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3,83

sur 850 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour qui aime lire entre les lignes, Claudine est le personnage parfait ! Fillette bien née au père rêveur, elle a un petit quelque chose de mystérieux et sauvage, entre la fée des bois et Fifi Brindacier. Elle se mêle de tout et, s'il le faut, elle n'hésitera pas à provoquer certaines situations. 😏

Car Claudine observe les gens du village, qu'elle côtoie de loin sans faire tout à fait partie de leur monde. Elle remarque et commente, sans trop juger, les hypocrisies de ce petit théâtre rural où les secrets sont (presque) toujours de Polichinelle. D'ailleurs il y a du mouvement au village, l'arrivée de Mlle Aimée, la nouvelle institutrice, ne semble laisser personne indifférent ! Rapidement, Claudine se prend au jeu. 💞

Pauvre Mlle Aimée... pas vraiment équipée pour l'amour, qu'elle provoque pourtant, mais connait si peu... Aucun détail de cette compétition entre les adultes n'échappera à Claudine qui vous en fera profiter avec générosité ! 🔥
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Ce roman fleure bon la Troisième République, l'odeur des craies, des écoles encaustiquées.
Certaines scènes ont pas mal de souffle, notamment le voyage des écolières jusqu'au chef-lieu pour passer le brevet et la visite du ministre dans la petite ville pavoisée en son honneur.
Colette dépeint une héroïne très vive et sans illusions sur une société hypocrite où les « bonnes moeurs » ne sont qu'apparentes. Les états d'âmes et les problématiques sont assez modernes.
J'ai néanmoins été parfois été un peu rebutée par la description un peu grivoise des amours de la directrice et de l'institutrice, des émois des écolières et des mains baladeuses du député ou de certains maîtres. J'imaginais en effet le vieux Willy (en fait pas si vieux) encourager sa jeune femme à donner quelques détails croustillants pour appâter le lecteur.
Et puis finalement, tout le monde est un peu bête ou corrompu, à part Claudine bien sûr.
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C'est avec ce roman que j'ai découvert Colette, après avoir visité la maison de son enfance à Saint Sauveur en Puisaye. Je n'imaginais pas un style aussi bouillonnant et acéré, à l'image des relations entre les protagonistes. le livre m'a tenu en haleine du début à la fin, bien que le récit porte « uniquement » sur la vie quotidienne dans une école de village.
Quelle vie quotidienne ! Les filles constituent une communauté étroitement liée par mille petites crasses et vacheries que les plus vives d'esprit (principalement Claudine et la grande Anaïs) se font subir entre elles et surtout à celles qui ont le moins de répartie.
Le roman porte une charge érotique forte, qui interpelle le lecteur contemporain, à travers la mise en scène d'une grande diversité de relations. Leur dimension sexuelle est tantôt sous-jacente, comme dans les rapports de domination / soumission entre élèves ou dans l'amitié que Claudine porte à la sous-maîtresse Mlle Lanthenay, tantôt explicite, comme dans la relation passionnée et jalouse que la directrice Mlle Sergent entretient avec Mlle Lanthenay (chacune appréciant également, par goût de la séduction ou par ambition, la compagnie intime du sexe masculin), ou dans les visites du délégué cantonal Dutertre qui sont prétexte à des attouchements sur les jeunes élèves en classe. le roman mêle ainsi dans cadre scolaire, avec cette grande liberté qui a caractérisé toute la vie de Colette, des scènes qui nous paraissent aujourd'hui soit avant-gardistes soit horriblement datées.
A travers ces expériences et « exemples » que les plus dégourdies infligent autant qu'elles les décodent aux plus naïves, c'est un apprentissage de vie qui se fait, peut-être aussi important que l'acquisition de connaissances.

L'adolescente Claudine navigue avec aisance et un certain ascendant sur tout ce petit monde qu'elle analyse avec lucidité, consciente de sa supériorité intellectuelle et de sa beauté, quitte à délicieusement manipuler les êtres qui l'entourent. Cette absence de modestie autobiographique constitue-t-elle le piédestal sur lequel monte Colette pour mieux toiser la population du petit village de l'Yonne où elle a grandi, et qui a toujours tenu à distance sa famille, comme le suggère la visite guidée de sa maison à Saint Sauveur en Puisaye ? Si tel est le cas, c'est fait avec subtilité.
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Jusqu'à présent, j'ai assez peu apprécié les romans de Colette dont j'ai croisé la route. Pourtant, je suis prête à réviser mon jugement après la lecture de "Claudine à l'école", un titre innocent qui sonne comme un album de Martine mais qui, en réalité, est beaucoup plus que cela.

