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Citations sur Un long moment de silence (45)

Les informations vont circuler. Ils vont savoir que nous existons. A leur tour, ils vont connaître la peur. Chaque jour, ils se demanderont si nous n'avons pas retrouvé leurs traces, s'ils sont suivis, si nous préparons leur exécution, si l'heure est venue, si ce jour n'est pas leur dernier jour. Rien que pour cela, il faut poursuivre la mission. Nous devons leur faire connaître cette peur qui nous collait aux tripes chaque minute.
Page 246 Folio policier
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La douleur s’est estompée, mais des tensions emprisonnent encore ma nuque. Une douche chaude et un café fort en viendront à bout.
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De nombreux rescapés des camps se trouvaient parmi eux, mais aussi des réfugiés d’Europe de l’Est transférés à la suite des bouleversements de frontières qui avaient eu lieu en 1945. Plusieurs milliers de Polonais, d’Ukrainiens, de Yougoslaves, de Roumains et de Hongrois avaient refusé de retourner dans leur région d’origine. Ils y avaient connu la dictature nazie, la mort de leurs proches et l’humiliation. En outre, la plupart craignaient le régime communiste.
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Je les veux soumises, consentantes, insatiables, prêtes à se plier à mon bon vouloir. En chaque femme sommeille le désir d’assouvir des fantasmes inavoués. Je leur offre cette opportunité. Les derniers tabous levés, elles s’abandonnent.
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Je me réveille en sursaut.

Il est six heures. Les muscles de ma nuque sont tendus comme les cordes d’un piano. Une douleur lancinante bat dans ma tempe droite, m’emprisonne l’œil, irradie à l’arrière de mon crâne. Les élancements se propagent jusque dans ma poitrine. Une sensation de picotement descend le long de mes bras, se disperse aux extrémités de mes doigts.

Je garde les yeux fermés. Je tends la main, cherche à tâtons la petite boîte métallique posée sur la table de nuit. Son seul contact me rassérène.

Je l’ai récupérée dans un hôtel, il y a des années, lors d’une conférence. Elle contenait des pastilles à la menthe. J’y ai mis mes Imitrex et je l’ai adoptée. Depuis, nous sommes unis par un lien viscéral. Sa présence m’apaise, sa disparition me terrifie.
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J’arrive sur le plateau et m’assieds dans le fauteuil que le régisseur m’indique. Il m’a remis le script de l’émission, je passerai en dernier.
Les autres invités sont déjà installés. Ce sont des auteurs reconnus, tendance intello médiatique. Pierre m’a expliqué d’où ils venaient, quel était leur parcours, ce qu’ils avaient écrit, mais je n’ai pas écouté. Je m’en fous. J’ai retenu que nous pratiquions le même sport, mais que je jouais dans une division inférieure.
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Le 21 août 1954, le Douglas DC-6 de la compagnie KLM qui assurait la liaison entre Amsterdam et Le Caire atterrit à 14 h 18 dans la capitale égyptienne avec à son bord quarante-six passagers et cinq membres d’équipage.

À leur arrivée, les voyageurs furent dirigés vers l’aérogare où ils présentèrent leur passeport et remplirent les formalités d’entrée. Ils se rendirent ensuite dans le hall de débarquement pour y récupérer leurs bagages.

La plupart d’entre eux étaient regroupés devant le comptoir de livraison lorsqu’une Peugeot 203 noire força l’entrée de service de l’aéroport, traversa la piste à vive allure et s’arrêta à hauteur de l’aérogare.

Trois hommes cagoulés, armés de pistolets mitrailleurs, en descendirent et abattirent de sang-froid les policiers en faction. Ils pénétrèrent dans le hall, se déployèrent dans la salle et ouvrirent le feu sur les passagers. À plusieurs reprises, ils rechargèrent leur arme et poursuivirent leurs tirs meurtriers.
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Elle est assise par terre, figée. Je ne sais que faire. Un sentiment étrange m’envahit. J’ai envie de pleurer, de me soustraire à l’émotion indéfinissable qui me submerge.

Impuissant, je détourne les yeux et continue à empiler mes cubes de bois.
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La sonnerie du téléphone retentit. Ses pas résonnent dans le couloir. Elle entre dans la pièce, me sourit, décroche.

Un homme lui parle. Je perçois quelques syllabes dont je ne saisis pas le sens. La voix est grave. Elle écoute. Le silence s’installe. Je lève les yeux. Elle me dévisage avec une expression que je ne lui connais pas. Elle prononce un mot. Non. Un mot qu’elle répétera comme un écho mourant.

Elle s’adosse contre le mur, me fixe avec des yeux qui me font peur.

L’homme a raccroché. Elle s’effondre lentement. Le combiné quitte ses mains, entame un mouvement de balancier dans le vide.
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Je déchiffre chaque mot. Je les connais, je les comprends, j'en connais la signification. Je pourrais en donner une définition. Mis les uns à la suite des autres, je n'en saisis plus le sens. Je suis conscient, je respire, mais je ne suis pas capable d’interagir avec le monde qui m'entoure.
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