Ce qui est drôle c'est que Dark malgré son nom il n'est pas du tout noir. Il a une jolie robe dorée comme un renard qui aurait trop grandi et puis une crinière blonde de fille et des chaussettes blanches aux quatre jambes (je déteste les gars qui disent les pattes, un cheval ça n'a pas de pattes je le dis une fois pour toutes). Il est beau ce cheval, il y a des moments je le regarde juste pour le plaisir je pourrais rester des heures à le regarder et à l'écouter croquer ses brins d'herbe ça me calme. Je suis des yeux son encolure toute pleine de muscles, il faut dire que je lui en demande et aussi sa croupe ronde - le type qui me l'a vendu m'avait promis avec cette croupe ce cheval il ne tombera jamais et c'est vrai il n'est jamais tombé il a une force c'est quelque chose.
Le tintement de la pluie sur le monde quand on est à l'abri c'est ce qu'il y a de plus beau.
J’en ai traversé des ruines comme ça et la façon dont la nature monte à l’assaut de nos constructions ça n’est pas juste pour venir se coller tout contre elles : c’est pour les engloutir, c’est ni plus ni moins ce que fait un boa constrictor fait avec un lapin c’est exactement l’idée que j’en ai. La nature si elle peut, elle nous bouffe.
Il y a toujours quelque chose qu'on ne prévoit pas, quelque chose qui semble impossible et puis ça arrive. Ces choses impossibles c'est une suite de coïncidences qui individuellement ne représentent aucun danger pourtant mises bout à bout ça fait une chaîne et à la fin il y a une catastrophe.
Bref ils avaient oublié que la nature c'est marche ou crève, ce n'est pas le soleil les petits oiseaux et des gens mignons autour.
Tout doucement, j'inscris Aru dans mon existence.
Soit je le laisse dans la nostalgie qui va lui coller à la peau toute sa vie, soit je prends une place à côté de lui et j'arrête juste d'être le gars qui tue des cerfs et qui n'est pas là.
C’est là que c’est bizarre chaque fois ça me fait quelque chose dans le ventre et c’est de l’émotion que je n’arrive pas à retenir, de l’émotion de voir qu’il m’attend et qu’il n’attend que moi et sur son visage le bonheur qu’il y a je ne peux pas l’expliquer c’est immense – mais c’est aussi une sorte de pitié effrayante quand je le regarde cavaler pour me rejoindre, il est tellement petit tellement faible ça me fait peur ça me fait de la tristesse à me broyer, je me dis qu’il sera tout le temps petit et fragile et pourtant je le sais que ce n’est pas vrai seulement je voudrais le protéger pour toujours.
Je n'ai pas les mots pour le dire je le perçois dans ma poitrine et c'est gigantesque et le petit court vers moi il ne court pas vite il est petit. C’est là que c'est bizarre chaque fois ça me me fait quelque chose dans le ventre et c'est de l'émotion que je n'arrive pas à retenir, de l'émotion de voir qu'il n'attend que moi et sur son visage le bonheur qu'il y a je ne peux pas l'expliquer c'est immense - mais c'est aussi une sorte de pitié effrayante quand je le regarde cavaler pour me rejoindre, il est tellement petit tellement faible ça me fait peur ça me fait de la tristesse à me broyer, je me dis qu'il sera tout le temps petit et fragile et pourtant je le sais que ce n’est vrai seulement je voudrais le protéger pour toujours.
Si je me trompe je continuerai à marcher en brûlant le monde, derrière moi il n'y aura que des cendres et des enfants qui pleurent et moi je rirai de ces terres calcinées de ces vies qu'on saccage, et je chanterai plus fort pour ne pas entendre les cris et je gueulerai à m'en casser la gorge, la peau du monde ce sera ma vengeance.