Retour dans le temps.
Accompagner le Dauphin dans les allées de Versailles.
Arriver aux portes du Labyrinthe imaginé pour lui par
Charles Perrault et conçu par André le Nôtre dès 1668.
Y pénétrer, suivre les sentiers … sans se perdre, s'arrêter aux trente-neuf fontaines.
S'abreuver de beautés végétales.
S'abreuver de nourritures spirituelles.
Les textes d'
Esope, en ces lieux, après une courte histoire, mettent en exergue, en quelques phrases pertinentes et directes, les travers éternels de l'homme et les dérives qui en découlent.
Il inspirera le latin Phèdre puis au XVIIè siècle
Charles Perrault,
Isaac de Benserade, l'abbé de Bellegarde (l'auteur de « J'ai du bon tabac… ») et le meilleur d'entre tous :
Jean de la Fontaine.
Celui-ci, en disgrâce royale et bien qu'ayant publié auparavant les six volumes de
fables destinées à l'éducation du Dauphin, ne fera pas partie du « Bosquet du Labyrinthe ».
Retour dans le présent.
Lire ce recueil en parcourant les trente-neuf fontaines (ce labyrinthe n'a existé qu'un siècle, à nous de le restituer en pensée dans sa splendeur originelle).
A chacune sa fable, principalement d'
Esope mais aussi dans ce livre, celles des autres fabulistes du XVIIè.
La mise en vers de Jean de la Fontaine domine par la maîtrise de la langue, le rythme, l'humour et la théâtralité.
On ne peut que s'incliner : il demeure le grand magicien des mots et des situations.
Par ailleurs, l'admirable dextérité et créativité de
Carine Sanson sur qui repose l'originalité de cet ouvrage, accompagnent proses et vers d'illustrations colorées, précises et oniriques.
Celles et ceux qui pratiquent les langues anciennes trouveront les textes en leur langue d'origine (grec et latin).
Voilà de quoi ravir philologues classiques, amateurs de dessins, amoureux de la langue du XVIIè, rêveurs des grandes allées du château de Versailles…
Les «
Fables du Labyrinthe » font revivre ces « bosquets » et sa pédagogie pour privilégiés dont il ne reste plus que quelques gravures et éléments archéologiques récemment mis à jour.
Merci pour ce plaisir à Babelio et aux Editions Illador.