Le ton de la narration est résolument moderne, voire provocateur pour l'époque. "Claudine à l'école" provoqua en effet un véritable scandale à sa parution (sous le nom du mari de Colette) car la liberté d'expression de la narratrice et le récurrent thème de l'attirance sentimentale et physique entre femmes - véritable fil rouge du roman - ont surpris et indigné les braves gens d'alors.

Aujourd'hui, le lecteur n'est plus effarouché mais admiratif du style facétieux et bien rythmé, de la richesse du lexique, de la musicalité du phrasé et de la truculence des lieux et personnages.

La narratrice ne ménage personne, ni son entourage, ni ses amies, ni ses institutrices et inspecteurs d'examen ; seule sa chatte trouve grâce à ses yeux.

"Claudine à l'école" est un roman très sensuel, surtout pour les moeurs de 1900, date de parution. Il présente la gent féminine sous un jour rebelle, avide d'indépendance ou de soumission - selon l'éduction reçue -, rusée et futée, facilement cruelle - ou farouche et déterminée selon le point de vue.

Bien plus mature qu'un "Poil de Carotte", "Claudine à l'école" est bien plus que le simple récit d'une succession de gamineries et de roueries adolescentes, c'est un témoignage et un cri de libération d'une nature en mal d'émancipation.


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Je croyais faire une relecture, mais, si je suis bien sûre d'avoir lu des Claudine…, je suis tout aussi sûre de ne jamais avoir lu celui-là auparavant. J'avais peur de trouver ce texte vieilli, mièvre et ennuyeux. Certes la prose de ce roman ne laisse guère présager les qualités ultérieures de l'écriture de Colette. le thème de ce roman s'y prête peu d'ailleurs, le sujet est très banal a priori (une année d'école d'une adolescente). Dès les premières lignes j'ai compris mon erreur. Quel talent ! Quelle capacité à saisir l'essentiel pour camper une adolescente un peu délurée, un peu rebelle, mais pas trop (bonne élève, d'une bonne famille et futée) et pour semer son année scolaire de quelques péripéties (l'école en travaux y pourvoit aisément avec vraisemblance) pour maintenir l'attention du lecteur jusqu'au bout. le ton et la psychologie des personnages sont d'une justesse incroyable et intemporelle, si bien que le lecteur passe outre sur ce qui a des allures d'un autre temps, en particulier les préparatifs de l'inauguration de l'école par un ministre. Cela m'a tellement fait penser au Comice agricole d'Emma Bovary que je pense qu'une bonne part de la situation faisait déjà un peu datée en 1900. On est très loin d'une grande littérature, mais en ajoutant le côté piquant et un peu sulfureux, en tout cas hautement transgressif pour l'époque de l'évocation de relations bisexuelles, le résultat est fort plaisant et très réussi . le fait que Claudine soit mineure empêche par ailleurs le roman d'avoir trop vieilli. Au contraire c'est toujours agréable de passer un moment à s'immerger dans la France rurale du tout début du XXème siècle avec une lecture fraîche, légère et distrayante.
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Pour le cent cinquantième anniversaire de sa naissance, Colette occupera une place centrale dans le monde littéraire, succédant à Proust, qu'elle désignait comme un « petit complimenteur », un « jeune et joli garçon de lettres », avis méprisant qu'elle révisera après avoir été séduite par la lecture de du côté de chez Swann.

C'est donc l'occasion de lire ou relire l'oeuvre de la sulfureuse femme de lettres.

Claudine à l'école, paru en 1900, évoque l'adolescence de l'autrice. Dans un milieu rural, la vie est partagée entre la solitude de la maison familiale, seule avec son père qui passionne beaucoup plus pour ses limaces que pour le quotidien de sa fille, et l'école, lieu de tous les émois imaginables. Les jeunes filles assistent avec une curiosité malsaine aux relations à peine voilées entre deux de leurs institutrices, Mlle Sergent et Melle Lanthenay éveillant chez Claudine une rancoeur tenace, car elle se voit privée de l'amitié de cette dernière.
L'arrivée d'une nouvelle élève mettra en évidence ce qui ne s'appelait pas à l'époque du harcèlement.

