Je trouve la couverture de l'édition
France Loisirs beaucoup + alléchante et évocatrice que celle présentée sur Babelio. J'aurais fouiné dans la mauvaise librairie, je ne me serais sans doutes jamais arrêtée. Mais bien m'en a pris, car ce fut une lecture très prenante (je me suis relevée à 3h du mat' pour finir le livre, c'est dire!) Mais frileux, s'abstenir! de la poudreuse, on en mange jusqu'à l'écoeurement dans ce huis clos à ciel ouvert.
L'histoire est d'abord double, mais on se doute bien qu'elles vont se rejoindre quelque part, sinon autant balancer 2 nouvelles séparées. Et si le trek en montagne de Lou et Elias est assez prévisible (mais on veut quand même savoir la suite!), la partie concernant Mathias est + intrigante, + instructive aussi. Je n'ai pas souvent lu de romans qui se déroulent en Albanie. Et puis, la découverte de l'univers d'un "sacrificateur", qui + est au XXIème siècle, ne laisse pas de glace (ahah...) Je ne sais par contre pas trop si c'est du lard ou du cochon, basé sur des faits réels ou pure fiction, car tout ce que j'ai trouvé sur Google en tapant "sacrificateur Albanie" se rapporte à "
Six fourmis blanches", et en tapant seulement "sacrificateur", ça m'a balancé des tas de pages sur le travail en abattoir... Bref.
J'ai souvent du mal à accrocher aux personnages, me demandant si je ne suis pas trop critique ou dans le jugement, mais là, je me suis tout de suite sentie à l'aise et en phase avec les protagonistes (Lou surtout). Elle râle, elle fait parfois preuve d'égoïsme quand sa vie est menacée, mais nous, aurions-nous fait mieux à sa place? J'ai trouvé ces personnages profondément crédibles: leurs réactions ne sont ni romancées, ni surjouées. Mathias est + difficile à cerner mais son personnage de montagnard bourru reste totalement plausible, malgré son étrange "don".
Plus on avance dans le déroulement de la tempête, + on se sent nous-même pris dans la tourmente, on sentirait presque les flocons nous piquer le visage, le bout des doigts gelés. On se doute bien que l'avalanche (ahah bis) de problème qui s'abat sur eux ne va pas s'arrêter en si bon chemin, mais on se prend à trembler (de peur ou de plaisir?) à imaginer les différentes issues possibles. La "perte" du 1er trekker met par contre un moment à arriver (arrivée à presque la moitié du livre, j'ai commencé à me poser des questions). Mais tout arrive à point à qui sait attendre. Bizarrement, dès que les personnages se sont rencontrés avant le trek, j'ai eu l'intuition que ça serait ce randonneur qui partirait en 1er...
On se demande toujours quand les 2 récits vont se télescoper et j'avoue que je n'ai pas été déçue: je n'ai rien vu venir. Jusqu'où peut aller un homme, même "civilisé", pour sauver sa peau? Au delà du vernis de la civilisation, nos instincts les + enfouis refont ici surface... pour le meilleur et pour le pire. La fin m'a plutôt plu: pas trop attendue, surtout en ce qui concerne Mathias. Bref, sans être un incontournable, ça reste un très bon roman -où comment se dégoûter à tout jamais des vacances à la neige! ;-)