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3,84

sur 142 notes
J'arrive à la moitié de mon objectif « lecture » de cet été avec ce truculent roman belge ! le moins que l'on puisse dire c'est que ça ne donne pas envie de retrouver mes ados en septembre !

J'ai beaucoup apprécié ce portrait d'un père de famille qui ne comprend plus sa femme et encore moins son fils de 15 ans. Perdu face à l'attitude négative de son aîné, le narrateur préfère se planquer dans les cabinets de toilettes plutôt que d'avoir à se confronter à ses rêves déchus.

Au delà d'une histoire souvent drôle, il y a également dans ce récit quelques intéressantes réflexions sur l'enseignement ainsi que sur l'avenir d'un couple qui se perd dans le train-train quotidien. J'ai par contre été parfois agacée par l'anxiété pathologique du personnage principal qui frise parfois l'hystérie.
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Le narrateur, père de deux enfants et marié depuis 20 ans, se sent perdu et malheureux dans sa vie familiale depuis l'entrée en adolescence de Paul, son fils aîné. Claquage de porte, communication monosyllabique, décrochage scolaire... le monstre des hormones est entré dans la maisonnée et ne laisse personne en paix. Aimant mais maladroit, le narrateur questionne le couple, les relations filiales, le monde scolaire et la société actuelle.

Ce roman est à la fois un récit intime, un réquisitoire contre un système scolaire qui exclut plutôt qu'accompagne et soutient, une histoire de famille et un retour sur l'actualité des dernières années et les attentats de Bruxelles.

J'ai beaucoup aimé suivre le cheminement du narrateur, qui au départ se sent démuni face aux problèmes de son fils et ne parvient pas à communiquer avec lui, mais qui peu à peu se rebelle aussi contre une école rigide, incapable de s'adapter à l'évolution de la société, qui est la source des premiers phénomènes d'exclusion. Il parvient aussi à nous montrer comment le regard que l'on pose sur un adolescent peut tout changer, et comme cet être bougon et paresseux peut nous surprendre si on lui en laisse la chance.

L'écriture est parfois un peu inégale, et l'histoire un peu brève pour que je m'y plonge en entier, mais dans l'ensemble ce récit ouvre de nombreuses réflexions passionnantes.

Céline
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Un enfant difficile à gérer, des parents au bord du précipice et qui s'accrochent encore et toujours à la moindre branche… Rien de bien exceptionnel allez-vous dire si l'on vous résume (très brièvement) le nouveau roman de Jérôme Colin, le champ de bataille publié chez Allary Editions. Et pourtant, loin de n'être qu'un récit de l'adolescence qui s'endurcit, il semblerait que ce roman soit bien plus que cela… Lettres it be vous dit tout !


La bande-annonce :


Le problème avec les enfants, c'est qu'ils grandissent. Un jour, sans prévenir, ils claquent les portes, rapportent de mauvaises notes et ne s'expriment que par onomatopées. Surtout, ils cessent de vous considérer comme un dieu sur terre. Et ça, il faut l'encaisser.


La science explique qu'ils n'y sont pour rien. C'est leur cerveau en formation qui les rend feignants, impulsifs et incapables de ramasser leurs chaussettes. N'empêche. On n'a jamais rien créé de pire que les adolescents du virtuolithique. Voici l'histoire d'un couple sur le point de craquer face aux assauts répétés de leur fils de 15 ans. Qu'ont-ils mal fait ? Rien. Mais la guerre est déclarée. Et ils ne sont pas préparés. L'école les lâche, le père part en vrille, la mère essaie d'éteindre l'incendie.


C'est un roman sur l'amour familial où les sentiments sont à vif, comme sur un champ de bataille.


L'avis de Lettres it be :


« Nous avions résisté aux assauts de la petite enfance et à la fatigue physique. Nous étions désormais sur le point de craquer, englués dans la guerre de tranchées qu'est l'adolescence. » C'est en ces mots que se conclut le premier chapitre de ce roman. Tout est presque déjà dit : alors que les récits d'adolescence dont la narration se fait du côté de celui ou celle qui la vit directement pullulent en librairie, voilà que Jérôme Colin, journaliste et désormais auteur belge, relève le défi de raconter cette période charnière mais cette fois du côté des parents. Ennemis jurés mais indispensables, les parents sont toujours en première ligne des « crises » d'adolescence les plus acharnées. Et c'est à partir de ce vocabulaire guerrier que Jérôme Colin construit son roman, récit de guerre autant qu'histoire d'amour. Bienvenue sur le champ de bataille.


