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J'ai lu ce livre il y a quelques années maintenant, je n'en n'ai donc plus un souvenir très précis. Ce dont je me souviens en revanche de façon limpide, c'est l'idée qu'il existe une spiritualité - une vie de l'esprit - qui n'a aucun rapport avec un dieu ou Dieu transcendant. Je suis devenu athée, assumé, je n'ai pas pour autant renoncé à une vie spirituelle. Et de ce point de vue, le livre de Comte-Sponville m'avait paru particulièrement lumineux. C'est à lire absolument, comme on dit, si l'on s'interroge sur la spiritualité et sur ses rapports possibles avec un monde sans dieu ni Dieu. Magnifique contribution à la réflexion sur le sujet.
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Peu friand de philosophie, parente pauvre d'une formation scientifique, voilà un livre qui me réconcilie un peu avec la matière. le style est simple, les idées sont clairement posées et convaincantes, le vocabulaire et les références ne nécessitent pas en permanence le recours au dictionnaire ou à Wikipédia et, cerise sur le gâteau, j'y ai trouvé le support à mes propres convictions. André Comte-Sponville sait rendre accessible au plus grand nombre son message et donne envie de connaître les auteurs qu'il cite. Un très bon vulgarisateur comme il en faudrait plus à une époque si prompte à toutes sortes de fanatismes. Un petit bémol cependant pour le béotien que je suis : dans certaines parties du dernier chapitre, le souci de références érudites reprend le dessus sur la pédagogie des mots simples, comme si le philosophe avait voulu se faire plaisir avant de mettre la touche finale à son livre. Dommage.
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Trop souvent, la spiritualité est comprise comme la compagne exclusive sinon de la religion, du moins d'une forme de religiosité.

L'intérêt principal à mes yeux de «L'esprit de l'athéisme » d'André Comte-Sponville est précisément d'élargir le débat, sans agressivité aucune à l'égard des croyants mais sans non plus cette espèce de regret métaphysique qu'ont certains de ne pas croire tout en s'excusant presque de ne pas y parvenir.
Si l'on peut se passer de religion – pourquoi dès lors que l'on croit »en quelque chose » faudrait-il obligatoirement faire sien les dogmes d'une religion quelconque - on ne peut en revanche se passer de spiritualité. « Ne pas croire en Dieu n'est pas une raison pour s'amputer d'une partie de son humanité ». Pour Comte-Sponville, la spiritualité désigne cette pointe extrême de l'esprit qui est en même temps son amplitude la plus grande : cette partie de notre vie intérieure, ouverte sur l'illimité et qui a rapport avec notre sens de l'absolu, l'infini ou l éternité. Cette ouverture, c'est l'esprit même. La religion n'est qu'une de ses formes et certainement pas la seule.

Le matérialisme de Comte Sponvile affirme l'existence de l'esprit mais en nie radicalement « l'indépendance ontologique » Dans la vision immanentiste du philosophe, la nature est le tout du réel et elle existe indépendamment de l'esprit (qu'elle produit, qu'il ne produit pas).

Concevant l'athéisme comme une forme d'humilité- nous sommes fils de la terre – Comte-Sponville ne conteste pas qu'il puisse en résulter une forme de désespoir. Mais il s'agit d'un désespoir fécond qui fondé sur le refus des illusions, donne accès à une sagesse qui comme chez Épicure ou Lucrèce accorde à l'homme de se servir des choses qui existent dans le monde tout en lui permettant d'acquérir à son égard « l'indépendance sereine où il trouve à la fois sa dignité et son bonheur ».

Même si par endroits « L'esprit de l'athéisme » n'évite pas les relents un peu trop à la mode de « l'art de vivre » et du « coaching » il demeure d'une lecture très intéressante et constitue une bonne introduction à ce sujet si mal connu qu'est l'athéisme.
Athée ou croyant, en fin de compte, comme le rappelle ces vers d'Aragon, c'est toujours à l‘origine une même souffrance qui nous taraude :
« L'homme crie où son fer le ronge,
Et sa plaie engendre un soleil »
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Ouh la la … à quoi je m'attaque !
Faire la critique du livre d'un philosophe qui traite de la croyance en Dieu …. et la veille de Noël !
Par les temps qui courent ….
Tant pis, j'ose, et « à Dieu va »
Je le fais parce que c'est Comte-Sponville et que la thématique est passionnante, et mérite mieux que l'hystérie des débats ambiants.

