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Ms Tree tome 1 sur 1

Terry Beatty (Illustrateur)
EAN : 9781787730519
264 pages
Titan Comics (18/06/2019)
5/5   1 notes
Résumé :
A thrilling ride through the case books of Ms Tree, private detective!

From the minds of author Max Allen Collins and artist Terry Beatty, comes the first collection of 5 classic Ms Tree stories. Join Michael Tree, the 6ft, 9mm carrying private detective on her thrilling adventures. No case is too small, no violence too extreme, just as long as it gets the job done.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une saison complète qui ne nécessite aucune connaissance préalable du personnage pour être compréhensible. Il contient les numéros 7 & 8 de Ms. Tree Quarterly, ainsi que Ms. Tree Special 9, initialement parus en 1992, écrits par Max Allan Collins, dessinés et encrés par Terry Beatty, avec une mise en couleurs réalisée par Tom Zukio, puis par Eric Kachelhofer. Il comprend une introduction d'Allan Collins évoquant l'historique éditorial de la série, et expliquant pourquoi il a choisi de commencer les rééditions chez Titan Comics par ces épisodes qui ne sont pas les premiers. Il se termine avec une histoire en prose (10 pages) de Ms. Tree écrite par Collins.

Michael Tree est couchée dans son lit en train de rêver tranquillement. Elle rêve que son mari est encore en vie et lui fait l'amour. Dans le même temps, un tueur armé d'un pistolet pénètre chez elle par effraction. Michael Tree est réveillée par la sonnerie du téléphone, quelqu'un qui la prévient qu'un assassin et chez elle. Ms. Tree prend son arme à feu dans le tiroir de la commode et attend derrière la porte. L'assassin rentre dans sa chambre et tire dans le lit. Elle l'abat de 4 balles en pleine poitrine. Il n'est pas mort et porte ses mains à la gorge de Michael. Elle lui décoche un bon coup de genou dans les joyeuses, récupère son pistolet et l'abat d'une balle en pleine tête. Elle appelle la police et le lieutenant Rafe Valer est là peu de temps après avec ses hommes. Ils évoquent les ennemis de Michael Tree, en particulier la famille Muerta, impliquée dans le crime organisé. le lendemain, Michael Tree décide de rendre visite à Dominique Muerta, la cheffe de la famille, au siège social de son entreprise Muerta Entreprises international. Dominique Muerta explique à Ms. Tree que c'est elle qui a loué les services de l'assassin, et également elle qui l'a avertie. Elle évoque la relation romantique qui unit sa fille Lisa Muerta au fils de Michael Tree, le défunt mari de la détective privée. Elle lâche le morceau : dans deux ans, les entreprises Muerta auront quitté la sphère du crime organisé pour ne plus mener que des affaires légales. Elle souhaite embaucher Michael Tree comme responsable de la sécurité.

La réponse de Michael Tree ne fait pas attendre : un bon coup de poing dans le visage de Dominique Muerta, ce qui la rend inconsciente quelques instants. Ms. Tree se rend dans ses propres bureaux, ceux de son agence de détective Tree Investigations Inc. En fin de journée, elle indique à la secrétaire Effie qu'elle peut rentrer chez elle. Au même moment, Dominique Muerta indique à sa secrétaire Evalyn qu'elle peut rentrer chez elle. Puis elle reçoit son neveu Don Donnie, et ils évoquent le refus de Michael Tree ainsi que son coquard. Don Donnie prend congé de sa tante. Peu de temps après, une personne pénètre dans le bureau de Dominique Muerta et l'abat de 4 balles tirées avec un pistolet muni d'un silencieux. le lendemain, le lieutenant de police Rafe Valer vient informer Ms. Tree de l'assassinat de Dominique Muerta et lui demander si elle y est pour quelque chose. Une fois qu'il est parti, Mike Tree pose la même question à sa belle-mère. Contre l'avis de tout le monde, Ms. Tree assiste aux obsèques de Dominique Muerta. À la fin de la cérémonie, Lisa Muerta lui demande d'enquêter sur la mort de sa mère Dominique pour découvrir l'assassin. Ms. Tree accepte.

Si le choix de l'auteur ne pas commencer la réédition par le début peut surprendre, il fait sens à la lecture du tome : aucun souci pour comprendre, et une histoire formant un tout. Au début des années 1980, de petits éditeurs apparaissent aux États-Unis : le lecteur peut entendre parler de séries qu'il ne voit jamais parce qu'elles ne sont pas bien distribuées. En 1990, DC Comics reprend la publication de Ms. Tree qui devient accessible à tout le lectorat, après avoir été publiée par Eclipse Comics, Aardvark Vanaheim et Renegade Press. Les numéros présents dans ce recueil proviennent de la période DC. Max Allan Collins a expliqué dans des interviews qu'il a conçu Ms. Tree comme une réplique de la secrétaire Velda qui se serait mariée avec son patron Mike Hammer, privé dur à cuire créé par Mickey Spillane en 1947. le premier épisode a été publié en 1981. le principe de la série est simple Michael Tree (son père lui a donné un drôle de prénom) a été mariée à un détective privé (lui aussi prénommé Michael), ancien policier, assassiné par un tueur à la solde de la famille Muerta. Ms. Tree a répliqué en abattant Dominic Muerta auquel a succédé Dominique Muerta. Ms. Tree s'occupe de temps à autre du fils de son défunt mari : Mike (c'est bien sûr le diminutif du même prénom). Elle est à la tête d'une agence de détectives privés qui emploie Roger Freemont, Dan Green et la secrétaire Effie. Elle réalise des enquêtes et se frotte souvent à la famille Muerta, en l'occurrence Don Donnie Muerta.

