Lorsqu'il est tombé sur cette vieille bâtisse dans la campagne ardennaise, Gérald a de suite sauté sur l'occasion. L'affaire était bonne alors peu importe le manque de luminosité et les vieux meubles, ils prendront le temps de s'organiser dans leur nouvelle vie et d'aménager les lieux à leur convenance.
Anne, sa femme, n'est pas du même avis. Elle ne se sent pas à l'aise dans cette maison rustique. Elle a toujours vécu en ville. le bâtiment, le climat, les voisins : tout lui semble hostile. Il faut dire qu'à Amercoeur, la vie n'est pas aussi paisible qu'elle y paraît...
Un scénario glaçant.
La belette est le premier album de
Didier Comès que je lis. C'est une joie parce que j'ai visité l'exposition qui lui était consacrée l'an passé à Angoulême (certes exigüe et peu mise en valeur) et son dessin à l'encre entièrement fait de nuances de blancs et de noirs m'avait alors captivé.
Dans
La belette, l'auteur dépeint un milieu rural qui lui est cher, un ancrage local qui lui permet aussi de mieux mettre en opposition les paradoxes d'une époque.
[...]
L'arrivée de la télévision perçue, ici par la voix du curé du village, comme diabolique. Un plaidoyer risible mais qui reflète bien le conservatisme des anciennes générations (nous compris) par rapport à tout ce qu'elles ne connaissent pas.
Cette confrontation idéologique n'est pas la seule présente dans
La belette, car il est aussi question d'ostracisme vis à vis de l'étranger, ces gens venus de la grande ville pour les envahir. le fait que Gérald soit réalisateur de télévision ne plaide pas en leur faveur...
Le village d'Amercoeur est également le centre d'un conflit plus ancien opposant fortement le paganisme et le christianisme.
Un contexte particulier qui va amener le curé dans une farouche campagne propagandiste pour tenter de convertir de nouveaux fidèles...
Le tout concours à poser de solides bases à l'histoire.
Anne et Gérald, accompagnés de leur fils autiste Pierre, vont avoir toutes les peines du monde à s'intégrer à la vie locale. Si Gérald ne fait aucun effort pour y parvenir, sa femme, enceinte d'un second enfant, va beaucoup évoluer au fil du récit : rejet, émancipation, acceptation, naissance et renaissance. de même pour Pierre qui, bien que peu présent dans l'album, va être un personnage-clef.
Voyeurisme, pression... la famill
e va subir tout un tas de tensions ayant pour unique but de les faire quitter le village. le scénario connaît une véritable montée en puissance qui ne manquera pas de nous saisir par son effroyable final.
À l'image d'Un léger bruit dans le moteur, les villageois ont des tares qui ne donnent pas envie qu'on les sauve...
[...]
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