Et que je pense que ce livre mérite d'être lu parce qu'il est intelligent.

Et même si le titre m'a un peu freiné – L'esprit de l'athéisme- j'ai un réflexe quasi-pavlovien de méfiance dans tous les mots en « -isme ».
Le sous-titre est plus rassurant : « Introduction à une spiritualité sans Dieu. »

De quoi s'agit'il ? De l'athéisme évidemment, ou en creux de la croyance (ou pas) en un Dieu, et plus généralement de l'approche de la spiritualité..
Et comme il n'y a pas vraiment de suspens sur ce qu'il pense, je vais faire un peu descriptif.

Dans une première partie, Comte-Sponville développe une approche dichotomique entre les préceptes religieux, fondements de cultures et de valeurs, et la croyance en un Dieu.
Dans une deuxième partie, il y est plus spécifiquement question de l'existence d'un Dieu créateur et omniscient.
La troisième partie développe les fondements de ce que peut être une spiritualité, indispensable d'après l'auteur, mais qui s'affranchit de Dieu.

Comte-Sponville développe d'abord le concept « «d'athée fidèle ».
Il y revendique son identité « gréco-judéo-chrétienne », issue essentiellement du christianisme qui a fondé notre culture et nos valeurs communes, notre morale en fait.
Une morale qui est la quintessence de ces racines religieuses, qui peut être perçue (qu'il perçoit) comme autonome d'une croyance en Dieu.
Il en affirme cependant le caractère indispensable et fondateur, identifiant d'une communauté.
Il y défend l'utilité des rituels catalyseurs du « vivre ensemble » (je n'aime pas cette expression, mais à défaut de mieux …), et défend les valeurs morales, marqueurs de notre identité et remparts du nihilisme et de la barbarie.
J'ai lu quelquefois des critiques virulentes de Comte-Sponville, taxé de tenant d'une philosophie « de guimauve ».
Le procès qu'il dresse ici des promoteurs du relativisme, du nihilisme castrateur de toutes valeurs est particulièrement féroce et sans appel. Nul besoin d'injures et de grandiloquence, une rhétorique impeccable suffit.
Il développe un concept que je trouve assez original, de « darwinisme des valeurs », défendant le fait que les religions ont sélectionné, dans les sagesses ancestrales, les valeurs qui garantissent au mieux la coexistence pacifique des individus et des peuples.
Encore faudrait-il les débarrasser de quelques oripeaux moyenâgeux ….

La deuxième partie est pour moi moins convaincante. Il faut dire qu'il s'agit de démontrer non pas que Dieu n'existe pas (démontrer le non-être – la « res non es » (la chose qui n'est pas) disaient les troubadours occitans - exercice vain), mais qu'il n'existe pas de preuves que Dieu existe. Ce n'est pas plus aisé.
Pourtant l'auteur « peigne fin ». Il nous convoque tous les penseurs, sages, philosophes qui ont exprimés un avis sur le sujet, et ils sont nombreux.
C'est comme si Comte-Sponville était lui-même impressionné par le débat auquel il s'attelait.
Et il en fait à mon goût « des tonnes ».
Expliquer que l'existence du « mal » est une preuve de la non existence de Dieu est un peu court.
Cela relève aussi d'une approche anthropomorphique et réductrice qui est un des reproches que fait par ailleurs l'auteur aux tenants de l'existence de Dieu.
Je serais plus sensible à l'approche d'une Simone Weil, mais interprétée à ma façon (au point où j'en suis, j'ose tout ….). : La Création serait la manifestation d'une volonté divine de « retrait » pour laisser à la Nature sa chance.
Mais ce serait quoi un Dieu « en retrait » ? Autant aller jusqu'au bout : La Création serait la preuve de l'absence de Dieu, puisque si Dieu Est, il est Tout, et la Création n'a alors pas de sens.
Bref, autant dire que sur ce type de sujet, on n'est pas sorti de l'auberge !

Peut-être deux points à souligner qu'évoque Comte-Sponville dans d'autres parties.