C'est un pas de côté nécessaire, voire indispensable, qu'offre ici Jérôme Colin. Alors que l'éducation d'un enfant puis d'un adolescent n'a peut-être jamais paru aussi simple et où le moindre conflit peut se régler le temps d'une émission de Pascal le grand frère avec quelques briques brisées à la masse, alors que les magazines titrant « Etre un parent parfait en 10 leçons » ont pignon sur kiosque, alors que les ouvrages du genre se multiplient aussi vite que les théories éducatives s'invalident, Jérôme Colin souligne et met en lumière toute la difficulté pour un parent aujourd'hui d'élever son fils ou sa fille. Réseaux sociaux, actualités diverses et variées, culture de l'ego à outrance, rapport aux autres… C'est avec tout un lot de difficultés qu'il faut jongler aujourd'hui pour apprivoiser, connaître et entraîner dans la vie son « jeune ».


Découvrez la suite de la chronique sur Lettres it be
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Mesdames ! Ce livre coup de coeur m'a enfin permis de résoudre un des plus grands mystères masculins. Mais que font nos hommes aux WC ? Je ne sais pas si à la maison vous entendez « je vais aux toilettes » comme s'ils allaient prier Bouddha et si vous murmurez à vos enfants « Ne reste pas derrière la porte, laisse papa tranquille » ni si vous vous contentez de 15 sec maximum en ce lieu, la queue du chat affamé contre la cuisse et la petite dernière à vos pieds préparant des confettis pour nouvel an avec l'unique feuille de PQ abandonnée sur rouleau non remplacé. Mais soyons franches : ne nous étonnons pas d'être ballonnées.

Alors pourquoi, pourquoi?Je sens votre impatience monter. Un indice : le titre de ce roman. Oui Mesdames, nos hommes sont perpétuellement en guerre, le monde entier ligué contre eux. À noter que d'après le roman le passage à la quarantaine augmenterait considérablement le temps d'introspection et donc de temps passé sur la céramique.

C'est avant tout une guerre contre la vie domestique. le quotidien, usant, déprimant, l'homme n'étant pas fait pour rentrer tous les soirs à la même heure pour retrouver veaux femme et enfants. Enfin si, il est content, rassurez vous, vous avez bien cuisiné, mais il ferait bien la guerre quand même. Alors il fait la guerre contre l'aîné devenu ado.

Où est-ce l'ado qui a déclaré la guerre le premier ? L'ado le traite de boulet, l'ado est en difficulté scolaire et s'enferme dans sa chambre en jurant. L'ado est à cet âge compliqué, ambivalent, violent. Une période de transition. le problème est que le père, derrière son côté rassurant, est aussi un peu en guerre avec lui-même.

Et puis il y a la vraie guerre. Celle de notre époque. Celle dans la rue, en bas de chez lui, les attentats de Bruxelles, bouleversant leur quotidien.

Contre toutes ces batailles, l'homme s'isole aux WC, ouvre une trappe mystérieuse et part en voyage quelque part… pour savoir où, lisez ce livre!

Pas une ligne en trop, c'est sincère, drôle, profondément juste et actuel. Sur l'adolescence mais surtout sur les combats intérieurs d'un homme d'aujourd'hui au sein d'une famille qu'il aime plus que tout.

Lien : https://agathethebook.com/20..
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La vie de famille, le couple qui s'effrite avec la routine, l'adolescence impossible à dompter, et la société autour qui ne nous laisse aucun répit. Des sujets intéressants mais bien trop nombreux pour qu'ils aient un vrai impact sur le lecteur dans le traitement qu'en fait l'auteur. Dommage.