Vient le temps du brevet, dont l'issue unique est l'accès à l'école normale pour devenir elles-même institutrices.

Ce personnage de Claudine est loin d'être sympathique : tyrannique, exclusive, vaniteuse et imbue de sa personne, comme elle ne s'en cache pas dans ces pages constituant son journal d'adolescente. Maltraitante avec ses amies, certaine d'être au-dessus du lot, que ce soit pour sa beauté ou son intelligence.

Malgré tout la lecture est intéressante. En particulier sur le plan historique, et sociologique. Découvrir le programme du Brevet de la fin du dix neuvième siècle, avec les épreuves d'écriture dont on a tout oublié (qui sait encore ce qu'est la ronde moyenne ou la batarde, à l'heure des polices sans sérif ? ).
La sortie de fin d'année pour aller présenter les élèves à l'examen est un morceau d'anthologie, à la fois drôle et édifiant.

Parlerai-je de cet odieux médecin libidineux, très attiré par le charme juvénile de ces demoiselles ?

L'écriture a la charme désuet des écrits du passé, d'autant que le texte s'orne de termes vernaculaires, heureusement expliqués en notes de bas de pages

La question se pose, à la fin de ce premier tome de la série des Claudine, de suivre Claudine à Paris. Ce sera vraisemblablement la curiosité qui l'emportera .

254 pages Livre de poche Première parution en 1900


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Claudine, 15 ans, vit à Montigny avec son père. Peu investi dans l'éducation de sa fille, il lui laisse une grande liberté d'action. Elle fréquente l'école du village qui devient le terrain de jeux de la jeune fille. Durant cette année qui la prépare au brevet élémentaire, Claudine va de découvertes diverses en apprentissages, auxquels contribuent ses amies et ses enseignantes.
Ce roman de formation que Colette a rédigé sur demande de son mari Willy, est le tout premier de l'autrice. le récit est assez plat et les rebondissements sont peu présents, mais le style est déjà vivant et dynamique, intrépide même, à contre courant de la prose de l'époque. Claudine est une jeune fille libre, gaie et un peu écervelée. C'est plaisant à lire mais pas révolutionnaire.
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Colette nous offre avec ce roman semi-autobiographique l'hilarante impertinence de l'adolescence.

Avec son ton subversif et une intelligence pointue, Claudine observe ce qui l'entoure, découvre la passion, la jalousie et sait paraître faussement désintéressée.

Esprit critique, la romancière relate la vie tout en fraîcheur et petites révolutions des écoles de campagne. Entre le bousculement des moeurs dans l'ombre et l'éveil de la sensualité chez ces jeunes filles que l'on suit auprès d'adultes un brin caricaturés, c'est la fascination des petites choses, des dialogues sans importance et des évènements de moindre envergure qui nous gagne.

On se délecte de ce roman avec sourire et on s'en fait de jolis souvenirs.
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Les claudines sont une serie de romans de Colette qui retracent la vie quotidienne d'une jeune femme a l'epoque de l'auteure et la peinture sociale est ici particulièrement bien reussi.Sans en rajouter l'auteure nous rend son heroine sympathique et on se laisse prendre par ses aventures en se replongeant dans notre propre enfance.Un livre a reecouvrir pour petits et grands.
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CLAUDINE À L' ÉCOLE de COLETTE et WILLY
Attribué initialement à Willy, le mari de Colette à l'époque la sortie du livre, puis à Colette, et désormais sous les deux noms.
Claudine a quinze ans, est une excellente élève mais terriblement dissipée et surtout extrêmement travaillée par sa sexualité qui s'oriente vers les femmes comme vers les hommes. Les femmes ce sont sa maîtresse d'école mademoiselle Sergent et son adjointe mademoiselle Lanthrenay, créant des scènes de jalousie permanentes. Pour les hommes c'est d'abord Dutertre, omniprésent auprès des grandes filles, et les deux instituteurs. Au milieu de ces émois amoureux, on prépare malgré tout le brevet, point d'orgue de cette petite école de campagne, puis les festivités de fin d'année et la distribution des prix avec le député qui fera spécialement le déplacement.
C'est ma première lecture de Colette et une surprise agréable de voir l'audace et une sorte de grivoiserie qui imprègne la quasi totalité du texte. Colette ose des descriptions proches d'un érotisme que ne renieraient point nombre d'auteurs contemporains.
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