D'abord qu'il existe une vrai ligne de fracture entre les religions occidentales ou moyen-orientales, monothéistes ; et les religions orientales, qui se passent allègrement d'un Dieu.
Peut-être cela est-il le reflet d'une approche radicalement différente de la Vie, et de la Nature, et de leurs cycles.
Les cultures (et les religions) occidentales posent le principe d'un début et d'une fin à tout (pour la fin, c'est un peu moins clair). Et tant qu'il y aura un début, il faudra un « Créateur ».
Les philosophies orientales sont plutôt dans une logique de cercle, de cycles qui se succèdent, sans début ni fin, mais juste des évolutions successives.
Elles n'ont pas "besoin" d'un Créateur.

Sous un autre aspect, finalement, l'existence de Dieu, est-ce vraiment une question centrale ?
Des anecdotes citées dans le livre montrent que les esprits les plus fins de toutes les religions se sont probablement débarrassés de la notion, finalement assez réductrice (anthropomorphique), de Dieu, pour entrer dans une approche non plus spirituelle mais mystique.

C'est ce que Comte-Sponville développe dans la dernière partie.
Pour résumer (parce que là, on part très loin et je vous laisse le plaisir du voyage), il y a un Tout, que l'on pourrait appeler la Nature (dixit Spinoza), neutre par essence, sans début ni fin,sans objet et sans but, qui Est.
Et sur laquelle chaque Être construit sa vie, par ce qu'il fait, par ce qu'il pense, et par l'amour qu'il donne.
Paradoxalement (mais peut-être pas), sous la plume de Comte-Sponville, on y retrouve une mystique plus puissante que Dieu ….

Bon … voilà … j'ai fait au mieux et j'espère vous avoir donné envie de lire ce livre, qui est beaucoup mieux que ce que j'en raconte.
Si j'aime lire Comte-Sponville c'est parce que c'est intelligent, et parce que c'est une lecture qui souvent m'apaise.
Sur un sujet aussi passionnel, vous n'y découvrirez aucune tentative de prosélytisme, juste les réflexions et les opinions d'un homme libre, qu'il soumet à l'intelligence et à la sensibilité de chacun.

Amen
;-)
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L'imam africain Abou Ahmed Mohammed Aman al Jami (mort en 1416 H رحمه الله) a dit (Majmou' rasa-il Al Jami, p. 515) :

« L'islam a un cheminement qui lui est propre dans l'éducation de l'esprit. C'est de croire au lien permanent entre celui-ci et Allah, un lien ininterrompu à chaque instant, dans chaque oeuvre, chaque pensée, chaque ressenti, afin que ne s'éteigne pas cette illumination spirituelle, pour que ce lien fort soit le chemin vital de l'homme. Il éclaire pour lui la vie pour être sans cesse éclairé. Pour ne pas que cet essor soit involontairement furtif ou soudainement éphémère.

La voie de l'islam dans l'éducation de l'esprit est que l'esprit soit en lien avec Allah en tout moment. Ceci, de façon à ce qu'il se rappelle d'Allah alors qu'il est seul isolé ou avec ses compagnons ou quand il lit. Quand il écrit, il n'écrit que ce qu'Allah agréé et ne nuit pas à Ses serviteurs, ni à Ses alliés. Ceci alors qu'il est dans sa fabrique, dans son commerce, dans sa ferme, dans ce qu'il aime, dans ce qu'il agréé et déteste, dans toutes ses situations et circonstances.

Mieux encore, les circonstances imprévues et les situations renaissantes ne parviennent pas à s'interposer entre lui et Allah ainsi que le souvenir de Lui, mais il est dans l'ensemble de ses situations avec Allah, dans une affinité constante, dans une attache solide et permanente. Plus exactement, ceci est l'adoration, celle pour laquelle Allah a créé les djinns et les hommes : { Et Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent } [Coran, TRSV] »
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L'autre jour, j'ai été à l'enterrement de ma nourrice, que je ne voyais plus très souvent, vous voyez le genre, on vit sa vie et puis le temps passe et tu reçois un coup de fil pour t'annoncer que la vie est une belle salope, et qu'un jour ou l'autre tu déposes le bilan, et le cancer a finalisé l'histoire tragiquement en faveur de l'accusée…

Donc me voilà à l'enterrement, on passera sur le côté émouvant et dramatique du moment pour se pencher sur le tissu de conneries que peut raconter un cureton pendant une heure, affligeant de bêtise. Bien sur je suis resté digne et sérieux jusqu'au bout de cette débauche de prières sans queue ni tête, un coup debout, un coup assis, le sourire dans ma tête, alors comme une piqure de rappelle, j'ai lu le bouquin de Dédé Sponville pour définir mon athéisme qui contrairement au sien plus tolérant est radical…