La narration de Max Allan Collins est assez sèche et factuelle, et les dessins de Terry Beatty sont à l'unisson. L'artiste ne fait pas dans la fioriture : un détourage avec un trait de contour appuyé, des silhouettes simplifiés, des décors simplifiés (mais un taux d'arrière-plans vides assez faible), des expressions de visage assez basiques mais variées. Dans un premier temps il se dégage une impression de banalité un peu fade des histoires. Michael Tree enquête sur un meurtre ou un enlèvement, rencontre un ancien copain, retourne tabasser ou intimider Don Lonnie Muerta dont l'organisation de sécurité est toujours défaillante, et elle se conduit comme une personne prompte à faire usage de la violence, sans oublier la prise de bec avec son beau-fils. Elle passe d'un environnement en toc à un autre : son bureau sans personnalité, une chambre d'hôtel banale, un restaurant à la décoration en toc, un parking souterrain anonyme, le bureau fonctionnel de Don Lonnie (Ah si, une table basse qui sort un peu de l'ordinaire), une grange en carton-pâte, un escalier avec une rampe pour tout élément remarquable, un pavillon de banlieue industriel, etc. Les tenues vestimentaires appartiennent majoritairement au registre fonctionnel, avec toujours le même costume pour Don Lonnie, toujours le même imperméable pour Ms. Tree (sans oublier ses gants… Ah si une fois elle en perd un dans l'escalier avec la rampe) et ses chaussures à talon. Les personnages présentent une identité graphique tout aussi simple, mais assez variée pour qu'ils soient immédiatement identifiables : le catogan de Don Lonnie, la frange de Michael Tree, la coupe en brosse de Mike, la petite bouclette d'oncle Frankie. Les silhouettes donnent une sensation entre l'esquisse et des proportions parfois juste un peu mal maitrisées. Et pourtant…

Pourtant, ce n'est pas mauvais : ça se lit tout seul, ce n'est pas fade, et le lecteur finit par s'attacher à Michael Tree. Elle n'est pas parfaite. Il est évoqué à plusieurs reprises qu'elle a fait un séjour en maison psychiatrique, et elle a le coup de poing facile, sans être systématique. Elle est aussi directe que les dessins et le scénario. D'une certaine manière, la narration donne l'impression d'être l'expression de Ms. Tree, de sa façon de se comporter et de voir le monde. Elle a une vision assez simple du monde, qui ne s'embarrasse pas des détails ou de finesse. Il est difficile de ne pas ressentir de l'empathie vis-à-vis d'une personne aussi nature. Son imperméable et ses gants ne donnent pas l'impression d'être un costume (comme celui d'un superhéros) : bien sûr ils donnent une identité visuelle forte au personnage, mais le lecteur voit bien qu'il s'agit d'une tenue pratique pour elle. Il n'y a pas de raison pour qu'elle en change. Petit à petit, le lecteur sent apparaître une forme d'affection pour cette dame costaud, qui sait manier les armes à feu et qui va de l'avant quoi qu'il lui arrive (et pourtant elle encaisse, et pas que des coups). Avec cette narration cash et sans afféterie, Michael Tree gagne progressivement en épaisseur, devenant une vraie personne, avec son caractère, ses forces et ses faiblesses. Elle commet des erreurs et se fait balader, ce qui ne l'empêche de progresser et d'éprouver des émotions.

Le lecteur constate que Max Allan Collins n'a pas exagéré dans son introduction : il s'agit bien d'une saison complète, copieuse et cohérente. Ms. Tree se retrouve confrontée à l'appât du gain, à l'usage de la force pour imposer sa volonté, à la violence pathologique, à l'abus de faiblesse, au crime organisé dans ce qu'il a de plus terre à terre. La cohérence de la narration visuelle, de l'intrigue et de la personnalité de Michael Tree finit par convaincre le lecteur et le transporter dans ce monde très quotidien, à côtoyer des individus très humains, que ce soit le pragmatisme de Michael Tree, ou la bassesse ordinaire (parfois meurtrière) de ses ennemis. En proscrivant la dramatisation facile et le spectaculaire tape-à-l'oeil, Max Allan Collins & Terry Beatty se montrent très convaincants, et le lecteur finit par croire en l'existence de cette femme à la fois ordinaire, et à la fois unique en son genre.

Voilà un comics fort étrange qui ne paye pas de mine et qui semble proposer des histoires convenues et sans éclat en misant tout sur une femme forte à la fois physiquement et mentalement. le début de la lecture conforte cette impression : des enquêtes banales avec des personnages visuellement ordinaires. Séquence après séquence, le lecteur sent qu'il développe un lien d'affection et de respect pour Michael Tree, qu'elle s'incarne au fur et à mesure, comme une amie un peu brusque mais très attachante, évoluant dans un milieu particulier, dans une Amérique banale et ordinaire.
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