Lou fait partie d'un groupe de touristes français partis en randonnée dans les rudes montagnes albanaises. Pendant ce temps, Mathias, un "sacrificateur" écarte pour le compte de populations locales superstitieuses, les mauvais esprits en balançant des chèvres dans des ravins.
Le roman s'articule autour des récits alternés de Lou et de Mathias. Dans les deux cas, leurs histoires tournent mal, à cause de la nature pour l'une et à cause des hommes, pour l'autre.
Pour Télérama, ce roman conjugue
Boileau-Narcejac,
Agatha Christie et
Marguerite Duras.
?!!
Inutile de dire qu'aucune de ces références n'est vraiment pertinente.
Ce roman n'est pas inintéressant, mais il souffre à mon sens, de faiblesses relatives.
Tout d'abord, la construction en forme de double-récit se rejoignant pour le dénouement manque d'originalité et apparaît assez mécanique.
Ensuite, l'histoire de Mathias est un peu "flottante" au début. On a du mal à faire la part entre ses croyances en des dons réels et son prosaïsme. D'ailleurs, d'une manière générale, l'auteur joue, peut-être trop, à maintenir un suspense un peu encombrant autour d'une possible présence maléfique.
Enfin, l'Albanie, pays méconnu et bonne idée potentielle pour un décor de polar, est réduite à un pan de ses montagnes et à des clichés sur l'obscurantisme de ses habitants et l'emprise mafieuse dont ils souffrent. Les Illyriens qui liraient ce livre n'y retrouveraient sans doute pas grand chose de leur réalité d'aujourd'hui.
Et pourtant, en dépit de ces réserves, j'ai trouvé que "
Six Fourmis blanches" bénéficiait d'un atout majeur : un côté addictif incontestable.
Le style de Collette est correct sans plus, mais dès que l'histoire est vraiment lancée et jusqu'au dénouement plutôt habile, on est happé par le récit et on a du mal à le lâcher.
Parfois, il ne faut pas en demander plus.