Alors je ne voue pas une haine aux croyants, (maman je t'aime, mémé un peu moins mais bon), non, mais pour ma part je suis intimement persuadé, dieu m'en est témoin, de son inexistence… à ce jour, ce monsieur n'a pas pointé le bout de sa toute puissance pour me rendre beau et riche comme je le prie chaque jour depuis ma naissance… du coup je suis bientôt chauve, mon bide prend ses aises et se détend tranquillement, bref c'est la merde...

Monsieur étant trop occupé à faire mourir les enfants, nous ferons impasse sur la famine, les catastrophes naturelles, les guerres, les maladies, les pédérastes, les viols, la souffrance continue de chaque être humain tout au long de sa vie( le tigre qui bouffe la gazelle, le piaf qui bouffe le ver de terre, moi qui écrase une énorme araignée , certainement une mygale sanguinaire qui voulait me foutre les jetons...sa mère la Marie Madeleine de jésus, c'est réussit)

Pour ma part la religion ne respecte en rien ce qu'elle défend, altruisme, charité, solidarité, amour, tout ce qui caractérise les valeurs morales d'un homme ordinaire athée ou pédé, ou normalement constitué, je ne me serai pas permis d'inclure l'impie et l'enculé (en rapport à ses pratiques contre nature avec leurs culs, dégueulasse...)l dans la normalité judéo-chrétienne… dieu m'en préserve de ne pas descendre aussi bas… ou dans les rues pour crier hauts et fort que les pédés c'est tabou, on en viendra tous à bout…

« Ahhhhhhhh caricatureur de satan, tu crèveras dans les flammes de l'enfer, pour l'éternité… »

Une du père, du fils et du « sein » esprit… blablabla…

Finalement on se retrouve tous athées pour les même raisons, avec tolérance pour les uns et rejet définitif pour les autres, Dédé vulgarise un certains nombres de réflexions à ce sujet très intéressants, rien de nouveau ou d'original, mais j'aime bien être conforté de mes convections personnelles qui n'engage que ma profonde ignorance de connard convaincu par sa propre bêtise, sans déconner hein, mais j'assume blasphémer à longueur de journée, CARICATURER, GÉNÉRALISER, CHOQUER, à quoi bon faire des courbettes quand je vois le nombre d'indignés qui descendent dans les rues déverser leur tolérance illusoire d'un impuissant planqué avec son fiston dans les terres obscures du libre arbitre…

- Maman je vais mourir ?
- Oui mon amour, dieu a décidé que c'était l'heure que tu le rejoigne
- Mais pourquoi je me suis fait violé avant ?
- Les voix du seigneur son impénétrables mon amour...

J'ai la foi en l'Univers, sans créateur, la nature suit son cours à l'infini, on ne fait que passer alors profitons en avant de finir dans un trou (non rien avoir avec les pédés) avec une croix autour du cou ou dans le derrière(ya pas de mal à se faire plaisir avant de partir)… mais si les uns veulent rêver d'un au delà plus plaisant, ainsi soit-il, que votre volonté vous honore autant qu'elle me désole…

Et pour les siècles des siècles…

Amen les copains…


"Sa mère Marie Madeleine" = sa mère la pute... Marie étant la mère et Madeleine la pute...

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Qu'est-ce que Dieu? Si Dieu n'existe pas pour moi, puis-je croire à quelque chose de plus grand encore? Qu'est-ce que la spiritualité si Dieu n'est pas? Autant de questions qui trouvent des pistes vers des réponses pour tous ceux qui se questionnent sur la foi, la croyance etc. Un livre qui redonne du sens au mot spiritualité, comme une sagesse de la vie.
Facile d'accès, clair, limpide, philosophique, ce livre ouvrira votre esprit à distinguer la religion de la spiritualité, à trouver des sens pluriels au mot foi...
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André Comte-Sponville se définit comme « athée fidèle ». Ayant reçu une éducation chrétienne, il a perdu la foi, mais il en a gardé les valeurs. « La fidélité, c'est ce qui reste de la foi quand on l'a perdue ». Pour lui la fidélité importe davantage que la foi. « Un athée peut être vertueux aussi sûrement qu'un croyant peut ne pas l'être . »
« Un Dieu ? Pour quoi faire ? L'univers suffit. Une église ? Inutile. le monde suffit. Une foi ? A quoi bon ? L'expérience suffit. » Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Dieu asile de l'ignorance. On peut y préférer le silence face au mystère de l'univers, la contemplation, l'attention, l'action.

