Vidéo de Stuart M. Kaminsky
Rouse avait dans les soixante ans, un ventre énorme, des dents et des cheveux en nombre à peu près égal, soit six.
- Comment va, Jean ? Vous voulez que j'aille vous chercher ? Que je reste avec vous ? Demanda-t-il.
- Merci Roger, ça va. C'est bizarre mais j'ai bien dormi.
- Pas moi. J'ai craqué hier soir, hein ?
Elle savait ce qu'il voulait dire, mais feignit la surprise.
- Craqué ?
- Vous savez très bien. Je me suis conduit comme le gros Noir des films de Charlie Chan. J'ai écarquillé les yeux et j'ai failli vomir. Merde !
Mme Bratcovick s'arrêta une seconde, regarda Jean, sans doute pour se comparer avec sa visiteuse et sortit perdante.
Dans quelques secondes, j’allais me retrouver arrosé de balles, victime innocente d’un règlement de compte entre deux débiles échappés d’une nouvelle version de Scarface.
Je grimpai l'escalier aussi vite que je pus. Je ne m'étais plus rendu depuis quelques semaines YMCA de High Street, et cela se sentait. Lorsque j'atteignis le sixième étage, j'avais le souffle coupé et je regardai par-dessus mon épaule. Même des types aussi obtus que Pintacki et ses gars me trouveraient avant l'heure du déjeuner. Il leur suffirait d'ouvrir l'annuaire de Los Angeles à la rubrique DETEC TIVES privés et ils me trouveraient entre Parkinson et Pinkerton.

Jean eut envie de rire malgré sa colère. Devait-elle répondre qu'elle n'était pas juive ? [.............]
Jean tourna les talons et entra dans le vestibule. Elle se retourna, fixa le couple d'un air qu'elle avait vu dans un film de Joan Crawford. D'un ton aussi uni qu'elle le put, elle chuchota d'une voix rauque.
- Si l'un de vous m'adresse la parole, si vous faites des histoires à ma fille ou à moi, je le dirai à mon frère Lloyd qui est membre de la Ligue de défense juive. Si je lui racontais ce que vous venez de dire, je frémis à la pensée de ce qu'il pourrait faire.
- Vous ne nous ferez pas peur, gémit Wayne visiblement terrorisé. [.....................................................................]
- Salopards ! siffla Jean. Ils sont vraiment dingues.
- Ils doivent essayer d'arrêter notre machine secrète, expliqua Angie.
- Tu sais, soupira Jean, il vaudrait mieux pour nous que ton oncle appartienne à la Ligue de défense juive au lieu de celle de l'Eglise Baptiste.
Il faut être cinglé pour prendre l'avion. Cette saloperie risque de s'arrêter, de tomber en tuant tous les passagers et les malheureuses vaches qui paissent dans les champs au-dessous. Mais je pris l'air de quelqu'un pour qui voler en avion était aussi habituel que prendre le bus pour Santa Monica.
Je m’appelle Toby Peters. J’exerce le métier d'enquêteur privé. Enquêteur sonne mieux que détective. Le mot détective évoque les bandes dessinées et les feuilletons radiophoniques, Dick Tracy, Sam Spade et Johnny Dollar. Enquêteur, ce n'est pas tout à fait classe, mais ça vous permet de jouer le jeu sans handicap. Je vends à mes clients ma gueule cassée et ma réputation de détermination têtue, de loyauté et de discrétion absolue, sachant la fermer quand il faut.
Et ils se mirent en quête de quelqu'un susceptible de leur dire ce qu 'était devenu Ivan Boulgarine, le grand méchant ours.
"_ Monsieur Peters ? Croyez-vous que je n'ai pas commis ce meurtre ?
_ Je le crois, mais ça m'est arrivé de me tromper. A bientôt."
Je mets dans cet adieu plus de confiance que je n'en ressens. Non seulement il m'est arrivé de me tromper, mais je me suis trompé presque tout le temps, ou à propos de ma vie ou à propos des autres. Les seules personnes qui ont quelque confiance en moi sont un pauvre dentiste myope et un nain suisse.