Charlotte Clark, tome 1 : Faux départ

La technique consiste à ombrer légèrement mes grands yeux verts et mettre en valeur mes lèvres charnues en appliquant un rouge à lèvres beige rosé et l’opération “ravalement de façade” doit s’arrêter là, car selon elle, ce serait un sacrilège d’estomper mes taches de rousseurs en me tartinant de fond de teint. Jusque là retenus en arrière par une pince, je laisse retomber mes cheveux bruns dans mon dos. Et comme chaque matin, je reste figée devant mon dressing. Après plusieurs minutes de réflexion je décide d’opter pour la sobriété : une jupe crayon noire, une chemise en soie blanche et des escarpins à talons hauts.

J’aime ta force de caractère, j’aime tout ce que tu es Charlotte. Je suis passé par mille émotions depuis que je te connais et aussi depuis que j’ai franchi les portes de ce bar et j’aime tout ce que j’ai pu découvrir de toi. Je sais que nous avons encore beaucoup de choses à apprendre l’un de l’autre, mais je suis certain d’une chose, c’est que je t’aime.

Habituellement, lorsque je prends l’ascenseur avec l’un de mes collègues, nous trouvons toujours quelques banalités à échanger, mais prendre l’ascenseur avec Abigail est comme pratiquer une descente sur corde dans une cavité glaciaire. Je me sens littéralement enfermée entre quatre parois à attendre patiemment, en silence, d’arriver au fond du trou.

J’ai de l’empathie pour lui, car sa situation me fait de la peine. Il a tout pour être heureux, il est beau, intelligent, il est en bonne santé, il ne manque de rien, mais ne peut même pas profité de sa liberté.

Un procès serait trop long et trop coûteux d’autant plus que nous ne sommes pas certains de le gagner dans la mesure où toutes ses données sont inexploitables auprès d’un juge.