Vivre la vie maintenant, la plénitude et la simplicité, le silence et la sérénité, l'acceptation et l'indépendance. Plutôt que de miser sur un Dieu hypothétique, de passer sa vie à le chercher, d'espérer une vie après la mort.
« le présent est là, et il n'y a rien d'autre. Il ne disparait jamais : il continue. Il ne cesse de changer ;
c'est donc qu'il ne cesse pas. Tout est présent : le présent est tout. Tout est vrai. Tout est éternel, ici et maintenant, éternel ! »

Il développe, dans ce livre plusieurs arguments démontrant que l'on peut se passer de religion. Mais on ne peut se passer de communion, de fidélité et d'amour.

Dieu existe-t-il ? « Il n'y a pas de preuve de l'existence de Dieu : celle-ci peut être postulée, non démontrée ; elle est l'objet de foi, non de savoir. » « Je ne sais pas si Dieu existe, mais je sais que je crois qu'il n'existe pas ».

Les athées sont-ils condamnés à vivre sans spiritualité ? Non : « Je ne crois pas en Dieu, cela ne m'empêche pas d'avoir un esprit, ni de m'en servir. »

J'ai souvent été en accord avec les arguments développés par André Comte-Sponville. Il ne combat pas la religion, mais il lutte pour la tolérance, pour la laïcité, pour la liberté de croyance et d'incroyance. Il lutte contre la barbarie nihiliste ; barbares par défaut de foi ou de fidélité. Il lutte contre la barbarie des fanatiques ; le fondamentalisme, l'obscurantisme. Pour tous ceux qui prennent leur foi pour un savoir, qui nient la science et la démocratie, qui empiètent sur notre liberté et qui essaient de nous soumettre leur foi aveugle.

Croyants ou athées, partageant les mêmes valeurs, nous sommes tous sur le même bateau, et la fin du voyage nous dira, si Dieu existe ou pas.
En attendant, qui n'a pas été un jour bouleversé par la vue d'un ciel étoilé, le silence de la nuit, en ayant la sensation de faire partie d'un tout, de l'univers infini, tout en prenant conscience de notre petitesse, de notre existence fragile et éphémère. Ou devant le spectacle de la mer...
Nous faisons partie de la nature. Nous sommes soumis à sa loi et à celle des hommes. Ce monde n'a rien de divin. S'il y a quelqu'un là-haut pour tirer les ficelles, on peut dire qu'il fait bien mal son boulot. Si l'on croit qu'il n'y a personne aux commandes, alors on comprend que notre monde soit dans un tel état, car soumis en partie aux lois de l' homme, cet animal le plus évolué de la planète.

Livre passionnant et facile à lire, enrichi de nombreuses citations de grands philosophes, qui nous éclaire sur des sujets d'actualité : les religions, la laïcité, la tolérance .
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Dans cet essai de 2006, André Comte-Sponville livre l'état de sa réflexion sur le rôle des religions, principalement les trois monothéismes, sur Dieu, dont il conclut à l'inexistence et, à partir d'une expérience mystique personnelle , sur une spiritualité athée.

On retrouve le philosophe abordable, tolérant, sincère, respectueux des autres, sensible, qu'il est difficile de ne pas aimer. Croyant, on se rangerait volontiers à ses raisons de ne pas croire et on entreprendrait presque sans hésiter la quête de l'éternité dans le vécu du présent; athée, il pourrait à l'occasion nous faire regretter d'avoir quelque peu négligé la lecture de l'Évangile.
Tous, à la recherche d'une plus grande compréhension du monde et de la vie, on lui sait gré de rester proche en dépit de notre lourdeur et de partager avec nous un morceau de sa faculté de penser et dire. Il n'est pas jusqu'à ses tics de rédaction qu'on ne finisse par pardonner avec ce qui pourrait ressembler, ma foi, à de la tendresse.

Amateur de philo imbitable s'abstenir.
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un excellent livre à lire avant ou après celui de M Onfray sur le même sujet
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