Lien : https://myprettybooks.wordpr..
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Un bilan dans la vie du narrateur, quadragénaire mal dans sa peau. Éloignement progressif d'avec Léa, sa femme, disputes incessantes avec Paul, l'adolescent dans toute son horreur, sur le point d'être renvoyé de l'école. Heureusement, il y a Élise, la petite dernière, si gentille avec son papa, mais pour combien de temps encore ?
Sûrement, tout va s'arranger. Pour son anniversaire de mariage, il a préparé une soirée mémorable. Sauf que, pour être mémorable, elle le sera : c'est ce jour-là que les terroristes ont choisi pour mettre Paris à genoux.
Ce roman, je ne peux pas dire que je l'attendais impatiemment. Il y a d'abord la couverture, peu engageante, qui me confronte au regard buté et arrogant d'un jeune homme maussade. Mais passons. Les bons lecteurs ne s'arrêtent pas à de tels détails. Et, comme on me le prête, ce livre, je vais le lire.
Peu de personnages. Nous sommes plongés dans le huis clos d'une famille. Il y a Léa, la mère, une pharmacienne accaparée par son boulot, d'autant que son officine est au rez-de-chaussée de l'habitation, et que des gens n'hésitent pas à sonner, les nuits de garde, pour réclamer de l'aspirine ou des stimulants sexuels. Paul, seize ans, « affalé sur le divan, le téléphone portable sur les genoux, la télécommande de la télévision dans une main et un paquet de chips dans l'autre » ne parle qu'avec des « mots de moins de six lettres », pour la plupart des insultes. On dirait que son seul but dans la vie est de faire enrager son entourage, « mettre [la] famille à feu et à sang », collectionner les mauvaises notes, rapports de discipline et plaintes du corps enseignant. Quand il daigne adresser la parole à son père, c'est pour lui lancer des « tu commences à me faire chier » ou le traiter de « Boulet ». Ambiance électrique partiellement améliorée par la gentillesse d'Élise, douze ans, qui révise avec papa, mais est, hélas, réfractaire aux matières scientifiques.
Le narrateur n'est jamais nommé. Dépassé par les événements, il consulte une psychologue en secret, mais est bien plus intéressé par son « jean moulant et une chemise blanche à col rond qui laissait deviner de tout petits seins » que par la recherche de solutions à ses problèmes. Chez lui, il fuit et se réfugie aux toilettes où il a entassé des classeurs consacrés aux destinations de rêve qui lui permettent de s'évader, de nier la grisaille de son quotidien. Il me paraît détestable. En dépit de ses quarante ans, il se comporte lui-même comme un adolescent attardé. Il est incapable de nouer un dialogue avec son entourage. Il ne se pose pas de questions sur sa responsabilité dans les problèmes qui empoisonnent sa vie. Et pourquoi le ferait-il, puisqu'il a un coupable tout désigné : l'école, qui ne comprend pas son fils (lui non plus) et ne cherche qu'à le brimer. Rappelons tout de même que Paul a uriné contre la porte de sa classe et a hurlé « Allahou akbar » dans la cour, sans même se demander ce que cela signifiait. Son père imagine de beaux dialogues avec son affreux rejeton, mais, puisqu'il ne les prononce pas à voix haute, ils ne servent à rien.
Son attitude machiste me hérisse. Il est mécontent lorsque la psy ne porte pas les tenues sexy qui l'émoustillent. Il croise la directrice de l'école et la jauge d'un coup d'oeil : elle portait un legging gris qui laissait déborder de larges bourrelets juste au-dessus des genoux. Pourquoi son mari la laissait-il sortir dans une pareille tenue ? »
Il n'accorde visiblement d'importance qu'à l'apparence. Une femme qui ne répond pas aux diktats de la mode est forcément une mocheté et une idiote. Il oublie qu'on ne vit plus à l'époque où les maris pouvaient imposer une tenue vestimentaire à leur épouse. Il ne sait que répondre au proviseur (son fils est accusé de trafic de drogue) et se venge comme un gosse. Il se sent terriblement fier en imaginant Paul comme un héros, mais ne songe pas qu'il aurait dû être à l'école au lieu de se promener en ville et qu'il aurait pu lui-même figurer au nombre des victimes.
L'auteur déteste manifestement l'enseignement et ses représentants. Peut-être a-t-il eu lui-même une scolarité éprouvante. Mais je n'accepte pas qu'il dénigre tous les professeurs sans exception. Oui, sans doute, il y en a qui ne font pas bien leur métier. Tout comme il y a des médecins qui vendent des certificats de complaisance ou des entrepreneurs qui facturent un matériel de qualité et utilisent, en réalité, des produits bas de gamme. Pour ma part, j'en connais beaucoup qui se dévouent corps et âme (moi-même, j'y ai laissé une partie de ma santé). Ils s'attachent à transmettre des connaissance et des techniques propres à former des adultes capables de se débrouiller dans la vie, quelle que soit la situation à laquelle ils devront faire face. Pour Jérôme Colin, ce ne sont que des bourreaux sadiques : « je l'imaginais (…) produire avec une certaine jouissance, un crissement avec la craie sur le tableau noir ». Selon lui, « l'école (…) juge toujours nos enfants sur leur capacité à accepter, tête baissée son système hiérarchique. » En ce qui me concerne, j'ai toujours mis mes élèves en garde contre l'argument d'autorité (c'est celui qui consiste à dire « c'est comme ça parce que », sans expliquer) et je leur ai répété des milliers de fois « vous n'êtes pas des béni-oui-oui ».
Apparemment, aucun professeur « n'avait pensé à émettre ne fût-ce qu'un infime signe d'encouragement. Il fallait casser. Fracasser. Déclasser. »
Quand je songe à tous mes anciens élèves qui me remercient d'avoir décelé chez eux des aptitudes dont ils se croyaient dépourvus, je suis triste de lire des phrases comme celle-là !
C'est pourtant le même homme qui, lorsque Paul lui lance : « qu'est-ce que ça peut te foutre ? C'est ma vie » rétorque « mais c'est nous qui te l'avons donnée ». Ce qui ne me paraît ni constructif, ni encourageant. Mais sans doute les enseignants doivent-ils faire avec les enfants des autres ce que les parents sont incapables de faire eux-mêmes. Notre narrateur, lui, ne trouve rien de mieux que de s'enfermer aux WC pour bouder, ou de détruire le mobilier.
Donc, non, je n'ai pas aimé ce roman. Il m'a révoltée et peinée.
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Quel livre !
J'ai ri de certaines paroles de cet ado. J'ai été émue de revivre cette journée d'attentats, me souvenant que, comme l'auteur, tout ce que je voulais c'était de rassembler mes enfants en sécurité à la maison. J'ai aimé me sentir moins seule, savoir que c'est galère pour tous les parents d'ados.
Sur ce, je m'en vais aménager les toilettes (comprenne qui pourra).
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Juste, sensible, mais aussi ce qu'il faut d'humour, de distance et de « piment » pour faire que ce témoignage criant de vérité fasse un roman, donc une fiction que l'on dévore en deux temps trois mouvements. Bravo !
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Arghhhhhhhhhh... mais comment Jérôme Colin est-il parvenu à rentrer chez nous sans que je m'en rende compte? :-)

