noir psychologique..
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