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Citations sur Le Passant du bout du monde (22)

J’ai toujours su que je pouvais me débrouiller sans la littérature car, outre écrivain et journaliste, j’ai été charpentier, ébéniste, gazier et peintre en bâtiment. Tant que j’avais les mains libres et souples, et des pieds en bon état, j’étais capable de faire n’importe quoi pour gagner ma vie.

p. 83
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On m’a souvent demandé comment j’écris, quelles sont mes habitudes, mes manies. Il semble que nombre de mes collègues s’adonnent à des rites particuliers devant la page blanche, prononcent des formules, se livrent à des actes étranges destinés à convoquer les Muses ou je ne sais qui. Certains fument, d’autres boivent du café, ou boivent tout court. Moi, je me suis habitué à écrire au lit.

p. 135
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Un 14 décembre de je ne sais plus quelle année éclata une tempête, inhabituelle en plein été. Le lendemain se levait un soleil merveilleux avec de gros nuages à l'horizon. Je regardai ce ciel d'un bleu très pur et je comptai cent vingt-sept albatros qui volaient au-dessus des eaux. L'un d'eux allait en tête suivi des autres qui traçaient deux lignes parallèles parfaites. Je suivis longuement des yeux leur vol magnifique, régulier, imperturbable, obéissant à un mystérieux dessein collectif.
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Les gens qui vivent dans des endroits aussi isolés ont des coutumes très différentes des nôtres. Je me souviens d'avoir assisté à la veillée funèbre d'un pêcheur. Dans sa pauvre cabane la veuve pleurait à coté du corps. Un voisin s'approcha et lui dit : "Bon, moi aussi je suis tout seul. Ca vous dirait qu'on se mette ensemble ? " Le veuve sécha ses larmes et lui répondit : "Trop tard, quelqu'un m'a déjà demandée".
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Aujourd'hui avec le temps, je pense que je suis devenu écrivain pour plusieurs raisons. La première, la plus importante, tient à la vie que j'ai menée dans mon enfance et mon adolescence, où mes lectures étaient rares et très pauvres. Quand on m'a fait lire le "Quichotte", je l'ai trouvé ennuyeux, sauf certains passages dont l'humour me plaisait. J'étais incapable de comprendre la profonde philosophie de la vie que renferment les pages de Cervantes. Aujourd'hui j'éprouve le plus grand plaisir à lire et à relire le moindre paragraphe de cette véritable bible du savoir humain.
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C’est en mêlant faits réels et fantaisie, en rapprochant des événements survenus en d’autres temps ou d’autres lieux, c’est en vivant, en rêvant, en observant que j’ai pu écrire mes contes et mes récits. Peut-être est-il plus facile de créer de fausses réalités, mais le lecteur adulte ou enfant, éprouvera de la tristesse à l’idée qu’on l’a trompé. Oui, il est plus facile d’inventer une réalité de toutes pièces que de pénétrer dans celle qui nous est la plus proche. Car pour approcher le fantastique qui se cache toujours au cœur de la réalité, il faut du courage, de la détermination. Les écrivains sont comme des dresseurs de chevaux. Tout le monde peut monter à cheval, mais rares sont ceux qui soient capables d’amadouer un animal sauvage. Le problème majeur de la création littéraire est, selon moi, d’harmoniser la profondeur de la pensée avec le reflet de la vérité de la véritable vie, à travers l’image, le symbole ou le mot simple accessible à tous. ( P. 94)
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C’est peut être à cet homme que je dois d’être un touche-à-tout, ce qui m’a permis de ne jamais dépendre économiquement ni psychologiquement de la littérature, dépendance qui peut être mortelle dans un pays comme le Chili. J’ai toujours su que je pouvais me débrouiller sans la littérature, car, outre écrivain ou journaliste, j’ai été charpentier, ébéniste, gazier et peintre en bâtiment. Tant que j’avais les mains libres et souples, et des pieds en bon état, j’étais capable de faire n’importe quoi pour gagner ma vie. (P. 83)
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Je ne peux pas non plus m’expliquer comment j’ai appris rapidement à lire et à écrire. C’est ce qui m’arrive quand j’écris une nouvelle ou un roman. Tantôt je le fais avec bonheur et enthousiasme, tantôt avec effort et ennui. Et si ce que j’écris me barbe, j’abandonne très vite, car je pense que cela barbera également le lecteur. C’est pourquoi la littérature n’a pas été pour moi aussi indispensable qu’on pourrait le penser. Je peux parfaitement vivre sans elle, surtout si je n’ai pas la liberté d’exprimer ce que je ressens. ( P. 38)
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Je suis devenu écrivain par nostalgie de la mer, des îles et des terres australes.
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Arrivé au seuil des quatre-vingt -dix ans, un homme qui veut se souvenir de son enfance doit prendre garde à ne pas trahir la réalité de ce qu’elle fut.
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