J'ai profité d'un après-midi sans ados ni enfants - oui, oui, cela existe! - pour me plonger dans ce livre et je l'ai dévoré du début à la fin!

Certes, ce n'est pas de la grande écriture mais ce roman a la grande qualité d'être juste, intelligent, sensible et si criant de vérité(s) - on s'y retrouve sans grandes difficultés. Bon, bien sûr, cela reste un roman donc l'histoire prend une tournure plutôt improbable dans mon/notre cas mais j'ai adoré me retrouver, à nouveau, dans ce grand Bruxelles que j'aime tant!

Encore un coup de coeur 2018!

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Ce roman est tout simplement excellent !

Avec une très belle plume, alerte, tantôt légère, tantôt très sérieuse, et parfois très ironique, Jérôme Colin restitue avec une grande justesse les attitudes (parfois injustes et violentes) propres à l'adolescence et aussi l'attitude des parents, désespérés à un point qui, par moments, frise le comique, voire le ridicule (surtout pour le père).

Le roman a également le mérite de placer l'action dans une période très troublée : la nôtre, troublée notamment pour les attentats et le terrorisme, dont l'auteur saura se servir à merveille pour construire la psychologie du fils qui devient, de par son caractère rebelle, le centre de toutes les inquiétudes, ainsi que le rapport de l'adolescent à son père.

En bref, on a vraiment du mal à lâcher ce livre une fois qu'il est entamé. Un très bon roman, à mettre entre toutes les mains et qui, à défaut de donner des clés de résolution, peut aider à canaliser les parents désespérés par l'adolescence de leur "bébé" !
Lien : http://leslecturesduprofesse..
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